Félix Pyat (1810-1889)
215 pages
Français

Félix Pyat (1810-1889) , livre ebook

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215 pages
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Description

Quoi de plus significatif que de célébrer le bicentenaire de la naissance de Félix Pyat en publiant l'intégralité de son mélodrame demeuré inédit depuis 1848, le Médecin de Néron ?! C'est l'ouvrier Henry Mathey, communard, qui en a sauvegardé le manuscrit.
Dans cette oeuvre, il ne s'agit pas moins que d'extirper le mal absolu incarné par le pouvoir des Césars pour réaliser le paradis terrestre de tous les opprimés, des esclaves des catacombes aux travailleurs des fabriques.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 17
EAN13 9782296433960
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

FÉLIX PYAT (18101889)
Guy SABATIER FÉLIX PYAT (18101889) Publication du « MÉDECIN DE NÉRON » Drame inédit de 1848
Du même auteur LeMélodrame de la république sociale et le théâtre de Félix Pyat (2 tomes),L’Harmattan, 2009.        !  "#      !!"!"#$ %& !!"!"#$
COMMENTAIRES SUR LE TABLEAU DETHOMAS COUTURESALON DE1847DansL’Evénement du mercredi 24 juin 1891 (p.1), sous le titre « Un portrait », le journalistePhilibert Audebrandsignale que le tableau du peintre Edmond Chantalat qui représente le vieux Félix Pyat va être placé au Musée Carnavalet avec l’assentiment du conseil municipal. Il y demeure encore aujourd’hui dans une salle consacrée à la Commune. Évidemment, il constate que, malgré des traits si beaux et si énergiques, ce n’est plus l’éphèbe de 1830 vanté par Jules Sandeau sous le nom de « l’Alcibiade II », ni le jeune Romantique immortalisé par uneEsquissed’Eugène Delacroix devenue introuvable, et il ajoute : « Nous ne revoyons pas, non plus, dans l’œuvre nouvelle, l’un des deux philosophes attristés que Thomas Couture a si justement placés, comme son contraste dansL’Orgie romaine. Félix Pyat est, en effet, l’une de ces figures ». Deux chers amis de Félix Pyat livrent leurs commentaires sur 2 Les Romains de la Décadence (fresque de plus de 35 m ) dans l’ambiance de l’époque : Ainsi,Auguste Luchet, dans le feuilleton deLa Réforme du mardi 27 avril 1847 « À propos du Salon de 1847 », écrit : « Est-ce une pensée semblable à la nôtre qui inspirait ce noble jeune homme, déjà grand l’an dernier par une autre page forte et digne, quand il a composé sesRomains de la Décadence, traduction incomplète sans doute, mais puissante encore et valeureuse du vers terrible de Juvénal ? Dans les patriciens et les courtisanes, brutalement sinon audacieusement amoncelés, déshabillés, échevelés, vautrés par M. Couture, faut-il voir déguisés en Romains, dans ce temps où la satire ne passe plus que masquée, lesgentilshommesde notre décadence à nous, et les anges déchus que la misère ou la faiblesse leur vend ? S’il en est ainsi,
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honneur lui soit fait, grâces lui soient rendues ! Car à l’impression muette, profonde, douloureuse que son immense toile paraît produire sur cette ville, faite de toutes nos villes, qui défile et s’arrête incessamment devant elle, on doit croire que sa leçon se fait comprendre, que le jour a percé son allégorie » (p. 2). Par ailleurs, dans ses écrits sur lesSalons publiés en 1868, Théophile Thoréinclus ses remarques sur celui de 1847 : a « Avec Juvénal pour texte, n’affectons pas, s’il vous plaît, une pruderie déplacée. Il s’agit de peindre les mœurs de la décadence romaine et cette orgie furieuse ou morne qui va bientôt s’abîmer dans le christianisme (…) De même, aux deux angles de sa grande épopée, Couture a symbolisé, comme deux vers brûlants de Juvénal, la philosophie et la poésie qui contemplent tristement les excès d’un monde condamné. Cette réserve intelligente donne toute satisfaction à la morale, et permet aux plus scrupuleux d’arrêter le regard sur les derniers romains, ressuscité, d’ailleurs, depuis le seizième siècle, à la cour des papes et à la cour des rois, sans qu’aucun Juvénal ait flétri la décadence moderne avec autant de verve que le poète antique (…) Voici la morale de cette chaleureuse