Ces petites légendes olympiques oubliées
188 pages
Français

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Ces petites légendes olympiques oubliées , livre ebook

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Français

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Description

Nous découvrons ici des moments de vie qui, bien qu'ayant forgé l'histoire des Jeux Olympiques modernes, ont disparu des mémoires collectives : Karoly Takacs, valeureux soldat devenu champion olympique de tir en apprenant à se servir de la main gauche après avoir perdu la droite au combat, Bill Havens, qui renonce à son rêve olympique pour rester aux côtés de sa femme enceinte sans se douter que cette dernière donnera naissance à un futur champion olympique…

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 49
EAN13 9782296497122
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ces petites légendes olympiques oubliées
Vincent Di Serio
Ces petites légendes olympiques oubliées
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96741-0
EAN : 9782296967410
À Julie et Hugo
Je remercie l’équip e
du Centre d’études olympiques ,
ainsi que Dominique, Yvette et Lauren t
pour leur professionnalisme .
Avant-propos
Ma passion pour les Jeux olympiques remonte précisément à 1992, suite à un formidable documentaire de près de dix heures diffusé par Canal Plus sur la fabuleuse histoire des Jeux. Je découvrais que le sport ne se limitait pas au football, au basket ou bien encore aux grands meetings d’athlétisme. Le sport a une histoire. Il recèle de belles légendes mais aussi des destins tragiques. Je me souviens encore de ces vieux films d’archives, datant du début du XX e siècle à l’heure où naissait au même moment le cinéma. J’étais frappé par l’allure des sportifs de cette époque, portant des shorts longs et de drôles de couvre-chefs. La critique est facile, mais je les trouvais maladroits. Certains tombaient avant la ligne d’arrivée, d’autres envoyaient le marteau derrière eux au lieu de le propulser vers l’avant. Ils étaient pourtant les pionniers du sport moderne. Il y a 100 ans, on se moquait d’eux, on les prenait pour des amuseurs. Les Jeux olympiques, de 1896 à 1908, étaient plutôt considérés comme des attractions en marge d’autres grands événements comme l’Exposition universelle. Au grand regret du baron Pierre de Coubertin, père des Jeux modernes, qui a dû se battre avec obstination pour faire de ce rendez-vous la plus importante manifestation sportive de la planète. Rares étaient les journalistes et autres observateurs qui s’intéressaient à ces premières olympiades où étaient programmées, en plus des sports traditionnels, des épreuves que l’on retrouve habituellement dans les fêtes de village : tir à la corde, nage en apnée…
D’emblée, ma curiosité m’a poussé à en savoir plus sur ces « pères » du sport moderne. Quelles étaient leurs performances, le déroulement de leur carrière, mais aussi, leur vie personnelle, autrement dit, les raisons pour lesquelles ils avaient choisi de s’entraîner dans une discipline pour devenir champion olympique. Je fus saisi d’un profond respect envers ces hommes. J’ai vite compris ce que la notion d’esprit olympique signifiait. Car, jusqu’en 1912, il fallait vraiment être armé d’une motivation de fer pour faire partie des Jeux et y concourir. Les déplacements à l’étranger, les frais importants que cela occasionnait en des temps où le sport olympique était strictement amateur, l’éloignement du milieu familial (pour les sportifs américains notamment, qui devaient accomplir un grand périple de plusieurs jours pour se rendre aux Jeux qui, pour la plupart, se déroulaient sur le continent européen et ce, jusqu’à la première moitié du XX e siècle). Tous ces efforts pour une couronne de laurier, un diplôme et, surtout, peu de reconnaissance. L’important pour ces gens-là était vraiment de participer. Ils offraient une magnifique démonstration de l’amour du sport. Ces sacrifices m’ont touché.
Je me suis amusé à parcourir de nombreux ouvrages sur les Jeux. Je suis tombé alors sur les premières légendes : Spyridon Loúis, vainqueur du marathon des Jeux de 1896 à Athènes, Jim Thorpe et ses médailles d’or du décathlon et du pentathlon (17 preuves tout de même) à Stockholm en 1912 et disqualifié quelque temps plus tard pour professionnalisme (il avait touché 25 dollars pour des matchs de base-ball !), ou bien encore Hannes Kolehmainen, qui remporta le 5 000 mètres à la suite d’un duel épique et tragique face au Français Jean Bouin. Plus tard, mes lectures m’ont amené à découvrir d’autres athlètes aux performances incroyables. J’ai été marqué par la destinée de certains, comme AbebeBikila, l’Éthiopien vainqueur du marathon les pieds nus, ou la Tchèque Vera Caslavska qui devint la reine des Jeux de Mexico en 1968 en décrochant quatre médailles d’or en gymnastique, quelques semaines après avoir dû se cacher durant l’invasion des chars soviétiques lors du Printemps de Prague.
