André de Peretti : rencontres et compagnonnages franco-marocains
120 pages
Français

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André de Peretti : rencontres et compagnonnages franco-marocains , livre ebook

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Description

Le récit que nous propose André de Peretti nous fait voyager, non seulement dans le temps :" Quasiment un siècle de pratique de l'interculturel", mais aussi à travers les espaces de croisement de savoirs et d'"inter-fertilité", pour se dire qu'en définitive, ne faut-il pas mieux regarder vers le haut, dans une démarche de "co-construction" et de "non-défensivité" ? N'y a-t-il pas de la distance et de la hauteur à prendre face aux événements, celles qu'apporte l'humour que pratique avec génie André de Peretti ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 62
EAN13 9782296465183
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

André de Peretti : rencontres et
compagnonnages franco-marocains


Entretien avec Gaston Pineau
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55160-2
EAN : 9782296551602

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Jacques Serizel – Armelle Roudaire


André de Peretti : rencontres
et compagnonnages franco-marocains

Entretien avec Gaston Pineau


Préface de Mohammed Melyani
Postface de Gaston Pineau


L’Harmattan
Préface André de Peretti : de l’esprit de la Résistance et de l’espérance
Mohammed Melyani
Maître de conférences,HDR
Université de Picardie Jules Verne Amiens France


« L’esprit de la résistance, qui n’accepte pas les injustices,
mais qui cherche les solutions positives qui ne soient pas négatives »
A. de Peretti (Extrait d’échange avec A. de Peretti le 18 février 2011)


