Les industries de la culture et de la communication en mutation
265 pages
Français

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Les industries de la culture et de la communication en mutation , livre ebook

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Description

Les industries de la culture, de l'information et de la communication (ICIC) connaissent de puissantes mutations. A la concentration, à la financiarisation et à la mondialisation s'ajoutent les développements du Web. Quels sont les enjeux de ces mutations pour la configuration de contenus, pour la diversité culturelle et le pluralisme de l'information mais aussi pour l'éducation, qui connaît également des processus d'industrialisation? Comment ces mutations accompagnent-elles les mutations sociales, politiques et idéologiques?

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Publié par
Date de parution 01 septembre 2007
Nombre de lectures 179
EAN13 9782336259291
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2007 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296037724
EAN : 9782296037724
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Questions Contemporaines INTRODUCTION LES MUTATIONS DES ICIC, ENTRE MUTATIONS DES FILIÈRES, DES CONTENUS ET DES SOCIÉTÉS PREMIÈRE PARTIE : DES FILIÈRES EN MUTATION
PROBLÉMATISER LES LIENS ENTRE LA CONCENTRATION DES INDUSTRIES DE LA COMMUNICATION ET LE PLURALISME DE L’INFORMATION TÉLÉCOMMUNICATIONS MOBILES AVANCÉES : RÉORGANISATION DES FILIÈRES ET DES LOGIQUES INDUSTRIELLES CONDITIONS DE PRODUCTION ET CONTENUS, TENIR COMPTE DE LA COMPLEXITÉ DES PRODUCTIONS CULTURELLES ORGANISATION DE LA PRODUCTION ÉDITORIALE ET CROISSANCE DE L’ENTREPRISE : COLLECTIONS DE VULGARISATION ET COLLECTIONS LITTÉRAIRES AUX ÉDITIONS DU SEUIL ( 1935-1975)
DEUXIÈME PARTIE : DES MODES DE PRODUCTION, - DE DIFFUSION ET DE VALORISATION EN MUTATION
L’INDUSTRIE DE LA MUSIQUE ENREGISTRÉE RECOMPOSÉE MUTATIONS DES LOGIQUES SOCIO-ÉCONOMIQUES DANS L’ÉDITION, LE CAS DE LA FICTION LA CRITIQUE JOURNALISTIQUE DES CÉDÉROMS, REFLET DE QUELQUES MUTATIONS EN COURS L’ART NUMÉRIQUE COMME ANALYSEUR LA QUESTION DE L’INDUSTRIE DES SAVOIRS : QUELS ENJEUX POUR L’INDUSTRIALISATION DE LA FORMATION ET LES INDUSTRIES CULTURELLES ?
TROISIÈME PARTIE : - LES MUTATIONS DES ICIC, UN FAIT SOCIAL TOTAL
DES MODÈLES SOCIO-ECONOMIQUES EN MUTATION LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION : CONSTAT, QUESTIONNEMENTS ET HYPOTHÈSES LES INDUSTRIES DE LA CULTURE, DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION DANS LE CAPITALISME LE RÔLE DE LA COMMUNICATION DANS LE CONTEXTE DE LA TRANSITION À UNE AUTRE FORME SOCIO-HISTORIQUE DU SOCIAL, LA CONSCIENTIVITÉ ESPACE PUBLIC ET MUTATIONS DES INDUSTRIES DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE
Les industries de la culture et de la communication en mutation

Philippe Bouquillion
Yolande Combès
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud. B. Péquignot et D. Rolland
Série « Les industries de la culture et de la communication » dirigée par Philippe Bouquillion et Yolande Combès

Les industries de la culture et des médias (le cinéma et l’audiovisuel, le livre, la musique enregistrée, la presse et l’information), les arts et notamment les arts vivants, plastiques et dits numériques, les industries de la communication (les matériels, les télécommunications, le Web), les industries éducatives (manuels traditionnels et numériques, les sites de soutien scolaire, les plates-formes et, plus généralement, tous les processus conduisant à faire de la formation une industrie) connaissent de très importantes mutations. Les modes de création, production, diffusion, promotion, valorisation sont bouleversés, tandis que les articulations entre les industries de la culture et des médias, les arts et les industries de la communication s’intensifient.
Quels sont les enjeux de ces mouvements pour les « contenus » culturels, informationnels et artistiques, pour la diversité culturelle et le pluralisme de l’information ? Quelles mutations sociales, politiques et idéologiques ces mutations des industries de la culture et des industries de la formation accompagnent-elles ?
INTRODUCTION
LES MUTATIONS DES ICIC, ENTRE MUTATIONS DES FILIÈRES, DES CONTENUS ET DES SOCIÉTÉS
Philippe BOUQUILLION, Professeur à l’Université Paris 8, CEMTI 1 et Yolande COMBÈS, Professeur à l’Université de Paris 13, LabSic 2

