Le Bibendum Michelin et ses Bibs
138 pages
Français

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Le Bibendum Michelin et ses Bibs , livre ebook

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Français

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Description

L'entreprise est avant tout un groupe humain lancé dans une aventure qui s'inscrit dans le présent et bien sûr le futur, mais aussi dans le passé, où se conjuguent histoire, traditions, métiers qui sont le ferment de sa culture. La manufacture Michelin s'inscrit dans cette perspective : remarquable par sa créativité, sa longévité, son aptitude au changement et surtout par la place qu'elle fait à l'homme et à son travail. Par le regard croisé de différentes disciplines, cet ouvrage propose une approche singulière de cette entreprise emblématique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2014
Nombre de lectures 36
EAN13 9782336698670
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection Des Hauts et Débats ,
dirigée par Pascal Lardellier,
Professeur à l’Université de Bourgogne
Dernières parutions

Serge Chaumier, L’inculture pour tous. La nouvelle Utopie des politiques culturelles (2010)
Sarah Finger et Michel Moatti, L’Effet-médias. Pour une sociologie critique de l’information (2010)
Arnaud Sabatier, Critique de la rationalité administrative. Pour une pensée de l’accueil (2011)
Claude Javeau, Trois éloges à contre-courant (2011)
Christophe Dargère, Inconcevable critique du travail (2012)
Anne Van Haecht, Crise de l’école, école de la crise (2012)
Elise Müller, Une anthropologie du tatouage contemporain. Parcours de porteurs d’encre (2013)
Jacques Perriault, Dialogue autour d’une lanterne. Une brève histoire de la projection animée (2013)
Alexandre Eyriès, La communication politique, ou le mentir-vrai (2013)
Richard Delaye, Pascal Lardellier (co-dir), L’Engagement, de la société aux organisations (2013)
Stéphane Héas, Christophe Dargère (co-dir), Les porteurs de stigmates. Entre expériences intimes, contraintes institutionnelles et expressions collectives , (2014)
Loïc Drouallière, Orthographe en chute, orthographe en chiffres (2014)
Daniel Moatti, Le Débat confisqué : l’école entre Pédagogues et Républicains (2014)
Clémentine Hugol-Gential, Les mots et les mets au restaurant : une analyse linguistique de l’expérience gastronomique.
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-69867-0
Remerciements
Mes plus vifs remerciements vont à Pascal Lardellier sans qui cet ouvrage n’aurait pas vu le jour ;

À l’entreprise Michelin pour m’avoir permis d’accéder aux ressources de la médiathèque Michelin et plus particulièrement à Patrick Derossis ;

Aux personnes de l’entreprise Michelin qui ont eu une écoute attentive et m’ont apporté réponses et encouragements. Elles ont su également me transmettre leur passion… et plus particulièrement à : François Didion, Patrick Derossis, Vincent Dupuis, Morgan Hébert, Sophie Lechein, Jean-Michel Verdenet.

Qu’il me soit pardonné de ne pouvoir les citer toutes.

À Jacques Schneider, président de « l’Association des Anciens du Commerce Michelin » (AACM), qui m’a fait part de son « voyage » dans l’entreprise Michelin pendant de nombreuses années ;

