Les Mohicans de Paris
72 pages
Français

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Les Mohicans de Paris , livre ebook

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Description

Les Mohicans de Paris est l'un des plus longs romans de Dumas père, immense feuilleton rédigé entre 1854 et 1859. Cette comédie humaine se passe intégralement dans le Paris de 1827, celui de la génération romantique et de la Restauration. Les "Mohicans" sont les déshérités de la fortune, tentant de conquérir liberté, gloire et bonheur dans les marges d'une ville vouée à l'ambition du pouvoir et de l'argent. Une myriade grouillante de personnages, petits et grands, politiques, militaires, ecclésiastiques qui rêvent de pouvoir et sont prêts à tout pour le conquérir.
L'écho de ce texte de Dumas dans notre quotidien du XXIe siècle est incroyable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 231
EAN13 9782296702400
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Mohicans de Paris
Lucernaire – L’Harmattan
Directeurs de collection :
Philippe Person et Denis Rolland

Cette collection publie les œuvres programmées au théâtre du Lucernaire.

Déjà parus dans la collection

Laurence FEVRIER, Suzanne. Une femme remarquable, 2009.
Nic MAZODIER, méli-mélo-drames, 2009.
Vincent COLIN (adaptation du roman de Franz KAFKA), Amerika, 2009.
Hervé DEVOLDER, Jupe courte et conséquences, 2008.
Jacques HADJADJE, Adèle a ses raisons, 2007.
Patrick Chevalier
Cie de l’Ange d’Or


Les Mohicans de Paris


Pièce adaptée du roman d’Alexandre Dumas
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12273-4
EAN : 9782296122734

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
P ERSONNAGES
Salvator : 60 ans au moment où il évoque avec sa compagne Fragola, chez eux à Paris en 1861, l’histoire des « Mohicans ». Il en a vécu les événements en 1927. Il avait alors 26 ans et s’était, en fier républicain, opposé aux menées du comte Rappt prêt à tout pour son intérêt propre.

Fragola : Compagne de Salvator.

Comte Herbel de Courtenay : Vieillard de la noblesse de robe, député, mais qui vote parfois aux côtés des républicains, non par sympathie, mais parce qu’il juge la royauté médiocre et l’Empire très dangereux. Il est l’oncle de Pétrus Herbel, l’amoureux de la princesse Regina.

Frantz : Domestique prussien du comte Herbel.

Marquise de la Tournelle : Ancienne maîtresse du comte Herbel. Elle prétend qu’Herbel est le père de Rappt dont elle est la mère. Elle est aussi la tante de la princesse Regina et la sœur du maréchal de Lamothe-Houdon, père « officiel » de Regina.

Pétrus Herbel : Jeune artiste peintre, ami de Salvator (même âge en 1827), neveu du comte Herbel de Courtenay et amoureux de la princesse Regina.

Regina : Jeune princesse russo-française. Officiellement fille du maréchal de Lamothe-Houdon et de la princesse Rina, épousée par le maréchal lors d’une campagne de Napoléon en Russie, elle est en fait née de cette princesse et du Comte Rappt son amant, aide de camp du maréchal. Le maréchal se doute de cette liaison mais ignore que Regina n’est pas sa fille.

Comte Rappt : Il est l’aide de camp du maréchal, amant de la princesse Rina et père de Regina. Il n’hésitera pourtant pas à épouser cette dernière (officiellement la fille du maréchal) pour mettre la main sur sa fortune considérable lui venant de ses origines nobles russes. Il est député comme le comte Herbel et n’a aucun scrupule pour arriver à ses fins, il veut être Premier ministre et gouverner la France.

Monseigneur Coletti : Autre personnage peu fréquentable. Riche et galant, il est fourbe, tricheur, ambitieux, gonflé d’orgueil. Il veut la place de Prélat de Paris et pactise avec Rappt pour l’obtenir.

Maréchal de Lamothe-Houdon : Epoux de la princesse Rina, et père, croit-il, de Regina, fidèle autrefois de l’Empereur, il a guerroyé avec lui. Vieil homme brave et bon.
S CENE 1 : S ALVATOR ET F RAGOLA A P ARIS : 1861
Un piano avec son tabouret. Une femme est assise. C’est Fragola qui s’exerce. Entre Salvator, son compagnon.

Salvator : Bonsoir ! Tes progrès sont foudroyants, ma chère.

Fragola : Merci !

Salvator : (après un temps) Au fait, quel jour sommes-nous ?

Fragola : Le 5 mai 1861.