Les industries de la culture, de l’information et de la communication (ICIC) connaissent depuis la fin des années 1970 de très importantes mutations, qui donnent lieu à des phénomènes parfois spectaculaires. Parmi les thèmes les plus fréquemment discutés peuvent notamment être cités : les mouvements de libéralisation ; les vastes opérations de rapprochement entre groupes industriels et pôles financiers conduisant, sur fond de mondialisation, à un niveau de concentration très élevé ; les mouvements d’idées et d’acteurs autour de l’exception et de la diversité culturelles ; le développement de nouveaux produits culturels, informationnels ou communicationnels accessibles par Internet ou à partir d’autres outils tels les téléphones mobiles ; les mouvements de contestation des offres marchandes qui se marquent par le développement de petites structures de production s’adressant à des micro-marchés mais aussi par le développement des échanges de pair à pair ; la redistribution des cartes entre offreurs de contenus, acteurs des logiciels, fabricants de matériels et opérateurs de réseaux ; le développement de formes de contenus, telle la « télé-réalité », que l’on peut observer depuis quelques années en Europe. Comment penser ces évolutions ? Constituent-elles des mutations ? Identifier des mutations suppose de mettre l’accent sur des changements radicaux. Ils ne conduisent pas nécessairement à créer des situations inédites : à titre d’exemple, le degré de concentration de l’industrie du disque ou du cinéma est plus important avant la Seconde Guerre mondiale qu’aujourd’hui. Mais ces changements, ces mutations, transforment en profondeur et de manière durable le fonctionnement des ICIC par rapport à ceux qui étaient à l’œuvre précédemment.

Les origines de ces mutations sont liées, pour une large part, aux grandes phases de libéralisation qui touchent les pays occidentaux depuis la fin des années 1970. Les ICIC ont été directement concernées par la fin des monopoles de l’audiovisuel, puis des télécommunications. De même, la libéralisation des échanges de biens, puis des services, malgré le maintien de certains dispositifs dérogatoires au nom de l’exception et de la diversité culturelles, a favorisé la transnationalisation des produits des ICIC. La libéralisation des échanges financiers contribue à la financiarisation des ICIC et au renforcement du caractère oligopolistique de ces marchés spécifiques. Ces mutations structurelles permettent aux acteurs industriels de déployer de nouvelles stratégies qui conduisent à la fois à renouveler les conditions d’activité dans les marchés anciens et à créer de nouveaux marchés. Les nouveaux entrants tentent de pénétrer des secteurs jusqu’ici protégés par des barrières réglementaires, tandis que les acteurs dominants cherchent à se protéger de la concurrence. Ces acteurs vont notamment s’emparer des technologies d’information et de communication (TIC) pour conduire ces actions. Nous considérons ainsi les mutations comme des « construits sociaux controversés » (LACROIX, MIÈGE et TREMBLAY, 1994). Les mutations sont liées aux stratégies développées par les acteurs dans des cadres socio-économiques et socio-politiques précis.

L’une des manifestations de ces mutations est le brouillage des frontières entre des filières auparavant bien distinctes. Des rencontres se produisent entre ce que nous nommerons les industries de la culture et des médias (ICM) et les industries de la communication, qui recouvrent notamment l’Internet, les télécommunications et les industries des matériels. Des synergies se créent et concourent à l’émergence d’un ensemble que nous nommerons les industries de la culture, de l’information et de la communication (ICIC). Quoique cet ensemble soit très hétérogène, il nous semble qu’en émanent des tendances communes.

Cela étant dit, les ICIC sont-elles des activités économiques comme les autres ? Peut-on penser leurs mutations à l’aide des seuls outils conceptuels de l’économie industrielle ? Les auteurs des théories contemporaines des industries culturelles, en particulier Bernard Miège (1984), insistent sur les spécificités de celles-ci. Les industries de la culture et des médias se distinguent des autres, notamment des industries de « grande consommation », tout en obéissant à des logiques de fonctionnement différenciées. Plusieurs « modèles » ou « logiques socio-économiques » sont proposés afin de rendre compte des spécificités de ces activités ainsi que des différences existant entre elles. Lorsqu’il présente, dans sa contribution, les cinq logiques — le flot, l’éditorial, le club, l’économie du compteur et le courtage informationnel —, Pierre Mœglin souligne que chacune d’elles rend compte de la façon dont les différentes filières s’organisent afin de faire face à l’incertitude de la valorisation. Cette incertitude constitue, pour cet auteur, la principale caractéristique des ICIC. Il rappelle que ces industries sont dans une situation de crise permanente (MŒGLlN, 1990). Chaque logique exprime donc un mode particulier de gestion des incertitudes. Ces logiques constituent un

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