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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 novembre 2011 |
Nombre de lectures | 247 |
EAN13 | 9782296473881 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
LES PRIVATISATIONS EN AFRIQUE
Célestin TCHACOUNTE LENGUE
LES PRIVATISATIONS EN AFRIQUE
L’exemple du Cameroun
Préface de Paul K. Fokam
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-56264-7
EAN : 9782296562647
« Dans la guerre comme dans la paix, la victoire finale revient toujours à ceux qui ne se rendent jamais ».
Georges Clémenceau
« Ce dont on prend le moins soin est ce qui appartient en commun au plus grand nombre ».
Aristote
Qu’il me soit permis de présenter mes sincères remerciements à tous ceux qui ont aidé à la finalisation de ce livre. Il s’agit, entre autres :
Pour la revue juridique, de :
Monsieur AHMADOU Oumarou, magistrat hors hiérarchie spécialisé dans les privatisations ;
Maître TCHATCHOUA Gustave, avocat au barreau du Cameroun, membre du bureau de l’Ordre.
Pour la revue technique, de messieurs :
ATANGANA Jean-Claude, expert-comptable ;
EPOUBE NGAME Brunot, expert en privatisation ;
Dr NANA Jean Pierre, Directeur de la protection civile ;
BEKOLO Émile, expert-comptable ;
PENDA EKOKA Christian, Consultant ;
EYETE Narcisse, en particulier pour le chapitre 23 ;
TCHAKOUNTE Célestin, chef de Département contrôle des risques et qualité à la BEAC. Lui c’est lui et moi c’est moi ;
OUSMANOU BABATOURA Seihou, juriste auditeur ;
THADDEE Yossa, expert consultant ;
TCHAPDA Chamberlain, consultant ;
KWENDA Simplot, consultant.
Pour la revue linguistique, de:
Monsieur MELI Thomas et madame MELI, née Ambadiang Josée ;
Mlle NDIORO Claudia ;
Mlle KABIWE Priscille ;
Mme DEMANOU Cultice Auriole.
À tous et à beaucoup d’autres que je n’ai pas pu citer ici, j’adresse ma profonde reconnaissance.
En hommage à mon père LENGUE Antoine, qui a passé toute sa vie aux chemins de fer dont il était très fier et pour lesquels il a d’ailleurs failli payer de sa vie puisqu’il était, avec sa famille, la cible de l’incendie par les maquisards, de la gare de Mombo en 1959. Il aurait certainement beaucoup apprécié ce livre puisqu’il m’a toujours considéré comme dépositaire d’un potentiel d’exception.
En reconnaissance à ma mère, Nana Thérèse pour un amour sans faille.
À tous mes Tchacounté : Eméric, Samy, Manou et Dany pour l’amour et le soutien de tous les jours.
À mes frères : Lazare, Evariste et Nazaire.
À deux êtres chers qui ont très tôt quitté le plancher des vaches : Djoumi Lengué Désiré, mon frère aîné et ami et Esukise Martin, mon ami.
À mes femmes : Nana Thérèse, Viviane, Nathalie Flore, Hortense, Peguy Love, Marie Louise, Cécile Débora, Marie Virginie, Glory Awah, et Gloria Thérésa pour l’amour, le soutien et les encouragements
À tous mes amis qui m’ont donné le courage de persévérer.
À tous ceux qui restent convaincus d’un avenir radieux pour le Cameroun et l’Afrique.
À Nelson Mandela pour son apport à l’Afrique et à l’Humanité.
PRÉFACE : Fallait-il privatiser ?
L’essai de monsieur Célestin Tchacounte Lengue est le fruit d’une longue expérience dans la privatisation des entreprises publiques au Cameroun. C’est aussi et surtout le questionnement d’une action dévastatrice pour l’économie camerounaise.
À l’analyse, il s’aperçoit que cette politique économique n’a jamais été voulue ni souhaitée par les autorités camerounaises en charge des politiques économiques et sociales. Mais elle a été imposée par les institutions de Bretton Woods qui, galvanisées par les idées libérales des deux champions du libre-échange des années 1980 qu’étaient alors le président américain Ronald Reagan et le Premier ministre britannique Margaret Thatcher, étaient devenues des missionnaires chargés d’imposer cette politique aux pays en développement, ceci pour le grand bien de l’économie des puissances occidentales.
