L exploration souterraine
396 pages
Français

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L'exploration souterraine , livre ebook

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Description

Cette histoire culturelle fait découvrir au lecteur toutes les facettes de la spéléologie. Tour à tour, il sera le témoin des premières explorations épiques du monde souterrain, de la présentation des fondements d'une nouvelle discipline devant l'Académie des Sciences, et de l'aménagement des beautés du sous-sol pour les touristes. L'histoire de cette activité traversée par trois formes de pratique - le sport, la science et le tourisme - sera examinée depuis la fin du XIXè siècle jusqu'à la fin du XXème siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2007
Nombre de lectures 382
EAN13 9782336284354
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296033917
FAN : 9782296033917
L'exploration souterraine
Une histoire culturelle de la spéléologie

Pierre-Olaf Schut
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Collection “Espaces et Temps du Sport” Préambule Introduction Première partie - NAISSANCE DE LA SCIENCE DES CAVERNES La spéléologie de E.-A. Martel (1888-1918)
Chapitre 1 - Edouard-Alfred Martel et les abîmes Chapitre 2 - La spéléologie savante Chapitre 3 - De la curiosité à l’exploration Chapitre 4 - L’aménagement des grottes pour le tourisme
Deuxième partie - RENAISSANCE DE LA SPÉLÉOLOGIE
Chapitre 5 - Robert de Joly et le Spéléo-club de France Chapitre 6 - Les clubs de spéléologie et le Club Alpin Français Chapitre 7 - L’aventure souterraine Chapitre 8 - Modernisation du tourisme souterrain
Troisième partie - LA RECONNAISSANCE DE LA SPÉLÉOLOGIE SPORT ET SCIENCE (1945-1963)
Chapitre 9 - L’émiettement de la science spéléologique Chapitre 10 - L’essor de la spéléologie Chapitre 11 - Du Comité National de Spéléologie à la Fédération Française de Spéléologie Chapitre 12 - La reprise du tourisme souterrain
Quatrième partie - L’IRREDUCTIBLE PLURALITÉ DE LA SPÉLÉOLOGIE (1963-1993)
Chapitre 13 - L’orthodoxie sportive Chapitre 14 - L’étude des cavernes et les spéléologues Chapitre 15 - Un tourisme souterrain sans les spéléologues ? Chapitre 16 - Pratique et identité de la spéléologie
Conclusion INDEX DES NOMS DE LIEUX INDEX DES NOMS PROPRES
Collection “Espaces et Temps du Sport”
dirigée par Jean Saint-Martin et Thierry Terret

Le phénomène sportif a envahi la planète. Il participe de tous les problèmes de société, qu’ils soient politiques, éducatifs, sociaux, culturels, juridiques ou démographiques. Mais l’unité apparente du sport cache mal une diversité aussi réelle que troublante : si le sport s’est diffusé dans le temps et dans l’espace, s’il est devenu un instrument d’acculturation des peuples, il est aussi marqué par des singularités locales, régionales, nationales. Le sport n’est pas éternel ni d’une essence trans-historique, il porte la marque des temps et des lieux de sa pratique. C’est bien ce que suggèrent les nombreuses analyses dont il est l’objet dans cette collection créée par Pierre Arnaud qui ouvre un nouveau terrain d’aventures pour les sciences sociales.
Dernières parutions
Sandrine VIOLLET, Le Tour de France cycliste 1903-2005, 2006
Jacques DUMONT, Sport et formation de la jeunesse à la Martinique . Le temps des pionniers (fin XIX e siècle — années 1960), 2006.
Cécile OTTOGALLI-MAZZACAVALLO, Femmes et alpinisme : Un genre de compromis (1874 - 1919) , 2006.
Sylvain VILLARET, Naturisme et éducation corporelle, 2005.
Sylvain FEREZ, Mensonge et vérité des corps en mouvement. L’oeuvre de Claude Pujade - Renaud , 2005.
P. GOIRAND, J. JOURNET, J, MARSENACH, R. MOUSTARD, M.
PORTES, Les stages Maurice BAQUET 1965-1975, Genèse du sport de l’enfant, 2004.
Michaël ATTALI, Le syndicalisme des enseignants d’éducation physique , 1945 — 1981 , 2004.
Préambule
Ce livre est l’aboutissement d’un projet au carrefour de plusieurs expériences. D’une part, celles d’un jeune spéléologue qui découvre dans les rangs du Spéléo-club de Grenoble toute la richesse d’une activité qui n’est pas que sportive; d’autre part, celles d’un étudiant en sciences du sport qui décide de s’engager sur la voie de la recherche. Mes premières années d’étude m’ont donné goût à l’histoire, c’est pourquoi je me suis tourné vers Thierry Terret pour m’accompagner dans mon travail de doctorat dont je livre ici les principaux résultats. Néanmoins, j’ai toujours souhaité que ce travail ait une certaine utilité sociale, qu’il dépasse le microcosme universitaire pour que les connaissances qu’il contient puissent être partagées avec les spéléologues curieux des origines de leur discipline comme avec le grand public. Mon projet ne s’est donc pas achevé lors de ma soutenance de thèse mais avec cet ouvrage qui me permet de livrer à tous les passionnés des grottes et de la découverte des éléments de compréhension d’une culture dans laquelle ils s’inscrivent et qu’ils contribuent à faire évoluer.

