L éthique individuelle
149 pages
Français

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L'éthique individuelle , livre ebook

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Description

L'éthique en entreprise n'est pas une affaire nouvelle. Codes déontologiques, programmes de développement durable, "labels éthiques", et autres chartes de qualité ou de respect de l'environnement sont devenus monnaie courante: ces dispositifs font désormais partie de toute "culture d'entreprise" qui se respecte. On peut s'interroger sur leur fonction, sur leur efficacité réelle. L'éthique entrepreneuriale est-elle à même d'intégrer le facteur de l'éthique individuelle, le "management de soi"?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2005
Nombre de lectures 209
EAN13 9782336281919
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com
Harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747590679
EAN : 9782747590679
L'éthique individuelle, un nouveau défi pour l'entreprise

Alain Ballot
Laurent Bibard
Christian Ganem
Geneviève Even-Granboulan
Marc Grassin
Éthique en contextes
L’éthique ne se limite pas à une réflexion purement théorique sur le contenu et l’application des valeurs morales. Elle est inséparable de l’action humaine et du travail par lequel des sujets se forment eux-mêmes au contact de leurs semblables dans des environnements particuliers. Il n’y a donc d’éthique qu’ en contextes  : contextes sociaux, économiques, professionnels, institutionnels, géopolitiques, etc. Les acteurs qui évoluent dans ces différents espaces, et souvent de l’un à l’autre, développent des compétences et des savoirs pratiques. Leur « sens éthique » leur permet d’articuler à chaque fois les droits et les devoirs en jeu en s’efforçant de ne pas s’y perdre, c’est-à-dire de trouver un modus vivendi entre des valeurs personnelles, familiales, religieuses et des valeurs professionnelles ou organisationnelles qui ne leur sont pas d’avance ajustées. Les enjeux concrets de ce travail, les conflits qu’il occasionne parfois, le savoir tacite ou explicite des différents acteurs et les stratégies qu’ils adoptent pour la résolution des conflits et la construction d’une éthique personnelle et collective sont autant de dimensions qu’une réflexion sur l’éthique appliquée peut tenter d’explorer. Ainsi, penser l’éthique en contextes ne se résume pas à établir la déontologie ou les règles de bonne conduite propres à chaque type d’activité. Il s’agit plutôt, à travers des analyses menées sur des cas concrets, d’éclairer les modalités pratiques de la prise de décision, de proposer des outils nouveaux pour la réflexion et pour l’action.
LES AUTEURS
Alain Ballot Laurent Bibard Christian Ganem Geneviève Even-Granboulan Marc Grassin
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Éthique en contextes LES AUTEURS Préface Introduction Résultats d’une enquête auprès d’étudiants L’éthique individuelle à l’épreuve de l’éthique collective. À l’horizon de la personne Quel avenir pour le whistle-blower ? Pour une conduite responsable des affaires Discussion L’éthique et la question du temps L’éthique individuelle : finalités et modalités Discussion Les auteurs
Cet ouvrage est extrait des actes de la journée d’étude organisée le 27 mars 2004 à Sciences Po par la Fondation Ostad Elahi – Éthique et solidarité humaine, fondation reconnue d’utilité publique par décret en Conseil d’État du 27 janvier 2000.

« Faire émerger en l’homme les caractères de l’humanité véritable ». Ce projet auquel Ostad Elahi (1895-1974) a consacré sa vie entière, la Fondation Ostad Elahi le poursuit afin de favoriser l’esprit de tolérance et de solidarité entre les hommes et de contribuer ainsi au rapprochement des cultures et des peuples. Elle est guidée dans sa tâche par une idée forte : aucun élan de solidarité ne produira d’effets réels et durables s’il ne s’accompagne d’un souci éthique capable d’engager les hommes à faire d’abord la paix avec eux-mêmes en cultivant activement les caractères qui constituent leur humanité véritable. L’éthique ainsi comprise dépasse le conflit des valeurs puisqu’elle puise ses principes dans le seul patrimoine qui nous soit réellement commun : l’esprit lui-même, ou la dimension spirituelle – à la fois universelle et objective – qui traverse toutes les sphères de l’activité humaine.

