La lecture à portée de main
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Description
"... il est devenu indispensable de comprendre les mécanismes du marché, de connaître les avantages et les inconvénients des différents types de valeurs, de s'imprégner des grands principes de gestion d'un portefeuille et d'être capable d'appliquer les meilleures stratégies et tactiques pour mieux se défendre en période de baisse et profiter des hausses.
C'est l'objectif de cet ouvrage : expliquer simplement les choses compliquées, les mettre à la portée de tout un chacun, éviter le jargon."
Sujets
Informations
Publié par | Maxima |
Date de parution | 15 janvier 2010 |
Nombre de lectures | 403 |
EAN13 | 9782818801369 |
Langue | Français |
Extrait
Olivier Picon, aujourd’hui consultant, a été en 1974 l’un des fondateurs de l’hebdomadaire Investir dont il a été Rédacteur en chef adjoint-éditorialiste. Diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris et de sciences économiques, licencié en droit, il a entamé son parcours de journaliste à La Vie Française. Spécialiste de la Bourse, mais attentif à la vie des entreprises et soucieux des réalités industrielles, il a donné de nombreuses chroniques financières dans des revues techniques, notamment de pétrole, d’électronique, d’automobile, et à la radio (RTL, RMC).
L’auteur peut être joint à l’adresse suivante : olivier.picon@maxima.fr
Depuis que la Bourse a cessé de monter régulièrement et traverse des zones de turbulences déconcertantes, il ne suffit plus de suivre le courant pour gagner de l’argent. Il est devenu plus nécessaire encore que dans le passé de comprendre les mécanismes du marché, de connaître les avantages et les inconvénients des différents types de valeurs, de s’imprégner des grands principes de gestion d’un portefeuille et d’être capable d’appliquer quelques stratégies et tactiques simples, ne serait-ce que pour mieux se défendre dans les périodes de baisse.
Cet ouvrage est destiné à mettre tout le monde en mesure d’atteindre ces objectifs. Dans cette quinzième édition, entièrement remise à jour, on trouvera en particulier toutes les nouveautés qui concernent la fiscalité ou le développement du marché des trackers, des certificats et des warrants.
Pour essayer de rendre la lecture plus simple, un résumé est placé en tête de chaque chapitre: il permet de prendre connaissance d’un seul coup d’œil de l’essentiel du sujet. Comme d’habitude, nous avons voulu être avant tout pratique en multipliant les exemples concrets et les conseils. À cet égard, quelques « trucs » et conseils sont rassemblés en fin de chapitre sous l’intitulé « les tactiques d’Investir ».
Nous sommes restés fidèles à la vocation d’Investir: expliquer les choses compliquées de la manière la plus simple, les mettre à la portée de « l’honnête homme », éviter tout recours à un jargon qui cache parfois le vide de la pensée ou obscurcit les questions les plus simples. Bref, essayer de faire de la vulgarisation sans tomber dans la simplification outrancière.
Bien que plusieurs fois refondu, cet ouvrage conserve quelques passages des précédentes éditions dus à la plume de Gérard Vidalenche, Jean-Claude Regnier, François-Xavier Pietri, Rémi Le Bailly, Sylvie Aubert, Géraldine Toby et Pascal Estève, ainsi se perpétue l’esprit d’Investir !
Grâce à la solide initiation que vous aura dispensée ce guide, nous vous souhaitons de gagner de l’argent en Bourse. Faites appel aussi à votre flair, au bon sens et surtout à la patience, vertu toujours payante à long terme en matière de placements.
Aucun placement ne fascine autant que la Bourse. Elle se confond avec la fortune, parfois avec le pouvoir ou la chance. On lui prête des sortilèges miraculeux ou au contraire une influence maléfique et excessive sur les affaires du monde. Il arrive aussi qu’elle rebute et intimide. Bien à tort, trop de gens s’estiment insuffisamment préparés, mal informés ou pas assez riches pour y accéder.
Mais au fait qu’est-ce que la Bourse? C’est tout simplement le marché des valeurs mobilières (ou des titres) : d’une part les actions ou valeurs à revenu variable et d’autre part les obligations ou valeurs à revenu fixe. Les premières sont des parts de propriété d’entreprises, les secondes sont des parts d’emprunts émis par l’État, une collectivité ou une entreprise.
Plutôt que de valeurs mobilières, on tend à parler auj ourd’hui d’instruments financiers. Ce dernier vocable recouvre les valeurs mobilières traditionnelles, mais englobe aussi:
Contrairement à certaines idées reçues, la Bourse n’est pas un casino ou un jeu réservé à quelques privilégiés. Elle joue un rôle économique et social irremplaçable.
