Histoire des idées des Nations unies
348 pages
Français

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Histoire des idées des Nations unies , livre ebook

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Description

Ce livre aborde l'histoire des Nations unies de façon originale, par une histoire de ses concepts : l'auteur identifie 20 notions-clés que l'ONU a créées, promues ou favorisées, et qui se sont ensuite imposées au niveau international. Par cette histoire des idées, ce livre dresse un historique des 70 ans d'existence de cette agence internationale. L'auteur dresse le constat des réussites et des atouts de l'ONU, pointe ses difficultés et suggère des pistes pour une évolution positive de celle-ci.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2015
Nombre de lectures 37
EAN13 9782336384528
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Chloé MAUREL








Histoire des idées
des Nations unies

L’ONU en 20 notions
Du même auteur
Ouvrages
Manuel d’histoire globale , Paris, Armand Colin, collection « U », 2014.
Che Guevara , Paris, Ellipses, collection « Biographies historiques », 2011.
Histoire de l’Unesco. 1945-1974 , Paris, L’Harmattan, 2010, avec une préface de Pascal Ory.
Histoire des relations internationales depuis 1945 , Paris, Ellipses, collection « Optimum », 2010.
Géopolitique des impérialismes , Paris, Studyrama, 2009.
La Chine et le monde , Paris, Studyrama, 2008.
Direction d’ouvrage
Essais d’histoire globale , Paris, L’Harmattan, IHMC, 2013, avec une préface de Christophe Charle.
Coordination de numéros de revues
Dossier « Pourquoi l’histoire mondiale ? », Les Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique , n°121, avril-juin 2013.
Dossier « L’écriture de l’histoire dans les pays en développement », Revue Tiers Monde , n°216, octobre-décembre 2013.
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73463-7
SOMMAIRE Couverture 4e de couverture Titre Du même auteur Copyright SOMMAIRE INTRODUCTION CHAPITRE 1 – Du « gouvernement mondial » à la « gouvernance mondiale » CHAPITRE 2 – Droits humains CHAPITRE 3 – Du « maintien de la paix » (peacekeeping) à la « consolidation de la paix » (peacebuilding) CHAPITRE 4 – Non-prolifération CHAPITRE 5 – Biosphère CHAPITRE 6 – Responsabilité sociale des entreprises CHAPITRE 7 – Besoins essentiels CHAPITRE 8 – Secteur informel CHAPITRE 9 – Patrimoine mondial CHAPITRE 10 – Nouvel ordre économique international (NOEI) CHAPITRE 11 – Peuples autochtones CHAPITRE 12 – Développement durable CHAPITRE 13 – Développement humain CHAPITRE 14 – Education pour tous CHAPITRE 15 – Sécurité humaine CHAPITRE 16 – Travail décent CHAPITRE 17 – Biens publics mondiaux CHAPITRE 18 – Santé globale CHAPITRE 19 – Responsabilité de protéger (R2P) CHAPITRE 20 – Diversité culturelle CONCLUSION – Bilan et perspectives pour une ONU plus forte et plus démocratique BIBLIOGRAPHIE L’HISTOIRE AUX ÉDITIONS L’HARMATTAN Adresse
INTRODUCTION
L’ONU, créée en 1945 à la conférence de San Francisco, aboutissement des projets pacifistes et humanistes élaborés au cœur de la Seconde Guerre mondiale (la « Déclaration des Nations unies » date du 1 er janvier 1942), est l’instance internationale la plus démocratique. Mais, paradoxalement, elle s’est au fil des dernières décennies affaiblie au profit d’autres instances comme l’OCDE, le G7, le G20, l’OMC, la Banque mondiale. Beaucoup, à l’instar du général de Gaulle qui en 1960 l’avait péjorativement désignée comme « le machin », se plaisent à critiquer l’ONU, à pointer ses faiblesses ou à suggérer qu’elle ne servirait à rien. Pourtant, elle a réalisé beaucoup de choses. Ce livre entend montrer combien les Nations unies ont été influentes sur le plan des idées : elles ont introduit ou porté et développé des notions qui se sont ensuite imposées dans la société, dans la communauté internationale.
