La lecture à portée de main
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Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 avril 2010 |
Nombre de lectures | 327 |
EAN13 | 9782296256491 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 2 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
LES SITUATIONS DE PLURILINGUISME
EN EUROPE COMME OBJET
DE L’HISTOIRE
Cahiers de la Nouvelle Europe
11/2010
Série publiée
par le Centre Interuniversitaire d'Études Hongroises
Université de la Sorbonne Nouvelle - Paris 3
Directeur de la publication
Patrick Renaud
Secrétariat de Rédaction
Sophie Aude
Péter Balogh, Eva Havu, Judit Maár,
MartineMathieu,TraianSandu
1, rueCensier
75005Paris
Tél : 01 45 87 41 83
Fax : 01 45 87 48 83
Sous la direction de
Patrick RENAUD
LES SITUATIONS DE PLURILINGUISME
EN EUROPE COMME OBJET
DE L’HISTOIRE
Préface de Patrick Renaud
Cahiers de la NouvelleEurope
Collection duCentre Interuniversitaire d'Études Hongroises
N° 11
L’Harmattan
Judit MAÁR
Traian SANDU
Traian SANDU
JeanBESSIÈRE,
Judit MAÁR
JánosSZÁVAI
ÉlisabethDURIAU,
ChristineMANIGAND,
TraianSANDU
CatherineHOREL,
TraianSANDU,
FritzTAUBERT
JeanBESSIÈRE,
JuditMAÁR
JeanBESSIÈRE,
JuditMAÁR
ÉvaHAVU
CatherineMayaux
JánosSzávai
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N° 9, 2009
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N° 10, 2009
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-11875-1
EAN: 9782296118751
Préface
par Patrick Renaud
Le programmeDYLAN(6èPCRD) réunit des linguistes de 20 institutsde
recherche répartis dans 12 pays.LeCentreInteruniversitaire d’ÉtudesHongroises
(CIEH) deParis3, membre de ce programme, a vocation pour ouvrir l'éventail des
disciplines qui doivent être mises à contribution.Il s'agit ici plus particulièrement de
la dimension historique d'un phénomène abordé par les équipesDYLAN, à savoir
les pratiques plurilingues dans les activités professionnelles, institutionnelles et
éducatives enEurope.Si les linguistes ont su forger les outils propres à interpréter et
expliquer le changement linguistique, en revanche l'histoire des situations de
plurilinguisme problématise les objets qui leur sont familiers en les ancrant dans une
réalité qui déborde les limites de la langue et participe d'une complexité dont on ne
peut prétendre traiter qu'en dialoguant entre disciplines, au premier rang desquelles
l’histoire.
C’est afin de promouvoir un tel dialogue interdisciplinaire sur la
problématique du plurilinguisme que leCentreInteruniversitaire d’Études
Hongroises a organisé le colloque «Les situations de plurilinguisme enEurope
comme objet de l’histoire», qui s’est tenu àParis, les 2-3 juin 2008 dans les locaux
de l’InstitutHongrois.Comme en témoignent les onze communications ici publiées,
l’un des résultats non négligeables de la rencontre a été d’élargir et d’enrichir la
réflexion sur les conditions qui favorisent ou freinent une pratique bilingue; de
problématiser aussi l’appartenance d’une pratique intermédiaire entre deux langues
répertoriées comme différentes.
Le lecteur pourra constater la richesse des matériaux apportés à une
réflexion, à poursuivre bien sûr, sur le flux incessant qui anime et agite
l’institutionnalisation des langues et leur invitation à la table des élues: leur nom
dans les répertoires et les annuaires des organismes internationaux ou des logiciels
de traitement de texte.Il est clair que si leur nature ne leur permet pas, dans leur
forme, n’importe quelle errance, leur histoire, l’histoire de leur rang dans
l’organisation sociale et politiquedes situations plurilingues, est étroitement liée à
des enjeux où le langagier et la spécificité de ses formes devient ressource pour
l’affirmation identitaire – locale, nationale, régionale – mais en même temps marque
ses limites, les limites de « ma » langue, de « notre » langue,devant l’omniprésente
nécessité des pratiques bilingues qui seules garantissent, dans un bricolage de la
langue de l’autre, le faire-ensemble auquel prétend le projet européen.
*
Plusieurs de ces contributions portent sur des textes médiévaux replacés
dans le contexte social de leur production et de leur réception.
7
Maria Van Ackerrevient sur l’affirmation que la transition du latin au
français dans l’aire gallo-romaine aurait été assurée par une phase de «latin
vulgaire »ou encore de diglossie écrit/oral dont la variété haute aurait été le fait
d’un latin écrit, instruit, et la variété basse le fait d’un français bien installé dans
divers domaines de la vie quotidienne, qui aurait gagné enextensionjusqu’à
éliminer le latin désormais réservé à l’écriture etaux clercs.L’étude de quatre textes
hagiographiques carolingiens (entre 650 et 750)permet à l’auteure, qui résume sa
démarche de recherche, de mettre en évidence une variété intermédiaire entre latin et
français : elleaurait laissé des traces dans la reconstitution possible des conditions
sociales de la pratique orale d’un registre élevé, à fort taux de latinité : la production
de la lecture à voix haute de vies de saints écrites sur ce registre etsa réception par
un public illettré s’expliquerait à la fois par sa proximité phonétique avec le parler
français ordinaire telle qu’elle peut être restituée, et par l’appel chez le public illettré
à une connaissance de formes très latines encore comprises (connaissance passive)
mais éliminées de l’usage courant.Il faudrait considérer cette langue française
soutenue comme le maillon manquant du latin au français écrit.
e
Tivadar Palágyiétudie deux textes historiques nés au XIIsiècle, - les
livres XIà XIIIde l’Alexiaded’AnneComnène, princesse byzantine, pour l’un ; et,
pour l’autre, l’adaptation en ancien français de l’ouvrage historique en latin de
Guillaume, archevêque deTyr dans leRoyaume latin deJérusalem – et leur destinée
au siècle suivant, tous deux soumis à des simplifications linguistiques afin d’être
plus facilement compris par le public.L’auteur compare les opérations de
simplification, notamment la métaphrase et l’adaptation; la première étant la
transformation d’un texte grec classique en grec byzantin commun, la deuxième la
transformation d’un texte latin en ancien français.Cette comparaison lui permet de
s’interroger sur le bilinguisme latin-français et la diglossie byzantine koinè – grec
e
vulgaire au XIII, en évoquant également l’influence des circonstances
socioculturelles sur deux traitements différents d’un bilinguisme, l’un ayant conduit
à la valorisation d’une variété basse, l’autre à son échec et au maintien de la
diglossie grecque.
Yvonne Cazalse penche également sur le phénomène du bilinguisme
latine
langue vulgaire tel qu’il apparaît dans une farce du XVsiècle.Comme l’auteur le
constate, le bilinguisme traverse toute la société duMoyenAge finissant,
apparaissant même comme thème dans certains textes littéraires, dans les farces par
exemple.Ces œuvres dramatiques dans lesquelles l’utilisation du latin et de la
langue vulgaire est un signe révélateur du statut social du sujet parlant, notamment
celui des clercs et des laïques, offrent un observatoire précieux pour l’étude des
ressources offertes par le bilinguisme à la vie sociale et à la construction de
l’identité