La première fonction du marché des valeurs est d’assurer la mobilité du capital des entreprises cotées. Leurs propriétaires, les actionnaires, peuvent se défaire de leurs titres s’ils le désirent ou éprouvent le besoin de mobiliser leur argent. Ils sont certains de trouver des acquéreurs. Au pire, la cession d’un nombre d’actions important pèsera sur les cours.
La Bourse est une des sources de financement des entreprises. Elle contribue aux investissements et donc à la création d’emplois. Bon an, mal an, elle draine en France entre une vingtaine et une trentaine de milliards d’euros sous forme d’actions nouvelles émises par les sociétés. Il faudrait y ajouter les sommes récoltées par les introductions en Bourse et les privatisations. Une bonne partie des investissements qui n’ont pas été autofinancés a été ainsi « payée » par la Bourse.
La diffusion des actions est une nécessité pour les grandes entreprises, qui prennent une dimension multinationale. Elle devient aussi un impératif pour les PME, qui ont besoin, pour étoffer leurs fonds propres, de s’ouvrir et de bénéficier de capitaux extérieurs.
Avec l’intensification de la concurrence et l’internationalisation de l’économie, les entreprises ont de moins en moins le choix : elles doivent procéder à des acquisitions ou se laisser racheter. Dans les deux cas, une cotation en Bourse est un avantage déterminant.
Accélérateur de croissance pour les entreprises, la Bourse, pour les particuliers, est un placement qui offre des avantages incomparables. Nous en dénombrerons cinq.
Les valeurs mobilières constituent la seule forme de placement qui puisse être mobilisable immédiatement à un cours précisé dans une confrontation libre et quotidienne.
Cet avantage représente le premier trait caractéristique d’une Bourse de valeurs. On imagine les difficultés que l’on peut avoir pour vendre un appartement, un bijou, une œuvre d’art ou même sa voiture.
La propriété des valeurs mobilières est peu coûteuse si on la compare à la propriété immobilière. Les frais d’achat et de vente sont relativement modiques par rapport à l’immobilier, qui exige des coûts d’entretien ou de réparation.
Acheter et vendre ne pose guère de problème. Il n’y a pas d’autre placement qui offre cette possibilité.
Source: IEIF
Le volume des capitaux qui changent de mains en Bourse peut atteindre des sommes considérables. Les échanges sur les seules actions françaises représentent en moyenne 6 milliards à 10 milliards d’euros par jour qui, malheureusement, sont trop concentrés sur un petit nombre de valeurs. Une bonne Bourse est une Bourse fluide. C’est-à-dire que, quelles que soient les circonstances, les offres et les demandes doivent pouvoir s’équilibrer et s’exprimer dans un cours sans provoquer de trop fortes fluctuations.
Depuis que les distinctions entre premier, second et nouveau marché ont été abolies, les actions de près de 600 sociétés françaises sont rassemblées sur Euronext (ex-Eurolist). Un peu plus de 300 de ces « lignes » de la cote viennent du second marché, qui a été de 1983 à 2004 le vivier du renouvellement de la Bourse de Paris. Au chiffre de 600 que nous venons de citer, on peut joindre près de 120 valeurs négociées sur le marché récemment créé baptisé Alternext, ce qui donne un total de près de 720. À noter que les 128 titres, dont le poids est le plus grand et les transactions les plus étoffées, font l’objet d’une cotation au SRD (service de règlement différé) qui permet de faire éventuellement des opérations à terme sur ces actions.
Avec le marché libre (250 sociétés environ), le nombre des actions françaises avoisine les 1000. Il s’y ajoute environ 90 sociétés étrangères cotées à Paris (dont une dizaine au marché libre). Les investisseurs ont donc l’embarras du choix.
En plus de cette variété et de cette originalité des sociétés cotées, il faut souligner que les affaires inscrites à la cote sont en général les plus performantes dans leur secteur d’activité. Il s’agit le plus souvent de firmes qui ont su prendre une dimension internationale et peuvent soutenir une expansion plus rapide que celle que laisserait espérer le seul marché national.
Un des attraits de la Bourse est de permettre aux actionnaires français de s’intéresser aux actions étrangères. La fusion de Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne au sein d’Euronext rend les titres des quatre pays aussi accessibles les uns que les autres pour les épargnants français. De nombreuses valeurs de la zone euro, mais aussi de Grande Bretagne, de Scandinavie, du Japon et des Etats-Unis sont cotées à Paris et il est possible d’intervenir relativement facilement sur les grandes places internationales si on veut se procurer des titres qui ne sont pas négociés à Paris. Réciproquement, Paris attire les investisseurs étrangers, si bien que, aujourd’hui, plus du tiers des titres des grandes sociétés françaises sont aux mains d’institutions de placement internationales. Aucun autre placement ne permet de réaliser aussi aisément une diversification internationale de ses avoirs.