Le principe même de privatisation n’a du reste été admis par les autorités camerounaises que lorsqu’elles avaient le dos au mur, en raison de la persistance de la crise économique et de la souffrance accrue des couches les plus défavorisées qui représentaient à l’époque 60 % de la population totale.
Cette politique de privatisation est la résultante des prescriptions maintes fois répétées du FMI fondées sur l’hypothèse - en partie erronée - selon laquelle le seul fait de transférer le monopole de l’État aux acteurs privés - souvent monopole privé - est le gage d’une plus grande efficacité, d’une meilleure gestion et surtout d’une réduction du coût de revient qui serait alors bénéfique à tous les agents économiques et augmenterait l’assiette fiscale de l’État, au lieu de constituer une charge pour le budget.
S’il est vrai qu’en situation concurrentielle, les entreprises peuvent, grâce à l’innovation, améliorer leur efficacité et baisser les prix de leurs prestations, dans le cas de monopole, cela devient illusoire. Or, dans le cas présent, il s’agissait de remplacer un monopole public par un monopole privé souvent préalablement sélectionné par les institutions internationales en fonction des intérêts économiques des puissances qui financent les institutions de Bretton Woods.
Ayant assisté dans les années 1990 aux discussions sur les privatisations des entreprises de pays africains pendant les assemblées de la Banque mondiale et du FMI, j’ai personnellement acquis la conviction que les autorités de ces deux institutions ne pouvaient pas ignorer les effets dévastateurs de cette politique d’ajustement structurel. Le plus curieux est que ces champions de la transparence ont soigneusement évité tout débat concernant les conséquences désastreuses des privatisations sur les plans économique et social dans les pays concernés.
Aujourd’hui, les limites des processus des privatisations dans les pays africains sont à la hauteur de l’ambiguïté des textes fondateurs et des hésitations des divers gouvernements… M. Tchacounté revient sur tous ces facteurs à l’origine de la dépersonnalisation de l’Africain, avec l’intention de mettre en relief l’incohérence de la politique d’ajustement structurel, son caractère douloureux sur une population déjà fragilisée par les méfaits de la colonisation. Il s’interroge sur les motivations profondes qui permettent de remplacer le monopole d’État par un monopole privé (cas de la Régie nationale des chemins de fer et la Société nationale d’électricité du Cameroun).
Pour moi, cet essai constitue un exceptionnel état des lieux mis à la disposition des décideurs, mais aussi du grand public. Les premiers s’en serviront dans la mesure de mieux orienter leurs politiques ; le second, quant à lui, pourra en profiter pour mieux comprendre le processus et ses conséquences, au-delà des prises de position empressées et expéditives.
Les 26 chapitres de ce livre recouvrent un éventail de problèmes soulevés pour une information large du public. Chacune des 5 parties saisit une dimension spécifique du processus des privatisations en Afrique et plus particulièrement au Cameroun. On y retrouve les enjeux économiques et sociaux de ce processus, l’évaluation au cas par cas des expériences camerounaises, avec un accent sur la mise en concession du chemin de fer que l’auteur connaît pour en avoir été un acteur privilégié.
Le lecteur referme le livre avec en guise de conclusion une question et une réponse : « Fallait-il privatiser ? Oui plutôt deux fois qu’une ». Mais à quelles conditions ? « Faire les bons choix et tout de suite ». Ces bons choix sont clairement exposés dans l’essai de Célestin Tchacounte que je recommande vivement au public, tout en souhaitant que la poussière de l’oubli qui recouvre rapidement les grandes réflexions en Afrique ne soit pas trop épaisse pour avoir raison de celle-ci.
Dr. Paul K. Fokam
EN GUISE D’INTRODUCTION
Je vous suis reconnaissant de bien vouloir partager avec moi l’expérience des privatisations au Cameroun, une expérience qui m’a marqué au point de m’amener à en laisser une trace écrite. L’idée de ce livre n’est pas arrivée tout de suite, loin s’en faut. D’abord vague au début, l’impression est devenue de plus en plus pressante jusqu’à