Avec des qualités de grimpeur innées, les Colombiens ont trusté les deux dernières éditions du Tour de l'Avenir. Y aura-t-il la passe de trois ? Depuis la nuit des temps, de grands cyclistes colombiens ont brillé. Parmi les plus illustres figure un certain Luis Herrera. "Lucho" a été un des pionniers de la petite reine en Europe. Ce dernier a remporté des titres majeurs comme par exemple le Tour d'Espagne en 1987, les classements de la montagne du Tour de France en 1985 et 1987, le classement de la montagne de la Vuelta en 1987 et 1991, ainsi que celui du Giro en 1989. Les années ont passé et d'autres ont suivi son sillage : "Le cyclisme colombien a toujours été de qualité, souligne Roger Legeay. Les Colombiens s'expatrient moins que par le passé. C'est toujours une question de business. A une époque, ils avaient une superbe structure avec le Café de Colombie qui leur permettait de s'inscrire dans la durée. Si un jour un beau partenaire colombien a l'intention de s'insérer dans le calendrier mondial, il faudrait compter avec eux.
Et le fait qu'ils se soient illustrés lors des deux dernières éditions du Tour de l'Avenir prouve qu'ils ont des coureurs de qualité, de niveau mondial et en devenir". Une course comme le Tour de l'Avenir a effectivement révélé deux étoiles montantes ces deux dernières années. Lors de l'édition 2010, Nairo Alexander Quintana Rojas (Movistar) a remporté la compétition devant son compatriote Jarlinson Pantano. Suite à ce succès, il s'est engagé pour deux ans chez Movistar avec cette ambition de devenir une terreur en montagne. En 2011, son compatriote Esteban Chaves, qui bien aidé par le ministre des sports colombien Jairo Clopatofsky, se révéla intenable lors de la 48ème édition du Tour de l'Avenir, une épreuve toujours ouverte aux coureurs de moins de 23 ans. Alors cette fois, jamais deux sans trois à la suite ? Un point reste certain. Ce contingent de coureurs sud-américains ne perdra pas une occasion de s'illustrer lors de cette nouvelle édition, alors que Alfonso Florez et Martin Ramirez avaient successivement remporté l'épreuve en 1980 et 1985. Cette fois, un prologue et six étapes sont au programme avec une course qui va s'élancer le 26 août du département du Jura (Dole) et qui se terminera en Haute-Savoie (Le Grand Bornand) le 1er septembre. Les cols du Télégraphe (4ème étape), de la Madeleine (5ème étape), de la Forclaz, des Aravis et de la Croix-Fry (6ème étape) devraient demeurer des points d'ancrage indéniables pour des démarrages époustouflants en particulier de la part des athlètes colombiens : "Ce parcours correspond à ce qui se fait sur les grands tours, à savoir des étapes de plat, des étapes accidentées, et de montagne, précise Jean-François Pescheux. Le Tour de l'Avenir permet de faire voir une course de très haut niveau pour ces jeunes de moins de 23 ans. Quand on sort parmi les meilleurs du Tour de l'Avenir, on devient un bon coureur. Voir que les Colombiens s'illustrent dans cette épreuve n'est absolument pas surprenant du fait qu'il y ait des étapes de montagne. On n'en voit pas tant que cela aujourd'hui. Sur le Tour de France, on n'a pas vu de vrais grimpeurs, mais des coureurs qui montaient bien les cols à leur train. On n'a pas le super grimpeur du style Contador ou Andy Schleck. Les Colombiens, eux, produisent plutôt des attaques franches et sèches. Ce sont des coureurs qui viennent d'un pays en altitude avec des routes et des cols. Par contre, sur un Tour deFrance, c'est plus compliqué pour eux, car il faut être bon partout, en descente, en contre-la-montre, sans se faire larguer dans les bordures.
"Une épreuve qui leur convient mieux que le Tour de France"
