Retour sur l origine du profit
114 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Retour sur l'origine du profit , livre ebook

-

114 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Le problème de la nature et de la genèse du profit du capital est l'un de ceux dont l'éclaircissement est le plus nécessaire. Or, une certaine obscurité laisse croire que l'économie est une discipline stérile. Pour combattre le néo-libéralisme débridé, il est préférable de bien le connaître. Ce livre montre que les décisions d'avances financières et d'acomptes sur dividendes prises par les entrepreneurs sont à l'origine du profit. Il fait l'hypothèse que cette question n'apparaît nulle part dans la théorie économique en raison de préjugés partagés par tous. Or la réfutation de « la loi de Say » pourrait être une condition de la reconnaissance de cette discipline comme « Science ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 avril 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336839837
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « L’esprit économique »
Collection « L’esprit économique »
fondée par Sophie Boutillier et Dimitri Uzunidis en 1996 dirigée par Sophie Boutillier, Blandine Laperche, Dimitri Uzunidis

Si l’apparence des choses se confondait avec leur réalité, toute réflexion, toute Science, toute recherche serait superflue. La collection « L’esprit économique » soulève le débat, textes et images à l’appui, sur la face cachée économique des faits sociaux : rapports de pouvoir, de production et d’échange, innovations organisationnelles, technologiques et financières, espaces globaux et microéconomiques de valorisation et de profit, pensées critiques et novatrices sur le monde en mouvement…
Ces ouvrages s’adressent aux étudiants, aux enseignants, aux chercheurs en sciences économiques, politiques, sociales, juridiques et de gestion, ainsi qu’aux experts d’entreprise et d’administration des institutions.
La collection est divisée en six séries :
Dans la série Economie et Innovation sont publiés des ouvrages d’économie industrielle, financière et du travail et de sociologie économique qui mettent l’accent sur les transformations économiques et sociales suite à l’introduction de nouvelles techniques et méthodes de production. L’innovation se confond avec la nouveauté marchande et touche le cœur même des rapports sociaux et de leurs représentations institutionnelles.
La série Economie formelle a pour objectif de promouvoir l’analyse des faits économiques contemporains en s’appuyant sur les approches critiques de l’économie telle qu’elle est enseignée et normalisée mondialement. Elle comprend des livres qui s’interrogent sur les choix des acteurs économiques dans une perspective macroéconomique, historique et prospective.
Dans la série Le Monde en Question sont publiés des ouvrages d’économie politique traitant des problèmes internationaux. Les économies nationales, le développement, les espaces élargis, ainsi que l’étude des ressorts fondamentaux de l’économie mondiale sont les sujets de prédilection dans le choix des publications.
La série Krisis a été créée pour faciliter la lecture historique des problèmes économiques et sociaux d’aujourd’hui liés aux métamorphoses de l’organisation industrielle et du travail. Elle comprend la réédition d’ouvrages anciens, de compilations de textes autour des mêmes questions et des ouvrages d’histoire de la pensée et des faits économiques.
La série Clichés a été créée pour fixer les impressions du monde économique. Les ouvrages contiennent photos et texte pour faire ressortir les caractéristiques d’une situation donnée. Le premier thème directeur est : mémoire et actualité du travail et de l’industrie ; le second : histoire et impacts économiques et sociaux des innovations.
La série Cours Principaux comprend des ouvrages simples, fondamentaux et/ou spécialisés qui s’adressent aux étudiants en licence et en master en économie, sociologie, droit, et gestion. Son principe de base est l’application du vieil adage chinois : « le plus long voyage commence par le premier pas ».
Titre
Marian W IELEZYNSKI







Retour sur l’origine du profit

Et si l’économie changeait de paradigme…
Copyright































© L’H ARMATTAN , 2018
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr/
EAN Epub : 978-2-336-83983-7
Exergue


