La représentation du corps en mouvement
176 pages
Français

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La représentation du corps en mouvement , livre ebook

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Description

En 1982, Alain Hébrard, pionnier des Staps, soutient une thèse, jusque-là inédite, de psychologie sur « La représentation du corps en mouvement en pédagogie du geste sportif ». À partir de la phénoménologie de Maurice Merleau-Ponty et Paul Ricoeur, il ouvre l'étude du corps en action à l'adaptation au milieu. Quelles conséquences pour la perception du corps vécu pour le sujet en action ? Quelle pédagogie de l'image du corps au coeur de la conduite motrice ? Le livre, précédé d'une préface de l'auteur résumant les enjeux de son parcours scientifique et institutionnel, présente pour la
première fois comment les Staps ont pu s'instituer en France entre philosophie du corps, sciences cognitives et théorie de l'action.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 novembre 2020
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336914114
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Mouvement des savoirs Collection dirigée par Bernard Andrieu

L’enjeu de la collection est de décrire la mobilité des Savoirs entre des sciences exactes et des sciences humaines. Cette sorte de mobilogie épistémologique privilégie plus particulièrement les déplacements de disciplines originelles vers de nouvelles disciplines. L’effet de ce déplacement produit de nouvelles synthèses. Au déplacement des savoirs correspond une nouvelle description.
Mais le thème de cette révolution épistémologique présente aussi l’avantage de décrire à la fois la continuité et la discontinuité des savoirs : un modèle scientifique n’est ni fixé à l’intérieur de la science qui l’a constitué, ni définitivement fixé dans l’histoire des modèles, ni sans modifications par rapport aux effets des modèles par rapport aux autres disciplines (comme la réception critique, ou encore la concurrence des modèles). La révolution épistémologique a instauré une dynamique des savoirs.
La collection accueille des travaux d’histoire des idées et des sciences présentant les modes de communication et de constitution des savoirs innovants.

Déjà parus

Bernard ANDRIEU, Avant moi. Les idées de mon corps. 1959-1969, 2020
Yann Beldame et Eric Perera (dir.), INSITU. Repousser les frontières de l’enquête de terrain, 2020.
François Potdevin, L’intervention dans les pratiques physiques, sportives et artistiques, Responsabilités et stratégies des acteurs, 2019.
Gérard FATH, Le « sujet » en désarroi dans les pratiques à haut gradi entre lationnel, 2019.
Bernard ANDRIEU et Simon RAMBAUD (dir.), L’architecture des Staps. Quatre-vingt-dix ans rue Lacretelle, 2018.
Laurence JEAN, Mon chat chez Lacan, 2018.
Bernard ANDRIEU, Philippe POMAR, Florent DESTRUHAUT et Emmanuelle VIGARIOS, Visages hybrides. Vers une anthropologie de la prothèse, 2018.
Odile GIRARDIN-GANTIER, D’autres limites à la prison, Comment l’Art-thérapie peut aider à supporter le monde carcéral, 2018.
Titre

Alain HÉBRARD









La représentation du corps en mouvement :

Ses implications en pédagogie des gestes sportifs

Thèse éditée sous la direction de Bernard ANDRIEU
Copyright


























© 2020, L’Harmattan 5-7, rue de l’École-Polytechnique – 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-91411-4
Remerciements


À mes collègues et amis : J. Vivès, J.-P. Famose, P. Simonet – professeurs à l’INSEP – J. Brenot – ingénieur au CEA – avec lesquels nous avons constitué une modeste mais enthousiaste équipe de recherche.
A la Direction Générale de la Recherche Scientifique et Technique qui a bien voulu nous accorder la direction scientifique d’une recherche sur la pédagogie des gestes sportifs dont on trouvera ici les principaux résultats.
Dédicace


