Economie morale, morale de l économie
238 pages
Français

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Economie morale, morale de l'économie , livre ebook

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Description

Face au règne hégémonique d'un capitalisme financier globalisé particulièrement brutal, la quête manifeste d'une autre économie sociale, solidaire, alternative se développe aujourd'hui. Quelles sont les limites de l'exploitation tolérable et les contestations possibles ? La légitimité de l'accumulation et les conditions morales de la redistribution sont ici interrogées à travers différentes époques et en différents lieux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 16
EAN13 9782336386942
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines
Questions contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland
Série « Globalisation et sciences sociales »
dirigée par Bernard Hours
La série « Globalisation et sciences sociales » a pour objectif d’aborder les phénomènes désignés sous le nom de globalisation en postulant de leur spécificité et de leur nouveauté relatives. Elle s’adresse aux auteurs, dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales, susceptibles d’éclairer ces mutations ou évolutions à travers des enquêtes et des objets originaux alimentant les avancées théoriques à réaliser et les reconfigurations disciplinaires consécutives.
O UVRAGES PARUS DANS LA SÉRIE :
Bernard H OURS , Pepita O ULD A HMED
Dette de qui, dette de quoi ? Une économie anthropologique de la dette , 2013.
Isabelle G UÉRIN , Monique S ELIM
À quoi et comment dépenser son argent ?
Hommes et femmes face aux mutations globales de la consommation , 2012.
Bernard H OURS
Développement, Gouvernance, Globalisation : du XX e au XXI e siècle , 2012.
Patrick P ILLON
La faim par le marché : aspects sénégalais de la mondialisation , 2012.
Bernard H OURS , Bernard C ASTELLI
Enjeux épistémologiques et idéologiques de la globalisation pour les sciences sociales , 2011.
Mouhamedoune Abdoulaye F ALL
Saint-Louis du Sénégal : et si le développement n’était qu’une chimère ? 2011.
Levent Ü NSALDI :
Le développement vu de Turquie , 2011.
Jean PAPAIL, Jesus A RROYO A LEJANDRE
Les migrants mexicains créateurs d’entreprises , 2010.
Monique S ELIM et Pascale P HÉLINAS
La crise vue d’ailleurs , 2010.
Eveline B AUMANN , Laurent B AZIN , Pepita O ULD A HMED , Pascale P HÉLINAS , Monique S ELIM , Richard S OBEL
Anthropologues et économistes face à la globalisation , 2008.
L’argent des anthropologues, La monnaie des économistes , 2008.
Titre
Sous la direction de Bernard C ASTELLI , Isabelle H ILLENKAMP , Bernard H OURS






Économie morale, morale de l’économie
Copyright
























© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN : 978-2-336-73705-8
Sommaire
Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines
Titre
Copyright
Bernard C ASTELLI Isabelle H ILLENKAMP Bernard H OURS Introduction

M ORALITÉ ET IMMORALITÉ DU MARCHÉ
Bernard H OURS La production des marchandises morales ou les fictions morales de l’économie de marché
Cem Ö ZATALAY De la lutte de classes à la lutte des morales : la question de l’encastrement moral de l’économie en Turquie néolibérale
Jean-Michel S ERVET Corporations dans l’Europe d’Ancien Régime et principe d’autosuffisance Comprendre le caractère moral des corporations d’ancien régime
Delphine P OUCHAIN Le commerce équitable peut-il constituer une forme de moralisation du marché ? Aristotélisme pragmatique versus pratique
Monique S ELIM Cause morale des femmes normes globales de genre

