Alzheimer - Aidant Le combat
252 pages
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Alzheimer - Aidant Le combat , livre ebook

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Description

Deux êtres qui s’aiment, pris dans un engrenage qui détruit peu à peu tous les souvenirs d’une vie. Une histoire écrite au jour le jour en recherchant les mots justes pour décrire les tourments de deux êtres. Telle qu’elle a été écrite avec ses répétitions, ses défauts, ses erreurs, ses rabâchages parfois, fruits du désarroi d’un « aidant » avec ses états d’âme, ses larmes, ses réactions parfois maladroites malgré son désir de bien faire, ses coups de gueule aussi. Mais également, les moments heureux lorsqu’elle vient se blottir dans mes bras comme elle l’a toujours fait pendant cinquante ans. C’était une recherche de tendresse, mais à partir de 2006 cela deviendra pour elle un havre de paix pour son esprit et un lieu où rien ne peut lui arriver.

Informations

Publié par
Date de parution 18 janvier 2012
Nombre de lectures 20
EAN13 9782312007540
Langue Français

Extrait

Alzheimer – Aidant Le combat
André Perrochet









Alzheimer – Aidant Le combat







LES ÉDITIONS DU NET 70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
© Les Éditions du Net 2012 ISBN : 978-2-312-00754-0
Avant-propos
Ce livre est le récit du combat d’une Alzheimer pour sauvegarder sa dignité d’être humain.
A ses côtés son « aidant » qui est aussi son mari et qui l’accompagne dans cette bataille.
Ma « malade » qui ne connaitra pour ainsi dire jamais sa maladie, ou ne voudra pas la connaitre.
Moi avec mon désir de l’assister jusqu’à ses derniers instants, mais parfois malhabile ou désespéré.
Deux êtres qui s’aiment, pris dans un engrenage qui détruit peu à peu tous les souvenirs d’une vie.
Une histoire écrite au jour le jour en recherchant les mots justes pour décrire les tourments de deux êtres.
Telle qu’elle a été écrite avec ses répétitions, ses défauts, ses erreurs, ses rabâchages parfois, fruits du désarroi d’un « aidant » avec ses états d’âme, ses larmes, ses réactions parfois maladroites malgré son désir de bien faire, ses coups de gueule aussi.
Mais également les moments heureux lorsqu’elle vient se blottir dans mes bras comme elle l’a toujours fait pendant cinquante ans. C’était une recherche de tendresse, mais à partir de 2006 cela deviendra pour elle un havre de paix pour son esprit et un lieu où rien ne peut lui arriver.
Au début de la maladie, je n’en ferai qu’une description sommaire.
Puis avec les complications engendrées par celle-ci, j’ajouterai mes réactions et mes analyses. Le combat deviendra commun, j’en arriverai à dire « nous »
J’ai éliminé tous les noms propres et les lieux. Ce livre n’est publié que pour venir en aide à d’autres « aidants », et en particuliers à ceux dont c’est le mari ou la femme qui est atteint de cette maladie.
J’ai écrit d’abord pour moi, pour mieux comprendre où nous en étions.
Puis cela m’a permis de donner des nouvelles à sa fille, aux autres enfants d’un premier mariage, et à ses sœurs.
Elle est partie le 25 décembre 2011, jour de Noël. Elle allait avoir 78 ans. Je suis dans ma 83 ème année. Et nous avions 50 ans, 1 mois et 14 jours de vie commune.