À la mémoire de Gilbert Omnes qui a su révéler à son élève toute la richesse de l’inquiétude pédagogique.
En hommage à Monsieur le Professeur Georges Rioux, ancien Directeur de la Section de Psychologie à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Tours, pour l’honneur qu’il nous a fait d’offrir à notre travail ses précieux conseils et sa bienveillante attention.
Avant-propos
Réflexion sur la recherche en pédagogie Le rôle du « terrain » et de la « science » dans l’évolution de la pédagogie des activités physiques et sportives
1. Recherche et pédagogie : une confrontation nécessaire
C’est dans et par la recherche que le métier de maître cesse d’être un simple métier et dépasse même le niveau d’une vocation affective pour acquérir la dignité de toute profession relevant à la fois de l’art et de la science, car les sciences de l’enfant et de sa formation constituent plus que jamais des domaines inépuisables 1 .
L’objet d’une étude de la représentation du corps en mouvement se situe traditionnellement dans le champ des réflexions psychologiques ; annoncer que notre propos aura également pour cadre la pédagogie des gestes sportifs, c’est inscrire notre travail au sein de deux domaines de recherche dont le rapport n’a cessé de poser problème.
L’exigence de la recherche apparaît très tôt dans la réflexion pédagogique. J.A. Comenius (moitié du XVII e ), J.-F. Herbart et A. Coumot (début XIX e ) souhaitent déjà une pédagogie expérimentale, mais ce n’est que vers la fin du XIX e siècle, avec les progrès considérables des laboratoires de psychologie expérimentale, qu’apparaît avec force l’idée d’une recherche pédagogique considérée comme un prolongement de la recherche psychologique. Pourtant, le pédagogue n’est pas formé aux techniques de la recherche. Ce fait institutionnel, qui se prolonge paradoxalement jusqu’à nos jours, le met en position de dépendance vis-à-vis du psychologue qui, lui, n’a pas la responsabilité de l’action.
Dès que le fait pédagogique est perçu comme multidimensionnel, ne pouvant se réduire au seul fait psychologique, la tutelle devient biologique, sociologique et historique.
La recherche pédagogique, ainsi que le souligne Mialaret 2 , ne peut pas ne pas faire appel aux différents domaines scientifiques si elle se donne pour but l’amélioration, et même l’innovation, en matière de situation éducative, car cette attitude dynamique nécessite une analyse qui dépasse la simple description « statique » des faits.
Binet ( Les idées modernes sur les enfants, 1911) 3 est l’un des premiers à avoir montré que la recherche pédagogique pouvait bénéficier des résultats acquis et des méthodes utilisées dans la recherche scientifique, dont le but est la connaissance approfondie des phénomènes étudiés et la recherche de conclusions relatives aux problèmes posés dans toute leur généralité (recherche fondamentale). Durkheim 4 lui fait écho, quelques années plus tard, avec la pédagogie, cette théorie pratique, cette réflexion rationaliste qui tient en haleine l’éducation pour l’empêcher de tomber sous le joug des habitudes et doit chercher dans la psychologie et la sociologie, les principes pour la conduite ou la réforme de l’éducation.
Constatons enfin que la recherche pédagogique ne peut pas ignorer la philosophie : Une recherche ne se référant pas à un système de valeurs n’est pas concevable en pédagogie, puisque cette recherche doit améliorer la pratique, donc l’action sur l’élève ; et cette action ne peut se faire dans l’obscurité philosophique, sans la connaissance du but vers lequel elle doit tendre 5 .
Ulmann 6 a montré qu’en Education Physique, les buts éducatifs prenaient généralement la forme de normes et que la méthode de l’Education Physique n’était rien d’autre que ce mouvement de va-et-vient par lequel, au contact les unes des autres, normes et techniques se déterminaient.
Ainsi que le souligne Ardoino 7 , une réflexion pédagogique ne peut faire l’économie de ce qu’il y a d’embarrassant dans l’éducation : ses finalités, sa valeur et ses contradictions.
2. Education, pédagogie et rationalité
Un bref regard sur l’histoire de l’éducation nous montre que le dogme de la toute-puissance de la raison est venu remplacer une pensée normative qui se nourrissait d’intentions et d’expériences immédiates.
Hameline 8 a montré comment cette évolution était liée au désir de l’enseignement d’apporter la preuve du bien-fondé de son action et de ses innovations. Mais cet appel à la science s’accompagne trop souvent d’une illusion technicienne ; il réanime le mythe de l’objectivité et de la neutralité scientifique au moment même où les « hommes de sciences » soulignent la constante et nécessaire vigilance épistémologique qui doit être exercée sur toute action « scientifique ». En effet, débusquer les présupposés qui président au choix et à la construction des hypothèses de travail, mais aussi des outils de l’analyse scientifique, est un préalable à toute démarche de recherche. L’enseignant qui se tourne vers la « science », conscient des déterminants sociaux de celle-ci, n’échappe donc pas pour autant (et même s’il le souhaite) au caractère normatif des choix et décisions pédagogiques nécessaires. La science peut-elle participer à l’évolution de la pédagogie ?
Par son désir de savoir, de comprendre et d’expliquer, voir de fonder objectivement son action et de « prouver » la validité de sa démarche (mais aus

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