Les espaces du travail
238 pages
Français

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Les espaces du travail , livre ebook

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Description

En éclairant la théorie par des exemples concrets rencontrés durant son activité professionnelle, l'auteur montre comment l'espace en lui-même et les pratiques spatiales associées peuvent être révélateurs des tensions et des enjeux qui traversent toute entreprise. A partir de situations vécues, il révèle l'importance des spécificités du fonctionnement collectif et étudie leurs effets sur la santé au travail.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2017
Nombre de lectures 12
EAN13 9782140034077
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Sciences et Société

Sciences et Société fondée par Alain Fuchs et Dominique Desjeux et dirigée par Bruno Péquignot
Déjà parus
Gérard ALLAN, Points de vue thermodynamiques sur notre quotidien, Société et thermodynamique , 2016.
Xavier MOREAU, Vieillissement et vulnérabilité, Comment rendre moins difficile le retour de la vulnérabilité , 2016.
Jacques JAFFELIN, Où va la civilisation ? Ethique pour un monde humain réconcilié avec ce dont il est issu , 2015.
Anne CHATEAU et Odile PIQUEREZ, Le syndrome d’Angelman. Parcours de vie des adultes , 2015.
Anne CHATEAU, Le syndrome d’Angelman. Regard sur une maladie neurogénétique rare , 2013.
Laurence BRIOIS VILMONT, L’imagerie médicale. La fabrique d’un nouveau malade imaginaire , 2013.
Olivier NKULU KABAMBA, L’assistance médicalisée pour mourir. Les soignants face à l’humanisation de la mort , 2013.
Jean-Pierre BENEZECH, Une éthique pour le malade. Pour dépasser les concepts d’autonomie et de vulnérabilité , 2013.
Suzy COLLIN-ZAHN et Christiane VILAIN, Quelle est notre place dans l’univers ? Dialogues sur la cosmologie moderne , 2012.
Blanchard MAKANGA, Nature, technosciences et rationalité. Le triptyque du bon sens , 2012.
Béatrice GRANDORDY, Charles Darwin et « l’évolution » dans les arts plastiques de 1859-1914, 2012.
Ali RECHAM, De la dialyse à la greffe. De l’hybridité immunologique à l’hybridité sociale , 2012.
Simon BYL, La médecine à l’époque hellénistique et romaine. Gallien. La survie d’Hippocrate et des autres médecins de l’Antiquité , 2011.
Simon BYL, De la médecine magique et religieuse à la médecine rationnelle. Hippocrate , 2011.
Raymond MICOULAUT, Le Temps, L’Espace, La Lumière, 2011.
S. CRAIPEAU, G. DUBEY, P. MUSSO, B. PAULRÉ, La connaissance dans les sociétés techniciennes , 2009.
François LAROSE et Alain JAILLET, Le numérique dans l’enseignement et la formation. Analyses, traces et usages , 2009.
Titre


Philippe S ALIGNAC







Les espaces du travail



Prévention et santé au travail
Copyright



























© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com EAN Epub : 978-2-336-78643-8
Dédicace

