« Tout conducteur d'un véhicule terrestre à moteur, à l'exclusion d'un cyclomoteur, doit justifier de la possession d'un éthylotest, non usagé, disponible immédiatement », prévoit le décret 2012-284 du 28 janvier 2012 publié au Journal Officiel. La mesure avait été annoncée le 30 novembre 2011 par le président Sarkozy pour lutter contre l'alcool au volant, à l'origine de 31 % des accidents mortels en France (contre 17%en Grande-Bretagne et 10 % en Allemagne), et faire baisser le nombre de tués sur les routes de l'Hexagone à moins de 3 000 en 2012 (contre 3 970 l'année précédente). La possession obligatoire d'un éthylotest par les 36 millions de conducteurs entrera en vigueur le 1er juillet 2012. Encore faut-il qu'il respecte « les conditions de validité, notamment la date de péremption, prévues par le fabricant » et être « revêtu d'une marque de certification ou d'un marquage du fabricant déclarant sa conformité à un modèle bénéficiant d'une attestation de conformité aux normes », comme le précise le texte. L'absence de l'objet dans un véhicule sera sanctionnée d'une amende de 11 euros dès le 1er novembre 2012.
Un éthylomètre, seul instrument autorisé par la loi
L'éthylotest, encore appelé alcootest (marque déposée par la société allemande Dräger en 1953), ou ivressomètre (au Québec), est un appareil permettant d'évaluer la concentration d'alcool par litre d'air expiré. Il peut être électronique, donc réutilisable, ou chimique et à usage unique. Ce dernier, communément appelé « ballon », est le plus simple et le plus répandu des instruments de dépistage de l'alcoolémie. Il est constitué d'un tube contenant un composé chimique (du dichromate de potassium) réagissant aux vapeurs d'alcool, et d'une poche plastique d'un litre munie d'un embout dans lequel il faut souffler. Reste alors à raccorder le tube au ballon, à dégonfler entièrement ce dernier et à attendre deux minutes. Le test est négatif lorsque les cristaux restent jaunes, il devient positif lorsqu'ils passent du jaune au vert. Si la coloration atteint ou dépasse le trait présent sur le tube cela signifieque la limite légale autorisée - 0,25 milligrammepar litre d'air expiré - est atteinteoudépassée. Reste que les éthylotests n'expriment que le constat d'imprégnation ou de non-imprégnation alcoolique d'un individu. C'est pourquoi policiers et gendarmes, après un dépistage positif par alcootest, utilisent un éthylomètre, seul instrument autorisé par la loi pour mesurer la concentration d'alcool dans les voies respiratoires en vue d'une procédure judiciaire, aussi fiable et précis qu'une analyse de sang en laboratoire. Jusqu'à présent réservés aux forces de l'ordre et à quelques sociétés de transport privées, les éthylomètres sont désormais accessibles à tous les conducteurs. Un hic cependant, leur coût : entre 3 000 et 4 500 euros.