Le juge administratif et la primauté du droit communautaire
358 pages
Français

Le juge administratif et la primauté du droit communautaire , livre ebook

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358 pages
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Description

Aujourd'hui présent dans tous les secteurs du droit administratif, d'une complexité croissante, le maniement du droit communautaire est délicat. La reconnaissance de sa primauté et la sanction de sa violation qui en découle sont des questions redoutables pour le juge administratif devant continuellement concilier le respect des engagements communautaires de l'Etat et sa souveraineté.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 1 582
EAN13 9782296461291
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE JUGE ADMINISTRATIF ET LA PRIMAUTÉ DU DROIT COMMUNAUTAIRE
Logiques Juridiques Collection dirigée par Gérard Marcou  Le droit n'est pas seulement un savoir, il est d'abord un ensemble de rapports et pratiques que l'on rencontre dans presque toutes les formes de sociétés. C'est pourquoi il a toujours donné lieu à la fois à une littérature de juristes professionnels, produisant le savoir juridique, et à une littérature sur le droit, produite par des philosophes, des sociologues ou des économistes notamment.  Parce que le domaine du droit s'étend sans cesse et rend de plus en plus souvent nécessaire le recours au savoir juridique spécialisé, même dans des matières où il n'avait jadis qu'une importance secondaire, les ouvrages juridiques à caractère professionnel ou pédagogique dominent l'édition, et ils tendent à réduire la recherche en droit à sa seule dimension positive. A l'inverse de cette tendance, la collection Logiques juridiques des Éditions L'Harmattan est ouverte à toutes les approches du droit. Tout en publiant aussi des ouvrages à vocation professionnelle ou pédagogique, elle se fixe avant tout pour but de contribuer à la publication et à la diffusion des recherches en droit, ainsi qu'au dialogue scientifique sur le droit. Comme son nom l'indique, elle se veut plurielle. Dernières parutions Geneviève KOUBI, Guillaume LE FLOCH et Gilles J. GUGLIELMI (sous la dir. de)La notion de continuité. Des faits au droit, 2011. Mohammad DJALALI,La question de la décentralisation en droit iranien, 2011. e Joseph Pierre EFFA,La Responsabilité pénale des ministres sous la V République, 2011.Catherine MEIMON NISEMBAUM, Nicolas MEIMON NISENBAUM, e Étienne GRONDARD,Guide de l’indemnisation. Juridique, médical, socia. 2 édition, 2010. Iris NGUYEN-DUY,La souveraineté du parlement britannique, 2010. Manfred LIEBEL (en coll. avec Pierrine Robin et Iven Saadi),Enfants, droits et citoyenneté. Faire émerger la perspective des enfants sur leurs droits, 2010. Alexia BOYEAU-JENECOURT,La désobéissance politique, 2010. Xavier BIOY et Fabrice HOURQUEBIE (dir.),Constitutions, justice et démocratie, Actes de la journée d’études de Toulouse du 2 octobre 2009, 2010 Agnès BLANC,La langue du roi est le français. Essai sur la construction juridique d'un principe d'unicité de langue de l'État royal (842-1789), 2010. Rhita BOUSTA,Essai sur la notion de bonne administration en droit public, 2010.
Charles-Edouard Delvallez LE JUGE ADMINISTRATIF ET LA PRIMAUTÉ DU DROIT COMMUNAUTAIRE Préface de Jean-Marie Pontier
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-54787-2 EAN : 9782296547872
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« […] dans les sciences juridiques plus que dans les autres, seule la discussion est féconde, parce que, seule, elle permet de faire sortir de la loi ou de la sentence, les contraires dont elles ne sont que le provisoire repos. » J. CARBONNIER, « Le silence et la gloire »,., 1951, chron. XXVIII, pp. 119-122.
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peut être volontaire, l’autorité publique feignant d’ignorer certaines dispositions de droit communautaire qui la gênent, par exemple en matière de marchés publics. Cependant, l’erreur commise peut être aussi involontaire, les autorités publiques et, notamment, locales, ne connaissant pas toujours très bien le droit applicable, d’autant que l’articulation du droit communautaire et du droit national applicable jusque-là est loin d’être simple, que le doute peut être permis sur l’applicabilité de telle ou telle disposition. De même que, pour regarder un paysage, on peut choisir des points de vue différents selon l’endroit où l’on se place, de même l’on peut, pour examiner l’articulation du droit communautaire et du droit interne et la primauté du premier sur le second, se placer à plusieurs points de vue, selon l’acteur que l’on choisit, et dont la vision diffère nécessairement de celle des autres acteurs. On pourrait, par exemple, se placer du point de vue de l’administration chargée d’appliquer les normes, et cette « vision » des choses serait différente de celle du juge communautaire ou des institutions communautaires. Monsieur Delvallez a choisi d’analyser cette primauté du droit communautaire du point de vue du droit administratif français et du droit administratif tel qu’il est appliqué par le juge administratif français. Choisir un tel « site » est tout aussi légitime que n’importe quel autre choix, puisque les juge administratif français est effectivement chargé, à travers sont champ de compétences – au surplus élargi du fait de la jurisprudence du Conseil constitutionnel – de faire prévaloir le droit communautaire. Choisir comme angle d’analyse le juge administratif n’exclut évidemment pas d’examiner le point de vue des autres acteurs, au premier chef d’entre eux le juge communautaire. Mais cela signifie qu’il n’existe pas une présentation de la primauté du droit communautaire qui serait unique et s’imposerait sans discussions. Lorsqu’une personne parle, c’est toujours à travers l’expression d’une culture, mais aussi à partir d’un site d’observation, dont aucun n’est supérieur à un autre. Aucune question n’est neutre, détachée de tout soubassement philosophique, politique ou autre, à commencer par cette question faussement simple : qu’est-ce que le droit communautaire, analysé par le droit administratif ? De la réponse donnée dépendent des conséquences juridiques et, naturellement, politiques. L’auteur répond vigoureusement qu’il s’agit d’un droit international, non du droit national qui découlerait de cet « ordre juridique intégré » qu’institue le traité de Rome. Mais c’est aussi un droit « assurément spécifique », parce que les individus sont, dans cet ordre juridique, des sujets de droit, et parce que la réalisation des finalités du Traité implique l’adoption de règles communes et la mise en œuvre d’un droit uniforme. Une deuxième question est de savoir si le juge administratif français reconnaît bien cette primauté. Une réponse affirmative s’impose mais cette reconnaissance de primauté ne va pas sans nuances, et il paraît inévitable que l’appréciation de cette primauté soit faite différemment par le juge administratif français de ce qu’elle l’est par le juge communautaire : celui-ci affirme la primauté absolue du droit communautaire, et il est ce faisant dans la logique de sa propre existence ; le juge administratif français, lui, ne peut que proclamer la supériorité de la Constitution sur le droit communautaire, qui s’incline devant le texte constitutionnel. Seul le peuple français pourrait décider qu’il
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