Communiquer l utopie
247 pages
Français

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Communiquer l'utopie , livre ebook

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Description

L'utopie n'est pas morte. Elle s'est transformée. L'économie solidaire est l'exemple le plus abouti de cette nouvelle utopie. Quels sont les problèmes de communication que rencontrent militants et élus cherchant à promouvoir ce projet de société ? Cette étude s'intéresse à l'utopie confrontée au réel et au réel en panne d'utopie et constitue une vision originale de la démocratie au XXIe siècle.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2008
Nombre de lectures 52
EAN13 9782336272511
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Communication et Civilisation
Collection dirigée par Nicolas Pelissier
La collection Communication et Civilisation, créée en septembre 1996, s’est donné un double objectif. D’une part, promouvoir des recherches originales menées sur l’information et la communication en France, en publiant notamment les travaux de jeunes chercheurs dont les découvertes gagnent à connaître une diffusion plus large. D’autre part, valoriser les études portant sur l’internationalisation de la communication et ses interactions avec les cultures locales.
Information et communication sont ici envisagées dans leur acception la plus large, celle qui motive le statut d’interdiscipline des sciences qui les étudient. Que l’on se réfère à l’anthropologie, aux technosciences, à la philosophie ou à l’histoire, il s’agit de révéler la très grande diversité de l’approche communicationnelle des phénomènes humains.
Cependant, ni l’information, ni la communication ne doivent être envisagées comme des objets autonomes et autosuffisants.
Dernières parutions
Joëlle Le MAREC, Publics et musées, la confiance éprouvée, 2007.
Stéphane OLIVESI, Footnotes, une socioanalyse de communication par le bas... de page, 2007.
Jean-Curt KELLER, Le paradoxe dans la communication, 2007.
Pierre ZEMOR, Le défi de gouverner communication comprise. Mieux associer les citoyens ? Conversation avec Patricia Martin, 2007
Corinne MARTIN, Le téléphone portable et nous, 2007.
Philippe J. MAAREK (dir.), Chronique d’un « non » annoncé : la communication politique et l’Europe (juin 2004 – mai 2005), 2007.
Alberto ABRUZZESE, La splendeur de la télévision, 2006.
Arlette BOUZON et Vincent MEYER (dir.), La communication organisationnelle en question : méthodes et méthodologies, 2006.
Philippe VIALLON (Ed.), Communication et médias. En France et en Allemagne, 2006.
Communiquer l'utopie
Economie solidaire et démocratie

Eric Dacheux
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296045439
EAN : 9782296045439
Un rêve peut durer Bien plus loin que la nuit Porté de fou en fou Jusqu’à ce qu’il parvienne Accompli
Bernard Garrigues
Sommaire
Communication et Civilisation Page de titre Page de Copyright INTRODUCTION PREMIÈRE PARTIE - L’UTOPIE CONFRONTÉE AU REEL
Présentation CHAPITRE I - Petite contribution à l’histoire des liens entre médias et économie sociale solidaire, l’expérience d’Epices CHAPITRE II - Communiquer l’utopie en situation de crise humanitaire CHAPITRE III - Le fonctionnement d’un espace utopique européen : l’exemple de l’Association des états généraux des étudiants européens CHAPITRE IV - Démocratie participative et économie solidaire : des liens possibles, des liens nécessaires
SECONDE PARTIE - LE RÉEL EN PANNE D’UTOPIE
Présentation CHAPITRE V - Utopies en économie sociale : la variante québécoise CHAPITRE VI - Les représentations de l’utopie et leur confrontation à la notion de commerce équitable CHAPITRE VII - L’imaginaire politique CHAPITRE VIII - Les difficultés de communication de l’économie solidaire
CONCLUSION GÉNÉRALE - Fin de l’histoire ou histoire sans fin ? RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
INTRODUCTION
Sortir des idées reçues
Eric Dacheux 1