satire : (…) ce sont les deux nobles figures de philosophes, debout sur la droite, enveloppés de leurs manteaux et regardant avec inquiétude le suicide de la patrie. Le groupe de ces deux hommes, aux têtes pensives, aux belles formes respectées par la débauche, est dessiné dans le plus grand style et peint avec une ampleur et une certitude dignes de Véronèse et des vigoureux artistes de la Renaissance » (p. 425 - 426, 428). Toujours à l’époque, une autre publication intitulée le Magasin Pittoresque, sorte d’encyclopédie populaire rédigée depuis sa fondation sous la direction d’Edouard Charton, livre ses observations sur l’impact du tableau lors du Salon de 1847 :
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«L’Orgie romaine, par M. Couture, est le tableau qui, cette année, a le plus vivement excité l’attention. L’idée vraie ou fausse d’une certaine analogie entre notre époque et celle de la décadence romaine a été, depuis environ un quart de siècle, le thème favori d’un grand nombre d’œuvres littéraires. Les générations de 1789 à 1815 sont ordinairement comparées aux vieux romains de la République ; celles qui datent de 1815 et surtout de 1830 sont accusées d’incliner à l’imitation de la Rome impériale. Cette satire de notre temps, d’une évidente exagération, paraît avoir cependant assez d’apparence de vérité pour que, après avoir inspiré quelques belles pages en prose et en vers, elle ait inspiré la peinture à son tour (…) La composition de M. Couture, vaste, énergique, montre la jeunesse patricienne du règne de Vitellius, épuisée de veilles et d’ivresse, poursuivant les ombres du plaisir au milieu des amphores et des fleurs, dans l’atrium d’un palais splendide. Les statues de marbre des illustres Romains, leurs aïeux, se dressent autour de ces jeunes insensés comme le spectre du Commandeur au festin de Don Juan. Si la vie de l’intelligence n’était pas engourdie dans ces cœurs blasés, les pâles et sévères figures des héros y éveilleraient le remords. Deux philosophes, immobiles comme les marbres, regardent avec plus de tristesse encore que d’indignation cette scène de désordre et d’avilissement. Ce sont ces deux figures que nous avons seules reproduites. Ni la dimension ni le caractère de notre recueil ne nous permettaient de donner une esquisse de l’œuvre entière. Du reste, cette copie de deux personnages principaux, fidèle et approuvée par le peintre, peut être considérée comme un juste spécimen du style de ce tableau. La vigueur, la hardiesse, la fougue, une rare facilité, sont les qualités incontestables de L’Orgie romaine» (p. 196-197). De nos jours, sur la « fiche d’œuvre » desRomains de la Décadence, leMusée d’Orsaydéclare :
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« Couture lui-même (…) cite dans le livret du Salon deux vers de la sixième satire de Juvénal, poète romain (v.55 - v.140 ap. J.C) : « Plus cruel que la guerre, le vice s’est abattu sur Rome et venge l’univers vaincu ». Le peintre a choisi d’illustrer le déclin d’une civilisation et il nous montre une fin d’orgie, dans la Rome impériale, au petit matin (…) À droite, deux hommes barbus qui jugent sévèrement les participants de l’orgie et qui sont peut-être des philosophes stoïciens ou de futurs chrétiens des catacombes comme le suggéraitLouis Veuillot, un critique d’alors (ajoutons qu’il était membre des catholiques conservateurs) (…) Jacobin, républicain et anticlérical, il (Couture) critiquait déjà dans des œuvres anciennes la décadence morale de la France de la monarchie de Juillet, dont la classe au pouvoir avait été discréditée par une série de scandales (affaires Prittchard en 1844 - 45, Teste-Cubières et Choiseul-Praslin en 1847 :Jeune Vénitien après une orgie(1840), L’Amour de l’Or(…) Couture par l’intermédiaire d’une (1844) satire romaine, qu’il illustre sans éviter le prosaïque (personnages malades ou s’embrassant), aborde les problèmes de son temps : ce tableau est ainsi une « allégorie réaliste. Les critiques d’art de 1847 ne s’y trompaient pas, qui voyaient dans ces romainsLes Français de la Décadence(Arsène Houssaye) ».
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