À Loïc Depecker, qui m’a suivie et soutenue pendant mes années de recherche sur l’entreprise Michelin.
Préface
Le présent ouvrage offre bien des originalités. Il aborde l’étude d’une grande entreprise, – Michelin –, sous différentes approches : historique, sémiotique, linguistique et terminologique.
Et somme toute, ethnographique .
Autant d’accès pour accéder au génie de l’entreprise. L’ensemble, servi par une recherche iconographique des plus riches. Ce faisceau d’approches reste rare dans les récits d’entreprise, l’histoire restant souvent la seule porte d’entrée à l’étude d’une institution. Et Michelin en est une.
Mais au-delà de l’histoire, il y a tout un ensemble de traces et d’indices à reconstituer, que l’historien a souvent peine à déceler. Et c’est l’une des qualités du travail d’Anne Parizot d’enrichir cette approche et de montrer la sémiotique étroitement liée à l’histoire de l’entreprise. La sémiotique : l’ensemble des signes qui caractérisent l’entreprise.
Au centre de l’entreprise Michelin est un signe qui la particularise, pratiquement dès l’origine : le Bibendum. Ce bonhomme fait de cercles pneumatiques est devenu le totem de l’entreprise. Il est fait de ce que construit l’entreprise. Et sans doute, une entreprise s’identifie-t-elle d’abord à ce qu’elle fait. Au point que ce qu’elle construit devient totem. Totem, car les personnes de l’entreprise se sentent reliées à travers lui à une communauté où elles se reconnaissent des ancêtres, ne serait-ce que par le savoir-faire transmis. Totem aussi, parce qu’elles s’identifient à ce Bibendum en se nommant elles-mêmes les « Bibs ». Le totem devient éponyme de ceux qui le servent.
Bibendum : le mot n’est pas choisi au hasard. Il est extrait de la célèbre formule latine : « Nunc est bibendum » (« Maintenant il faut boire »). Bibendum représente un gérondif propre au latin, qui a valeur d’obligation. L’allusion au pneumatique n’est pas directe, mais prend forme d’image : ce n’est pas à nous de boire, mais au pneumatique, qui doit « boire l’obstacle », à mesure qu’il avale les kilomètres. Boire et avaler sont deux manières d’engouffrement, qui font surgir à l’arrière-plan l’image de la vitesse. Et celle de la sécurité, grâce à la particularité exaltée de ce pneumatique, qui est d’absorber les aléas de la route.
Ce signe inscrit donc une forme de sacré au sein de ce qu’Édouard Michelin nomme « La Maison ». Bibendum ne représente-t-il en son centre foyer et totem, en qui chacun se reconnait ?
Cette constatation n’est pas une impression de chercheur qui verrait les choses de loin. Car cet inconscient n’est pas toujours tu. Les employés de l’entreprise le déclarent eux-mêmes, selon une formule recueillie à plusieurs reprises lors des entretiens conduits par Anne Parizot : « Je suis un pur produit Michelin ». Il y a certainement aussi une forme de sacralisation dans ce « pur », qui évoque la carrière et la montée des échelons, rejetant les profanes hors du cercle.
Mais à l’extérieur aussi la sacralisation opère. Ainsi de la ferveur des « michelinophiles », collectionneurs d’objets à l’effigie de Bibendum. Signe du Bibendum tellement puissant qu’il se décline de plusieurs façons, jusqu’à ce beau fauteuil en cuir Bibendum, d’où l’on a envie de regarder défiler les paysages.
Ces indices se découvrent ici à mesure, grâce au travail très poussé sur les images, qui restitue non pas seulement l’histoire, mais la vie de l’entreprise et les représentations qu’elle se donne d’elle-même. Il est par exemple émouvant de découvrir ou de revoir certaines images, qu’on reconnait instinctivement.
On discerne encore çà et là au long des routes de vieilles affiches Michelin peintes sur des murs de briques, presque effacées. C’est ce parfum d’ancienneté, mêlé à la plus extrême modernité, qui fait l’un des charmes du livre.
Des représentations se dévoilent ainsi à travers symbolique (Bibendum) et iconographie (affiches et objets de l’entreprise). Mais d’autres éléments apparaissent aussi au travers des mots de l’entreprise. Par exemple, la décision d’abandonner le nom de « chef » au profit de celui de « responsable » n’est pas anodine. Elle semble venir « gommer » l’aspect hiérarchique de l’organisation, au profit d’une responsabilité assumée par chacun.
Et c’est là qu’on peut sentir que les mots parlent à leur façon. Responsable parle de lui-même. Mais les mots parlent aussi lorsqu’ils se multiplient et surabondent. L’exemple que prend Anne Parizot est celui de la dénomination du « technico-commercial », métier auquel elle forme des spécialistes. Pour cette fonction, Michelin a eu dans son histoire un nom parlant : le « voyageur ». Voyageur : celui qui voyage, voit du pays, et rapporte des contrats. Monde de rêves somme toute sérieux, bien éloigné de la résonance un peu indolente de « représentant de commerce », qu’on imagine bon vivant et à l’occasion coureur de jupons.
Anne Parizot suit habilement les transformations terminologiques de ce « voyageur » jusqu’à aujourd’hui, où elle a évolué chez Michelin en responsable technico-commercial , assorti de l’opaque RTC . Avec une diversification récente en responsable de comptes secteur ( RCS ), qui allie responsabilité et spécialisation du type de clientèle. Le personnage du technico-commercial n’est pas anodin : pris entre le technique et le commercial, il est un peu des deux et son image n’en ressort pas toujours valorisée. On en trouve la trace, dans les entreprises, à la multiplication des dénominations qui le désignent. Au cours de ses recherches préc

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