Didactique du français juridique
276 pages
Français

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Didactique du français juridique , livre ebook

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Description

Le droit est intimement lié à la langue dans laquelle il se dit. Il véhicule un système de valeurs, un mode de pensée, un type de société spécifiques. Enseigner/apprendre le français du droit, c'est donc s'approprier un système juridique en tant que donnée culturelle. Cet ouvrage présente les valeurs référentes du système juridique français, des analyses morphologiques, sémantiques et discursives de la langue juridique spécialisée, ainsi que des applications pédagogiques utilisables pour bâtir un cours de français juridique.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2007
Nombre de lectures 1 032
EAN13 9782336283111
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296032897
EAN : 9782296032897
Sommaire
Page de Copyright Page de titre PREFACE INTRODUCTION I/ PANORAMA DU FRANÇAIS JURIDIQUE II/ LE RÉFÉRENT EN FRANÇAIS JURIDIQUE III/ L’APPORT DU RÉFÉRENT : PROPOSITIONS DIDACTIQUES CONCLUSION ANNEXES Annexe 2 Le syllogisme juridique et la qualification en droit Annexe 3 Schéma de l’acte juridique par genre et par espèces Annexe 4 Schéma de l’acte juridique d’après son auteur Annexe 5 « Traduction » de la langue de bois par P. Bourdieu Annexe 6 Vocabulaire de la procédure, par liste chronologique Annexe 7 Jugement de la Cour de cassation et jugement de la Cour de justice des communautés européennes ARRÊT DE LA COUR DE JUSTICE DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES (grande chambre) Annexe 8 Exemple d’approche ethnolinguistique : ébauche de comparaison pensée orientale/pensée occidentale BIBLIOGRAPHIE TABLE DES MATIÈRES
Didactique du français juridique

