Palestine Check Point
86 pages
Français

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Palestine Check Point , livre ebook

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Description

"Tu as bien compris maintenant que le Check Point te prend la totalité de ton temps. Le Check Point est un ogre, un monstre cruel et anthropophage. Tout est à une journée du Check Point, on ne compte plus en heures. Toute la vie ordinaire dépend de l'horloge particulière du Check Point, sa présence domine tout, il agit sur notre humeur, notre santé, il détruit tes projets, tes activités, il commande, il décide, il gouverne, il a rayé du vocabulaire les mots "emploi du temps"..."

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 244
EAN13 9782296702714
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PALESTINE CHECK POINT

Suivi de

L’APPEL DES ABEILLES
Théâtre des 5 Continents

Collection dirigée par Kazem Shahryari
et Robert Poudérou


Dernières parutions

239 – Yves JAVAULT, Le Jeu des 7 familles du théâtre , 2010.
238 – Lulla Alain ILUNGA, Docteur Tanza , 2010.
237 – François LE BOITEUX, Condamné à vie , 2010.
237 – François LE BOITEUX, Le Contrat de Faust , 2010.
236 – François Le BOITEUX, Le Choix de Jehanne , 2010.
235 – François LE BOITEUX, Monségur , 2010.
234 – Jean-Pierre GUÉROT, Les pleins pouvoirs , 2010.
233 – Philippe PILATO, Mers , 2010.
232 – Kazem SHAHRYARI, L’Automne précoce , 2010.
231 – Pierre GROU, Le goinfre , 2009.
230 – Robert POUDÉROU, La trappe , 2009.
229 – Ahmed HAFDI, Cette belle poussière jaune d’Uruk , 2009.
228 – Jaime Salazar SAMPAIO, La Bataille Navale , 2009.
227 – Thierry MICHAËLIAN, La manipulation , 2009.
226 – Jacques MONDOLONI, L’étoffe des femmes , 2009.
225 – Pierre CASSARD, Raguse an 01 ,2009.
224 – Hugues BERNARD, Nouvel arrivage , 2009.
223 – Benjamin OPPERT, Entre père et maire , 2009.
222 – Essindi MINDJA, Le Mvet : La Guerre du fer , 2009.
221 – Nazly SADEGHI, Spenta , 2009.
220 – Danielle DUMAS, Ce héros au sourire si doux , 2009.
219 – Mohamed BOUNOUARA, La Machine à aigrir , 2009.
218 – Thais COUSIGNE, Pêle-mêle de sentiments , 2008.
217 – Nicolas NERCAM (textes réunis par), Théâtre bengali moderne , Quatre pièces de Dinabandhu Mitra, Rabindranath Tagore, Badal Sircar et Utpal Dutta , 2008


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12312-0
EAN : 9782296123120

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Jacques MONDOLONI


PALESTINE CHECK POINT

Suivi de

L’APPEL DES ABEILLES
DU MEME AUTEUR :

Aux Editions La Branche (Suite Noire) :
Pas d’Argot pour Mister Riche (2010)

Aux Editions Melis :
Papa 1 er (2004) – nouvelles – (réédition)
Le Marchand de Torture (2006) – (réédition)
Les Goulags Mous (2008) – nouvelle édition

Aux Editions Albiana :
La Ronde des Fantômes (roman) – 2003

Aux Editions Hors Commerce :
La voix dans « 36 nouvelles pour l’Huma »
2004

Aux Editions Eden :
C’est pas tous les jours revanche (roman) -2004

Aux Editions FLORENT MASSOT présente :
Quand la mer monte (nouvelles) – 2002

Aux Editions Librio :
Le Dernier Corse dans "Corse Noire" – 2001

Aux Editions de l’AUBE :
Polichinelles dans le terroir (nouvelles) – 1999

(suite à la fin de l’ouvrage)
PALESTINE CHECK POINT


Décor :

Le plateau est coupé en deux par un haut mur. Le poste-frontière, le check-point, est matérialisé par un praticable.
La femme va apparaître côté jardin, son mari côté cour.
Au centre, présence muette du soldat.


Personnages :

Florence : Française entre 35 et 40 ans
Yacine : Palestinien, plus jeune que sa femme
Le soldat : sans âge


Pièce créée au Théâtre de Stains, en septembre 2010, dans une mise en scène de Robert Valbon avec la distribution suivante :

Florence : Laetitia Richard
Yacine : Manuel Martin
Le soldat : Genséric Maingreaud
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom
Liberté -Paul Eluard


PALESTINE CHECK POINT


Au début le noir. Musique de scène faussement romantique.

