Un moine comtois à pied vers Notre-Dame des Ermites
120 pages
Français

Un moine comtois à pied vers Notre-Dame des Ermites , livre ebook

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120 pages
Français

Description

La Franche-Comté se caractérise par un culte florissant pour la Mère de Dieu. Cette affection pour la Vierge Marie s'est exprimée au cours des siècles en des lieux divers. En particulier, le Comté de Bourgogne et ses gens ont été attirés depuis longtemps par la Vierge noire des Ermites, à Einsiedeln, en Suisse alémanique (canton de Schwyz), pèlerinage millénaire où confluaient des fidèles venus d'Allemagne, du nord de l'Italie et du reste de la France.

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Informations

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Date de parution 01 juillet 2013
Nombre de lectures 49
EAN13 9782336321059
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

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Extrait

Frère Benoît, moine de Notre-Dame d’Acey Avec la collaboration d’Odile et Richard Moreau
Un moine comtois à pied vers Notre-Dame des Ermites(Einsiedeln, Suisse)
Un moine comtois à pied vers Notre-Dame des Ermites (Einsiedeln, Suisse)
Religions et Spiritualité collection dirigée par Richard Moreau, professeur émérite à l’Université de Paris XII, et André Thayse, professeur émérite à l’Université catholique de Louvain. La collectionReligions et Spiritualitérassemble des études et des débats sur les grandes questions fondamentales qui se posent à l’homme, des biographies, des textes inédits ou des réimpressions de livres anciens ou méconnus. La collection est ouverte à toutes les grandes religions et au dialogue interreligieux. Derniers titres parus:André Thayse,Dieu personnel et ultime réalité, 2013. Francis Weill,Chrétiens et Juifs, Juifs et Chrétiens, l’inéluctable fraternité, 2013. José-Maria Tavares de Andrade,Magie, ethnomédecine et religiosité au Brésil, 2013. Claude Henri Valloton,Prédications pour mieux vivre au quotidien, 2013. Claude Henri Valloton,Prédications de Noël à la Pentecôte, 2013. Gilles-Marie Moreau,La cathédrale Notre-Dame de Grenoble, 2012. Odile et Richard Moreau,siècles. Avec lesD’Einsiedeln à la Salette au fil des pèlerins comtois sur les pas de la Vierge Marie, 2012. Sylvie Coirault-Neuburger,La piété juive au cœur du réel, 2012. Michel Anglares,Chrétiens en quartier d’affaires, 2012. Stéphane Marcireau,Le christianisme et l’émergence de l’individu chez René Girard, 2012. Francis Lapierre,L’Evangile oublié, 2012. Fabien Venon,Les paroisses de Montréal en crise, 2012. Francis Weill,Dictionnaire alphabétique des versets du prophète Isaïe, 2012. Bruno Florentin,L’avancement de Dieu dans le livre des Actes des Apôtres, 2012. Philippe Beitia,Les reliques de la Passion du Christ, 2012. e Matthieu Rouillé d’Orfeuil,siècleHistoire liturgique du XX , 2012. Jean Froidure,De Jésus à Constantin, comment le christianisme est devenu une religion, 2012. Albert Barbarin,Croire en Jésus peut être raisonnable, 2012. Gérard Fomerand,La mémoire vive des mystiques chrétiens, 2012. Odile Bebin-Langrognet,De Savoie en Comté : saint Pierre de Tarentaise, 2012. Philippe Beitia,Le Rosaire. Une grande prière de la spiritualité catholique, 2011. André Thayse,Regards sur la foi. A l’écoute de la sciencede (collaboration Marie-Hélène Thayse-Foubert), 2011. Francis Lapierre,Saint Paul et les Evangiles, 2011. Jean Damascène,Homélie sur le Samedi Saint, traduction et notes de Philippe Péneaud, avec Frédérique Bidaux, 2011. Etienne Goutagny,Magnificat, un itinéraire monastique, 2011. Maurice Verfaillie,L’identité religieuse au sein de l’adventisme (1850-2006), 2011.
Frère Benoît, moine de Notre-Dame d’AceyUn moine comtois à pied vers Notre-Dame des Ermites (Einsiedeln, Suisse) Avec la collaboration d’Odile et Richard Moreau
