Théâtre barjo d un art-éducatif
106 pages
Français

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Théâtre barjo d'un art-éducatif , livre ebook

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Description

L'ESAT Cécilia (Centre d'Expressions Culturelles et d'Initiatives Locales pour l'Intégration des Adultes), a quitté la scène, et au-delà de cette chronique d'une mort annoncée, c'est aussi le souvenir de neuf années d'existence d'un travail artistique, des créations réalisées et diffusées auprès d'un large public. Un projet ambitieux permettant aux personnes accueillies de ne pas être réduites à leur handicap, d'évoluer en tant qu'artistes au sein d'un lieu d'énergies créatrices. Mais est-ce cela qui faisait peur ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 139
EAN13 9782296937475
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Théâtre barjo d’un art-éducatif

Les coulisses de Cecilia
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13768-4
EAN : 9782296137684

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Virginie LE PRIOL


Théâtre barjo d’un art-éducatif

Les coulisses de Cecilia


Préface de Pascal LE REST

Postface de Joël KEROUANTON


L’Harmattan
Educateurs et Préventions
Collection dirigée par Pascal LE REST

Les éducateurs travaillent dans l’ombre et contribuent dans le quotidien à la résolution de situations complexes, souvent dramatiques et douloureuses. Ils interviennent dans des internats pour enfants, pour adolescents et pour adultes, dans des institutions pour déficients visuels ou auditifs, en direction des personnes handicapées physiquement ou mentalement. Dans la rue, ils travaillent, sans mandat et dans le respect de l’anonymat, à restaurer des liens affectifs, sociaux, psychologiques. Ils sont missionnés par la justice pour accompagner des enfants en difficultés ou sont présents en milieu carcéral pour aider les détenus à la réinsertion sociale et professionnelle. Tous, avec courage et détermination, luttent à l’aide d’outils spécifiques, de méthodes et de pratiques de terrain élaborées pour améliorer les conditions de vie des usagers et de leurs familles et prévenir des risques de récidive, d’inadaptation, de désaffiliation, de rupture scolaire ou familiale.
La collection veut donner la parole aux éducateurs pour mettre en lumière leur finesse d’intervention, les lignes de force qui soustendent l’étayage des préventions et transmettre la mémoire des pratiques.

Dernières parutions

Odile BOUDJELLOUL, Quand soudain votre enfant se fait énigme, 2010.
Patrick MACQUAIRE, Le Quartier Picassiette. Un essai de transformation sociale à Chartres, 2009.
Pascal LE REST, L’Errance des jeunes adultes. Causes, effets, perspectives, 2006.
Christine DORME, Questions de distance dans la relation éducative , 2005.
Luc DESCAMPS et Cécile HAYEZ (sous la coord.), Génération cannabis. Paroles de jeunes. Paroles d’experts, 2005.
Philippe GOSSERIES, Guide de formation à la communication avec les médias vers l’opinion , 2005
Paulette BENSADON, De l’écriture aux écrits professionnels, 2005.
Claire PINON, Educatrice auprès des populations défavorisées, 2005.
Préface
Le livre de Virginie LE PRIOL se range dans un registre très particulier: les ouvrages qui témoignent de la mémoire blessée. Ce que relate l’auteure renvoie à un passé récent, meurtri par la violence des décisions administratives, précipité à n’être plus qu’une histoire révolue. Si la tonalité du livre, son esprit et sa matière, donne à penser que l’aventure éducative décrite est vivante et actuelle, en réalité cette expérience extraordinaire n’est plus. L’ESAT Cécilia (Centre d’Expressions Culturelles et d’initiatives Locales pour l’intégration des Adultes), a quitté la scène, et au-delà de cette chronique d’une mort annoncée titrée par la presse, c’est aussi et surtout le souvenir de neuf années d’existence d’un travail artistique, des créations réalisées, diffusées auprès d’un large public et appuyées par un travail éducatif de qualité que nous voulons en mémoire.

Un projet ambitieux porté par une équipe réunissant à la fois un cadre éducatif, artistique, citoyen et territorial, permettant aux personnes accueillies de ne pas être réduit à leur handicap, d’évoluer en tant qu’artiste au sein d’un lieu d’énergies créatrices. Mais est-ce cela qui faisait peur ?