A Danielle avec deux L, pour mieux voler et éclairer la route.
Introduction
« Nous façonnons des édifices qui à leur tour nous façonnent »
(W Churchill)
Lors de l’inauguration de la chambre des communes britannique, c’est l’argument que Winston Churchill avait avancé pour en défendre la reconstruction sous sa forme originale à la fois austère et peu pratique. Il y voyait là probablement le symbole du système parlementaire britannique aussi bien que les marques d’une certaine trempe de caractère, le reflet symbolique de l’opiniâtreté qui avait permis de vaincre l’ennemi pendant la guerre.
Dans la tradition hippocratique, l’environnement physique avec ses composantes géographiques et climatiques est un élément principal qui détermine des types physiques humains adaptés à chaque milieu et qui joue un rôle majeur dans l’apparition des maladies. Pour l’historien anglais Toynbee, la civilisation progresse en fonction d’un processus dialectique continu qui balance entre des défis et les réponses qui y ont été apportées, chaque réponse étant elle-même porteuse des défis ultérieurs. Par sa comparaison classique entre le béotien et l’athénien, il a su montrer que les caractéristiques du milieu naturel pouvaient jouer un rôle majeur dans les orientations prises par une société à ses débuts, c’est ce qu’il a appelé « le stimulant des terres ingrates » qui l’amène à postuler la proposition selon laquelle « Le stimulant de la civilisation croit en fonction de l’hostilité du milieu »
Il n’y a pas d’espace vide et l’espace existe au minimum comme un contenant défini par son contenu, un espace vu comme un cadre où on déploie ses activités mais il ne s’agit pas d’un réceptacle passif. L’espace se définit par ce qu’il contient mais il n’existe pas seulement que par ce qu’il contient. Loin de n’être que le support de l’activité humaine, il apparaît comme un des éléments clés de son organisation. L’individu n’est pas une cire molle sur laquelle l’environnement vient marquer l’empreinte de ses différents éléments visuels, olfactifs auditifs, cénesthésiques ou autre. Le cerveau n’est pas non plus une photocopieuse qui restitue une image à l’identique. Il utilise un ensemble de dispositifs sensoriels et cognitifs afin d’élaborer de manière partiale et partielle une représentation de l’espace en adéquation avec ses objectifs. C’est avec l’ensemble de son corps et de son cerveau que l’homme reconstruit son univers. Il n’y a pas d’espace neutre que nous pourrions occuper en toute indifférence.
L’espace n’est pas seulement une donnée physique brute dénuée de toute signification mais il implique nécessairement un mode de représentation intrapsychique fortement prégnant pour l’individu.
Depuis longtemps les études de psychosociologie mettent l’accent sur l’importance des liens qui sont tissés entre l’individu et son environnement.
Il n’y a pas d’espace neutre mais pas davantage d’homme isolé et suspendu en dehors d’un environnement quelconque, on ne peut séparer l’homme de son milieu et ils entretiennent une relation multifactorielle qui repose sur la convergence d’un ensemble de facteurs aussi bien physiques que purement psychosociologiques et qui finissent par édifier un espace à chaque fois spécifique de son contexte ; c’est le lieu des loisirs ou du travail, le centre-ville où on rejoint les amis ; espace public ou espace privé, il s’agit toujours d’un espace qui fait sens pour l’individu mais qui reste socialement construit.
Il n’est donc pas étonnant de constater, avec Hall, l’importance des facteurs culturels qui vont moduler l’utilisation des différentes capacités sensorielles de chacun. Par ses travaux sur « la proxémie », il a montré comment l’individu structure son territoire en suivant sa stratégie personnelle mais aussi en fonction de facteurs sociaux. On pourrait en admirer un exemple paradoxal dans le spectacle étonnant offert par des vacanciers presque nus qui tolèrent de s’entasser sur des plages encombrées où chacun s’accommode de réduire son espace à la surface d’une serviette de bain. La puissance de l’attachement à cet espace ridicule et la force qui les pousse à personnaliser cette appropriation du terrain sont bien manifestes dans les accidents occasionnés par les vidanges brusques des baïnes sur les côtes landaises. Emporté vers le large, le nageur panique et s’épuise à vouloir absolument lutter contre le courant violent pour rejoindre sa serviette alors qu’il suffirait qu’il nage de travers ou même se laisse simplement flotter pour retrouver la plage à quelques centaines de mètres plus loin.
L’environnement détermine aussi en partie le comportement. Chacun se bâtit un espace dans lequel il puisse se reconnaître, mais en retour, cet espace influence et façonne les attitudes. On se souvient de la sympathie témoignée par Claude. Lévi-Strauss envers les Bororos dont les villages présentaient une disposition caractéristique avec des maisons en cercles concentriques centrés par la maison des hommes du village. Cette implantation étant indispensable pour le bon déroulement de leurs coutumes et leurs rites sociaux, C. L. Strauss rappelle comment les missionnaires salésiens pour les convertir plus facilement les avaient déménagés dans des villages dont les maisons étaient implantées différemment en rangées parallèles ce qui avait entraîné la perte de leur système social et religieux.
Dans une approche complémentaire, on pourrait aussi s’inspirer de la vision poétique portée par Gracq pour qui l’environnement global, le héros et la trame de l’histoire sont intiment liés par une complicité étroite qui les enlace en un ensemble harmonieux. L’espace y joue un rôle important avec un paysage en partenaire de l’intrigue et annonciateur du dénouement, un espace où tout fait signe et nourrit un univers éloquent pour l’initié qui en détient les codes.
L’espace devient ainsi le support d’un langage qu’il convient de traduire. Un exemple nous en est facilement fourni par les nombreuses émissions dont la télévision est si friande et qui donnent lieu à des palabres plus ou moins intéressantes entre plusieurs personnes rassemblées autour d’un animateur, le terme autour restant d’ailleurs impropre car le plus souvent cet animateur se place en position asym&#

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