Economie de la prévention et de l assurance
376 pages
Français

Economie de la prévention et de l'assurance , livre ebook

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376 pages
Français

Description

Ce livre étudie les mécanismes généraux de l'assurance qui permettent de gérer les risques, analyse les raisons pour lesquelles la couverture assurancielle de nombreux risques peut s'avérer difficile, et propose un état des lieux des dispositifs susceptibles d'étendre le champ de l'assurance. Ces problèmes sont plus complexes encore dans les pays moins avancés. La solidarité communautaire ne suffit pas et la faiblesse du secteur de l'assurance enfonce encore un peu plus les populations les plus démunies dans la pauvreté.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 62
EAN13 9782296456976
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Économie de la prévention et de l’assurance
Des risques bénins aux risques majeurs
Jean-Baptiste FERRARI
Économie de la prévention et de l’assurance
Des risques bénins aux risques majeurs
© L’HARMATTAN, 2011 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.lîbraîrîeharmattan.com dîffusîon.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-54371-3 EAN : 9782296543713
Remerciements
Je tiens à exprimer ma gratitude envers Maurice Catin, Professeur à l’Uni-versité du Sud Toulon-Var, pour m’avoir donné la possibilité de publier ce livre, pour sa disponibilité et pour son aide précieuse. Je tiens aussi à remercier vivement AndréLapied,Professeur à l’Université Paul Cézanne, pour avoir accepté de lire le manuscrit et de m’avoir fait bénéicier de ses encouragements et de ses compétences. Ses remarques m’ont permis de corriger et de compléter certains passages du livre. L’auteur revendique néanmoins la responsabilité pleine et entière des er-reurs ou omissions qui pourraient subsister.
Avant-propos
L’objectif du livre est de montrer que l’assurance commerciale permet de nos jours une large couverture des risques, y compris ceux qui présentent une potentialité de dommages très élevée. En amont, les mesures de prévention en réduisant tout à la fois la probabilité du risque et ses conséquences doivent contri-buer à élargir le champ de l’assurance.Au regard de la théorie économique, cette extension doit être encouragée car la création du plus grand nombre possible de marchés du risque doit conduire selon elle à une augmentation du bien-être col-lectif ; a fortiori, dans nos sociétés développées où la quête du « risque zéro » est omniprésente. Le recours quasi-systématique au principe de précaution lorsque le risque est controversé témoigne de cette forte aspiration collective à la sécu-rité. Cependant, la perception des risques soumises à de nombreuses inPuences socio-culturelles et psycho-sensorielles explique en partie que la prévention et la couverture des risques, en particulier des risques majeurs, reste souvent insufi-sante.
Dans les pays émergents ou peu développés ces questions sont plus pres-santes encore. La faiblesse, voire l’absence, des couvertures sociales exacerbe la nocivité des petits risques de la vie. Conjugués aux risques naturels dont la fré-quence augmente, ils constituent un facteur de régression sociale pour les popula-tion déjà fragilisées. Les solidarités locales, bien qu’actives, ne peuvent pas sans l’implantation d’un véritable réseau commercial de l’assurance apporter à elles seules les solutions à la hauteur du problème.
Ce livre invite à prolonger la réPexion dans plusieurs domaines. Citons en quelques uns. Faut-il pour les risques de catastrophes naturelles promouvoir aux dépens du principe d’équité une différenciation des risques pour inciter à la prévention ? Comment permettre aux marchésinanciers d’absorber plus qu’ils ne le font aujoud’hui les tranches élevées des risques catastrophiques ? Sous quelles conditions l’assurance indicielle peut se généraliser dans les pays émergents pour protéger les collectivités agricoles des aléas climatiques ?
Par la diversité des disciplines rassemblées dans ce livre, celui-ci peut in-téresser les étudiants en économie, les étudiants en psychologie expérimentale, les étudiants en théorie du développement, les juristes, voire les professionnels de l’assurance désireux d’avoir une vue d’ensemble de la gouvernance des risques.
Mais la richesse de cet ouvrage est qu’il n’est pas seulement un traité pédago-gique. Il invite aussi à prolonger la réPexion et l’analyse dans plusieurs domaines. Citons en quelques uns. Faut-il, pour les catastrophes naturelles, promouvoir aux dépens du principe d’équité une différenciation des risques pour inciter à la pré-vention ? Comment permettre aux marchésinanciers d’absorber plus qu’ils ne le font aujourd’hui les tranches élevées des risques catastrophiques ? Sous quelles conditions l’assurance indicielle peut-elle se généraliser dans les pays émergents pour protéger les communautés agricoles des aléas climatiques ?
Au total, en tant queDirecteur de la collection qui l’accueille, je recommande particulièrement cet ouvrage, fruit de la rédaction d’ouvrages antérieurs et d’une longue expérience d’enseignement dans le domaine à l’Université du Sud Toulon-Var, car il a le mérite d’être à la fois scientiique par sa démarche et original par le champ couvert et son exposition pédagogique.
