Une monnaie nationale complementaire
88 pages
Français

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Description

Imaginez : Une idée simple, transposable aux autres pays du monde, qui permettrait de répondre de façon satisfaisante à l'immense défi humain et écologique de notre siècle, en proposant de nouvelles activités épanouissantes et socialement utiles, sans impôts supplémentaires, sans endettement et sans s'opposer aux intérêts en place... Impossible ? Si vous vous demandez comment nous dépêtrer de la contradiction qui prône d'un côté la croissance pour guérir l'économie et de l'autre la décroissance pour l'écologie, Si vous vous inquiétez de l'avenir de la planète et de celui de vos enfants, Si vous souhaitez que tous les peuples atteignent un niveau de suffisance digne, Si vous nourrissez au fond de votre coeur (même sans y croire vraiment) le rêve d'un monde où il ferait bon vivre pour tous en lien avec une Terre respectée, Lisez ce livre : ce rêve est à portée de main, car " Rien n'est plus fort qu'une idée dont l'heure est venue " (Victor HUGO)

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 2
EAN13 9782913492899
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0608€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

André-Jacques Holbecq Philippe Derudder
& le Cercle des économistes citoyens
Une monnaie nationale complémentaire

Pour relever les défis humains et écologiques
É ditions Yves Michel
5 allée du Torrent - 05000 Gap (France)
Tél. 04 92 65 52 24
www.yvesmichel.org




« Nous vivons un des changements
des plus fondamentaux de l’histoire :
la transformation du système de croyance
de la société occidentale.
Aucun pouvoir politique, économique ou militaire
ne peut se comparer à la puissance d’un changement
au niveau de notre esprit.
En changeant délibérément leur image de la réalité,
les hommes sont en train de changer le monde. »
Willis Harman
(penseur de la Silicon Valley
au Stanford Research Institute et
fondateur de la World Business Academy)





Préface de Pierre Rabhi
Je n’ai pas encore eu l’honneur de connaître André- Jacques Holbecq et j’espère que cette lacune sera vite comblée. Par contre, je sais depuis longtemps l’engagement de Philippe Derudder, devenu mon ami. Il fait parti de ces trop rares insurgés capables de récuser la logique pourtant prête à leur offrir de nombreuses prérogatives sociales, mais à laquelle ils renonceront pour des raisons éthiques et déontologiques « non négociables », selon la formule en vigueur. Ce renoncement produit évidemment de la marginalité, de l’exil, une traversée du désert avec tous les risques que comporte un chemin de solitude, mais avec une contrepartie qui, pour avoir trop de valeurs, n’a pas de prix ; à savoir, la cohérence d’une vie. L’objet de ma participation à ce nouvel ouvrage, Une monnaie nationale complémentaire, est d’apporter ma petite contribution à une proposition qui me paraît non seulement pertinente, mais nécessaire. Plutôt qu’entamer une exégèse de l’ouvrage qui se suffit à lui-même, je me bornerai à un point de vue plus général qui, je l’espère, contribuera à renforcer le propos des auteurs.
Il faut avant tout reconnaître une évidence : la société humaine telle que nous l’admirons ou déplorons est l’œuvre de la conscience ou l’inconscience humaine. Seule cette conscience est en mesure d’en exalter le meilleur et en réduire le pire. C’est donc à notre libre arbitre qu’incombe l’avenir de notre espèce. Encore faut-il que ce libre arbitre soit éclairé et pour l’être, c’est à chacun de nous, dans sa sphère sociale et sa conscience, d’agir pour que la mutation positive, plus que jamais décisive, puisse advenir. Les dispositifs structurels quels qu’ils soient, ne sont que des outils au service d’une transformation fondée sur des valeurs éthiques et déontologiques profondément intégrées comme des paramètres objectivement indispensables.
Au-delà de simples considérations morales, cela est tout simplement réaliste. Ainsi donc, la destinée du genre humain, hormis les ajustements auxquels la réalité le contraint, est-elle déterminée par la pensée humaine. Les lois intangibles que la nature a établies depuis les origines pour sa propre pérennité ont été gravement transgressées par un bipède tout nouveau venu, mais que sa pseudo puissance n’a pas affranchi des tourments et de l’insécurité intérieure qui n’ont cessé d’inspirer ses actes ; convaincu que c’est avec la violence multiforme qu’il obtiendra la sécurité.
C’est ainsi que sur une planète une et indivisible et une espèce humaine d’essence tout aussi indivisible, l’homme a instauré le principe de dualité comme le fondement du vivre ensemble. La Terre commune n’est pas perçue comme la plus belle offrande de la Vie pour la vie et le bien-être de tous, mais un gisement de ressources matérielles à transformer, par une alchimie pathétique et pathologique, en dollars, avec une machinerie infernale exacerbant jusqu’au cœur de l’ homo economicus un désir et une convoitise toujours renouvelés et toujours inassouvis.
C’est sur cette insatiabilité programmée avec la puissance de la frustration que repose ce qu’on appelle l’économie. Jamais, avec ses préceptes, ses dogmes et ses credos, la pseudo économie n’a autant déshonoré l’économie. Cette merveilleuse discipline a été originellement créée pour réguler les biens et les ressources et créer par l’échange du bien-être pour le plus grand nombre. Peut-être a-t-elle été inspirée par l’économie de la vie où, selon la formule de Lavoisier, « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme ». Nous sommes loin du compte, car l’économie en vigueur se fonde sur la spoliation de l’homme par l’homme, la dissipation du bien commun, générant une détresse inouïe, sur une planète qui regorge de richesses vitales. Avec la mondialisation compétitive, nous avons affaire à une forme paradoxale d’anthropophagie, recouverte du voile aseptisé de la modernité.
Quant à la croissance économique invoquée comme la solution pour résoudre les problèmes économiques, comment ne pas voir clairement qu’elle est elle-même le problème ? Car comment rendre compatible le dogme de la croissance sans limite pour des profits sans limite, sur une planète de caractère et d’essence limités. L’un des effets désastreux de toutes ces incohérences se traduit aujourd’hui par une crise financière. Mais ce n’est là que le sommet d’un iceberg d’une crise profondément humaine. Elle aura cependant l’immense mérite de mettre en évidence les vraies richesses. L’humanité ne vit pas de dollars comme ne cessent de le répéter les pseudo économistes, mais de terre vivante, d’eau, de biodiversité. La vie est la seule richesse dont nous disposons. Gardons-nous de la détruire.
Entre un vieux monde en déliquescence et un autre à construire, il existe une transition. Celle-ci constitue un espace qui s’offre à l’imagination pour préparer la suite de l’histoire. Mais cela ne peut se faire sans un changement radical de paradigme plaçant l’humain et la nature au cœur de nos préoccupations. L’homme ne vit pas que de pain, mais de toutes les richesses immatérielles qui nourrissent son cœur, son âme, son esprit. L’argent peut offrir des plaisirs toujours éphémères, mais ce bien suprême appelé la joie n’est pas à sa portée. Car lui aussi a trop de valeurs pour avoir un prix.
Merci à Philippe Derudder et André-Jacques Holbecq de contribuer, avec leu r ouvrage, à mettre l’essentiel en évidence.





