L apparition
314 pages
Français

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L'apparition , livre ebook

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Description

Puisque l'opéra est un art dans lequel on s'exprime en chantant, il est naturel que ce chant nourrisse la plupart des sujets d'opéras : dire, entonner, équivaut à provoquer, conclure et nourrir l'intrigue. Constatant la récurrence d'une certaine thématique (l'apparition d'un destin, liée à la profération) dans les livrets d'opéra, l'auteur s'est penché sur le statut de la parole au sein de l'art lyrique. Située aux confluents des sciences du texte, des arts et de la musique, cette prospective se veut accessible à tous ceux qui se sont un jour interrogés sur les pouvoir du « dire ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2017
Nombre de lectures 4
EAN13 9782140030062
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Univers Musical

Univers Musical
Collection dirigée par Anne-Marie Green
La collection Univers Musical est créée pour donner la parole à tous ceux qui produisent des études tant d’analyse que de synthèse concernant le domaine musical.
Son ambition est de proposer un panorama de la recherche actuelle et de promouvoir une ouverture musicologique nécessaire pour maintenir en éveil la réflexion sur l’ensemble des faits musicaux contemporains ou historiquement marqués.
Déjà parus
Rafael ANDIA, Labyrinthes d’un guitariste, 2016.
Jean-Blaise COLLOMBIN, Ennio Morricone, Perspective d’une œuvre , 2016.
Henri-Claude FANTAPIÉ, 60 ans de vie musicale. De 1945 à nos jours , 2016.
Amin CHAACHOO, La musique hispano-arabe Al-Ala , 2016.
Gérard DE SMAELE, Banjo attitudes, Le banjo à cinq cordes, son histoire générale, sa documentation , 2015.
Alain VON RODEN, Essai d’initiation aux musiques médiévales polyphoniques (ou contrapuntiques), Création d’une Chapelle et d’une École musicale parisienne, Capella & Schola Parisis , 2015
Clara TESSIER, Marcel Dortort, un itinéraire musical. Du minimalisme à la synthèse sonore , 2015.
Isabelle PETITJEAN, La culture pop au panthéon des Beaux-Arts.
Dangerous , de Mark Ryden à Michael Jackson , 2015.
Alain LAMBERT, Principes de la mélodie, Musiques populaires, philosophie, et contre-cultures, 2015.
Claude ROLE, François-Joseph Gossec, Un musicien à Paris, de l’Ancien Régime au roi Charles X , 2015.
Michel BOSC, Jill Feldman, soprano incandescente. Bien au-delà du baroque , 2015.
Dominique SALINI, Les pouvoirs de la musique, Du diabolus in musiça au showbiz traditionnel : la Corse, un laboratoire exemplaire , 2014.
Philippe MALHAIRE, Émile Goué (1904-1946). Chaînon manquant de la musique française, 2014.
Titre


