Un été en banlieue
178 pages
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Un été en banlieue , livre ebook

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Description

Depuis Des steaks pour les élèves et peut-être plus particulièrement depuis L'Homme-café, on sait avec quelle maîtrise et quelle efficacité François Désalliers allie narration et théâtralité pour nous donner des romans alertes et foisonnants où évoluent des personnages déroutants mais qui ne nous semblent pas moins familiers pour autant.
Délicieux portrait de personnages, Un été en banlieue nous présente la face cachée de ce monde mystérieux des banlieusards où règnent la verdure, les « ventes de garage » et… les désaxés. Un roman qui laisse transparaître l'art remarquable du conteur, un sens inouï du dialogue et un humour aussi décapant qu'inattendu.
Jean Turcotte est un professeur d'histoire célibataire et estivalement désœuvré qui décide, par le biais d'une petite annonce dans le journal local, d'inviter ses concitoyens à participer à un hebdomadaire ciné-club maison. Dans son sous-sol se connaîtront et s'appri-voiseront une galerie de personnages aussi différents que déstabilisés au moment précis de cette complicité forcée. Car ce ne saurait être bien sûr qu'une simple passion cinéphilique qui les incite à participer à cette version kitsch et banlieusarde du Radeau de la méduse.
Carnaval de la pulsion - aussi bien la sexuelle et l'amoureuse que l'agressive, voire la meurtrière -, Un été en banlieue est un garden-party tenant davantage de la cérémonie et de la célébration que de la plate civilité de voisinage. Un nouveau délire poétique, humoristique et fantaisiste signé François Désalliers.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 décembre 2012
Nombre de lectures 2
EAN13 9782764417881
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Littérature d’Amérique
Du même auteur chez Québec Amérique
Amour et pince-monseigneur, roman, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 1999.
 
Des steaks pour les élèves, roman, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 2000.
L’Homme-café, roman, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 2004.
Les Géants anonymes, roman, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 2009.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
 
Désalliers, François Un été en banlieue (Littérature d’Amérique)
9782764417881
 
I. Titre. II. Collection: Collection Littérature d’Amérique. PS8557.E678E84 2006 C843’.54 C2006-940674-X PS9557.E678E84 2006


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©2006 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Imprimé au Canada
Sommaire
Du même auteur chez Québec Amérique Page de titre Page de Copyright Dedicace Prologue 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 Épilogue
À quatre heures du matin, l’été Le sommeil d’amour dure encore.
 
 
Une saison en enfer Arthur Rimbaud
Prologue
En pleine nuit, alors que la terre tremble et que la ville est secouée par des averses de pluie, une pluie diluvienne qui balaie les rues, un nouveau-né vagit dans une chambre quelque part. Une femme ensommeillée sort d’une pièce sombre et se dirige vers l’enfant. Elle se penche sur le berceau et prend l’enfant dans ses bras. Elle le transporte. Il est chaud. Il pleure. Elle se couche avec l’enfant à côté d’un homme qui dort à poings fermés. Le poupon s’agite. La femme découvre son sein. L’enfant s’empare du mamelon et se met à téter goulûment. Comment a-t-on pu en arriver là?
1
Rémi était nu sur le parquet de chêne. Il le fixait. Parfois il passait ses mains sur les planches comme s’il voulait en éprouver la dureté ou la souplesse. Comme si ces planches pouvaient lui apprendre quelque chose, lui apporter quelque réconfort.
Il était peut-être huit heures du soir. Peut-être plus. C’était une journée de juillet chaude mais pas trop collante. Il y avait une petite brise qui vous rafraîchissait tout ça.
Les fenêtres étaient ouvertes. Dans la ville, ça coulait. Il n’y avait pas d’obstacles aux imprévus. Qu’est-ce que ça veut dire? Rien sans doute. Rémi était étendu sur le sol et c’était ce type de réflexions qui lui passaient par la tête.
Il n’y avait rien dans cet appartement. Enfin, rien, c’est une manière de parler. Il y avait bien dans la cuisine un réfrigérateur et une cuisinière, mais à part ça... À part ça, il est vrai, pas grand-chose.
Rémi était dans le salon où là, vraiment, il n’y avait rien. Un livre de poésie. Blanc. Un dessin sur la couverture. Un Indien dans un champ sur le bord d’une route, un ciel turquoise et des formes géométriques. C’est à peu près tout.
Rémi n’essayait pas d’atteindre le livre. Il ne faisait rien. Il respirait. Il ne faisait pas de la méditation non plus. Ce n’était pas son genre. Quel genre avait-il? Oh! Pas si vite! Nous n’en sommes pas encore là.
Laissons-lui le temps de s’exprimer. Peut-être même de se lever.
Le fait est qu’il ne fait pas grand-chose. C’est agaçant à la fin. On veut toujours que les héros fabriquent quelque chose, qu’ils se démènent, qu’ils combattent ne seraient-ce que des moulins à vent.
Quoi qu’il en soit, oui, il se lève. Nu. Et il arpente la pièce. Maintenant, c’est avec la plante des pieds qu’il éprouve la dureté du sol. Il marche lentement, saisit le volume par terre et récite de la poésie.

