Management et communication
274 pages
Français

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Description

Comment le management et la communication appréhendent-ils les profondes mutations sociales, économiques, technologiques, fonctionnelles et culturelles qui affectent les activités humaines et les structures qui les abritent ? Quels savoirs et quelles compétences mobilisent-ils face à ces changements ? Font-ils l'objet d'échanges, d'emprunts, de réinterprétations ? Témoignent-ils de convergences ou de contradictions ? Comment sont mises en récit leurs éventuelles rencontres et pour quels effets individuels et collectifs ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 286
EAN13 9782296451711
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MANAGEMENT ET COMMUNICATION

Mutations, emprunts et résonances
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13986-2
EAN : 9782296139862

Fabrication numérique : Actissia Services, 2013
Sous la direction de
Jacques Bonnet, Rosette Bonnet
et Gino Gramaccia


MANAGEMENT ET COMMUNICATION

Mutations, emprunts et résonances


L’Harmattan
Management et communication
Jacques Bonnet, Rosette Bonnet et Gino Gramaccia {1}
« Management et communication – Mutations, emprunts et résonances » : dans cet ouvrage, il s’agit de pointer et d’examiner les processus en mouvement et en émergence dans le rapport entre management et communication, de mettre en perspective les emprunts mutuels, les fertilisations croisées, voire les chapardages ou encore d’éventuelles oppositions ou convergences entre leurs fondements théoriques et leurs applications. L’évolution du discours des organisations, du commandement au management puis à la gouvernance, dont nombre d’entre elles se revendiquent désormais, représente un des terrains de questionnement investis par ce livre.
Tout d’abord, examiner « les mutations, les emprunts et les résonances » engage une réflexion autour des périmètres socioprofessionnels du management et de la communication en termes d’évolution, de transformation ou de consolidation de la nature de leurs interventions et de leurs références conceptuelles ou idéologiques. Cet examen peut être confronté à la complexification des modèles organisationnels, de la nature du travail et des relations sociales. En ce sens, il s’agit de fournir ici des clés de lecture et des éléments de compréhension relatifs aux mutations, aux alliages et aux contradictions qui affectent le management et la communication, au regard de leurs fondements, de leurs contextes d’intervention, de leur ancrage, de leur mode d’essaimage et de développement, de leurs crises éventuelles ainsi que de leurs déclinaisons pratiques. Ainsi, il est intéressant d’analyser comment les acteurs de la recherche, de l’enseignement et des mondes professionnels gravitant autour du management et de la communication, fondent et expriment, dans leurs organisations (universités, écoles, administrations, entreprises, collectivités), la légitimité et l’actualité de ces domaines de savoirs et de compétences.
Il s’agira donc de questionner les référents et les modèles sur lesquels ces acteurs appuient leurs discours et leurs pratiques. Ainsi, au regard des mutations socio-économiques et culturelles qui affectent la société, les relations et le lien social dans le travail ainsi que les activités de production et d’échange, leurs discours constituent des vecteurs de compréhension de leurs postures et des significations qu’ils émettent et relaient à la lisière et à la croisée de chacun de ces domaines. Plus précisément, le sens que ces acteurs donnent à l’accélération des rythmes des activités, à la dématérialisation de l’information, à la recherche de transversalités dans les organisations, aux exigences en matière de qualité et de résultats, aux nouveaux comportements dans le travail, à certaines « souffrances au travail » évoquées dans l’actualité récente, fournit des indices quant aux voisinages entre management et communication {2} .