Une telle éthique procède à la fois d’une démarche d’apprentissage et d’une expérience personnelle quotidienne réfléchie. Si elle se relie aux formes les plus anciennes de la philosophie, la question de son adaptation à la vie contemporaine et des conditions de son efficacité reste cependant entière. La Fondation porte ainsi une attention particulière aux projets, notamment de recherche et d’enseignement, susceptibles d’en éclairer les modalités. Qu’ils soient à l’initiative de la Fondation ou bien d’organismes, de chercheurs ou d’enseignants sollicitant son soutien, ces projets participent de l’esprit d’ouverture et de tolérance propres à la laïcité et privilégient un examen rationnel, voire scientifique, des questions soulevées.

Considérant que les enjeux individuels et sociétaux de l’éthique sont indissociables, la Fondation s’investit sur ces deux versants de sa mise en œuvre. À travers ses programmes (colloques, séminaires, groupes d’étude, soutien à la recherche, publications, manifestations culturelles, etc.), elle vise à sensibiliser le grand public aux interactions de l’éthique avec les différents domaines de l’activité humaine, elle sollicite des experts et chercheurs de disciplines variées (médecine, éducation, philosophie, psychologie, sociologie, histoire, religions, etc.) et établit également des collaborations avec des institutions et organismes publics, nationaux ou internationaux (Unesco, Sciences Po, etc.).
Le Conseil de l’Europe et l’Université de Paris-I Panthéon Sorbonne, tout comme le Ministère de l’Intérieur, sont les membres de droit du Conseil d’administration de la Fondation. Leur implication souligne l’originalité de la vocation de celle-ci : par la diffusion d’une éthique concrète, objective et universelle, contribuer à mettre l’homme, quelle que soit sa culture, en relation avec sa dimension essentielle, celle de l’esprit. Car ce lien, concrétisé et approfondi, renforce et enrichit la solidarité en développant le respect réel de la dignité et des libertés humaines : la liberté de réflexion et d’opinion, mais aussi la liberté du choix de sa croyance et du sens que chacun veut donner à sa vie.
Préface
par Michel Bon 1

Lorsqu’il y a une dizaine d’années j’ai rédigé une note pour la Fondation Saint Simon sur le thème de la corruption, un de mes lecteurs m’écrivit :

« Que l’on en vienne, comme vous le faites, à se donner la peine d’expliquer pourquoi il faut combattre la corruption est une preuve de plus que nous sommes tombés si bas qu’il faut maintenant démontrer l’évidence ! »
Je dois confesser que c’est une réaction du même genre que j’ai eue en lisant les actes du colloque de la Fondation Ostad Elahi. Comment l’éthique individuelle pourrait-elle être un défi pour l’entreprise, alors qu’elle ne peut qu’être au cœur du projet de l’entreprise !

La lecture des Actes du colloque vient heureusement très vite à bout de ce sentiment fugitif de découragement, parce qu’ils apportent un jour nouveau au sujet. Jour nouveau qui vient de l’exposition simultanée à une approche collective, l’éthique de l’entreprise, et à une approche individuelle, l’éthique de ses salariés. Ce ne sont pas, en effet deux univers séparés : une entreprise éthique avec des entrepreneurs et des salariés qui ne le seraient pas ne pourrait être qu’une construction bien éphémère. C’est pourtant ce divorce qui est dans l’air du temps : la « demande d’éthique » adressée aux entreprises augmente sans cesse (responsabilité sociale, environnement, gouvernance, mécénat, etc.), alors qu’à l’inverse il semble que celle adressée aux salariés diminue (laxisme sur les pseudo congés maladie, réticence des prud’hommes à sanctionner ce qui est devenu l’« incivilité », transformation du rappel à l’ordre en harcèlement moral, etc.)

L’un des mérites des débats du colloque est de montrer que ce divorce ne conduit nulle part. Les nombreux exemples présentés par les invités de la Fondation Ostad Elahi rappellent de façon souvent très vivante ce qui devrait être une évidence : l’éthique individuelle et l’éthique collective vont forcément de pair. L’expérience, mentionnée par plusieurs intervenants, des codes ou des chartes qu’édictent les entreprises pour sensibiliser leurs employés à l’éthique individuelle en est une bonne démonstration : si leur efficacité paraît souvent bien réduite, n’est-ce pas que le

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