Le théâtre, c est pas un métier !
214 pages
Français

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Le théâtre, c'est pas un métier ! , livre ebook

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Description

Nicolas Bataille, acteur metteur en scène, est célèbre pour avoir découvert Ionesco et pour avoir mis en scène en 1950 "La cantatrice chauve", reprise en 1957 et jouée, depuis, sans discontinuer à la Huchette. Mais tout le reste, infiniment moins connu, est aussi passionnant que ce coup d'éclat sur lequel s'est fondée sa célébrité. C'est une aventure et une formidable histoire d'amour qu'il nous raconte là. Amour pour le théâtre, pour Rimbaud, aventures à Hollywood, à Pigalle avec Vince Taylor et Erté pour un cocktail détonnant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2007
Nombre de lectures 284
EAN13 9782336250625
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2006
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
L’HARMATTAN, ITALIA s.r.l. Via Degli Artisti 15 ; 10124 Torino L’HARMATTAN HONGRIE Könyvesbolt ; Kossuth L. u. 14-16 ; 1053 Budapest L’HARMATTAN BURKINA FASO 1200 logements villa 96 ; 12B2260 ; Ouagadougou 12 ESPACE L’HARMATTAN KINSHASA Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives BP243, KIN XI ; Université de Kinshasa – RDC L’HARMATTAN GUINEE Almamya rue KA028 En face du restaurant Le cèdre OKB Agency Conakry - Rép. de Guinée BP 3470
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo. fr
9782296025110
EAN : 9782296025110
Le théâtre, c'est pas un métier !