« On ne peut plus ignorer aujourd’hui le phénomène de globalisation de l’économie [...]. Face à cette déterritoria-lisation de certains pans d’une économie qui n’est plus toujours à échelle humaine, l’économie solidaire s’inscrit dans un projet : remettre l’être humain au centre de l’économie ». Cette citation est l’œuvre d’un ministre de l’Économie d’un des pays les plus riches du monde ; elle rejoint pourtant les propos tenus par des militants d’un pays émergeant : « L’économie solidaire constitue le fondement d’une mondialisation humaniste, d’un développement durable, socialement juste et orienté vers la satisfaction rationnelle des besoins de chacun et de tous les citoyens de la Terre, en suivant un chemin inter-génération de développement durable de la qualité de notre vie ». Au fond, ces propos tenus respectivement par le ministre luxembourgeois Jeannot Kercké 2 et par les signataires de la Charte des principes d’économie solidaire du Forum brésilien d’économie solidaire montrent deux choses : l’utopie n’est pas morte ; la citoyenneté participative a vocation à se développer au sein même de la sphère économique. Il n’y a pas de développement durable sans une démocratie capable de soumettre la recherche de rentabilité à une logique d’intérêt général. Voilà un discours utopique qui ne peut que se heurter à un certain nombre de problèmes de communication ! Voilà aussi un rapprochement singulier entre utopie, économie et démocratie ! Et si, pourtant, ce rapprochement n’était pas incongru, mais au cœur même d’une compréhension renouvelée de la crise qui frappe nos démocraties ? C’est, effectivement, la thèse que défend cet ouvrage collectif qui nous invite ainsi à sortir des sentiers battus de l’analyse politique. En premier lieu, il convient de s’éloigner des chemins trop balisés de « la crise de la représentation ».

La crise qui touche nos démocraties n’est pas une crise de la représentation
La crise qui touche nos démocraties n’est pas une crise de la représentation. Elle n’est pas uniquement, pas principalement, une crise de la représentation. Pourquoi ? Parce que la démocratie représentative est, par nature, toujours en crise, nous enseigne Claude Lefort dans ses « Ecrits sur le politique » (1986). La démocratie fait du pouvoir un lieu vide, un pouvoir qui n’appartient pas à un ordre social, une personne ou un être transcendant, mais un pouvoir exercé de manière temporaire et provisoire par des représentants. Or, les décisions prises par ces représentants ne sont jamais définitivement légitimes. En démocratie, il est légitime de remettre en cause la légitimité des décisions prises. La démocratie représentative n’est donc pas un moyen de constituer la légitimité définitive d’un pouvoir immanent, mais la possibilité de débattre à l’infini de ce qui est légitime. Il y a donc, par définition, toujours crise de la représentation, c’est-à-dire remise en cause par les citoyens des décisions prises en leur nom. De plus, dans un système représentatif où les individus sont libres et divers, il y a forcément un écart, une différence entre le représentant et ses représentés, différence dans l’envie de devenir élu, différence aussi dans les capacités réelles ou supposées d’exercer la fonction d’élu. Cet écart initial entre le représentant et les représentés se voit renforcé par l’ asymétrie des connaissances et d’informations résultant de la spécialisation dans la fonction d’élu. Dès lors, il est normal que la perception des problèmes et la construction des solutions du représentant ne coïncident plus exactement avec celles des représentés, d’autant plus que, dans nos démocraties, l’élu n’est pas tenu par un mandat impératif et doit tenir compte des contraintes liées à son engagement dans un parti. Cet écart peut donc devenir déphasage. Ce déphasage ou, si l’on veut, ce fossé entre les citoyens et les élus est-il aujourd’hui beaucoup plus grand que celui existant au début de la III e République ? Rien ne permet de l’affirmer. On peut même supposer que l’élévation générale du degré d’instruction et la multiplication des sources d’information à disposition des citoyens ont plutôt réduit cet écart 3 . Deux autres arguments peuvent s’ajouter aux précédents. Tout d’abord, la démocratie de masse génère forcément de l’insatisfaction à l’écart des représentants. Si, dans l’idéal, ceux-ci doivent gouverner en fonction de la volonté du peuple, dans la réalité, ils doivent arbitrer entre des attentes distinctes et souvent contradictoires des citoyens. Il est donc impossible de satisfaire toutes les attentes au même moment, d’où l’existence d’une perpétuelle critique à l’encontre des représentants. Enfin, un argument plus novateur peut être avancé à la suite du travail empirique de Pierre Lefébure. Dans une thèse remarquable, ce chercheur démontre que le lien représentatif (l’idée que des personnes représentent d’autres personnes) n’est nullement remis en cause par les citoyens. Ceux-ci rejettent uniquement la manière dont les représentants exercent leur mandat. Il n’y a donc pas crise de la représentation à pro

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