Salvator : Holà ! (Un temps) Quarante ans !… Quarante ans…

Fragola : (dans un sourire)… que je n’ai pas vus passer avec toi, mon ami.

Salvator : (sourit également, perdu dans ses pensées)… et quarante ans que l’empereur est mort !

Fragola : Salvator, tu ne vas pas me dire que tu le regrettes, toi…

Salvator : Non, Fragola ! Non, je ne le regrette pas, j’ai toujours été républicain.

Salvator s’assoit dans un fauteuil.

Salvator : Mais avoue quand même qu’il a fièrement porté ce titre, non ?

Fragola : Mouais !… En avait-il besoin, pour entrer dans la gloire ?…

Salvator : Fragola ! Nous lui devons l’organisation du pays. Te souviens-tu dans quel état était la France après Robespierre ?

Fragola : Oui, mon bon ami, ma mère me l’a enseigné. (Elle imite sa mère) « Une catastrophe ! Mais le 18 brumaire an VIII a tout changé. »

Salvator : Eh bien ta mère avait raison ! Le 18 brumaire a été le début d’une grande période, non ? Celle de l’Etat fort, centralisé ! Les préfets, les lycées, le Code civil…

Fragola : Mhh !…

Salvator : Quoi ? Tu n’es pas d’accord ? Qu’est-ce qui te gêne ? Son autoritarisme, ses guerres ?

Fragola : Non, je pensais plutôt à la lourdeur des impôts et de la conscription… Pauvres soldats ! Il ne les a pas ménagés…

Salvator : Ce n’est le déshonneur de personne d’avoir servi l’Empire, Fragola !

Fragola : Soit, mais ce cher Empire a fini par accoucher du retour des Bourbons…

Salvator : Ne me torture pas, ma douce ! On s’en serait passé, de ceux-là ! Quel gâchis !

(Un temps, elle joue.)

Salvator : Tu sais, Louis XVIII n’a eu qu’un mérite : être assez intelligent pour comprendre que s’il rejetait l’héritage de la révolution et de l’Empire, il perdrait à jamais sa dynastie.

Fragola : (moqueuse) Louis XVIII lucide ? Dis-le vite, mon ami. Et Charles X alors, visionnaire ?…

Salvator : Celui-là ! L’ultraroyaliste, quelle catastrophe !... Comment a-t-il fait pour durer six années entières ? Et Villèle ? Le Premier ministre le plus conservateur que nous ayons jamais connu. Triste époque !

Fragola : Bah ! Nous étions heureux, mon bel ami, t’en souviens-tu ?

Salvator : C’était hier, ma belle ! J’étais sans le sou et révolté. Et, je fomentais des complots autour d’une cruche de vin dans tous les tapis-francs de Paris.

Un temps, puis Fragola, doucement :

Fragola : Salvator, est-ce vrai que tu as tué quelqu’un en duel ?

Salvator : (gêné) Pas en duel, ma chère, en légitime défense. D’ailleurs je n’ai pas été inquiété.

Fragola : Ah ! Pardonne-moi !

Salvator : Mais je n’en suis pas fier, crois-moi. Même si l’homme que j’ai abattu était un fieffé coquin ! Arriviste, assoiffé de pouvoir, j’en frissonne encore rien que d’y penser.

Fragola : Le comte Frédéric Rappt, c’est ça ?

Salvator : Lui-même. Frédéric Rappt. Né le 11 mars 1786. Un voyou, qui aurait pu devenir Premier ministre s’il n’avait stupidement rencontré mon pistolet un soir à onze heures en plein Paris, il y a 34 ans exactement…

La lumière bascule à la fin de cette scène. Un autre lieu s’éclaire.
S CENE 2 : L E COMTE H ERBEL DE C OURTENAY CHEZ LUI, A P ARIS, EN 1827
Nous sommes chez le comte Herbel de Courtenay, un vieillard vert pour son âge et un peu fort en gueule. Il est attablé à écrire. Un bureau et deux chaises. Entre le domestique Frantz.

Frantz : Meuzieu le comte…

Herbel : Qu’y a-t-il, Frantz ?

Frantz : Il y a là une bersonne qui feut barler au chénéral comte Herpel de Gourtenay.

Herbel : Frantz, je t’ai déjà dit cent fois qu’en sortant de la Chambre, je souhaitais me retremper dans la lecture des bons livres, pour oublier les mauvais discours. Autrement dit : je ne veux recevoir personne.

Frantz : Mon chénéral, c’est une tame.

Herbel : Une dame ?

Frantz : Oui, mon chénéral, une tame.

Herbel

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