Eliane Damette
PREFACE
Qu’on le veuille ou non, qu’on s’en réjouisse ou qu’on s’en désespère, nous sommes entrés dans l’ère de la mondialisation et celle-ci n’ira, inéluctablement, qu’en s’accentuant. Donc il vaut mieux s’y impliquer en s’efforçant de garder les yeux ouverts. Ainsi, par exemple, faut-il bien percevoir que, en même temps que se développe l’internationalisation, s’approfondit la patrimonialisation, c’est-à-dire le sentiment et la volonté d’appartenance (continentale, nationale, régionale, locale, etc.)
Citoyen du monde, cela s’entend, mais aussi né quelque part, à un moment donné dans un contexte spécifique. Le mouvement est donc double et simultané : vers le monde et vers son identité propre. À vouloir les considérer séparément, on se condamnerait à ne pas les comprendre, l’un et l’autre. C’est exactement à cette jointure que se situe le grand enjeu de notre temps : l’interculturel.
Les échanges planétaires, les médias, les transports, le commerce, les voyages, Internet, tout conjugue nos relations vers l’omniprésence, l’instantanéité. Il y a donc le besoin croissant de règles et de systèmes. Nous assistons, depuis un siècle, à une montée incessante du droit, de la nécessité juridique. La prolifération des métiers du droit et l’abondance toujours en augmentation des éléments juridiques qui contribuent à notre identité (même individuelle : sécurité sociale, héritages, adresses diverses, etc.), restera sans doute, pour l’histoire à venir, la marque de notre époque.
Or le droit diffère selon les pays. Chacun d’eux s’est doté de ses structures propres. Le passage à la mondialisation exige que celles-ci coopèrent et que, en outre, un droit international s’établisse dans les divers domaines où le franchissement des frontières est indispensable et quotidien : le droit maritime, le droit aérien, le droit médical, le droit commercial, en constituent quelques exemples, parmi beaucoup d’autres possibles.
Il y a donc à la fois une nécessité de circulation et une exigence de protection patrimoniale. Dès lors, les différents systèmes de droit doivent impérativement collaborer et, de ce fait, ils sont devenus des composants culturels indispensables de toute civilisation. C’est pour cela sans doute qu’il nous faut avoir une vision globale lorsqu’on aborde le domaine juridique, proposer une approche plurielle qui couvre le plus largement possible la nature même de ce savoir.
Données culturelles, les systèmes juridiques sont intimement liés aux langues qui les expriment. Celles-ci marquent leur appartenance et leurs singularités, à travers un système de valeurs et de pensée qui les caractérisent fondamentalement. Nul n’ignore par exemple, que le droit anglo-saxon et le droit français sont radicalement distincts, (n’importe quelle faculté de droit l’enseigne) et, pourtant, doivent travailler ensemble. Leur coopération exige, impératif catégorique, des relations linguistiques étroites et d’une précision maximale.
Pour cette raison fondamentale, l’étude d’Eliane Damette revêt une importance capitale comme incarnation d’une modernité qu’il ne dépend de personne de prétendre occulter. L’enseignement du français juridique est abordé de multiples façons et permet de déboucher sur des axes de travail, de recherches mais aussi d’application variés. Cet ouvrage est l’aboutissement d’années de recherche et de pratiques pédagogiques et constitue un instrument indispensable grâce à la compilation raisonnée de ces valeurs référentes du français juridique mais également aux analyses permettant de s’approprier la maîtrise de discours spécialisés et aux nombreux exemples de traitements pédagogiques qui sont autant d’outils directement utilisables pour bâtir un cours de français juridique. La rigueur des analyses, l’ampleur et l’acuité des questions soulevées, l’attention portée à la langue juridique spécialisée (quelle que soit la langue générale considérée) en termes d’approches morphologique, sémantique ou discursive, conduit à penser que ce domaine, encore relativement mal exploré mais qui, chaque jour, devient plus nécessaire à notre vie quotidienne individuelle et à notre existence sociale, fait désormais partie des priorités. A chacun d’entre nous de percevoir le phénomène. La lecture de l’ouvrage minutieusement construit d’Eliane Damette est, à cet égard, absolument indispensable et urgente.
Elisabeth Guimbretière Professeur à l’Université Paris 7
INTRODUCTION
Le français juridique fait partie des langues de spécialité ou du « français sur objectif spécifique » (FOS), selon que la formation s’appuie sur un matériel didactique conçu a priori , ou bien sur un matériel unique, spécifiquement élaboré en fonction d’un public déterminé. L’appellation générique actuelle opte pour « FOS », vraisemblablement plus attractive car plus attentive au « client », même si le FOS ne recouvre qu’une minorité de situations d’enseignement en français de spécialité et français juridique. L’accent semble mis sur le public et ses besoins, qui sont à la fois très circonscrits, précis et axés sur l’acquisition de savoirs et savoir-faire de spécialité et professionnalisants.
Une troisième appellation, privilégiée dans cet ouvrage, le « français à visée professionnelle », a l’avantage de prendre en compte non seulement la spécificité du domaine (langue de spécialité) mais aussi la spécificité des publics (formations conçues en fonction de publics spécifiques) ; elle fait également référence à deux publics du français juridique : les étudiants (en voie de professionnalisation) et les professionnels du domaine. Le « français à visée professionnelle » met l’accent sur la dimension pragmatique de son enseignement/apprentissage.
Les enseignants de français juridique, pour la plupart non-spécialistes du domaine juridique, doivent donc à la fois se former et former leurs apprenants au domaine de spécialité. Se pose alors la question de la définition, de l’ampleur et de la manière de transmettre/acquérir ce domaine, que nous nommons « le référent » en français juridique
Partant de notre expérience de l’enseignement du français juridique, il nous paraît inopérant de faire l’impasse sur le référent – le domaine juridique -, au motif qu’un cours de français juridique serait avant tout un cours de langue et non un cours de droit. Une certaine connaissance du référent est nécessaire car le langage juridique (et donc le cours de français juridique) se réfère à des réalités précises et techniques qu’il s’agit de comprendre afin de pouvoir communiquer efficacement.
Nous dresserons tout d’abord un panorama de l’enseignement/apprentissage du français juridique (I), qui en cerne à la fois la singularité, les enjeux économiques et politiques, les options didactiques actuelles. Ceci nous permettra de mettre en contexte la notion de référent en français juridique.
Nous nous attacherons ensuite à définir ce que peut être le référent en français juridique en l’analysant sous différents angles (II)

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