Parlons (h)mong
542 pages
Français

Parlons (h)mong , livre ebook

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542 pages
Français

Description

Ce livre permet au lecteur d'aborder la langue des (H)mong de manière plaisante, comme un jeu. Il est destiné à tous ceux qui veulent la découvrir ou en approfondir la connaissance, mais il entend aussi répondre au besoin de mieux connaître ceux qui la parlent dans les circonstances d'aujourd'hui. Chaque chapitre peut se lire de manière indépendante selon l'intérêt de chacun. Pour tous, ce livre devrait être un ouvrage de référence, au moins provisoirement, dans l'attente de travaux de plus grande envergure.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2013
Nombre de lectures 242
EAN13 9782336326405
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Parlons (h)mong
JàcqueS LemOiNe
Parlons (h)mong
22 42 55 Has lug moob ha lou mong 22 22 55 Hais lus hmoob haï lou hmong
Langue et culture
(h)mong
PARLONS (H)MONG
Parlons… Collectiondirigée par Michel Malherbe Dernières parutions Parlons talian,Ozias DEODATO ALVES Jr, 2013. Parlons hunsrüchisch,Ozias DEODATO ALVES Jr, 2013. Parlons kabiyè,David ROBERTS, 2013.Parlons baloutche,Michel MALHERBE, NASEEBULLAH, 2013.Parlons douala, Valérie EWANE, 2012. Parlons routoul,Svetlana MAKHMUDOVA, 2012. Parlons coréen,Michel MALHERBE et Olivier TELLIER, 2012. Parlons lak,Kamil TCHALAEV, 2012. Parlons shor, Saodat DANIYAROVA, 2012. Parlons bouriate. Russie-Baïkal,Galina DRUON, 2012. Parlons shina,Karim KHAN SAKA,2012.Parlons batak, Yetty ARITONANG, 2011. Parlons kimbundu, Jean de Dieu N’SONDE, 2011. Parlons taiwanais, Rémy GILS, 2011. Parlons iaaï,Daniel MIROUX, 2011. Parlons xhosa, Zamantuli SCARAFFIOTTI, 2011. Parlons géorgien,ASSATIANI et Michel MALHERBE, Irina 2011. Parlons tedim,Joseph RUELLEN,2011. Parlons serbe,K. DJORDJEVIC, 2011. Parlons talysh, Irada Piriyeva, 2010. Parlons gagaouze, Güllü Karanfil, 2010. Parlons dogon,Denis Amadingue DOUYON, 2010. Parlons nheengatu,Ozias AlvesJr., 2010. Parlons tpuri,Kolyang Dina TAIWE, 2010. Parlons sakha, Émilie MAJ et Marine LE BERRE-SEMENOV, 2010. Parlons arabe libanais, Fida BIZRI, 2010. Parlons fang. Culture et langue des Fang du Gabon et d'ailleurs, Cyriaque Simon-Pierre AKOMO-ZOGHE, 2010. Parlons amis, Rémy GILS, 2010. Parlons wakhi. Culture et langue du peuple wakhi – Pakistan, Afghanistan, Tadjikistan et Chine, Karim KHAN SAKA, 2010.
Jacques Lemoine
PARLONS (H)MONG
22 Ͷ2 ͷͷ (as lug moob ha lou mong 22 22 ͷͷ (ais lus hmoobhaï lou hmong
Langue et culture
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© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-01538-5 EAN : 9782343015385
A Simone Lemoine, un grand esprit, qui a perçu et aimé la fraternité éminente qui nourrit la société ȋhȌmong
Préface Tout livre est une aventure et plus encore la description d’une langue qu’on croit connaître un peu mais qui s’avère infiniment plus complexe. Surprendrai-je vraiment mon lecteur en disant que ce livre m’a beaucoup aPour lui,ppris ? j’ai dû confronter des certitudes vieilles de cinquante ans avec la réalité d’une langue bien vivante dans la multiplicité de ses formes et de ses expressions. Depuis qu’elle a accédé à l’alphabétisation dans les années 50, les linguistes, les missionnaires et les politiques n’ont pas ménagé leurs efforts, pour en faire leur outil pour persuader les (H)mong que l’écritureallait les unifier, encore un vieux rêve qui fait toujours de nouveaux adeptes. Certes on peut porter à leur crédit l’immense travail de diffusion par lequel ils ont touché toute une génération d’intellectuels (h)mong. Mais dans cette optique d’unification, ils ont voulu simplifier c'est-à-dire effacer et normaliser ce qui justement fait la richesse d’une langue et sa valeur de représentation pour ceux qui la parlent. Cependant des courants parallèles, issus d’une vieille tradition 1 messianique del’écriture perdueont produit de leur côté deux créations originales d’écriture (h)mong, celles de Yaj 51 55 51 51 Soob LwjYa Chong Leüet de Hawj Nkaj VasHaeü Nga 22 VaPahawh. Seule la première, connue sous le nom de
1 Voir à ce sujet l’étude très fouillée de Joakim Enwall 1995:A Myth Becomes Reality History and Development of the Miao Written Language Vol. 1 Stockholm East Asian Monographs N° 5, Institute of Oriental Languages, Stockholm University.
