La fonction publique congolaise
256 pages
Français

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La fonction publique congolaise , livre ebook

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Description

L'auteur décrit et analyse les règles applicables aux fonctionnaires, aux contractuels, aux militaires, aux agents des établissements publics et décentralisés. L'ouvrage intègre un bilan de l'application des lois, décrets et délibérations organisant la fonction publique congolaise, détaille les nouveautés introduites dans le statut général des fonctionnaires sur les conditions de l'égal accès aux emplois publics, la mobilité, le parcours professionnel, la notation-évaluation, la retraite.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mars 2011
Nombre de lectures 105
EAN13 9782296457126
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA FONCTION PUBLIQUE CONGOLAISE
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions

Olivier LOMPO, Burkina Faso. Pour une nouvelle planification territoriale et environnementale , 2011.
Hamidou MAGASSA, Une autre face de Ségou. Anthropologie du patronat malien , 2011.
Mohamed Lemine Ould Meymoun, La Mauritanie entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire , 2011.
Marc Adoux PAPE, Les conflits identitaires en « Afrique francophone », 2011.
Claudine-Augée ANGOUE, L’indifférence scientifique envers La recherche en sciences sociales au Gabon de Jean Ferdinand Mbah , 2011.
B. Y. DIALLO, La Guinée, un demi-siècle de politique, 1945-2008 , 2011.
Ousseini DIALLO, Oui, le développement est possible en Afrique , 2011.
Walter Gérard AMEDZRO ST-HILAIRE, PhD, Gouvernance et politiques industrielles. Des défis aux stratégies des Télécoms d’État africains , 2011.
Toavina RALAMBOMAHAY, Madagascar dans une crise interminable , 2011.
Badara DIOUBATE, Bonne gouvernance et problématique de la dette en Afrique. Le cas de la Guinée , 2011.
Komi DJADE, L’économie informelle en Afrique subsaharienne , 2011.
Hifzi TOPUZ, Un Turc au Congo , 2010.
Djakalidja COULIBALY, Agriculture et protection de l’environnement dans le Sud-Ouest de la Côte d’ivoire , 2011.
Lofti OULED BEN HAFSIA, Karima BELKACEM, L’avenir du partenariat Chine-Afrique , 2011.
Ngimbi KALUMVUEZIKO, Un Pygmée congolais exposé dans un zoo américain , 2011.
Alphonse AYA


LA FONCTION PUBLIQUE CONGOLAISE
Procédures et pratiques
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54390-4
EAN : 9782296543904

Fabrication numérique : Actissia Services, 2013
A
mes
enfants
Introduction
1 – L’étude du droit de la fonction publique congolaise appelle, avant tout développement, des précisions sur la notion de fonction publique et sur la spécificité congolaise en matière de fonction publique.
2 – Le terme de fonction publique s’accommode de diverses définitions selon que l’on le considère du point de vue formel, organique ou matériel. Il s’agira tantôt de l’activité qui consiste à collaborer à titre permanent à la marche de l’administration. – On parlera des fonctions publiques -; tantôt de l’ensemble des agents publics ayant la qualité de fonctionnaire et du régime juridique qui leur est applicable. Il s’agira alors de Fonction Publique ou de Fonctions Publiques dans des pays comme la France où existent trois Fonctions Publiques. Dans le cadre de cette étude nous ferons nôtre la deuxième conception.
3 – La fonction publique qui réunit l’élément organique et la spécificité du droit applicable aux fonctionnaires conduit à la distinction traditionnelle de fonction publique de carrière et de fonction publique d’emploi. La fonction publique de carrière, qualifiée de « fermée » parce que n’autorisant pas ou limitant fortement les possibilités d’échange avec l’extérieur, se rencontre dans les pays d’Europe occidentale {1} et repose sur :
la carrière entendue comme l’élément de stabilité et de permanence, qui se traduit par un système d’emplois organisés, une progression régulière des avantages divers et la certitude d’une retraite rémunérée : une véritable « assurance – vie entière particulièrement séduisante » {2} ;
le concours, comme seul moyen de garantir l’égal accès aux emplois publics ;
le statut, qui précise les obligations du fonctionnaire, sujétions constitutives d’une déontologie spécifique en contrepartie desquelles l’Etat-employeur lui reconnaît un certain nombre de droits.