Avant-propos
Avez-vous déjà pratiqué une pyramide de champagne ? C’est une activité festive. On dispose sur la table un lit de coupes qui se touchent bord à bord et qui forment un cercle. Sur ce premier lit et, tenant en équilibre sur les bords des coupes constituant cette fondation, on forme un nouveau lit en cercle d’un diamètre forcément inférieur. Puis un autre, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que la possibilité d’installer une coupe en haut de la pyramide ainsi construite. Le bouchon claque, le champagne se déverse alors dans la coupe supérieure qui sera la seule à être alimentée du début à la fin. Une fois pleine, la coupe déborde et le champagne se déverse dans les coupes sur lesquelles elle repose jusqu’à ce qu’elles aussi débordent. Le processus s’achève lorsque toutes les coupes de la pyramide ont été remplies par ruissellement.
Ainsi en est-il de la logique économique dite de production qui préside à notre destinée. Les moyens sont confiés à l’oligarchie économique et financière dont la fonction est d’orchestrer la « création » de richesse par la production de biens et de services, la « main invisible du marché » chère à Adam Smith 1 , se chargeant de distribuer la richesse vers toutes les couches de la société, par ruissellement.
Voyez-vous l’analogie avec la pyramide de champagne ? La première vague de la crise financière mondiale vient de nous en donner une démonstration magistrale. Pour faire court, voilà que le secteur bancaire, grisé par la liberté qu’offrent la dérégulation et la libre circulation des capitaux, a trouvé beaucoup plus lucratif de jouer à l’économie « casino » qu’à assumer sa mission de financement de l’économie réelle, entendons par là celle qui produit les biens et services nécessaires aux entreprises et aux personnes. Ce qui devait arriver arriva : le château de cartes s’écroula, plaçant les banques face au risque d’être entraînées à la faillite les unes après les autres par effet domino. Solution ? Renflouer les banques, autrement dit tâcher de sauver la situation en remplissant la coupe du haut : le système bancaire. Que diriez-vous si votre patron sortait du casino et vous annonçait qu’il a tout perdu y compris la prochaine paye, et que si vous voulez conserver votre job vous allez devoir prendre sur vos économies ou emprunter pour que l’entreprise ne disparaisse pas ? Peut-être le feriez-vous la rage au ventre en vous disant que malheureusement vous n’avez pas d’autre choix. Il semble à l’évidence que cette résignation se soit imposée aux dirigeants politiques mondiaux qui, mises à part quelques remontrances courroucées sur la pointe de la langue, ont jugé qu’entre deux maux il fallait choisir le moindre. Ainsi la tête des États a-t-elle rempli la coupe de la tête de la finance. Pouvait-on faire autrement ? Oui certainement, mais cela aurait demandé plus de courage et la volonté de réviser les fondements du capitalisme financier, ce qui, manifestement, n’a jamais été envisagé.
L’analogie avec la pyramide de champagne s’arrête toutefois là, car dans cette pratique festive, les coupes se remplissent peu à peu et tout le monde finit par être servi. C’est d’ailleurs ce que pensait Adam Smith en son temps. Toute personne, une fois parvenue à satiété, redistribue naturellement son surplus, croyait-il. Mais cette prévision ne s’est pas vérifiée... Bien que la croissance n’ait pas cessé d’augmenter depuis la dernière guerre mondiale, la pauvreté, elle, s’est développée également et le fossé entre les plus riches et les plus pauvres s’est creusé touj

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