Nicolas Bataille
Préface
Par Michel Nuridsany
Quand Nicolas Bataille m’a proposé d’écrire cette préface, je me suis dépêché d’accepter.
Pour me venger.
En effet : pas un mot sur moi, dans l’évocation allègre et passionnée de son aventure théâtrale !
Or, il me semble que, cette vie, je l’ai accompagnée, partagée, croisée, recroisée, coréalisant avec lui un film produit par Vincent et Louis Malle intitulé « Bastien et Bastienne », lui donnant à lire « Le voyage de Mozart à Prague » dont il a tiré une « fantaisie musicale » magique et lumineuse, qu’il ne cite, d’ailleurs, pas, réalisant les bandes sonores de plusieurs de ses spectacles : « Les futuristes », « La philosophie dans le boudoir », « Hanafuda », assistant une centaine de fois (souvent des coulisses) à la représentation de la Cantatrice chauve , dont le texte changeait un peu, certains soirs, en fonction de ce que nous avions vécu dans la journée : la pièce autorise ces additions furtives. Il est vrai qu’il ne parle pas non plus de Brigitte Bardot avec qui il tourna dans « Vie privée ». Ni de Tati...
Il n’évoque pas, ici, sa carrière cinématographique, m’a-t-il dit.
Il ne parle, en fait, a-t-il insisté, que de ses expériences et de ses avancées.
Bon.
De Barbara, de Brigitte Fontaine, de Pierre Gripari, de Jean-Paul Aron, il ne sera, donc, pas question non plus. Tous, pourtant, dans les années 60, avant que Nicolas
Bataille ne s’installe durablement au Japon, nous gravitons autour de lui et de La Huchette. Dans le bonheur.
Mythique, merveilleuse Huchette , au carrefour d’un peu tout, qui fête, en 2007, les 50 ans de La Cantatrice Chauve en continu, où certains des créateurs jouent encore, mais aussi leurs enfants et leurs petits-enfants, les comédiens étant constitués en sociétaires — comme à la Comédie Française — avec des roulements et des prééminences pour chaque rôle : Monsieur et Madame Smith, Monsieur et Madame Martin, le pompier et la bonne.
Barbara, qui se produit, alors, devant quinze personnes à l’Écluse , d’où elle semble ne jamais devoir partir, tant elle paraît scotchée à son piano et à cet endroit dont elle est l’âme, la raison d’être, et la vedette, chante là Ferré, Brel, Brassens ; mais elle vient tester ses propres chansons aux « mardi » de La Huchette , « explosant », un jour, aux Capucines , devant 40 personnes et ses inconditionnels incrédules, bouleversés, persuadés, avant cela, que Barbara était condamnée à finir sa vie à L’Écluse, adulée de quelques-uns....
Jean-Paul Aron, qui n’a pas encore écrit « Les modernes », nous éblouit par sa verve et sa drôlerie. Il sait siffler intégralement les vingt-sept concertos pour piano de Mozart, rêve d’écrire pour le théâtre et d’être mis en scène par Nicolas Bataille. Il est si brillant qu’en sa présence Cocteau n’arrive pas à placer un mot !
Pierre Gripari, toujours en sandale, lui, vit comme un merle chanteur dans une petite chambre d’hôtel minable, travaille le matin à la poste, écrit l’après-midi, nous charmant avec ses contes de la rue Broca dans les coulisses où il traîne presque tous les soirs. Il a failli devenir un auteur dramatique à succès avec « Lieutenant Tenant » : manque une demi-heure à la pièce que le public adore mais juge trop courte. Et Gripari refuse de l’allonger...
Un jour, je vois Brigitte Fontaine, alors comédienne, interprète de Mme Martin dans La cantatrice chauve, arriver à La Huchette une guitare à la main.
- Que fais-tu avec ça ?
- Je vais chanter chez Arlette Reinerg.
Arlette Reinerg, qui a mis en scène « la maison d’os » de Roland Dubillard (dont elle partage la vie), dirige un cabaret « rive-gauche », place de la Contrescarpe, près du « Cheval d’or » où chante Bobby Lapointe, le fameux
« chanteur sous-titré ».
J’accompagne Brigitte Fontaine chez Arlette Reinerg et, stupéfait, l’entends chanter « Il pleut, c’est tout ce qu’il sait faire ». C’est, pour tout le monde une révélation ! Plus tard, elle rencontrera, là, Rufus puis Higelin, chantera aussi à l’Écluse où se produit encore Barbara, Serge Lama, Eva, à la voix sombre.
C’étaient les années 60 à La Huchette et tout autour. Magnifiques, idéales années 60 !
C’est grâce à Brigitte Fontaine que je rencontre Nicolas Bataille, en 1962, à son retour de New York. Je viens d’acheter une caméra Beaulieu que Marin Karmitz m’empruntera quelques semaines plus tard pour réaliser un film. Je me suis mis en tête de tourner « Le Passage Pommeraye » passage Vero-Dodat.
Jacques Legré, futur directeur de La Huchette à qui je demande s’il connaît une actrice acceptant de jouer avec un inconnu sans être payée, me répond tout de suite : « Oui, Brigitte Fontaine ». Nicolas Bataille vient nous voir tourner.
Nicolas Bataille, à 40 ans, c’est la séduction même. Quand son œil s’allume pour rire, il est irrésistible. Et il rit souvent. Tout l’intéresse, le passionne, l’amuse. Le cinéma d’horreur au Midi Minuit (Ah, Barbara Steele ! Ah, « 2000 maniaques » ! Ah, « Massacre à la tronçonneuse » !) comme Rimbaud, les films à grand spectacle américains et Sade, dont il mettra en scène « La philosophie dans le boudoir » à la Grande Séverine , les tsiganes russes comme Dallapicola. Il n’a en horreur que ce qui l‘ennuie.
Cocteau lui avait dit « Petit, sois magique ». Il a été magique toute sa vie. Sur scène et face à la scène, dirigeant des comédiens qui, tous, appartiennent à une même famille d’esprit reconnue au premier coup d’œil. Nicolas, il lui suffit de deux tréteaux, d’une planche posée dessus et la magie se lève.
Il possède un don rare : l’émerveillement et un pouvoir tout aussi rare : celui d’émerveiller.
Strehler, Kantor, Grotowski, subjuguaient par la puissance de leur vision. Nicolas Bataille nous enchante sur un autre ton. Plus proche. Plus naturel. Plus libre. Avec lui, toujours, l’humour rôde.
Vous verrez, dans les pages qui suivent, d’où il vient, comment il fonctionne, comment il sait apprivoiser l’imprévu, quelle est sa faim d’apprendre, sa vitalité, comment l’invention, chez lui, paraît aller de soi.
Il reste, pour beaucoup, le découvreur de Ionesco. Ici on découvrira le découvreur, l’expérimentateur qui, du théâtre d’avant-garde au strip-tease, du cirque au Takarasuka, balaie tout le spectre du théâtre, soucieux de toujours sur le métier remettre son ouvrage, de toujours apprendre, prenant ici des cours de danse avec Irina Grjebina, suivant là des cours de Nô à Tokyo. La fascination pour le Japon court tout au long du livre.
C’est une formidable histoire d’amour qu’il nous raconte ici. Amour pour les planches, pour les techniques du théâtre, pour les comédiens, pour les textes et, plus généralement, pour tout ce qui a trait au monde du spectacle. Quel qu’il soit.
Il y a là un appétit de vivre, un enthousiasme, une énergie, une ouverture d’esprit, de cœur, fantastiques, entraînants. Vous verrez.
Et, maintenant, place au théâtre !
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Préface 1ère partie
1. Les Enfants du Paradis 2. Les Parents terribles 3. Les Russes 4. Les Autant-Lara 5. La Saison en Enfer 6. La Chasse spirituelle 7. Bella Reine 8. Ionesco 9. Au Cirque Médrano 10. À Montmartre le Soir 11. Strip-tease à Pigalle 12. L’Exposition Universelle de Montréal
2ème partie
1. La Cantatrice sur le Mont Fuji

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