A l’inverse, le système de fonction publique d’emploi dit « ouvert », permet, malgré la spécialisation des tâches, une certaine mobilité d’un emploi à un autre. Le système américain de fonction publique est représentatif de ce type de fonction publique. Pour les Américains, l’égalitarisme démocratique et les impératifs de développement, conséquences des guerres d’indépendance qui exigeaient la mobilisation des énergies de tous, ne pouvaient s’accommoder que d’une fonction publique ouverte sur le monde extérieur et devant évoluer au rythme de la société. Ce rejet du système du colonisateur anglais a conduit à l’adoption du merit system et à la désaffection des fonctions publiques se traduisant par des effectifs réduits. Comme le relève LAMARQUE :
« Il n’existe pas aux Etats Unis de corps de fonctionnaires analogues à ceux de l’administration française. Recruté pour occuper un poste déterminé, le fonctionnaire ne peut faire l’objet d’une promotion qu’en présentant un nouveau concours pour un poste de rang supérieur. La promotion est donc étroitement liée au recrutement : elle consiste en une démission suivie d’une réembauche. Dès lors, seuls les individus disposés à présenter périodiquement les concours peuvent envisager de rester au service de l’Etat » {3} .
4 – Cette classification des fonctions publiques, commode dans la plupart des cas pour l’enseignement au moment du pouvoir discrétionnaire de l’administration et du « spoil system », est largement dépassée aujourd’hui. En effet en Amérique, l’idée d’un « civil service » aux fonctions publiques changeant de titulaires au gré des majorités, sans droits acquis ni protection juridique des fonctionnaires, a connu de réelles évolutions. Des mutations sont aussi observées dans le système de carrière à travers la participation de plus en plus grande des personnels à la gestion de la fonction publique, à travers les divers comités techniques et commissions administratives paritaires. De même est perceptible le rapprochement progressif de la condition des fonctionnaires de celles des salariés privés à mesure que les premiers se voyaient reconnaître des droits qui leur étaient jusque là refusés, comme le droit syndical et le droit de grève, et que les seconds obtenaient de leur côté des avantages sociaux jusque là réservés aux agents de l’Etat.
Actuellement la différence se situe plutôt entre une fonction publique bureaucratique, déconnectée de la société qu’elle est censée organiser et servir, et une fonction publique qui met l’accent sur les résultats, l’efficience, l’efficacité de l’action administrative, la capacité de réponse de l’administration aux attentes de la société par un usage avisé du pouvoir discrétionnaire {4} {5} .
5 – Au moment de son accession à l’indépendance en 1960, le Congo avait le choix entre les deux logiques ci-dessus. Etat successeur, il opte tout naturellement pour le maintien du système mis en place par le colonisateur au lendemain de la seconde guerre mondiale. Pouvait-il en être autrement si ce mimétisme administratif était perçu par les nouveaux dirigeants comme la marque de leur maturité politique en même temps qu’il garantissait le standing international du nouvel Etat ? Au demeurant, n’était-ce pas le seul système avec lequel ils s’étaient longtemps familiarisés ?
En effet, la participation des peuples colonisés à la libération de la « mère patrie » avait contraint l’Etat français à une nouvelle approche de sa politique coloniale. La politique d’émancipation entreprise visera à associer étroitement les populations d’Outre-mer à la gestion de leurs propres affaires. La loi cadre Defferre {6} qui matérialise cette évolution, aura entre autres conséquences, la création des services publics territoriaux et surtout, la mise en œuvre d’une politique de formation de cadres autochtones et, corrélativement, une réglementation autonome de la fonction publique d’Outre mer. Cette réglementation autonome devait se conformer à la philosophie du pacte colonial comme le relève si justement Dardou :
« L’ancienne administration coloniale ne ressemblait nullement au modèle bureaucratique de type jacobin, les nouveaux Etats africains n’héritant en fait que d’un modèle administratif largement bricolé par le colonisateur, au gré des impératifs de la conquête, de la gestion du quotidien et du maintien de l’ordre ; en outre, si les structures sont imitées, les conceptions et les missions entretenues par les agents restent, quant à elles, largement différenciées du modèle weberien et génératrices à ce titre, non seulement d’une culture bureaucratique original, mais aussi d’une forme particulière d’articulation du modèle administratif à la société réceptrice » {7}
Dans le cadre de cette réorganisation, les assemblées territoriales seron

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