Néomonétarisme, stade suprême du capitalisme
230 pages
Français

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Néomonétarisme, stade suprême du capitalisme , livre ebook

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Description

Dans le néomonétarisme, la finance américaine se libère de toute sujétion et soumet à la dictature des marchés, les économies et les autorités politiques. Elle accélère la désindustrialisation du pays, hypothèque son avenir et fait échouer les économies des pays les plus avancés sur des rivages imprévisibles. Le marché a besoin de changer de paradigme pour éviter de sombrer dans un trou noir.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 58
EAN13 9782296481107
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le néomonétarisme, stade suprême du capitalisme Impasses et désordres
Questions Contemporaines Collection dirigée par B. Péquignot et D. Rolland Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective. Derniers ouvrages parus Catarina CAMARINHAS,L’Urbanisme de Lisbonne, 2011.Marc DELEPOUVE,Une société intoxiquée par les chiffres, 2011. André ROPERT,La gauche en France. Historique d’un enlisement, 2011. Kilien STENGEL,Un ministère de la Gastronomie ? Et pourquoi pas !, 2011. Gilbert DELAGRANGE,Le citoyen et le système politique, 2011. Bruno FABRE,L’Université a-t-elle perdu son âme ? Plaidoyer pour une autre réforme, 2011.Louise FINES,Les crimes en col blanc, 2011. Céline HULLO-POUYAT, La restauration monumentale en question, 2011. Jean RIVIERE,Mondes en mutation dans un système en crise, 2011. Jean-Pierre SALVETAT et Catherine IZZO,Plaidoyer pour la er Turquie. De François 1 à Nicolas Sarkozy, six siècles de relations franco-turques, 2011. Florence SAMSON, Une femme présidente pour la France, 2011. Philippe QUÊME,Monnaie bien public ou « banque-casino »?,2011. Elsa FOREY, Christophe GESLOT,Internet, machines à voter et démocratie, 2011. Alain ZOLTY,L’espoir citoyen,2011. Hervé CAUDRON,Quand les sagesses nous endorment, 2011.Daniel LAGOT,Le droit international et la guerre, Nouvelle édition, 2011. Frank MISTIAEN,La richesse n’est pas produite ou Essai sur la nature et l’origine de la valeur marchande et la richesse matérielle,2011. Hélène HATZFELD,Les légitimités ordinaires,2011. Riccardo CAMPA,La place, et la pratique plébiscitaire,2011.
Mustapha BABA-AHMED LE NÉOMONÉTARISME, STADE SUPRÊME DU CAPITALISMEImpasses et désordres
L’Harmattan
DU MÊME AUTEUR L’Algérie entre splendeurs et pesanteurs ?Editions Marinoor Alger 1997 L’Algérie : Diagnostic d’un non développement ?Editions L’Harmattan Paris 1999© L’Harmattan, 20125-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-55825-0 EAN : 9782296558250
INTRODUCTION «Faites-nous de bonne politique et je vous ferai de bonnes finances» Joseph Dominique, baron Louis, ministre des finances sous la
Restauration. On pensait que l’année 2010 avait été l’heure de vérité : le monde avait dépassé la crise et croyait les grandes économies remises sur le chemin de la croissance après la tempête. Le premier semestre a, de ce point de vue, permis quelques espoirs ; mais le monde a vécu des moments de panique qui n’ont épargné ni les USA ni l’Europe. Les USA sont entrés dans une ère nouvelle : ils doivent négocier là où ils dictaient leur loi, avec l’Europe mais surtout avec la Chine. Les marchés ont attaqué les sanctuaires les plus reculés : les Etats en qualité d’emprunteurs. Alors que les dettes étaient sanctionnées par des notes qui signifiaient absence de risques, certains Etats de la zone Euro essuient l’affront de la dégradation de rating par des agences de notation, qui, conspuées à propos de la crise financière qu’elles n’avaient pas vu venir, se dédouanent en consacrant les réactions négatives des marchés à l’égard de dettes souveraines. La dette grecque est dégradée le 20 mai. Cette décision fait suite à la défiance qui a frappé cette dette dès le 12 janvier, et s’est amplifiée au fil de déclarations cacophoniques de la zone. Le cours atteint 1,43 $/€ le 4 novembre 2010 suite à l’annonce de la FED de reprendre les achats de bons du trésor pour 500 milliards en 6 mois. La FED fait de la guerre des monnaies malgré elle. Si la zone Euro avait manqué de chavirer en 2010, la dette souveraine américaine a failli entrainer, début août 2011, le monde dans des désordres monétaires et financiers incommensurables. L’accord trouvé sur le relèvement du plafond de la dette ne satisfait ni par son contenu ni par le spectacle donné au reste du monde sur le
