Mon père, Gaëtan Hart
165 pages
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Mon père, Gaëtan Hart , livre ebook

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Description

Le dernier combat de boxe de Gaëtan Hart, à l’âge de 46 ans, a sonné le réveil de Mélanie, sa fille. À compter de cette journée de tourment, elle a décidé de connaître cet homme qui était davantage en amour avec la boxe qu’avec sa famille. Qui est ce père méconnu d’elle mais héros de plusieurs? Pourquoi Mélanie a-t-elle vécu aussi longtemps sans sa présence ?
Ce qu’elle découvre la sidère. Gaëtan Hart est un grand nom de la boxe québécoise. Non seulement a-t-il fait connaître le village de Buckingham, mais il est devenu un héros local pour l’ensemble de l’Outaouais.
À l’adolescence, la détermination a permis à Gaëtan de vaincre l’intimidation dont il était victime et de monter un mini gymnase dans le garage familial afin de s’entraîner à son sport de prédilection. Quand il est devenu professionnel, il a souvent affronté, pour une bouchée de pain, des adversaires plus expérimentés. Tout au long de sa carrière, les défis ont été nombreux : soupçon de liens avec la mafia, combats tragiques causant coma et mort, multiples commotions cérébrales, pauvreté, dépression ; tout y passe. Mais ça ne l’a pas empêché de devenir triple champion canadien et, ultime accomplissement, de livrer un combat de championnat du monde, réalisant ainsi le rêve qu’il chérissait depuis l’enfance.
Mon père, Gaëtan Hart, est l’histoire touchante d’une fille qui découvre son père, un athlète brisé par le sport qui lui a apporté la gloire et le désespoir.
Le fait d’en apprendre autant sur sa vie m’a fait comprendre qu’il avait une mission, celle de devenir champion. Il a réussi. Il a aussi été un exemple de courage pour les gens de sa génération, en leur démontrant que tout est possible quand on croit à ses rêves. Une
valeur que j’inculque à mon fils, jour après jour. «Crois en toi, mets tous les efforts nécessaires et tu atteindras tes buts.» Mon père n’était pas un homme méchant; c’était un éternel gamin qui ne voulait guère avoir de responsabilités. Il voulait vivre sa passion, tout simplement le plus longtemps possible.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 octobre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782764439753
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la même autrice
Envers et contre tous , Fondation littéraire Fleur de Lys, 2007.



Projet dirigé par Marie-Lise Demers, éditrice

Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en pages : Marylène Plante-Germain
Révision linguistique : Élyse-Andrée Héroux et Sabrina Raymond
En couverture : photomontage à partir des œuvres de Stéphane Lalonde et de Inked Pixels / shutterstock.com
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Mon père, Gaëtan Hart : : le Rocky de la boxe québécoise / Mélanie Hart, Serge Amyot.
Noms : Hart, Mélanie, auteur. | Amyot, Serge, auteur
Collections : Biographie (Éditions Québec Amérique)
Description : Mention de collection :#160;: Biographie
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20190034092 | Canadiana (livre numérique) 20200084895 | ISBN 9782764439739 | ISBN 9782764439746 (PDF) | ISBN 9782764439753 (EPUB)
Vedettes-matière : RVM : Hart, Gaëtan. | RVM : Boxeurs—Québec (Province) —Biographies.
Classification : LCC GV1132.H37 H37 2020 | CDD 796.83092—dc23

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2020
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2020

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2020.
quebec-amerique.com



Zackary, ma fierté de tous les jours ; Guy, merci d’être toujours à mes côtés. Enfin, Dad, je t’offre cet ouvrage qui m’a permis de te connaître vraiment et de découvrir la vraie personne que tu es. Je t’aime.
Mélanie
À mes fils : Charles Philippe, mon inspiration quotidienne depuis son triste départ qui me fera toujours pleurer, et Didier, dont je suis tellement fier pour sa personnalité, son professionnalisme, ses connaissances et son sens de l’entraide.
Serge


Avant-propos
Mercredi 7 avril 2010
Je m’appelle Mélanie, j’ai 33 ans et je suis orpheline.
Une orpheline d’un père que je n’ai pas, mais qui existe.
Une orpheline d’un père qui existe, mais que je connais à peine.
Je suis orpheline d’un père qui appartient aux autres.
Je suis orpheline d’un père que les gens aiment, mais que j’ai de la difficulté à aimer.
En fait, je connais mon père. Oui. Il est sans aucun doute le Rocky de ma région, mais sans aucune comparaison avec le Rocky Balboa des films qui, lui, est devenu riche à craquer grâce à ses combats. La réalité, c’est que nous, nous n’avons jamais été riches. Pour dire vrai, nous avons toujours été pauvres du lien paternel qui nous a tellement manqué.
Je viens d’écrire « nous ». « Nous » comme une famille que je n’ai jamais eue. « Nous » comme une fillette qui aurait tellement voulu avoir une vie comme les autres mais qui n’a jamais connu ça parce que son père était un amoureux, un grand amoureux. Cette petite fille avait un père qui aimait ses amis, sa bière, son joint, son gymnase et sa boxe… Il aimait ses enfants, mais pas de la bonne façon, faut-il croire. Il n’avait pas appris à aimer, car dans notre famille, on n’avait pas l’habitude de montrer ces choses-là.
Mon père, c’est Gaëtan Hart. Pierre Falardeau a réalisé un film sur lui : Le Steak. Il a aussi participé au vidéoclip de la chanson Tue-moi de Dan Bigras.
Mon père est une vedette dans son milieu. On l’a surnommé « le Roi de Buckingham ». Il est aimé de tous les gens du milieu de la boxe. Tous le glorifient. Pour plusieurs, il est même une idole.
Mais mon père, je ne le connais pas.
Pour moi, je ne m’appelle que Mélanie.