Olivier Rouvière








L’Apparition

Essai sur les effets et enjeux du théâtre et de l’art lyrique
Copyright



























© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-78242-3
Préambule
Ce livre a été écrit à rebours : en partant des cas particuliers regroupés dans sa dernière partie pour revenir vers les généralités composant les deux premières. Si la méthode n’est pas très scientifique c’est qu’elle épouse le mouvement d’une intuition et non pas la construction d’une thèse.
J’eus d’abord pour intention de rassembler un certain nombre d’articles écrits dans le cadre de mon travail de journaliste musical (ou, pour parer cette activité d’un nom plus pompeux, de « dramaturge ») – ce qui explique les disproportions existant entre les différentes sections du livre. Pour la plupart, ces articles s’attachaient à dégager la thématique profonde d’un (livret d’) opéra donné, à identifier les émotions que l’œuvre tendait à éveiller, les moyens qu’elle employait pour y parvenir, la mythologie ou l’« inconscient collectif » qu’elle sollicitait à cette fin, la « signification » qu’elle revêtait pour ceux qui y prêtaient le plus d’attention.
Cette recherche un peu maniaque du sens caché d’ouvrages que l’on peut considérer comme confidentiels (ou, de façon injuste, comme « élitistes ») n’était guère faite pour passionner le grand public, j’en avais bien conscience… Mais, dans le même temps, la nature finalement universelle des sentiments, sensations et réflexions que génère la fréquentation de l’art lyrique me frappait chaque jour davantage : ce n’est pas parce que cet art, qui accompagne la civilisation occidentale (pour le moins) depuis ses origines, a peu à peu été parqué, sous la pression de l’histoire et par l’évolution des pratiques socio-économiques, dans une sorte de réserve dorée, que ses enjeux profonds ont perdu de leur pertinence.
Je souhaitais dégager ces enjeux, en démontrer l’universalité mais, d’une part, sans m’adresser aux seuls lyricomanes, et, d’autre part, sans « gonfler » artificiellement mon propos en l’appliquant d’emblée à n’importe quelle forme d’expression artistique. C’est pourquoi je me suis laissé allé à progressivement l’élargir, de manière concentrique, en partant de certains opéras pour aborder le continent théâtral et, parfois même, avec quelque ingénuité, l’ensemble des arts de la représentation (qui peut englober, à bien y réfléchir, la quasi-totalité des formes d’expression humaines). Non pas, encore une fois, dans un esprit de conquête, avec la certitude de pouvoir mécaniquement appliquer mes conclusions à tout mode de communication, mais afin de briser le tabou culturel entourant l’art lyrique, l’art théâtral en général, et d’engager une recherche au sein de laquelle il ferait figure d’exemple et non d’unique objet.
Un autre point de la « méthodologie » qui a présidé à la composition de ce livre mérite d’être abordé et risque, là encore, de me contraindre à l’autojustification. Partir d’une intuition oblige à naviguer au hasard, du moins au début. De formation, je suis historien de l’art, particulièrement du théâtre, mais l’objet de mes investigations ayant aussi à voir avec la sociologie, la sémantique, la musicologie voire la littérature et la philosophie, je me suis autorisé des incursions, sans doute superficielles, au sein de toutes ces disciplines.
Si l’une d’entre elles, cependant, devait présider à mon argumentation, ce serait la psychologie. En abordant une œuvre, en citant une source, en examinant un propos, je me suis toujours délibérément placé sur le plan de la réception et posé la question de l’« effet » : c’est dire que je me suis mis dans la peau d’un amateur d’art point trop inculte sans être un professionnel de la transmission esthétique, d’un dilettante , au sens étymologique, à la façon de Stendhal, qui tire de ses expériences de spectateur, d’auditeur ou de lecteur, la matière d’une prospective. Par définition, la prospective se situe à l’orée de la vision et de la théorie : elle ne peut prétendre à la solidité conceptuelle de la seconde mais cherche à se débarrasser de la subjectivité originale de la première. Dans l’idéal, la prospective ici esquissée aspirerait donc à une théorie de la représentation sur la base d’expériences d’ordre psychologique.
Elle répondrait – ou, plutôt, chercherait à répondre – à des questions finalement simples : que cherchons-nous dans la représentation artistique ? Quel besoin assouvit cette dernière ? Est-ce celui d’un dire qu’aucun autre langage n’a rendu possible et, dans ce cas, de quoi est-ce le dire et par quels voies devient-il imminent ?
En optant pour des exemples tirés de l’art lyrique – lequel résume et convoque beaucoup d’autres arts, tout en satisfaisant, manifestement, des pulsions assez primitives –, je n’ai fait que choisir l’illustration la plus criante comme la plus codée d’un fonctionnement encore obscur.
Première partie : L’Incantation théâtrale
What sacred horrors shake my breast !
Ah, ‘tis the pow’r divine confess’d.
Who can his energy control ?
He comes, he comes and fires my soul !
Haendel, Athalia, Part III
*
Le Verbe magique
Que le Verbe soit porteur de pouvoirs magiques, voici ce que notre époque n’est plus disposée à croire. Nous ne sommes plus au temps des alchimistes, où il suffisait d’un abracadabra pour faire apparaître le dragon, enchaîner les esprits.
D’un mot, pourtant, un homme politique peut changer le destin d’un pays, infléchir l’histoire. Rien de magique à cela : certains mots provoquent certains effets émotionnels, qui engendrent eux-mêmes certaines actions, lesquelles en produisent d’autres en retour. Il n’empêche que la disproportion entre la cause (le mot) et l’effet (le bouleversement historique) ne laisse pas d’être étonnante. Cette parole « politique » s’inscrit cependant dans le cadre d’un enchaînement objectif, rationnel, qu’il est possible de d&#

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