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattanͳ@wanadoo.fr ISBN : ͻ͹ͺ-ʹ-͵Ͷ͵-Ͳͳ͵͵ʹ-ͻ EAN : ͻͻ͹ͺ-ʹ-͵Ͷ͵Ͳͳ͵͵ʹͻ
Marie est l’écho de Dieu. Lui crie-t-on « Marie », elle répond « Dieu ». Saint Louis-Marie Grignion de Montfort
1 Avant-propos A l’église abbatiale, les vêpres viennent de s’achever. Les moines quittent le choeur deux par deux ; leur colonne descend les marches du choeur et s’engage dans l’allée centrale d’un pas 2 rythmé, très particulier. Entre Félix Marande en 1832 et nous, l’impression est la même. En silence, ils gagnent la chapelle de marbre noir qui abrite la statue de N.-D. des Ermites, drapée dans un manteau au bleu difficile à définir: moyen, assez profond cependant. Nous suivons et nous nous installons dans les bancs avec d’autres fidèles. Les moines se rangent face à la statue, à l’intérieur de la chapelle, les plus anciens derrière, au fond côté fidèles, contre la grille, avec le Père Prieur, le Père Abbé étant absent.Le regard tourné vers la Vierge, ils chantent leSalve Regina, bénédictin ou plutôt« einsiedelnien», oeuvre du 1  Par Odile et Richard Moreau. - Pour plus de détails, voir :D’Einsiedeln à La Salette au fil des siècles. Avec les pèlerins comtois sur les pas de la Vierge Marie. L’Harmattan, Paris, 2012. - Sur l’histoire de l’abbaye d’Einsiedeln, on se reportera à l’ouvrage magnifiquement illustré de Dom Georg Holzherr (1988) Einsiedeln. Eglise Notre-Dame et Monastère. De l’époque carolingienne à nos jours. Verlag Schnell & Steiner, Munich-Zürich. Nous remercions Dom Urban Federer, moine d’Einsiedeln, qui nous l’a fait connaître, ainsi que pour son accueil si amical à l’abbaye. 2  F. Marande (publié 2007)Les loisirs du Pèlerinage. Itinéraire de Raon à Einsiedeln du 8 au 30 août 1832. Transcrit et annoté par le P. Wolfgang Renz, OSB. Schwabe Verlag Basel, citation duSalve Regina, ci-dessous pp. 180-181. -C’est le récit du pèlerinage aux Ermites le plus complet à notre connaissance. Deux jeunes Vosgiens le firent à pied, de Raon l’Etape à Einsiedeln, l’auteur du récit, Jean-Félix Marande, né le 12 janvier 1814, dix-huit ans à l’époque (il fut peut-être peintre), et Jean-Baptiste Damance, né le 12 mars 1813, séminariste, voyageant en soutane, futur lazariste et professeur de physique au Grand-Séminaire de Saint-Flour, puis à celui de Cahors ; il mourut le 14 novembre 1838. Cultivés, parlant latin, ils firent un voyage de dévotion. Une bonne partie du récit, sous forme de lettres envoyées à un ami inconnu prénommé Charles, est laissée à la culture, aux lieux visités, aux hommes célèbres, aux faits historiques, aux personnages rencontrés, voire aux repas et aux vins dégustés. A tous points de vue, ce récit, en vente au magasin de l’abbaye, mérite la lecture.
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P. Markus Landwing et datant de 1790:Aux pieds même de son radieux autel, cet inimitable cantique, si admirable, là surtout, le Salve Regina, exécuté sur un mode imposant de lenteur, par les voix fortes, et à la fois tremblantes, de ces jeunes et vieux enfants de saint Benoît, les frères, peut-être, de l’auteur de cette salutation poétique qu’ils chantent à la gloire de Marie !Juste avant le début duSalve Regina, notre cousin frère Benoît, moine de l’abbaye cistercienne N.-D. d’Acey, apparut à nos côtés. Il nous avait repérés depuis le choeur. Baiser de paix rapide et chant duSalve Reginales moines. Nous venions d’arriver en voiture à avec Einsiedeln depuis moins de deux heures. Sitôt la chambre d’hôtel prise, c’était bien à l’abbatiale, à deux pas, que nous pensions le retrouver après son périple pédestre de l’abbaye d’Acey (Jura) à Einsiedeln. Nous étions un peu responsables de cette aventure car, sans nous, du moins il nous l’a dit, il n’aurait sans doute jamais entendu parler du pèlerinage traditionnel de nos ancêtres communs à la Vierge des Ermites. Nous y étions allés le 10 octobre 1958, pendant notre voyage de noces, en vertu d’une tradition comtoise ancienne. Après avoir passé les deux grands cols des Alpes alémaniques du Grimsel et du Susten, encore ouverts en ce début d’automne, nous étions arrivés à Schwyz, en Suisse centrale, d’où nous étions montés à l’abbaye d’Einsiedeln proche.En entrant dans la superbe abbatiale, chef d’oeuvre de l’art baroque, nous aperçûmes un gigantesque portrait crêpé de noir de Pie XII, décédé la veille. Ce fut ainsi que nous apprîmes la mort du pape.Nous connûmes la ville et son sanctuaire marial par mauvais temps, car la pluie était arrivée et la neige dans les cols que nous venions de passer. Quarante-neuf ans après, nous nous y sommes retrouvés au terme du pèlerinage pédestre de notre cousin, dont le récit est le corps principal de cet ouvrage.Trop peu de nos compatriotes se souviennent de ce rendez-vous de la spiritualité de leurs pères, en ce haut lieu où souffle l’Esprit depuis plus d’un millénaire. Un peu d’Histoire L’histoire de l’abbaye débuta en 835 avec un moine bénédictin, Meinrad, né vers 800 au Sülichgau (Souabe), près de Rotenburg. De condition modeste, ses parents l’avaient mis à l’école du
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monastère de l’île de Reichenau, sur le lac de Constance. A 25 ans, il fut ordonné diacre, puis prêtre. Son oncle Erlebald étant devenu Abbé lui conseilla de prononcer ses voeux de moine bénédictin, ce qu’il fit. Dès lors, il fut un moine ascétique que l’on envoya enseigner à un petit couvent près de Benken (partie supérieure du lac de Zurich). Assez vite, il se retira comme ermite sur l’Etzel (rive sud de ce lac). Vers 835, afin d’échapper encore plus au « monde », il s’enfonça davantage dans la« forêt sombre »(finster Walde), en un lieu situé à 910 m. d’altitude, où il construisit une chapelle et une habitation. Il y vécut pendant vingt-huit ans, pratiquant le jeûne et l’hospitalité, jusqu’à ce qu’en 861, deux voleurs lui fracassent le crâne (il est conservé dans un reliquaire placé dans le maître-autel de l’abbatiale). Ils s’enfuirent sans butin, 3 poursuivis par les deux corbeaux de l’ermite . Une quarantaine d’années passèrent. D’autres frères de la Forêt se fixèrent près de l’oratoire de Meinrad, puis, en 906, Benno (Benoît), chanoine de Strasbourg, issu d’une maison noble souabe, s’y retira aussi. Nommé évêque de Metz en 927 par Henri Ier, roi de Germanie, il fut aveuglé par les ennemis messins du roi et revint à l’ermitage de la forêt sombre, où il vécut encore douze ans. En 934, Eberhard von Nellenburg, parent de Benno, rassembla les ermites en communauté sous la Règle de saint Benoît ; il fut le premier Abbé 4 du monastère d’Einsiedeln (alors simple ermitage ). La première église, construite à côté de la chapelle de saint Meinrad, fut consacrée le 24 août 948 en l’honneur de la sainte Mère de Dieu et 5 er de saint Maurice . Un an avant, l’empereur Othon 1 avait conféré 6 l’immédiateté d’Empire à la jeune abbaye. Le monastère devint assez vite un centre spirituel dont l’influence s’étendit jusqu’en Bavière et en Italie du Nord :
3  D’après la légende, Meinrad aurait sauvé ces deux oiseaux, étant jeunes, alors qu’ils étaient poursuivis par un prédateur. Ces corbeaux, qui vivaient près de lui par reconnaissance, figurent en noir sur champ jaune dans les armoiries du monastère. Sur l’histoire de saint Meinrad, cf. G. Holzherr, l.c., pp. 4-5. 4 Des fouilles de 1981 sous l’abbatiale ont fait apparaître les restes de maisons de bois du IXème siècle, époque des premiers ermites. 5  G. Holzherr,Einsiedeln. Eglise Notre-Dame et MonastèreSur les, p. 8. « origines de l’abbaye et du pèlerinage », ibid.., pp. 7-12. 6  Se disait d’un fief qui ne dépendait que de l’Empereur. L’immédiateté donnait une grande indépendance aux villes et villages impériaux dans leur gouvernement.
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