De la « non-prolifération », notion prônée par l’AIEA avec le traité de non-prolifération à partir de 1968, à la « responsabilité sociale des entreprises », expression prônée à l’OIT à partir des années 1970, du « nouvel ordre économique international », mot d’ordre promu par les pays du Sud à l’ONU à partir de 1974, à l’expression de « peuples autochtones », introduite par l’ONU avec le rapport Cobo en 1984, de celle de « développement durable », introduite par le rapport Brundtland commandé par l’ONU en 1987, à celle de « sécurité humaine », créée par le PNUD en 1994, de la notion de « travail décent », introduite par l’OIT en 1999 à celle de « santé globale », développée par l’OMS depuis les années 2000, nombreuses sont les notions-clés qui ont introduit des nouvelles façons de penser. Quelles sont les origines de ces notions ? Quels acteurs (Etats, leaders, représentants) les ont promues ? Qu’ont-elles changé concrètement dans les affaires mondiales et dans la vie des gens ? C’est à toutes ces questions que ce livre propose d’apporter des réponses, en exposant, chronologiquement, par notions-phares, une histoire des idées des Nations unies.
CHAPITRE 1 Du « gouvernement mondial » à la « gouvernance mondiale »
Le système des Nations unies, lors de sa mise en place en 1945, est apparu à beaucoup de ses contemporains comme un grand espoir pour régir de manière plus démocratique et plus pacifique les relations internationales. Institution universelle fondée sur les principes des droits de l’homme, les Nations unies ont pu un temps donner l’impression d’une préfiguration de gouvernement mondial, et ses institutions spécialisées ont pu faire figure de précurseurs de ministères mondiaux 1 . Ces institutions sont représentatives d’un idéal universaliste, très prégnant en cette époque des lendemains de la Seconde Guerre mondiale. Dans le cas précis de l’Unesco, le développement de cet idéal se traduit surtout au moment de sa création par la volonté de mettre en place une « culture mondiale unique » (expression récurrente dans les documents de l’Unesco de l’époque), censée rendre les hommes aptes à s’entendre entre eux et à vivre dans un gouvernement mondial. Mais rapidement, en cette période de guerre froide, l’uniformisation des modes de pensée qu’impliquerait une telle « culture mondiale unique » se heurte à des réticences : en effet, elle est rapidement dénoncée par certains (à l’ouest) comme totalitaire, par d’autres (à l’est) comme impérialiste.
Comment ont émergé les rêves de gouvernement mondial dans l’après-guerre ? Comment ces idées ont-elles été reçues dans l’opinion publique ? Et comment de nos jours, dans l’ère post-guerre froide, l’idée de gouvernance mondiale s’est-elle imposée ? En quoi diffère-t-elle fondamentalement de celle de gouvernement mondial ?
L’émergence de l’idéal de « gouvernement mondial »
On peut identifier les prémices de telles aspirations dans l’entre-deux-guerres, période marquée par le traumatisme de la Première Guerre mondiale et le développement de mouvements pacifistes. Certes, les projets et élaborations théoriques de gouvernement mondial n’ont pas débuté dans l’entre-deux-guerres, mais ont déjà été ébauchés dans les siècles précédents, avec par exemple le Projet de paix perpétuelle d’Emmanuel Kant en 1795 2 . Toutefois, dans ces siècles passés, il s’agissait plutôt de réflexions philosophiques utopiques, sans réelle volonté de portée pratique. Dans l’entre-deux-guerres en revanche, pour la première fois, des projets de gouvernement mondial commencent à être formulés dans des cadres institutionnels, comme celui de la Société des Nations (SDN), et de son organe chargé des affaires culturelles, l’Organisation de coopération intellectuelle (OCI), qui est à la SDN ce que l’Unesco sera plus tard à l’ONU. Les intellectuels qui contribuent aux travaux de l’OCI s’efforcent de jeter les bases d’une « morale internationale », de dégager des valeurs humanistes universelles, notamment à travers la « Conférence permanente des hautes études internationales », créée en 1928. Quelques applications pratiques sont timidement tentées. Ainsi, le Comité intellectuel de coopération internationale (CICI), créé dans le cadre de l’OCI, s’efforce d’initier sur une base internationale une révision et une harmonisation des manuels scolaires de divers pays, notamment en adoptant en 1925 une résolution en ce sens (la « résolution Casarès »), et en réalisant en 1933 une étude intitulée La Révision des manuels scolaires et l’entente internationale 3 . Cependant, ces actions n’ont qu’une portée très limitée 4 , et se heurtent à des pesanteurs administratives et surtout à la réticence de la plupart des Etats

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