Maurice Catin Professeur à l’Université du Sud Toulon-Var Directeur de la collection «Emploi,Industrie et Territoire »
Introduction générale
« L’état le mieux dompté, que j’ai délibérément proposé de qua-li}er par le terme coloré et fort de bénin, a mille fois prouvé son importance, mais ne suf}t pas à décrire ni la Bourse ni maints autres phénomènes naturels ou sociaux. Pour appréhender l’irrégularité de ces phénomènes, il est indispensable de faire appel à un autre état du hasard, que je dénote maintenant par un autre terme coloré et fort, sauvage ».
« Fractales,Hasard et Finance »,B.Mandelbrot (1997)
La notion de risque ne se capture pas aisément. Elle est l’illustration même d’un terme polysémique auquel il est dificile de donner une déinition simple. Et pourtant, il s’agit d’une notion familière. On peut par exemple l’assimiler à un contratinancier ou un contrat à terme d’échange de biens. À l’exemple de ces contrats, le risque peut avoir un prix déterminé sur un marché. Si le risque peut être échangé, on ne peut donc dire de lui qu’il est « tout bon » ou « tout mauvais ». L’acheteur d’une police d’assurance s’expose au risque de verser une prime ou une cotisation qu’il peut juger aposterioriinutile si le risque couvert ne se réa-lise pas ; à moins que l’achat d’une couverture réduise son anxiété.Dans le cas contraire, il reçoit des indemnités couvrant partiellement ou totalement son pré-judice. Pour la compagnie d’assurance, son exposition au risque est évidemment inversée.L’échange de risques est donc toujours un pari sur l’avenir.L’échange et les termes de l’échange dépendent étroitement de la psychologie des partenaires qui se sont engagés dans la transaction. C’est la raison pour laquelle un risque peut être totalement négligé ou, à l’inverse, diabolisé. On ne peut donc le réduire la plupart du temps à une simple catégorie statistique.L’évaluation d’un risque, plus particulièrement pour les profanes, est souvent subjective car elle repose sur un grand nombre de facteurs : sociologiques, culturels, religieux, psychiques,. . .. Les notions d’échange de risques, de prix d’équilibre, de perception des risques
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Économie de la prévention et de l’assurance
sont des termes que la nature de certains risques (exceptionnels, controversés, nouveaux,. . .)nous incitent à revisiter.L’augmentation du nombre des sinistres à grande échelle d’origine climatique, terroriste, technologique, sanitaire, et bien d’autres, nous interpellent en effet sur leur mode de gestion, et plus particuliè-rement sur les conditions de leur assurabilité et les mesures de prévention qu’ils peuvent inspirer.
Une précision s’impose d’emblée pour clariier le sous-titre de ce livre. Les risques bénins peuvent être tout aussi tragiques que les risques majeurs pour un individu ou une famille. En revanche, pour l’assurance la gestion des seconds pose des problèmes beaucoup plus dificiles à résoudre. Leil conducteur de ce livre est précisément de montrer pourquoi il en est ainsi et comment ces problèmes peuvent être en partie résolus.
Il est assez rare, lorsqu’un risque se réalise, que la responsabilité d’une irme, d’un particulier ou des pouvoirs publics, ne soit pas engagée. Le risque n’est plus dans les sociétés occidentales une fatalité que l’on doit accepter passivement. Protéger la collectivité contre les risques est aujourd’hui un déisociétal, et pas seulement pour les pays développés. Les dommages, corporels, matériels,inan-ciers, psychologiques,. . .que les risques à grande échelle ou simplement les petits risques récurrents font courir aux sociétés civiles demandent la mise en place de mécanismes de réparation, et avant même le sinistre, de moyens de prévention. La demande sociale est forte, surtout dans les pays développés où la « culture du risque zéro » gagne peu à peu tous les esprits. Le plus souvent, le risque n’est pas éradiqué. Il peut au mieux être partagé ou transféré en partie sur un tiers pour en atténuer les conséquences.Rechercher les outils institutionnels, contractuels et réglementaires notamment, susceptibles d’étendre le champ de la couverture des risques est une tâche prioritaire.Cette quête est légitime car elle peut être facteur d’accroissement du bien-être pour la collectivité.Mais le résultat est incertain. L’achat d’assurance peut conduire lesirmes ou des particuliers à adopter des comportements plus risqués dès lors qu’ils bénéicient d’une couverture.Étendre le champ de l’assurance peut devenir contre-eficient puisque l’assurance aug-mentein}nele risque global.C’est la raison pour laquelle lorsque les caractéris-tiques du risque le permettent, il faut parvenir à concilier la protection de l’assuré et sa responsabilité individuelle.Cependant, ce compromis peut aller à l’encontre du principe d’équité.Faire subir à un individu le coût du risque qui le menace n’est pas toujours socialement acceptable.Pour certains risques, tel que le risque génétique, la responsabilité individuelle n’est pas engagée et une tariication dif-férenciée serait particulièrement inappropriée. Par ailleurs, la demande sociale de couverture peut ne pas être satisfaite. Certains risques ne remplissent pas, pour un
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