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Hmong, a conquis une certaine notoriété parmi les (H)mong de l’émigration. La seconde, un temps pratiquée dans les camps de réfugiés du nord de la Thaïlande (en particulier, celui de Chiang Kham) a fait peu d’adeptes. Malgré l’intérêt 2 qu’on peut y trouver, etque William Smalley , auteur par ailleurs de la transcription romanisée dite Alphabet Populaire Romanisé, a remarquablement illustré, elles ne sont pas abordées dans ce livre, consacré, faut-il le rappeler, à la langue parlée et n’utilisant comme transcription romanisée que le système APR, celui que connaissent la plupart des (H)mong alphabétisés et seul outil vraiment accessible pour l’intelligence comme pourl’apprentissage de la langue.La langue des (H)mong de la péninsule indochinoise a deux dialectes :mongethmong, chacun se réalisant à travers plusieurs parlers :mong ndjoua(vert),mong léng,mong shietc.,hmong‘daeü(blanc), hmongkr’oua mba(à manches 3 galonnées), hmong dou(noir) . La coexistence de ces deux dialectes tant au Laos que dans l’émigration a donné lieu aux Etats-Unis à des réactions fortes de la part de locuteurs du mongs’estimant lésés vis-à-vis del’administrationau point de vouloir être reconnus comme une ethnie différente. C’est pourquoi, dès lors, j’ai décidé d’employer la graphie (H)mong qui conserve l’ethnonyme officiel, tout en indiquant, par l’adjonction de parenthèses, qu’il combine deux prononciations dialectalesmongethmong.aux deux Quant parlers dumong, ce ne sont pas les vestiges d’une dispersion dans le temps et l’espace, mais l’expression de variations tribales, déjà présentes en Chine, dont ils épousent le nom. Le costume féminin et le parler permettent précisément aux
2 William A. Smalley, Chia Koua Vang and Gnia Yee Yang 1980:Mother of Writing, The Origin and Development of a Hmong Messianic Script, Chicago, The University of Chicago Press 3 Le hmong noir, selon mes premières observations, pourrait bien être un autre dialecte.
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4 différences tribalesde s’affirmer.mettre en question Sans l’unité ethnique, elles sont utilisées à préserver un héritage génétique et culturel transmis à l’identique dans la mesure du possible. Elles rejoignent le point central de la métaphysique des (H)mong qui entend organiser la mort pour reproduire la vie.Dans ce livre, j’aidécidé de tenir compte de la donc réalité linguistique et culturelle de cette ethnie exemplaire. Exemplaires, en effet, les (H)mong ont réussi sous nos yeux, au début des années 70, l’exploit de faire reconnaître leur vrai nom en se débarrassant de la camisole de force ethnique où les tenants du pouvoir les avaient partout emprisonnés. Les « Méos » des vignettes coloniales, primitifs enfermés dans leur image d’Epinal, se sont un beau jour affirmés comme des (H)mong, acteurs de leur propre destin. Cette décolonisation de leur esprit a été le point de départ d’un essor considérable qui a présidé au choix qu’ils ont fait de l’exil face à la culpabilisation de masse qu’on leur proposait et au nettoyage ethnique qui devaits’ensuivre. A partir de là, la roue du destin a tourné : en réussissant leur implantation en occident, les réprouvés d’hier sont devenus deset des modèles pour héros ceux de leurs frères restés sur place, y compris dans les régions les plus reculées de la Chine profonde d’où leurs ancêtres étaient venus. Justement, ces ancêtres venus de Chine ont apporté avec eux nombre d’emprunts à la civilisation chinoise, et de mots au chinois mandarin du Sud-Ouest. Les ignorer, c’est ne pas respecter la langue et ne pas voir les précieux renseignements qu’ils nous donnent sur la culture. A l’encontre de la vision myope des « post-modernes» de l’anthropologie, je les ai scrupuleusement restitués et authentifiés, dans les contextes lexicaux et sociologiques où ils apparaissent.Lorsqu’il m’a paru nécessaire, j’ai joint au mot chinois en transcription le 4 L’emploi des mots tribu, tribal, décrié par certains africanistes, n’a rien de péjoratif, bien au contraire. Joel Kotkin 1993 :How Race,Tribes : Religion, and Identity Determine Success in the New Global Economy, New York, Random House, lui a rendu justice, depuis plus de vingt ans.
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