La face féminine du mouvement vert iranien
180 pages
Français

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La face féminine du mouvement vert iranien , livre ebook

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180 pages
Français

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Description

La méthode de combat des Iraniennes contre la discrimination et son traitement dans les médias sont l'objet d'étude de ce livre. L'auteur consacre sa réflexion à l'analyse du "Mouvement vert" iranien en 2009, se concentrant tout spécialement sur le rôle des réseaux sociaux dans le développement d'une opinion publique iranienne et elle confirme s'il en était besoin la présence affirmée des femmes iraniennes dans ce mouvement par une analyse du discours et de ses attendus.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 9
EAN13 9782336386997
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
COLLECTION L’IRAN EN TRANSITION
Dirigée par Ata Ayati
Les dernières parutions

Minoo KHANY, La couleur de la guerre Iran-Irak. Regards croisés sur la peinture iranienne après la Révolution 1979 . Préface de Christophe Balay, 2015.
Nazy ALAIE AHDIEH , Romain Rolland, guerre et religion. Rencontre avec la foi baha’ie , Préface de Leïla Saberan-Mesbah, 2015.
Nahâl KHAKNÉGAR , L’exil comme épreuve littéraire. L’écrivain iranien face à ses homologues . Préface de Ramine Kamrane, 2015.
Djalâl SATTÂRI, Chahrzâde et sa conversation avec Chahryâr , Traduit du persan par Pirouz Eftékhari. 2015.
Jocelyn CORDONNIER , Les États-Unis et l’Iran au cours des années 1970. Une amitié particulière au temps de la guerre froide . Préface de Julien Zarifian, 2015.
Jalal ALAVINIA , en collaboration avec Thérèse MARINI, Tâhereh lève le voile. Vie et œuvre de Tâhereh, la pure (1817-1852), poétesse, pionnière du mouvement féministe en Iran du XIX e siècle. Préface de Farzaneh Milani/Postface de Foad Saberan, 2014.
Leyla FOULADVIND , Les mots et les enjeux. Le défi des romancières iraniennes . Préface de Farhad Khosrokhavar, 2014.
Ali GHARAKHANI , Téhéran, l’air et les eaux d’une mégapole . Préface de Philippe Haeringer, 2014.
Homa NATEGH , Les Français en Perse. Les écoles religieuses et séculières (1837-1921) . Préface de Francis Richard. Traduit du persan en français par Alain Chaoulli et Atieh Zadeh, 2014.
Nader AGHAKHANI , Les « gens de l’air », « jeux » de guérison dans le sud de l’Iran. Une étude d’anthropologie psychanalytique. Préface d’Olivier Douville, 2014.
Michel MAKINSKY (dir.), L’économie réelle de l’Iran, au-delà des chiffres , 2014.
Foad SABÉRAN , Nader Chah ou la folie au pouvoir dans l’Iran du XVIII e siècle . Préface de Francis Richard, Postface d’Alain Désoulières, 2013.
Mohsen MOTTAGHI , La pensée chiite contemporaine à l’épreuve de la Révolution iranienne. Préface de Farhad Khosrokhavar, 2012.
Titre
Modjtaba NAJAFI






LA FACE FÉMININE
DU MOUVEMENT VERT IRANIEN
DE L’INTERNET À LA RUE




Préface de Shirin EBADI
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73710-2
Dédicace

À ma mère qui m’a laissé dans un monde de chagrin par sa mort en 2012. Elle sera toujours vivante pour moi. Son souvenir est dans mon cœur et elle m’inspirera toujours pour construire un monde meilleur. Elle est la première à m’avoir enseigné l’importance de l’amitié dans la vie.
À tous les martyrs du Mouvement vert iranien qui ont sacrifié leurs vie pour un Iran vert, c’est-à-dire un Iran libre, développé et démocrate.
À Toutes les mères endeuillées pour leurs enfants martyrs ; je respecte leurs larmes, leurs chagrins.
À Shahindokht Sanati, surnommé « Madame des roses », une femme qui a remplacé l’opium par des roses dans une des provinces iraniennes (Kerman) où elle a pu sauver beaucoup de toxicomanes et où elle a créé beaucoup d’emplois.
À Saeedeh Ghods, fondatrice de « Mahak », une institution non gouvernementale active depuis 1991 qui a pour but d’aider les enfants atteints de cancer et leurs familles. A partir de ce travail je la remercie comme une citoyenne iranienne.
Enfin, je tiens en particulier à remercier Madame Jocelyne Arquembourg, ma directrice de thèse, pour ses conseils et ses remarques éclairées dans mes recherches.
Citation

Ma patrie, je te reconstruirai,
si besoin, par des briques faites de ma vie,
J’érigerai des colonnes pour te soutenir avec mes os.
Je respirerai de nouveau le parfum,
des fleurs préférées de ta jeunesse.
Je laverai de nouveau le sang de ton corps,
avec les torrents de mes larmes.