Elle s’est battue toute une nuit… Mais au petit matin…
Ceci est son histoire.
Un être est toujours seul lorsque le destin décide que sa vie va changer de destination, que son choix concernant son avenir n’existe plus. Désormais il ne peut plus rien changer.
Mais cela est aussi notre histoire.
J’assisterai impuissant à son combat, mais cette bataille sera sans ennemi car son esprit refusera tout au long des années de réaliser qu’elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Son inconscient le plus profond l’ignorera.
Pourquoi le titre de ce paragraphe ?
Lorsque le destin de deux être se trouve brusquement face à ce qui sera leur dernier voyage en commun, ils ne le réalisent que lentement.
Pour elle la vie continuera normalement, ses facultés diminueront, sa mémoire s’évanouira, mais elle ne fera jamais la différence avec son passé puisque celui-ci disparaîtra de son esprit.
Pour moi, il faudra des mois pour que je voie la réalité et notre avenir.
Combien de nuits sans sommeil, quand rêve et réel s’entremêlent, que des larmes coulent de vos yeux, sans bruit, sans pouvoir les arrêter, en songeant à son devenir.
Alors on pense à sa vie passée, au courage dont elle a toujours fait preuve.
Je savais qu’elle se battrait tant que cela lui serait possible, c’était dans son tempérament.
Il me revenait sans arrêt une histoire de notre petite enfance : La chèvre de monsieur Seguin, mais surtout les dernières phrases « Elle s’est battue toute une nuit mais au petit matin »
Mais avant de commencer à écrire quoi que ce soit sur la maladie, il me fallait chercher à comprendre comment marche notre cerveau. Je reviendrai plusieurs fois, au cours de ce récit, sur ma conception de la mémoire, de l’intelligence, de l’esprit et de la conscience, car cela a une très grande importance, lorsque cela concerne un être avec qui l’on a vécu 45 ans de vie heureuse.
La mémoire
C’est une immense réserve qui conserve tout ce que nous avons appris et les souvenirs que nous avons vécus, ou tout au moins une grande partie.
Cela s’est mis en bon ordre et nous allons puiser dans notre tête tous les éléments que nous y avons amassés, ceci pour alimenter nos souvenirs, comprendre ce qui se passe, prendre des décisions et en tout état de cause approvisionner notre intelligence.
Comment marche cette mémoire ?
Elle est basée sur le temps qui est le premier et presque le seul repère qui nous permet de nous retrouver au milieu de ces millions d’informations que nous avons accumulées au fil des années. Les références partent de la prime enfance et s’étalent jusqu’à cette journée.
Qu’y a-t-il dedans : tout ce que nous avons appris de multiples façons, toutes les émotions que nous avons ressenties dans notre vie et inconsciemment tout ce que nos parents, amis et autres personnes qui nous ont approchés nous ont apportés.
Nos sens n’ont que peu participé à cette action en général. C’est ce qu’ils ont vu, entendu, senti, goûté ou touché qui ont provoqué une émotion plus ou moins intense en nous, et c’est cette émotion qui est dans notre mémoire.
L’intelligence
Différant de la mémoire, en effet, c’est elle qui va aller y puiser tous les éléments qui lui sont nécessaires pour rêver, comprendre, créer et conduire notre vie de tous les jours.
Magnifique machine qui fait la synthèse de tout ce qui est enregistré dans une mémoire pour construire une vie.
Nous allions ainsi dans la vie, différents bien sûr, mais complémentaires et aussi indispensables l’un que l’autre.
Cela a débuté, il me semble, en été 2005. Sa belle mémoire où étaient en bon ordre toutes les dates et événements concernant tant la famille que l’histoire de France ou même les personnalités a disparu sans que je porte attention à la chose.
Rien de grave, mais un peu anormal si l’on se réfère aux personnes de nos âges et aux pertes de mémoire qui touchent ces personnes, car cela s’est produit assez rapidement.
Sans doute faut-il remonter à 2004 et à un fait qui m’avait amusé à cette époque. Pendant plus de 6 mois, dès qu’elle avait quelques heures devant elle, elle triait toutes les photos que nous avions accumulées et les mettait en album, ajoutant des commentaires, triant et refaisant parfois ce qui ne lui semblait pas en ordre. Aujourd’hui je pense que, instinctivement, c’est dans sa mémoire qu’elle essayait de remettre un peu d’ordre.
J’avais tout d’abord pensé à un déséquilibre quelconque dans notre alimentation, car, avec l’âge, nous simplifions la cuisine et nos repas sont des plus simples.
C’est à cette époque que j’ai pensé que cela pouvait être plus grave. C’était au sujet d’une simple purée qui était granuleuse. A ma demande sur la grille utilisée dans le moulin légume, elle m’a répondu « la grosse » « j’ai toujours fait comme cela ». Bien sûr ses purées avaient toujours été parfaites avant cette date et cette remarque m’a ramené 60 ans en arrière. Ma grand-mère était « retombée en enfance » très jeune et m’avait fait la même réponse un jour où elle essayait de sortir des escargots de leur coquille, mais sans les avoir fait bouillir auparavant.
Octobre 2005
Nous en parlons à notre médecin de famille qui nous suit depuis 30 ans environ. Il fait un test simple qui ne révèle rien de bien anormal.
Août 2006
Le temps lui échappe. Hier et demain sont semblables, les événements ou repas de la vie de famille sont-ils passés ou à venir ? Quant à l’avenir, elle sait qu’il existe mais ne s’en soucie pas.
Octobre 2006
Nous partons pour trois semaines de vacances en Bretagne. Nous avons choisi de retourner à Penmarc’h, au bout du Finistère, là où nous étions allés lors de nos premières vacances ensemble. Tout se passe bien.
Novembre 2006
Deux mots me reviennent sans arrêt à l’esprit : fragilité et dépendance.
Fragilité car elle n’a plus dans sa vie de tous les jours, la sûreté des personnes qui ont confiance en elles.
Dépendance, car elle me pose à tout instant des questions pour se rassurer. Je suis la seule personne à laquelle elle pose des questions concernant le passé pour se tranquilliser. A l’extérieur, elle est toujours la même et se conduit normalement.
Le 3 janvier 2007
Nous avons rendez-vous au CHU avec une neurologue.
Sur la route du retour, elle me confie : Désormais tu p

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