Pas un autre retour !
C’était dans une maison de chambres qu’il habitait à cette époque. Il cohabitait avec des gens qui en arrachaient autant que lui. Certains avaient un travail dur et mal rémunéré, alors que d’autres n’avaient même pas le luxe d’avoir un petit chèque chaque semaine. Ils survivaient sur l’allocation mensuelle de l’aide sociale.
On était au milieu de l’année 1999. C’est là qu’il m’a appris qu’il voulait retourner sur le ring. J’ai dû le faire répéter afin de m’assurer que ce n’était pas une blague de sa part. Pendant que la planète entière se préparait à accueillir le nouveau millénaire, lui voulait renouer avec sa maîtresse de tous les temps : la boxe.
— T’as ben entendu ! Je veux faire un dernier combat. J’suis encore en pleine forme et j’sais que j’suis capable de le faire.
Ma réaction : « Il est fou. Il a 46 ans. Il n’est quand même plus à l’âge de jouer les gros bras. » J’ai dit :
— C’est fini ce temps-là, et tu le sais.
Mais j’ai frappé un mur.
— Si t’es pas d’accord, c’est ton affaire. J’fais ce que j’veux de ma vie et j’vas refaire un combat.
J’ai reçu sa réponse comme un coup de poing.
— Si tu remontes dans le ring, je ne te parlerai plus jamais.
— Ben parle-moé pus. Si j’ai à mourir, ben j’aime mieux mourir dans un ring, au moins j’aurai fait ce que j’aime jusqu’au boutte.
Vraiment, il n’y avait rien à faire. Le ton montait de part et d’autre. Je n’en pouvais plus. Je voulais aimer mon père, j’essayais de l’aimer, j’essayais de le comprendre, mais je ne pouvais pas. Avant de claquer la porte, je n’ai pas pu me taire. Je n’ai pas pu me retenir et je lui ai lancé :
— C’est ça, fais donc ça ! Si tu sors de là complètement légume, je te place dans un centre. Ce n’est pas vrai que je vais perdre ma vie pour prendre soin de la tienne. Tu cherches ton propre malheur.
Ma voiture était devant la porte de sa résidence où plusieurs hommes vivaient. La maison était tout à fait normale, un bungalow des années 1960, mais il s’agissait bel et bien d’une maison de chambres. Les chambreurs avaient chacun leur petite pièce bien à eux pour dormir, cependant ils devaient partager le salon, la cuisine et la toilette. Y avait-il quelqu’un d’autre autour quand nous nous sommes parlé ? Je ne sais plus, j’étais trop enragée. Quand je suis sortie, quelques larmes coulaient lentement sur mes joues, en silence. Tout semblait s’embrouiller autour de moi. Une fois de plus, je me retrouvais en opposition avec cet homme que je n’arrivais pas à comprendre, malgré les années.
J’avais sincèrement cru qu’il était passé à autre chose. Malheureusement, je réalisais que rien n’avait changé. Il éprouvait encore le besoin de faire ses preuves, malgré ses quatre-vingt-onze combats chez les professionnels.
La colère et l’inquiétude s’entremêlaient violemment en moi, ce qui m’empêchait de réfléchir. Qui veut voir un membre de sa famille s’humilier publiquement de cette façon ? Certainement pas moi. J’ai toujours préféré me retrouver dans l’ombre afin de ne jamais laisser entrevoir la triste réalité derrière l’image publique de mon père. « La fille de… » aimait mieux vivre sa vie que d’admirer la sienne, puisque trouver sa place dans celle de cet homme était chose quasi impossible.
Les mois ont passé et j’ai coupé temporairement les ponts entre lui et moi, le temps qu’il reprenne ses esprits. Cependant, je savais qu’il irait jusqu’au bout, peu importe ce que je pensais. Il est né pour se battre, et à ce moment-là, rien ne pouvait l’en empêcher. À ma grande surprise, la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) a donné son accord pour qu’il remonte dans le ring puisqu’il avait passé avec succès tous les examens médicaux obligatoires. Je n’en revenais tout simplement pas. Peut-être s’était-il entouré d’une équipe solide ? Il n’empêche que l’idée d’aller encore se battre était complètement folle. Il était convaincu que la technique des 24 coups le ferait triompher. Quelle était cette fameuse technique ? Une manière de prouver aux gens qu’il n’était pas fini, malgré l’âge qui avait fait son œuvre. Il se croyait capable d’affronter la jeunesse, mais ce qui l’attendait le désolerait atrocement, c’était une évidence.
Ainsi, mon père, le vétéran, le boxeur aguerri, l’ancien champion, affronterait Mathias Bedburdick, un médiocre boxeur. Sur papier, mon père était nettement supérieur. Bedburdick avait

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