Je ne suis là que par sursis de l’illusion Je ne sais pourquoi mes réflexes sont gris Je ne sais pourquoi mon souffle est dans le lierre et dans les utérus des poumons se soulèvent des envies de ciel plus large pour nous laisser le temps d’oublier le temps qu’il ne nous reste plus
Rémi ne bougeait plus. Il laissait les mots imprégner sa pensée, baigner toute la pièce, se répercuter sur les murs en silence. Pourquoi en silence? Nous ne savons pas. Nous ne savons pas grand-chose de ce qui se passe dans la tête de Rémi en ce moment. Nous ne le connaissons pas, mais ça viendra.
Ainsi donc, il est seul dans la pièce, nu, un livre blanc à la main, et il récite de la poésie. On peut presque le voir de la rue si on y prête attention. Mais on n’y prête pas attention. Les gens ont bien d’autres choses à faire que de se promener dans les rues. Même au mois de juillet. Même dans cette petite ville. Même à huit heures du soir.
Non. Personne dans les rues. Si, pourtant. Quelqu’un. On le voit s’approcher. Il s’agit de Vincent, un ami de Rémi.
Enfin, Vincent débouche au coin de la rue. C’est un gaillard volontaire. Il marche d’un pas assuré.
Or donc, Vincent grimpe les marches et pénètre dans l’immeuble. Il prend l’ascenseur et arrive de plein fouet, pour ainsi dire, devant la porte palière du condo de Rémi. Il frappe trois coups fort énergiques.
2
V incent entra dans l’appartement. Il l’avait déjà visité. Il en avait arpenté les pièces toutes plus vides les unes que les autres, mais il ne s’y habituait pas. Ce sacré Rémi allait bien se décider, un jour ou l’autre, à se procurer quelque mobilier. Au moins un lit! Mais non. Dans la chambre de Rémi, il n’y avait qu’un matelas posé par terre!
Si ç’avait été une question d’argent ! Mais non ! Rémi gagnait de l’argent. Il en gagnait plus que lui en tout cas.
— Problème d’argent? demanda Rémi.
— Mais non. C’est pas ça.
Vincent était dans la chambre de Rémi et regardait le matelas posé par terre, le drap contour, l’oreiller, la couverture de flanelle sur le plancher. Il y avait aussi quelques vêtements, n’importe comment, n’importe quoi!
— Qu’est-ce que tu fais tout nu? ne put-il s’empêcher de demander.
— Rien de précis, dit Rémi. Je lisais.
— Non, je veux dire... Ah... Laisse tomber.
Mais, tout de même, après un moment, alors que l’autre ne bougeait pas, ne parlait pas, n’ajoutait rien et surtout pas d’explications...
— Tu t’habilles pas?
Rémi eut l’air très surpris.
— Ça te dérange?
— Non, c’est pas ça... Je trouve curieux... Étrange...
— Ah, dit simplement Rémi.
Vincent cherchait un endroit où s’asseoir.
— Tu n’as toujours pas de chaises?
— Non.
— Bon.
Vincent s’assit par terre, appuya son dos contre l’un des murs de la chambre. Rémi en fit autant contre un autre mur et ils restèrent tous les deux silencieux pendant un bon moment.
— Veux-tu une bière? finit par demander Rémi.
— Je veux bien, dit Vincent.
Rémi se leva. Vincent put voir ses fesses s’éloigner en se dandinant. De belles fesses rondes et blanches, comme des lunes, pensa Vincent.
Rémi revint de la cuisine avec deux petites bouteilles de bière froide. Vincent voyait la buée qui recouvrait les bouteilles. Il préférait observer les bouteilles qui s̵

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