Enfin, la Bourse est un marché public qui présente de sérieuses garanties pour les usagers. C’est ce qui distingue les valeurs mobilières, par exemple, des placements immobiliers ou des investissements en biens divers, souvent promus par des officines louches.
Les transactions boursières engagées sont systématiquement conduites à bonne fin. Une opération frauduleuse ne pourrait être menée aux dépens des clients que dans des circonstances tout à fait exceptionnelles. Enfin, la surveillance exercée sur le marché, essentiellement par l’AMF, assure une garantie assez solide aux détenteurs de valeurs mobilières.
Simplicité, économie de frais, sécurité réelle : quels autres placements peuvent offrir les mêmes avantages ?
En un peu plus de vingt ans, la Bourse française a connu plus de transformations qu’en un siècle.
La Bourse a cessé d’être le monopole des agents de change qui ont disparu, transformés en sociétés de bourse, puis en sociétés de service en investissement membres du marché. La Bourse n’est plus un service public mais une affaire commerciale. Elle a fusionné avec ses sœurs de Bruxelles, d’Amsterdam et de Lisbonne pour former le marché transnational Euronext qui a racheté le Liffe de Londres, spécialisé dans les options et les contrats à terme. Cette « entreprise de marché » s’est « autocotée » sur son propre marché, puis a fusionné en 2007 avec la Bourse de New York (NYSE). Euronext est désormais la branche européenne de ce groupe international coté sous la dénomination de Nyse-Euronext. En outre le cadre juridique de l’activité boursière dépend aujourd’hui en partie de règlements européens, notamment des directives sur les services en investissement (DSI) de 1993 et sur le marché des instruments financiers (MIF) de 2004, entrée en vigueur en 2007.
L’euro qui est devenue la monnaie de la Bourse dès 1999 a largement contribué à accélérer l’internationalisation du marché français. Toutes les valeurs des seize pays de la zone de la monnaie unique peuvent être facilement comparées entre elles. Une concurrence croissante s’instaure entre les titres des différents pays – et pas seulement ceux d’Europe – pour séduire les investisseurs. L’abolition des frontières financières et la circulation instantanée des informations et des ordres de bourse autour de la planète contribuent à créer un vaste marché financier mondial.
Sur le plan technique, l’informatique a apporté une véritable révolution. Les cotations qui avaient lieu à la criée, notamment à la célèbre corbeille, ou par boite avec des craies et des crayons sont maintenant totalement informatisées dans le cadre d’un marché continu qui fonctionne plus de 8 heures par jour. Il est surtout possible d’être relié au marché de n’importe quel point du monde à condition de disposer d’un écran branché sur le système d’Euronext. Par Internet, par minitel ou en consultant les écrans placés dans des banques ou chez des intermédiaires, chacun dispose de la faculté de prendre connaissance à tout instant de l’état du marché d’une valeur. Il n’y a d’ailleurs plus de marché localisé. Le Palais Brogniart a été déserté pour Aubervilliers devenu le centre informatique de la Bourse, avant que, en 2009, Euronext ne le déplace à Londres.
Toute cette effervescence s’est accompagnée d’une grande créativité financière avec l’ouverture de nouveaux compartiments de marché dédiés notamment aux dérivés (options, contrats à terme) et l’invention de nouveaux instruments financiers (warrants, trackers,…). Le public est désormais systématiquement prospecté pour placer son argent de multiples manières et par de nombreux canaux, y compris des courtiers en ligne.
Après une longue période pendant laquelle les gains en Bourse ont été rognés par l’inflation, une série d’années exceptionnelles, de 1983 à 2000, a montré que, en monnaie constante, la valeur d’un placement en actions avait pu décupler en une petite vingtaine d’années, malgré de nombreux soubresauts (krach de 1987, guerre du Golfe, krach obligataire de 1994-1995, …crises en Asie ou en Russie…).
2000-2003, avec l’effondrement des valeurs dites technologiques, les attentats de New York, les guerres d’Afghanistan et d’Irak, apparaissent comme des millésimes épouvantables, mais une partie des gains a été préservée pour les actionnaires anciens et fidèles.
Faisant preuve d’une étonnante vitalité, la Bourse est repartie de l’avant et a presque triplé au plus haut de 2007 par rapport au plus bas de 2003 avant de connaître son plus grand krach depuis 1929, marqué par une chute de l’ordre de 60 %. La remontée entamée ensuite permet en août 2009 de se situer à un niveau supérieur de moitié environ à celui d’ilyavingt ans.