Je tiens à remercier ici tous ceux qui m’ont soutenu et aidé dans ce travail. Ces remerciements s’adressent, bien sûr, à Thierry Terret qui m’a suivi tout au long de ce parcours mais aussi à l’ensemble de mes collègues du CRIS de Lyon avec qui les échanges ont toujours été enrichissants. Ils s’adressent aussi, bien évidemment, aux spéléologues qui m’ont généreusement accordé leur temps et confié leurs expériences. Enfin, ma gratitude va vers mes proches qui m’ont encouragé pendant ces années de recherche et qui n’ont pas hésité à y participer, notamment pour la relecture.
Valence, le 27 février 2007
Introduction
Les premiers hommes ont laissé des traces de leurs incursions sous terre mais l’histoire de la spéléologie que nous nous proposons de faire ne prend sa source que bien plus tard, à l’aube de la modernité. En effet, même si de nombreux auteurs ont choisi de présenter les hommes préhistoriques comme les premiers spéléologues 1 , nous considérons ici qu’il existe un clivage entre les incursions des premiers hommes et celles des spéléologues modernes. En effet, même si les uns et les autres se sont aventurés dans les tréfonds, mus en partie par la curiosité, leur état d’esprit lors de ces incursions présentait des différences fondamentales. Tandis que l’homme préhistorique voyait dans les grottes un abri ou une protection, le spéléologue de la fin du XIXe siècle incarne les valeurs d’une société qui est la sienne et qui est le produit d’une évolution des usages s’étalant sur les siècles précédents.
Les travaux de Christophe Gauchon 2 et de Trevor R. Shaw 3 révèlent quelques-uns de ces usages, notamment ceux liés au tourisme et à la science. C. Gauchon évoque le développement du tourisme souterrain et les premières incursions guidées dans les grottes. Dans ce contexte, les grottes sont des lieux qui bénéficient d’un certain succès populaire, autant du fait des mystères qui les entourent que du dépaysement qu’elles procurent. A ce titre, elles sont présentes dès les premières manifestations du tourisme et accompagnent son invention telle que la décrit Marc Boyer 4 , Le développement plus large du phénomène touristique au cours du XIXe siècle va contribuer à favoriser encore l’émergence de grottes comme sites d’attraction.
Cette multiplication du phénomène est liée à l’évolution des mentalités des touristes. Si les premiers touristes sont motivés par un aspect culturel et social 5 , le développement d’une sensibilité esthétique pour les paysages naturels, incarnée notamment par le mouvement artistique des « paysagistes », favorise leur mobilité vers d’autres espaces et, plus précisément, vers les sites qui présentent des phénomènes naturels atypiques. Dans ce domaine, cascades et gorges bénéficient d’un vif succès 6 , tandis que les grottes, qui offrent des jeux d’eau et des formes rocheuses éveillant les impressions les plus vives, ancrent encore davantage le phénomène touristique sous terre.
Les amateurs du monde souterrain sont parfois les mêmes que ceux qui fréquentent la montagne. L’alpinisme naissant partage, en effet, un destin commun avec la spéléologie, même si son succès plus marqué lui vaut un temps d’avance sur son homologue souterrain 7 . Les touristes amateurs de montagne se rassemblent au sein du Club Alpin Français créé en 1874. Ils incarnent à la fois le goût pour l’exploration des montagnes et une forme d’investigation savante 8 d’un milieu aux caractéristiques physiques spécifiques. Or ce même esprit se retrouve chez les explorateurs de grottes. Ainsi T. R. Shaw souligne clairement l’intérêt des savants pour les phénomènes souterrains et le développement des théories spéléogénétiques depuis la « révolution copernicienne » initiée par Bernard Palissy 9

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