Sociologie de la gendarmerie
231 pages
Français

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Sociologie de la gendarmerie , livre ebook

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Description

La gendarmerie est une organisation policière atypique à la fois familière et méconnue. A partir de recherches conduites depuis une vingtaine d'années, ce livre propose un certain nombre de données et d'analyses susceptibles d'apporter un éclairage à tous ceux qui s'efforcent de comprendre et d'expliquer les phénomènes gendarmiques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2008
Nombre de lectures 350
EAN13 9782336256108
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Gendarmerie et modernité. Etude de la spécificité gendarmique aujourd’hui, Montchrestien, 1993.
Politiques publiques de sécurité , L’Harmattan, 1999.
La force publique au travail, Deux études sur les conditions de travail des policiers et des gendarmes , avec Paul Mignon, L’Harmattan, 1999.
Sécurité et proximité. La mission de surveillance générale de la gendarmerie, avec Paul Mignon, L’Harmattan, 2002.
La gendarmerie. Secrets d’un corps , Complexe, 2002.
Policer la proximité. Les expériences françaises, britanniques et new yorkaises , L’Harmattan, 2002.
Police de la route et gendarmerie, L’Harmattan, 2005.
Questions de sécurité. Sociétalisation des réponses, globalisation des menaces , sous la dir. de, L’Harmattan, 2006.
Justice et femme battue. Enquête sur le traitement judiciaire des violences conjugales , avec Pascal Suhard, L’Harmattan, 2008.
Introduction à la méthode de la science politique , L’Harmattan, 2008.
Sommaire
Du même auteur Page de titre Page de Copyright INTRODUCTION PLAN DE L’OUVRAGE Partie I - UNE ORGANISATION, UN OBJET DE RECHERCHE
Chapitre 1 - GENDARMERIE NATIONALE Chapitre 2 - A PROPOS DE LA RECHERCHE SUR LA GENDARMERIE FAIRE DE LA RECHERCHE AVEC DES GENDARMES - Retour sur quinze [vingt] années de sociologie de la gendarmerie
Partie II - ESPRIT DE CORPS ET CHANGEMENT SOCIAL
Chapitre 3 - LE CORPS ET L’ESPRIT GENDARMIQUES Chapitre 4 - ETRE GENDARME
Partie III - UNE FONCTION POLICIERE
Chapitre 5 - POLICE DE LA ROUTE ET POLITIQUES DE SECURITE LE FACE A FACE GENDARME/CONTREVENANT Chapitre 6 - LA QUESTION DU PERIMETRE DES TÂCHES DES BRIGADES DE GENDARMERIE
EN GUISE DE CONCLUSION - DU DUALISME POLICIER A LA DUALITE POLICIERE BIBLIOGRAPHIE
Sociologie de la gendarmerie