Les entretiens qui sont l’objet de cet ouvrage et qui nous offrent en l’itinéraire d’un témoin d’une époque « un emblème si simple et si complexe », sont le produit d’un événement heureux : le 3 e Colloque mondial sur l’autoformation tenu en mai 2005 à Marrakech, colloque intitulé : « Rencontre entre cultures et pratiques d’apprentissages formels, informels, non formels ». Cette rencontre mondiale a réuni des chercheurs venus de plusieurs horizons pour débattre des relations complexes qui peuvent exister entre les cultures, le formel et l’informel, et André de Peretti a été « un peu l’emblème de ce colloque de par son trajet ». De complexes questions ont particulièrement retenu l’intérêt des participants ; elles peuvent être, moyennant une certaine liberté dans le propos, formulées ainsi : l’importance des rencontres et dialogues des cultures en passant par les modes d’apprentissages formel, informel et non formel.
Les témoignages apportés par ces entretiens entre André de Peretti et Gaston Pineau, s’inscrivent chronologiquement, dans un premier temps sur les moments de rencontres ou d’interactions entre André de Peretti et le Maroc, dans un deuxième temps sur les apprentissages majeurs de vie qu’André aimerait transmettre et dans un troisième temps, sur quelques grands compagnons de route.
Ces entretiens sont empreints de passion. La pensée est animée par une sensibilité active qui transmet au lecteur des étincelles de vie et de compréhension d’un parcours avec ses accidents. Ils révèlent un esprit de clairvoyance avec ce qu’André de Peretti appelle lui-même « l’inter-fertilisation des spiritualités dans lequel chacun essaie d’aider l’autre à être, non pas autre qu’il n’est, mais davantage lui-même ».
André de Peretti emploie la phrase de son ami Teilhard de Chardin – tout ce qui monte converge – pour nous dessiner le portrait d’un homme d’une grande curiosité intellectuelle, d’appartenance croisée, avec un passé multipolaire. Avec la phrase de Teilhard de Chardin : « Tout ce qui monte converge », André de Peretti nous aide à comprendre que :
« tout ce qui permet d aller au plus élevé de ses pensées, qu’elles soient celle d’une foi ou d’une incroyance, s’il monte assez haut, il est près de rejoindre les autres et il y a un aboutissement spirituel pour Teilhard de Chardin dans une vision catholique ouverte. Il y a une rencontre des personnes dans laquelle les phénomènes de dénomination et de spécificité n’interviennent plus comme rejet-fermeture, mais comme inter-fertilisation, inter-fécondation, inter-rencontres positives, malgré toutes les difficultés et la coexistence nécessaire entre ces montées, ces aspirations, ces rencontres. Malgré cette compréhension, cette stimulation, cet étayage des cultures, des civilisations, les unes par les autres, il y a en même temps, des dérives, en même temps des exactions, il y a en même temps du terrorisme, il y a en même temps des phénomènes mafieux. Tout cela fait partie de la réalité, mais l’esprit de tout croyant et tout non-croyant sincère, c’est de se battre contre toutes ces dérives, non pas en brutalité, mais de se battre en courage et en espérance tenace comme l’ont montré nos amis marocains dans leurs revendications légitimes et profondes d’indépendance… Sije parle du côté de mes amitiés marocaines, il est sûr que dans les relations que j’avais à l’Istiqlal, au Maroc comme à Paris, j’ai le sentiment de leur contraste, mais aussi de leur patience à voir l’indépendance de leur pays et en même temps de la patience contrastée que leurs vœux ne soient pas réalisés magiquement de façon instantanée. »
André de Peretti, dans sa rencontre avec le Maroc et son regard sur l’Islam comme civilisation, conçoit l’autre dans sa singularité et en sa limite infinie, porteuse d’espérance et d’un monde inconnu. Ce monde exige de la pensée l’exercice d’une « violence » novatrice entre les cultures, leurs rencontres et leurs résistances à la pulsion de cruauté des uns et des autres. Cette espérance, doublée d’un esprit de résistance permet d’élargir le champ des savoirs, de dégager les grandes voies, historiques et humaines, qui guident la voie vers l’autre, et cheminent vers une universalité détournée, grâce à un apprentissage de l’altérité.
Dans le chemin de la recherche, de l’espérance et de la résistance, qui est aussi le chemin vers soi-même, André de Peretti a sacrifié les formes variées de l’égotisme, pour transfigurer l’expérience singulière de l’altérité en épreuve initiatique. C’est grâce à ce centre de gravité existentiel qu’il a pu s’orienter vers un espace ouvert et une relation de dialogue de type « universel », et vers un goût du changement et de toute édification viable, de jour en jour. Rappelons pour mémoire, un fragment du passé d’André de Peretti, en sachant que le secret de la mémoire réside dans le passé et ses virtualités cachées, un passé à ne pas idéaliser, à ne pas dégrader : à mettre en perspective :
« Mobilisé en 1939, il est sous-lieutenant d’artillerie pendant "la drôle de guerre" puis fait prisonnier dans la poche de Dunkerque en juin 1940 et ce jusqu’en mai 1945. Durant sa captivité, il écrit La Légende du Chevalier, légende qu’il faut lire au travers du fait qu’: « il n’y a qu’une seule défaite, c’est de devenir semblable à son adversaire », pièce de théâtre qui sera interprétée en 1941 à l’Oflag XD par ses camarades prisonniers, puis en 1943 à la Comédie française. En 1947, aux côtés de Louis Massignon et de Jean Scelles, il crée le Comité Chrétien d’entente France-Islam. Il devient Conseiller de l’Union française (groupe MRP), est élu député MRP en 1951, puis quitte l’Assemblée de l’Union française en 1952 à la suite de désaccords profonds avec Georges Bidault. À cette même époque, il s était rapproché d Emmanuel Mounier et des autres membres de la revue Esprit et avait rédigé, en avril 1947, l’article : "Prévenons la guerre d’Afrique du Nord : l’indépendance marocaine et la France". Il publie en 1952 son Cantique d’amour au Maroc. Il fonde, en juin 1953, avec François Mauriac et Louis Massignon, le Comité France-Maghreb et devient l une des figures de proue de la décolonisation du Maroc. »
La vie et l’œuvre intellectuelles d’André de Peretti nous apprennent le dur exercice de la liberté et de ses contraintes. S’éloigner des convictions courantes est le premier pas vers cette liberté inachevée. André de Peretti est toujours allé beaucoup plus loin, prenant les risques d’une vérité dangereuse dont il a constitué lui-même, peu à peu, l’alphabet, ou plutôt l’idiome qui permet d’énoncer la place de chacun, entre ce qui est personnel, collectif et historique, ce qui singularise ou pluralise notre expérience. Ce qui nous donne le droit de penser, y compris dans la détresse, le droit de refuser, de résister, d’espérer, de se construire une autonomie, de critiquer, de se contredire, de proposer, d’amender, de se laisser guider par des idées et des « images », qui cherchent leur appui et leur moyen d’expression dans l’aventure de l’esprit, de sa vitalité et son énergétique.
Dans ces entretiens, derrière les réponses, les paroles et les actes d’André de Peretti, dans la mesure où il est conséquent face à sa responsabilité et à l’histoire, il y va d’une œuvre à accomplir et à construire. Sans l’appui de cette œuvre considérable et encore « en devenir », «

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