« – Je vois, hélas, dit Bernard, que la réalité ne vous intéresse pas.
– Si, dit Edouard, mais elle me gêne. »
André Gide. Les Faux-monnayeurs . 1926. Folio, p. 190.
INTRODUCTION
Lorsque l’entreprise PERNOD décide, le 15 mars 2003, de distribuer un acompte sur dividende à ses actionnaires, elle est loin de se douter qu’elle déclenche une recherche inédite sur les bases de la science économique. Il ne s’agit pas du montant de l’acompte à proprement parler – 1,35 euro par action – mais du fait que la décision prise est partagée instantanément sur les réseaux sociaux et arrive ainsi jusqu’à moi.
En effet, je viens alors de m’inscrire à une « alerte » sur le moteur de recherche Google concernant le terme « acompte sur dividende ». Dès lors, à chaque occurrence de ce terme sur le Web francophone, je suis averti. Ce jour-là, l’acompte sur dividende de l’entreprise PERNOD est le premier à venir se poser dans ma messagerie électronique, comme la colombe porteuse d’un rameau d’olivier dans son bec, annonce au navigateur que la terre est proche. L’alerte venait de commencer à fonctionner et fonctionne encore aujourd’hui. Depuis cette date, sans interruption, je vois s’afficher régulièrement sur mon écran les communiqués financiers publiés par toutes sortes d’entreprises payant d’avance une part de leur profit espéré, encore inconnu à ce stade, et désireuses de le faire savoir. Ma base de données compte maintenant un grand nombre d’observations documentées et ne cesse de s’étoffer. Elle permet de nourrir une réflexion fructueuse sur la matérialité de l’origine du profit.
Il est temps aujourd’hui de faire connaître le fruit de ces observations. Si elles sont reconnues utiles et si elles sont prises en considération, alors la recherche peut continuer.
L’acompte sur dividende
Il convient sans doute, pour commencer, d’expliquer d’abord ce qu’est « l’acompte sur dividende » et le rôle qui lui est imparti.
Dans la Science économique il est rarement identifié comme tel. Il se nomme plutôt « avance financière », terme qui demeure vague et imprécis. Or, lorsqu’il s’agit de capital et de profit, l’observation des faits permet de dévoiler entièrement des vérités inattaquables et c’est en cela que consistent les authentiques progrès de cette science.
Qu’observons-nous ?
Quelque soit le secteur, y compris celui des banques et des sociétés financières, il faut attendre la clôture des exercices et des bilans pour connaître les profits et décider de leur distribution ou de leur mise en réserve. Il faut les calculer et les valider. Cela prend un certain temps. Au moment du passage d’une période d’activité qui dure généralement un an, à la suivante, toutes les dépenses de l’entreprise n’ont pas été comptabilisées, toutes les recettes n’ont pas été enregistrées et tous les impôts et charges n’ont pas été acquittés. Il est donc improbable de connaître avec exactitude le montant du profit disponible à l’instant « t » de la clôture de la période d’exercice. Un certain délai s’impose nécessairement pour déterminer le profit, de même que sur une partition musicale, il faut attendre la fin de la mesure pour écrire l’accord approprié aux notes qu’elle contient.
En France, la loi donne neuf mois au maximum, au Conseil d’Administration pour affecter le résultat à qui de droit.
Or, les entrepreneurs et les actionnaires ont besoin de ressources en continu pendant la production, pour faire face à leurs dépenses courantes et ils ne sauraient attendre que les comptes sociaux de l’année soient arrêtés définitivement pour percevoir enfin leurs dividendes. Le besoin est toujours pressant. Les raisons invoquées sont nombreuses et variées : paiement d’impôts, appels de marge, règlements de fournisseurs de toutes sortes, opportunités d’investissements, panique, etc. Cette impatience peut parfois devenir exagérément vorace et prédatrice, au détriment de la survie même de l’entreprise.
Il convient donc, dans l’intérêt général, de fixer des limites au comportement des propriétaires du capital. Les bornes mises à cette frustration se trouvent dans les règles et usances que la société met en place dans la gouvernance. La solution institutionnelle existe, réglementée en France par le Code de Commerce : c’est l’acompte sur dividende. 1
Ce payement se décide en conseil d’Administration et en toute souveraineté, sans référence à l’Assemblée Générale des actionnaires. Des procédures sont à respecter : la trésorerie doi

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents