Rue des arts
174 pages
Français

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Rue des arts , livre ebook

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Description

Les arts de la rue ou les arts dans l'espace urbain possèdent désormais une légitimité. Quant au street art, il voit désormais ses productions exposées dans les galeries d'art contemporain. La particularité du déploiement des œuvres dans l'espace public est marquée par son hétérogénéité. Ces textes constituent les jalons d'une recherche sur plus de quinze ans, mêlant analyse théorique et critique esthétique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2015
Nombre de lectures 16
EAN13 9782336389240
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Ouverture philosophique »
Collection « Ouverture philosophique »

Série Arts vivants
(co-dirigée par Jean-Marc Lachaud, Professeur à l’Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, et par Martine Maleval, Maître de Conférences à l’Université de Lorraine)

La série Arts vivants a pour objectif de publier des ouvrages individuels ou collectifs, affirmant des partis pris esthétiques et artistiques critiques. Les champs privilégiés concernent :
– le développement de pratiques transversales, qui bousculent les repères établis et les normes à partir desquelles était jusqu’alors appréciée et évaluée la création scénique, qui effacent les frontières reconnues tant entre les arts qu’entre ceux-ci et d’innombrables petites formes et, qui facilitent le déploiement d’un art scénique hors limites ;
– la représentation et la mise en scène de corps indisciplinaires , qui s’insurgent contre les conventions dominantes et fomentent d’intempestifs débordements salvateurs, en bricolant sans modèles pré-établis et en dérobade constante, de troublantes et de provocatrices figures en tension ;
– les rapports complexes entre esthétique et politique, les nouvelles formes d’engagement et l’analyse de démarches, d’œuvres et de spectacles radicaux qui, refusant la logique de la domination et la soumission aux aliénations contemporaines, participent à l’émergence d’une esthétique de l’émancipation.

Dernières publications

Manuel NORVAT, Le chant du divers, Introduction à la philopoétique d’Édouard Glissant (2015)
David BRUNEL La photographie vue de dos. Une aventure spéculaire (2015)
Martine MALEVAL Sur la piste des cirques actuels (2014)
Cécile BOËX Cinéma et politique en Syrie 1970-2010 (2014)
Marc JIMENEZ (Dir) L’Art entre fiction et réalité (2014)
Cyril IASCI Le corps qui reste. Travestir, danser, résister ! (2014)
Ayse Melis TEZKAN Vidéo et Identité. Pratiques d’artistes au Brésil, en France et en Turquie (2014)
Titre
Martine Maleval et Jean-Marc Lachaud









Rue des arts

Productions artistiques et espace urbain

Préface de Christian Ruby
Copyright

Des mêmes auteurs

Jean-Marc Lachaud
Walter Benjamin. Esthétique et politique de l’émancipation , Paris, L’Harmattan, 2014.
Art et aliénation , Paris, Presses Universitaires de France, 2012.
Pour une critique partisane , Paris, L’Harmattan, 2010. Marxisme et philosophie de l’art , Paris, Anthropos, 1985.
B. Brecht, G. Lukács, questions sur le réalisme , Paris, Anthropos, 1981 ; seconde édition revue et augmentée, Paris, Anthropos / Economica, 1989.

Martine Maleval
Sur la piste des cirques actuels , Paris, L’Harmattan, 2014.
Archaos, cirque de caractère , Arles, Actes Sud, 2010.
L’Émergence du nouveau cirque , 1968-1998 , Paris, L’Harmattan, 2010.

Jean-Marc Lachaud et Martine Maleval
Mimos, éclats du théâtre gestuel , Paris, Écrits dans la Marge, 1992.




© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73935-9
Sommaire
Couverture
4 e de couverture
Collection « Ouverture philosophique »
Titre
Copyright
Sommaire
Faire (de l’) art dans les lieux publics – Préface de Christian Ruby
Avant-propos
Théâtre et rue en France des années 1970 à aujourd’hui
Dans le sillage de Mai 68, l’engagement théâtral
Théâtre de rue : de l’engagement politique à l’interpellation
Le théâtre de rue au risque de l’institutionnalisation et de l’instrumentalisation
Chimères et utopies au détour de la rue
L’insolite éphémère : l’espace public perturbé
Au coin d’une rue, soudain, l’imprévisible…
Le street art au féminin : une dimension érotique ?
Eclairages d’artistes
Ilotopie, collectif fauteur de troubles
Metalovoice, la fureur de l’insolence
Nicolas Frize, un compositeur engagé
Les Beaux Arts aux éditions L'Harmattan
Adresse
Faire (de l’) art dans les lieux publics
Dira-t-on, ainsi que le propose Nathalie Heinich à propos de l’art contemporain 1 , que les arts de la rue sont devenus un « paradigme », puisqu’il ne s’agit plus uniquement d’œuvres, mais aussi d’une administration entière, de revues destinées à les légitimer, de compétences acquises et transmises dans des centres de formation, de médiations, de villes garantes, de festivals et lieux de dépôt d’une mémoire, etc. ? Sans doute vaut-il mieux s’abstenir de suivre cette voie si la conséquence risque d’être de figer les arts qui se font dans la rue dans un moule, de laisser croire que tout art critique est dissout et que le public est formaté à cette aune.
D’ailleurs – croisant eux aussi témoignages historiques, enquêtes précises sur les institutions, interprétations philosophiques, dans ces travaux accomplis de 1970 à nos jours –, Martine Maleval et Jean-Marc Lachaud donnent à cet objet artistique et esthétique tout à la fois une vigueur et une dynamique qui se substitue fort bien aux platitudes habituelles le concernant.
Injustement, le discours convenu enrôle les arts de la rue dans la recherche du sens de la communauté. Il loue les vertus politiques de l’esthétisation des lieux publics par ces arts, et fait de la ville, de la rue ou de la place publique le point focal d’une identification du principe politique à la simple police des mœurs opérant par son pouvoir esthétique. Chacun constate fort aisément que cette police esthétique vise uniquement la mise en ordre du corps social, en plaçant les lieux urbains, les places publiques – pourtant les seuls lieux où une certaine visibilité d’une puissance collective peut exister – sous une autorité qui distribue les places et les fonctions, sans admettre les interruptions et les irruptions. C’est ainsi que domine, autour du geste de faire de l’art dans les lieux publics, la vision pieuse d’un bien commun, unique et uniforme, excluant par avance toute transformation ; ou que beaucoup valorisent les pratiques de nébuleuse acoustique ou d’immersion des spectateurs afin de mieux éviter les confrontations et les polémiques.
En contre-point, les travaux de Martine Maleval et Jean-Marc Lachaud montrent autre chose. Certes, ils relèvent fort bien que, habitudes aidant, de nombreuses propositions artistiques se cantonnent à imiter du commun, par des invitations personnelles, faites aux passantes et aux passants, à s’isoler de la réalité, à travestir une résistance nécessaire à la minoration en un retrait individuel. Aux yeux de trop d’artistes, penser « public », c’est, dans les conditions de la démocratie de masse, chercher à faire grand pour des flux publics !
Martine Maleval et Jean-Marc Lachaud insistent sur les dissensus dans les pratiques des arts de la rue et donc sur d’autres pratiques. Les conclusions des auteurs prêtent ainsi à changer notre regard sur eux, à partir de projets et objectifs qui contribuent plutôt à faire art dans les lieux publics qu’à faire de l’art dans ces lieux. Et par trois fois : par le biais de la question de l’exposition en public, par la question du rapport aux spectatrices et spectateurs, par l’évocation de la censure.
En suivant le fil des analyses publiées ici, on s’aperçoit vite qu’une nouvelle forme de critique s’installe dans les lieux publics. Elle n’est plus celle des œuvres seules, chacune pour soi, critique ou interactive (ou non). Elle repense la politique des arts comme un processus de désassignation et de subjectivation. Elle consiste en l’ensemble articulé en public des œuvres rencontrées, lequel pourrait provoquer de nouvelles circulations au sein desquelles se joueraient de véritables et nouveaux processus politiques. C’est le mouvement déclenché entre les œuvres présentées par les artistes de rue qui pourrait devenir le réceptacle critique de nouvelles fictions – petits et grands récits –, à partager en public, à partir des projections des uns et des autres sur les rapports entre les œuvres, et à partir de la formation d’une sensibilité à l’hétérogène et au partage (partage de l’espace et partage de la parole, en deux sens du terme « partage »)

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