La lumière s’allume progressivement côté jardin. Une femme vêtue à l’occidentale apparaît, 35-40 ans, portant une valise sur laquelle on aperçoit le logo de la compagnie aérienne, et sur laquelle elle s’assoit. Derrière elle : l’esquisse d’un tourniquet d’un poste de contrôle ou bien un élément de décor qui peut l’évoquer (fils de fer barbelés…). Elle semble fatiguée par le voyage qu’elle a entrepris.

Elle prend son portable, compose un numéro. La communication ne se fait pas.

FLORENCE : Toujours la messagerie, toujours ce mur des ondes entre nous…

Elle essaye une nouvelle fois, voire plusieurs fois, le geste saccadé, fiévreux. Elle parle toute seule et on peut vaguement entendre le signal sonore qui correspond au numéro de portable de son mari.

FLORENCE (croyant que la communication est établie) : Yacine ? Yacine ? (constatant l’échec) et puis merde !… Ça repasse à chaque fois par la France, et ça ne revient pas ici : j’aurais dû acheter à l’aéroport d’Amman un téléphone d’un opérateur palestinien.

Elle range rageusement le portable.

FLORENCE : Yacine, ça fait des heures que je suis bloquée ici devant le check point de Jericho. Non, je ne suis pas en danger, mon statut d’étrangère, ma nationalité française me protège. A priori je ne serai pas refoulée. Grâce au visa qui m’a été donné, je suis autorisée à voyager dans les territoires occupés… je serai bientôt dans tes bras, mon amour.
Quand ? Je ne sais pas, ça dépend de la bonne volonté des soldats, et surtout de leur supérieur : un officier qui se tient dans une tour flanquée de mitrailleuses et qui m’a déjà convoquée trois fois.
Pourquoi ? Je te rassure tout de suite : mes papiers sont en règle, mon passeport est valide, il ne comporte aucun tampon louche, le visa de tourisme qu’on m’a accordé est valable trois mois… mais, voilà ! Pendant la fouille, ils ont découvert ton existence, j’ai emmené par mégarde le livret de famille, ils ont découvert une photo de toi dans mon portefeuille… je crois que si j’avais dit que tu étais mon amant, un amant palestinien, ils m’auraient traitée de pute !
Que tu sois mon mari n’est pas bien vu non plus. Ils cherchent, ils enquêtent, tu es peut-être fiché quelque part sur une liste d’indésirables, de suspects, bien que tu sois revenu dans ton village, il y a à peine deux mois, pour la mort de ton frère.

Je sais : tu es revenu parce que tu t’es senti soudain chargé de famille, tu t’es convaincu que la survie de ta mère, de tes sœurs, dépend de toi à présent. Tu as quitté notre vie facile, la paix, un vrai métier, le confort, la culture ambiante, pour rejoindre… la guerre, bien que tu n’aimes pas ce mot.
En t’épousant devant monsieur le maire, je sais, j’ai promis de te suivre partout. Le mariage c’est pour le meilleur et le pire, à ce qu’il paraît – le pire, c’est maintenant, tous ces obstacles dressés entre nous que je dois franchir… L’avenir de notre couple, c’est l’enjeu du voyage, hein, Yacine ?

Après un temps où elle a montré quelque anxiété.

En attendant pour occuper le temps, le cul posé sur un bloc de ciment, je regarde le trafic des taxis, des taxis jaune clair qui retiennent tes compatriotes devant le mur d’enceinte. Je ne t’apprends rien des procédures complexes de sécurité qu’ont inventées les autorités militaires pour se rendre d’une ville à l’autre.

J’ai l’impression de camper devant une forteresse, sauf que les soldats postés dans la douve ou sur les remparts du poste de contrôle n’ont rien d’assiégés ! Les assiégés ce sont tous les gens autour de la forteresse, tous les clients des taxis bloqués à l’intérieur.

J’assiste aux fouilles qui semblent obéir aux caprices des soldats. Certains sous la menace de leur arme, avec des gestes lents et inquisiteurs, font ouvrir les bagages. Tout leur contenu alors est posé par terre, exposé, souillé. D’autres se contentent d’une inspection rapide et, sur un signe de tête qui semble favorable, autorisent le propriétaire d’une valise à tout remettre en place en vitesse.

Il y a une heure, il y a eu un cafouillage, un doute, ou les soldats s’ennuyaient : un groupe est sorti de son rempart et a improvisé une nouvelle f

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