Ce qui est certain, c’est l’importance du geste de Virginie LE PRIOL qui se remémore l’Esat et fait revivre Cécilia au travers de ses acteurs. Ce qui importe, c’est que survive l’esprit de cette aventure par le récit que nous en fait l’auteur. En nous invitant dans les coulisses de l’Esat, peu à peu, nous comprenons mieux les enjeux d’un théâtre de barjos, mis en scène par des artistes qui possédaient, entre autres qualités, celle de ne pas se prendre au sérieux.
Pour finir, Cécilia a connu son dernier coup de théâtre, pour le malheur non seulement de ses acteurs et de son public, mais pour celui encore d’une autre scène, celle du monde médico-social, condamné semble-t-il, à d’autres coulisses, plus sérieuses telles les Agences régionales de la santé (ARS). Mais tout n’est pas dit, tout n’est pas joué, et au moment où j’entends les trois coups, le rideau se lève sur le très beau livre de Virginie LE PRIOL, écrit avec l’encre du cœur, le sang de la mémoire égratignée, la salive impatiente des barjos créatifs.

Pascal LE REST
Coup de théâtre
Gare Montparnasse. A quelques jours de Noël, l’affluence est à son apogée. Va et vient incessant, tourbillon d’hommes, femmes, enfants, valises, sacs. Des pas pressés, pressant, attendant, impatients, lents, arrêtés. Train au départ, à l’arrivée. Brouhaha de paroles, mots, voix off.

Je traverse ce lieu de transit. Je demande mon chemin à une femme d’accueil en uniforme. Je monte les escaliers en fer gris. Je quitte, pour l’espace d’un instant, la jungle des voyageurs, pour entrer dans celle des spectateurs.

Hall d’exposition de la gare. Le calme est troublant. Le décor et la scène règnent en silence dans cette petite salle, où les chaises attendent qu’on vienne s’y poser. L’heure de la représentation approche. Une vingtaine de personnes arrivent petit à petit, des employés de la gare, des invités, des voyageurs venus occuper leur temps avant le départ de leur train.

Noir. Le rideau s’ouvre sur le spectacle « Solveig et Noria ». Jeu, mise en scène et musique par l’Esat culturel Cecilia. Je découvre dans ce lieu incongru, des comédiens et musiciens hors normes. Rencontre.

Durant l’année 2004-2005, dans le cadre de ma formation au Diplôme d’état d’éducateur spécialisé, je me suis immergée dans ce lieu de création, peuplé de vies et d’histoires, à la croisée de l’éducatif et de l’art vivant.

Esat culturel Cecilia. Petit retour en arrière. 1999, une péniche-cinéma-théâtre de son nom « Yves Montand » flotte sur la marne. Cette péniche à vocation itinérante, est également un Centre d’aide par le travail ayant pour mission le développement des ressources des personnes handicapées par la créativité artistique et culturelle.

L’aventure fut courte. Après une année de fonctionnement, cet établissement atypique arrêta son voyage, à cause de problèmes administratifs, techniques, logistiques.

Depuis juillet 2000, la gestion de la structure est confiée à l’association ELAN (Enfance Loisirs Animation Nature), qui lors de la reprise de l’activité de l’association « Bâteau-théâtre », rebaptisa le CAT CECILIA (Centre d’Expressions Culturelles et d’Initiatives Locales pour l’Intégration des Adultes).

Baladé d’un lieu à un autre, l’Esat {1} culturel Cecilia pose ses valises au château de la Galaise en octobre 2005.

Un Esat est une structure de travail adapté, dans laquelle des personnes en situation de handicap exercent une activité professionnelle et bénéficient d’un soutien médical, psychologique et socio-éducatif. Il a pour finalité l’autonomie et l’épanouissement de ces personnes par le travail.

La particularité de l’Esat culturel Cecilia est d’être un lieu de socialisation, de valorisation par l’exercice d’une activité artistique et la production de spectacles vivants. Le théâtre, le théâtre d’ombre et d’objet (marionnette), la musique, les métiers techniques du spectacle, sont les ateliers de productions. Culture-Itinéraire est l’atelier de soutien éducatif animé par l’éducateur spécialisé, orienté sur l’épanouissement personnel.

À chaque admission à Cecilia, les personnes sont invitées à voir un spectacle de l’Esat avant de discuter du projet d’établissement. Je fais de même dans cet écrit, en vous proposant de vous amener au cœur des enjeux de cette institution avec ses protagonistes.

Cet écrit est donc un témoignage, celui d’un lieu qui m’a ouvert ses portes. J’y décris son fonctionnement à travers ma pratique éducative. Je raconte ma rencontre avec cette troupe professionnelle de comédiens, musiciens, marionnettistes en situation de handicap, avec ses forces et ses fragilités. Dans l’ombre de la scène,

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