J’ai lu des récits plus douloureux, comme le « bain de sang de Melbourne » de 1956 où, à l’occasion d’une rencontre de water-polo, les équipes soviétiques et hongroises en sont venues aux mains. Cet épisode faisait suite à l’invasion des chars russes à Budapest peu de temps auparavant. Je me suis aussi arrêté sur des faits insolites ou « extraordinaires » au sens propre du terme, comme la tricherie grossière de Boris Onishenko à l’épée lors des Jeux de Montréal en 1976, la victoire incroyable de John Akii-Bua sur 400 mètres haies à Munich, le triomphe de la Chinoise Shan Zhang en 1992 au tir devant cinq hommes à l’occasion de l’une des rares épreuves mixtes, ou encore, le prodigieux Hongrois Karoly Takacs qui décrocha une médaille d’or au tir après avoir appris à s’exercer de la main gauche, quelques années après avoir perdu l’usage de sa main droite suite à un grave accident.
Aussi, j’ai été très étonné de constater que la plupart de ces hommes et femmes, y compris ceux et celles ayant remporté plusieurs médailles olympiques, étaient quasiment inconnus du grand public. Je me suis rendu compte que le sport n’a pas de mémoire, ou très peu.
Récemment encore, je me suis aperçu que des grandes légendes, pourtant très médiatisées à leur époque, comme Carl Lewis ou Sergeï Bubka, n’étaient plus que des noms qui disaient « vaguement quelque chose » aux nouvelles générations. Je ne les accable pas, la mienne était tout aussi ingrate avec les Edwin Moses (double champion olympique du 400 mètres haies à Montréal en 1976 et Los Angeles en 1984), Sebastian Coe (double champion olympique du 1 500 mètres aux Jeux de Moscou en 1980 et de Los Angeles en 1984) ou Evelyn Ashford (vainqueur du 100 mètres en 1984) dont les noms étaient également étrangers à mes amis de lycée.
Oui, le sport a peu de mémoire. À long terme avec les exemples précédents, mais aussi à court terme. Pour en être convaincu, il suffit par exemple de voir les résultats d’un club de foot qui enchaîne les bonnes performances et qui, pour une raison x ou y, se met à perdre deux matchs de suite. On parle, dès lors, de crise, de problèmes tactiques, de guerres internes, on oublie les semaines précédentes. Autre exemple en tennis. On parle de la saison 2011 du Serbe Novak Djokovic comme de la plus belle jamais accomplie par un joueur : trois titres du Grand Chelem pour un total de dix titres et seulement cinq défaites. C’est oublier – une fois encore – la saison du grand Roger Federer qui, en 2006, a également remporté trois levées du Grand Chelem, sans plus de défaites que le Serbe, mais aussi une victoire en Masters (tournoi final réunissant les huit meilleurs joueurs du monde) et un total de 12 titres !
C’est pour toutes ces raisons que je souhaite, humblement, contribuer à raviver cette mémoire des Jeux qui dort depuis plusieurs années dans les placards à archives. Souffler, à ma façon, sur les braises de l’esprit olympique.
En poussant les portes du Musée olympique de Lausanne, je savais que je ne serai pas déçu. J’avais ma liste de sportifs et d’histoires dans la tête. En feuilletant les nombreux ouvrages et archives de l’institution, j’ai découvert à mon tour de nouvelles légendes oubliées comme celle de Frank Havens, en 1952, dédiant sa médaille d’or à son père qui renonça, quelques années plus tôt, à son rêve olympique pour rester aux côtés de son épouse enceinte… du futur médaillé en question, ou celle du Soviétique Victor Saneyev aux Jeux de Mexico, en 1968, qui atomisa le record du monde de la discipline de la même façon que Bob Beamon à la longueur mais qui, étrangement, restera dans l’ombre du sauteur américain. J’ai fait la connaissance de certains personnages aux carrières aussi brillantes qu’un Usain Bolt ou un Mark Spitz, comme le gymnaste biélorusse Vitaly Scherbo qui remporta aux Jeux olympiques de Barcelone, en 1992, pas moins de six médailles d’or dont quatre la même journée !
À la fin de mes recherches, qui furent passionnantes de bout en bout, j’ai décidé

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