Simine Behbahani « Ma patrie ».
Préface
Les femmes égalitaristes sont les avant-gardes de la démocratie mais peut-on parler de la démocratie en oubliant l’égalité entre les citoyens ?
Lorsqu’une femme parle de la suppression des inégalités dans un pays islamique comme l’Iran, en effet, elle défie la plus importante et la plus fondamentale dimension de la discrimination fondée sur une interprétation erronée de l’islam imposée aux femmes iraniennes après la révolution 1979.
Le système autocratique du Shah a provoqué le mécontentement, les gens sont descendus dans la rue. Ensuite, une révolution a eu lieu qu’il faut nommer, non pas la révolution islamique, mais « La Révolution masculine contre les femmes » car sa dimension la plus importante a été de faire perdre aux femmes les droits obtenus après des années de combat. Mais, il ne faut pas oublier que Mohammad Reza Shah séduit par la civilisation occidentale voulait faire ressembler son pays aux pays occidentaux . Il a eu un rôle influent sur la législation en faveur des femmes. La loi la plus importante est celle sur la protection de la famille adoptée en 1967 dans laquelle, la polygamie est limitée à deux épouses, le droit de garde des enfants est attribué aux femmes, le droit au divorce est devenu limité pour les hommes et dans des cas précis, l’autorité parentale est exercée par la mère, les femmes et les hommes ont eu les mêmes droits. Enfin, « la révolution contre les femmes » l’a emporté. En février 1979, les hommes ont réactivé, par quelques lignes d’écriture, une législation vieille de soixante-dix ans alors que la nouvelle constitution n’a pas encore été adoptée et le pays a été géré par le « conseil de la révolution ». Par le biais de cette législation, les femmes ont perdu tous les droits obtenus : un homme pouvait divorcer de son épouse sans l’autorisation du tribunal, il pouvait épouser quatre femmes. Les Iraniennes ont été privées du droit de garde des enfants, l’âge du mariage a été fixé à neuf ans, toutes les lois discriminatoires ont été adoptées l’une après l’autre.
On peut dire qu’en raison de ces lois discriminatoires, la majorité des opposants de la République islamique se trouve parmi les femmes.
Les citoyennes dont l’identité a été mise à mal , dont la Diya (le prix du sang) est réduit à la moitié de celui d’un homme musulman, dont le témoignage devant un tribunal est devenu la moitié de celui d’un homme, se sont mobilisées. Leurs principales revendications ont été l’égalité juridique et la suppression de la discrimination. Elles ont bénéficié non seulement des acquis de la modernité dans leur combat mais ont aussi montré qu’il existe différentes interprétations de l’islam en vérifiant les textes de la jurisprudence. Leur méthode influente a abouti à faire changer certaines lois en faveur des femmes ; cette victoire leur a donné du courage. Un grand nombre des femmes rattachées au clergé et aux familles traditionnelles ont participé au mouvement et le nombre des femmes égalitaristes a augmenté de plus en plus. Dans la mesure où les protestations se sont présentées sous la forme de manifestations dans les rues, on peut mentionner le rassemblement des militants des droits des Iraniennes en 2006 à titre d’exemple. À partir de ce moment-là, les forces sécuritaires ont adopté une attitude politique envers les revendications civiques. Les femmes ont été accusées de « menaces contre la sécurité nationale », de « publicité contre le régime » et de « tentatives de renversement du système politique ».
Pour les forces sécuritaires et les tribunaux qui ont été obligés d’obéir aux ordres, la protestation des femmes contre la discrimination est en effet une protestation contre Islam. Mais quel islam ? Un islam dans une interprétation totalement compatible avec les valeurs culturelles du gouvernement qui forme le fondement idéologique de la République islamique. Donc, selon eux, les protestations des femmes sont politiques et non civiques, elles sont considérées comme des menaces contre la sécurité nationale.
Dans ce processus, la question des femmes est traitée dans les médias comme un sujet d’actualité, tout le monde a découvert qu’elles ne sont pas des citoyennes silencieuses, qu’elles doivent être prises en compte dans les calculs politico-culturels. Dans sa réaction, la République islamique a essayé d’instrumentaliser cette question en faisant entrer quelques Iraniennes au Parlement, dans les ministères. Elles étaient en faveur des lois discriminatoires en raison de leur situation politico-financière-idéologiqu

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