C APITALISME, SOLIDARITÉ, P HILANTHROPIE
Isabelle H ILLENKAMP L’économie solidaire comme économie morale : un aperçu des univers latino-américains
María Soledad C ÓRDOBA Valeria H ERNÁNDEZ Hiéroglyphes solidaires : les actions engagées par l’agrobusiness auprès des populations périphériques d’Argentine
Antoine H EEMERYCK La philanthropie entre moralisation de l’économie et extension du pouvoir oligarchique : l’exemple de la Roumanie postcommuniste
Bernard C ASTELLI Redistribution et bonne vie en Équateur
Bernard C ASTELLI Isabelle H ILLENKAMP Bernard H OURS Conclusion
Les auteurs
Ouvrages publiés dans le cadre de l’axe « Travail, Finance, Globalisation »
Économie et entreprise aux éditions L'Harmattan
Adresse
INTRODUCTION Bernard C ASTELLI Isabelle H ILLENKAMP Bernard H OURS
La moralité de l’économie de marché pose question à la mesure du développement planétaire de ce système devenu, pour certains, le symbole le plus fort de la « pensée unique » lorsqu’elle s’appelle néolibéralisme. Cette idéologie se présente parfois comme une forme d’intégrisme qui n’est pas sans évoquer, par sa dimension mondialisée et globale, l’intégrisme religieux qui a fait le lit des phénomènes dits « terroristes ».
La violence des marchés, en particulier financiers, est contemporaine de celle de dérives dans plusieurs grandes religions. Ces deux formes de pensée, toutes deux radicales dans leurs registres respectifs, structurent, volontairement ou non, le monde actuel. C’est dans ce champ que peuvent s’analyser aujourd’hui les multiples et lancinants questionnements sur les liens entre l’économie et la morale, dont la notion d’économie morale est une composante. Celle-ci s’interroge fondamentalement sur les relations entre les systèmes de valeurs et les pratiques économiques. L’économie de marché est-elle morale, immorale ou amorale ? Génère-t-elle plus de bien que de mal ? Pourquoi et comment ?
L’occupation de sites symboliques du capitalisme financiarisé comme Occupy Wall Street , les mouvements dits « des Indignés » signalent à la fois une protestation et une quête. La protestation vise les dérives de l’économie financiarisée nuisible à la société et à l’environnement. La quête porte sur des alternatives plus solidaires, moins inégalitaires, moins excluantes et moins polluantes.
Ces protestations et recherches d’alternatives, moralement plus satisfaisantes que les lois brutales du marché, apparaissent d’une extrême actualité. Elles résultent d’une hégémonie manifeste des logiques économiques et financières, décontextualisées et globalisées, qui provoquent ces mouvements de contestation d’une économie de marché immorale, devenue principe premier des relations sociales dans la vulgate néolibérale et principal vivier de production des valeurs de toute nature, financières, mais aussi sociales et culturelles. Par ailleurs et parallèlement, le développement d’un secteur financier éthique, d’entreprises sociales, du social business , témoigne d’une nécessaire moralisation du capitalisme.
De la morale dans l’histoire de la pensée économique
L’histoire de la pensée économique rappelle la permanence d’une interrogation sur la légitimité de la production, de la répartition et de la distribution des richesses, c’est-à-dire sur la moralité de l’activité économique en société.
Depuis Aristote jusqu’aux débuts du capitalisme, les faits que nous considérons aujourd’hui comme « économiques » étaient naturellement décrits et expliqués à l’aide de critères dérivés de la morale, de valeurs encadrant les comportements individuels ou collectifs de la société observée. En ce qui concerne le commerce dit « naturel », c’est-à-dire satisfaisant des valeurs d’usage, la pensée aristotélicienne l’admet comme moralement nécessaire, légitime dès lors qu’il se pratique à un « prix juste » : la bonne chrématistique présuppose en effet que les agents économiques se comportent conformément à certaines règles éthiques, comme le sens de la justice, qui leur permet de fixer des prix justes, favorables à la satisfaction présumée naturelle des besoins domestiques. L’objectif de l’échange n’étant pas d’accumuler des biens ou de l’argent en quantité illimitée mais de vivre décemment, la notion de « prix juste » renvoie à une économie qui peut être marchande, circonscrite dans des limites censées faciliter l’accès à la véritable richesse indispensable à une vie heureuse.
En étroite affinité intellectuelle avec Aristote, au XIII e siècle, la pensée des docteurs scolastiques (saint Thomas d’Aquin en particulier) vis-à-vis de l’activité commerciale, bien que s’inscrivant toujours dans un contexte de théologie morale soucieuse de préserver l’homme du péché, marque une inflexion majeure dans la mesure où la justification économique du bé

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