Par ailleurs, l’examen des mutations et des rapprochements du management et de la communication a ici pour objectif de chercher à établir si ceux-ci relèvent d’une tentative plus ou moins formalisée et choisie d’adaptation à la complexité ou bien s’ils témoignent principalement de réponses ponctuelles vouées à l’instrumentation à court terme, voire à une fuite en avant face aux incertitudes d’un monde échappant à la finitude et à la prévisibilité. De ce point de vue, le concept de gouvernance relève-t-il d’un seul déplacement sémantique, de nature stratégique, ou bien engage-t-il de nouvelles représentations du pilotage des activités humaines conduisant à une évolution du rapport envers les réalités socio-économiques et culturelles ? Les dimensions sensibles (perception, représentations) et symboliques (formes, discours, rites, codes), caractéristiques d’une approche communicationnelle, sont-elles prises en compte, et comment, dans les principes et dans les pratiques mis en avant par le management ? De même, la gouvernance accorde-t-elle une place, et laquelle, à la dimension pragmatique de l’activité humaine en termes de production et d’expression de sens par les acteurs du travail ? Le type de communication que la notion de gouvernance cherche à promouvoir dans les organisations contemporaines, notamment en termes d’impulsion et d’accompagnement des changements, est donc à éclairer tout comme, plus globalement, le sens qu’elle entend donner au travail. Quelles valeurs la gouvernance veut-elle professer à ce sujet ? La confiance, la coopération, l’engagement et bien d’autres termes répandus dans le récit managérial, ne désignent-ils pas trop fréquemment des attitudes moralement qualifiées a priori , voire surdéterminées, rendant ainsi compte de finalités abstraites, d’« idéaux-types » parfois bien étrangers à la pensée concrète d’individus surtout préoccupés de résoudre des problèmes contingents et de tirer le meilleur parti des opportunités qui se présentent à eux ? Autant de questions qui invitent à une analyse critique des rapports entre management et communication.
L’étude des résonances et des « voisinages » entre management et communication se fera également dans ce livre à la lumière d’une réflexion plus contextualisée sur la stratégie des organisations et sur les nouveaux régimes de flexibilité du travail. Les politiques de gestion de la main-d’œuvre ont des répercussions sur les relations de travail et sur le sens même du travail organisé. Le fractionnement et la dérégulation des marchés, la révolution de l’information, les logiques de coopération parfois contrainte, les normes mondialisées d’une rentabilité financière à court terme, source désormais avérée de crises, sont à l’origine d’une véritable révolution dans les organisations {3} .
Dans cette optique, il s’agit encore d’examiner si le management et la communication prennent en compte la dimension situationnelle du travail et de la vie sociale en termes de confrontation du sujet à l’expérience et à l’exigence d’activités auxquelles il donne sens en tant qu’acteur. De façon corollaire, il s’agit de se demander si le travail et la vie sociale sont essentiellement abordés du seul point de vue de la verticalité, de la rationalité, de la prescription des tâches et des missions assignées aux opérateurs par l’organisation. Qu’en est-il ainsi du rapport du management et de la communication vis-à-vis du déterminisme, de la complexité et des incertitudes ?
A travers les contributions présentées dans ce livre, l’un de ces deux champs semble-t-il plus « emprunteur » que l’autre, au plan théorique et/ou pratique ? Il appartient au lecteur de se forger un point de vue face à cette question. L’un ou l’autre paraît-t-il « soluble » dans son vis-à-vis et dans ce cas, selon quelle argumentation ? Il conviendra alors de tirer des enseignements de l’analyse de ces emprunts et de ces voisinages ainsi que des postures de ceux qui les portent et les incarnent dans les organisations. Enfin, cet ouvrage invite le lecteur à examiner, au nom des résonances identifiées entre le management et la communication et notamment, entre leurs discours, leurs contextes d’expression et leurs pratiques, l’hypothèse de l’émergence d’un nouveau paradigme permettant de (re)problématiser les interfaces et les spécifications à l’oeuvre dans et entre ces champs de savoirs et de compétences.
En traitant de la fabrication des managers, Denis Cristol attire notre attention sur les dimensions communicationnelles des processus auxquels ont recours les entreprises pour façonner leurs responsables, cadres et dirigeants {4} . Des processus que l’auteur considère d’emblée comme dialogiques, au sens où il précise que les managers en question s’auto-fabriquent également eux-mêmes et se révèlent ainsi acteurs et auteurs de leur propre professionnalité {5} . Cette notion de professionnalité renvoie à la fois à l’inscription dans un corps socioprofessionnel et à la technicité liée à un métier. D’un point de vue communicationnel, la socialisation des managers, en tant que processus de construction et d’expression identitaire, s’appuierait notamment sur une mise en récit proposée par le monde de l’entreprise et concourant à l’élaboration d’une représentation mythique et héro

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