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processus de décision. Les déchirements institutionnels pouvaient (et pourront) mettre les USA en défaut de paiement. Le sommet européen mobilisé le 11 février sur le dossier grec est sanctionné par une déclaration qui laisse tous les scenarios ouverts mais, les marchés n’aimant pas les incertitudes, ce n’est pas le seul coût de la dette grecque qui augmente : la monnaie de la dette se déprécie. L’annonce de la Federal Reserve Bank (FED) de relever de 0,25 % à 0,75 % le taux d’escompte ajoute de l’huile sur le feu : elle fragilise l’Euro. Ce fut la première manche de la guerre des monnaies. Il est fait état de spéculations de Hedge Funds contre la monnaie unique, laquelle continue à pâtir de la cacophonie des signaux envoyés. La spéculation est atténuée par les achats massifs d’Euros faits par la BNS (banque centrale suisse) pour défendre les exportations de son pays. Quand ces achats cessent, la parité $/€ tombe à 1,21 le 29 juin. Le président Obama qui a invité, le 24 juin 2010, l’UE à privilégier la relance à la rigueur budgétaire, doit renoncer, pour éviter à son pays l’apocalypse, aux deux piliers emblématiques de la politique budgétaire de son parti : une plus grande contribution de la part des riches et plus de dépenses sociales. Le chômage élevé et la reprise molle énervent d’autant plus les marchés que le pays est privé de la possibilité de tout moyen budgétaire de relance. Sa monnaie s’est affaiblie ; pourra-t-il préserver le rating de sa dette souveraine ? Malgré les grands déséquilibres que les Etats Unis ont accumulés, institutions internationales et médias restaient silencieux sur le cas. C’est le G20 de juin 2010 à Toronto qui a noté dans sa déclaration finale : « Les récents événements mettent en lumière l’importance de la viabilité des finances publiques ainsi que la nécessité d’assurer celle-ci en instaurant dans nos pays des mesures crédibles, propices à la croissance et
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mises en œuvre dans le bon ordre, en tenant compte de la situation particulière de chaque pays. Les pays qui sont confrontés à d’importants défis financiers doivent accélérer le rythme de l’assainissement de leurs finances publiques.» Les Etats Unis ne sont pas désignés, mais, le pays est affaibli par ses déficits budgétaires. Jumeaux de ces derniers, les déséquilibres extérieurs procèdent de déficits commerciaux et de dépenses de prestige, dont les guerres, que le pays peine à assumer. Les Etats Unis imputent les déficits extérieurs sur les biens à la sous-évaluation délibérée du Yuan : ce prétexte avait été avancé contre le Yen au milieu des années 1990. Le président chinois a répondu à des questions écrites du Figaro : «Pour corriger le déséquilibre commercial, les parties concernées doivent transformer leur mode de développement, restructurer leurs économies et promouvoir un commerce juste et équitable en luttant contre toute forme de protectionnisme» (02-11-10). C’est la Chine qui élève des récriminations contre le protectionnisme ! Pas de place pour une intrusion de qui que ce soit dans la gestion, souveraine, de la politique de change : «La politique de change de la Chine est cohérente et responsable. Nous avons toujours travaillé à faire avancer sûrement la réforme du mécanisme de formation du taux de change du Yuan qui, de juillet 2005 à octobre 2010, s’est apprécié de 23,7 %Et, Hu. » Jintao oppose les principes d’autonomie, de contrôlabilité et de progressivité du système de change flottant et régulé». Donc, la flexibilité du Yuan – qui s’est apprécié de 7 % en un an – doit servir la réalité nationale et relève de la souveraineté nationale.La monétisation de la dette publique US contribue à la dépréciation du Dollar. L’Amérique est accusée de manipuler sa monnaie. Le président Obama ne s’en défend pas quand il dit «Nous voulons être sûrs de stimuler la croissance chez nous mais aussi à l’étranger».
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Son prédécesseur avait transformé, dès son arrivée, des excédents budgétaires importants et structurels en déficits : à l’arrivée de Bush, Alan Greenspan avait prévu 4600 milliards de Dollars US d’excédents budgétaires sur dix ans. Au point que cela créa, selon ses dires, un sentiment de vide chez lui, la politique monétaire qui est fondée sur l’open market utilisant les bons du trésor comme instrument. Des excédents avaient été prévus «aussi loin que porte le regard» par le directeur du budget du président Reagan. Les prévisions pour le début des années 2000 devaient permettre de rembourser entièrement la dette souveraine réductible en 2006 ! Le président W Bush fit preuve d’inflexibilité pour appliquer les réductions d’impôts qu’il avait promises aux électeurs : 1350 milliards de Dollars US dès le premier budget. Un déficit global cumulé de 50 % du PIB sur les années 2000 remplacera les excédents prévus par A. Greenspan. Le solde budgétaire a été amputé par la baisse de rentrées fiscales consécutive à la forte chute du marché boursier: les prévisionnistes n’avaient pas vu venir la contraction de l’assiette imposable dans ses deux composantes : effondrement des start-up des nouvelles technologies et baisse de 5 % de la production industrielle en 2001. Ils ont réalisé avec retard que l’expansion économique soutenue des années 1990 prenait fin avec la bulle technologique. Alors que le pays importe de la désinflation, la FED s’engage dans une baisse continue et accélérée des taux directeurs ; son président en donne comme justification la crainte de la déflation qui risquait de paralyser l’économie comme au Japon. Explication courte. La réalité est que le pays ne pouvait maintenir la demande que grâce à un très fort endettement des différents agents économiques ; cela ne fera qu’accélérer la relégation de la sphère réelle au profit de la sphère financière, qui, par son contenu et ses dimensions, va créer un véritable mirage : la dette alimente l’enrichissement
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