François Dieu
© L’HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
9782296057142
EAN : 9782296057142
INTRODUCTION
La gendarmerie nationale est une organisation policière pour le moins singulière ayant inspiré une quarantaine de forces à travers le monde. De statut militaire et d’implantation rurale, elle a longtemps suscité incompréhensions et réserves chez ceux pour lesquels l’appartenance au champ de la défense s’avère, par principe, incompatible avec la définition même d’un service de police. Bien qu’il s’agisse là d’une approche proprement idéologique que l’examen de la diversité des réalités politiques et policières parvient aisément à démentir, elle n’en explique pas moins la curiosité amusée, l’indifférence, voire le mépris perceptibles à l’égard d’un objet gendarmique longtemps abandonné au sens commun, au folklore incarné par les facéties cinématographiques du Gendarme de Saint-Tropez ou, plus récemment, par les prouesses télévisuelles d’une Femme d’honneur. Le gendarme met pourtant en scène, lorsqu’on le suit pas à pas dans son travail quotidien, une variété de situations professionnelles et humaines opérantes pour la compréhension des organisations policières et, au-delà, du fonctionnement politique de la société française.
Le propos de ce livre est de rendre compte de diverses observations réalisées sur cet objet, à la faveur d’un parcours de recherche débuté il y a une vingtaine d’années, avant même que l’institution ne s’engage, pratiquement à marche-forcée, dans une modernité largement impulsée par les conflits sociaux qui se sont succédé depuis la fin des années 80. Dans le sillage de la « gendarmologie en civil » inaugurée par Hubert Lafont et Philippe Meyer 1 , l’auteur s’est attaché à promouvoir, pour reprendre le titre en forme de plaidoyer de l’ouvrage de Jean Susini, un des précurseurs de la sociologie de la police en France 2 , une « approche nouvelle de la gendarmerie ». Avec comme dessein la reconnaissance de la spécificité historique et organisationnelle de cette institution, cette approche entend contribuer à l’émergence d’une spécialisation disciplinaire qu’il est possible d’appeler la « sociologie de la gendarmerie ».
Il ne s’agit pas d’inventer, comme ont pu le penser certains esprits chagrin, une nouvelle sociologie, en contribuant ainsi au processus de morcellement de la discipline, mais plutôt d’inscrire cette considération légitime pour un objet atypique dans le registre de la sociologie des professions, en évitant toutefois les velléités d’intégration — immanquablement partielle et partiale — de l’objet gendarmique à la sociologie militaire et à la sociologie de la police. La reconnaissance de la gendarmerie comme champ d’investigation sociologique suppose, en fait, quatre principales opérations qui, dans l’état actuel des choses, sont loin d’être identifiables : la production du savoir par des chercheurs spécialisés, éventuellement regroupés en équipes ; la conservation du savoir par le stockage des données et des acquis pour en permettre une utilisation rationnelle et continue ; la diffusion du savoir auprès d’un public spécialisé ou non ; l’application du savoir pour la résolution des principaux problèmes rencontrés par le système social.
En effet, les chercheurs qui s’intéressent à la gendarmerie — en laissant de côté les « spécialistes de circonstances » éventuellement motivés par la captation de crédits de recherche — ne sont qu’une poignée, disséminés, qui plus est, dans une diversité de centres universitaires. L’absence de centre de recherche dévolu à l’étude scientifique des phénomènes gendarmiques se double d’une carence manifeste dans le domaine de la conservation des savoirs, tant il est vrai qu’au sein de la gendarmerie comme de l’université, il n’existe pas, dans l’état actuel des choses, de centre de documentation digne de ce nom rassemblant l’ensemble des ouvrages, articles, études, mémoires et travaux sur les phénomènes gendarmiques. La modicité de la recherche en ce domaine a pour conséquence logique une quasi-absence des questionnements en relation avec la gendarmerie dans le champ intellectuel, mais aussi leur prise en compte plus que réduite au plan des réflexions et analyses prospectives menées par les décideurs politiques et institutionnels.
Aussi, afin de contribuer à l’édification de cette sociologie de la gendarmerie, est-il paru opportun de rassembler un certain nombre de matériaux susceptibles d’apporter un éclairage à tous ceux, chercheurs et professionnels, universitaires et gendarmes, qui s’efforcent de comprendre et d’expliquer les phénomènes gendarmiques. Il ne s’agit pas pour autant de proposer un éclairage d’ensemble sur la gendarmerie d’aujourd’hui, comme ce fut le cas, à une dizaine d’années d’intervalle, avec Gendarmerie et modernité (1993) et La gendarmerie. Secrets d’un corps 3 (2002). Plus prosaïquement, le propos de ce livre est de rassembler différents constats et interrogations publiés de manière dispersée, entre 2000 et 2008, dans des revues spécialisées, des ouvrages collectifs et sous la forme d’une préface et d’un rapport de recherche. Sociologie de la gendarmerie apparaît donc comme une sélection de textes ayant fait l’objet de quelques coupes, ajouts et mises à jour, afin de produire, par touches successives, si ce n’est une somme, au moins un échafaudage utile à ceux qui s’efforcent d’observer, à l’abri des idées reçues et des stéréotypes, l’édifice gendarmique.
Après avoir apporter quelques repères et précisions sur les caractéristiques organisationnelles de la gendarmerie, il est apparu souhaitable de revenir sur les raisons du faible intérêt de la recherche pour l’objet gendarmique et de proposer quelques pistes de réflexion sur la relation entre le chercheur et le gendarme (Partie I). Le souci d’appréhender la situation actuelle de l’institution a amené ensuite à privilégier l’analyse de ses particularités culturelles à partir d’une évocation de son esprit de corps et des modalités de prise en compte du changement social (Partie II). Enfin, la mise en évidence, au moins sur un plan fonctionnel, de la nature fondamentalement policière de la gendarmerie a conduit à aborder deux problématiques au cœur des réflexions actuelles, à savoir celle de la mobilisation de l’institution en matière de sécurité routière et celle

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