Le travail des femmes en Guinée maritime
271 pages
Français

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Le travail des femmes en Guinée maritime , livre ebook

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Description

Dans une économie en plein bouleversement, où l'agriculture de subsistance côtoie la consommation des produits d'importation associés au prestige social, les femmes guinéennes développent des sources de revenus diverses, en fonction de leurs marges de liberté. L'analyse dans huit villages de Guinée Maritime montre comment les structures sociales déterminent l'organisation économique des villageois.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 195
EAN13 9782296703148
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le travail des femmes en Guinée maritime
Populations
Collection dirigée par Yves Charbit,
Maria Eugenia Cosio-Zavala, Hervé Domenach


La démographie est au cœur des enjeux contemporains, qu’ils soient économiques, sociaux, environnementaux, culturels ou politiques. En témoigne le renouvellement récent des thématiques : développement durable, urbanisation et mobilités, statut de la femme et de l’enfant, dynamiques familiales, santé de la reproduction, politiques de population, etc.
Cette démographie contextuelle implique un renouvellement méthodologique et doit donc prendre en compte des variables en interaction, dans des espaces de nature diverse (physiques, institutionnels, sociaux).
La collection "Populations" privilégie les pays et les régions en développement sans pour autant oublier leurs liens avec les pays industrialisés et contribue à l’ouverture de la démographie aux autres disciplines. Elle est issue d’une collaboration entre les chercheurs de l’institut de Recherche pour le Développement (IRD), de l’UMR CEPED (INED, IRD, Université Paris Descartes) et du Centre de Recherches Populations et Sociétés (Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense).


Derniers parus

Céline Clément, La mère et ses enfants : devenir adulte et transmissions intergénérationnelles , 2009.
Olivier Belbéoch, Yves Charbit, Souraya Hassan Houssein (dir.), La population de Djibouti. Recherches sociodémographiques , 2008.
Maryse Gaimard, Goitre endémique et démographique en Afrique noire. L’exemple d’un village en Côte d’ivoire , 2008.
Mustapha Omrane, Accès à la terre, dynamique démographique et ancestralité à Madagascar , 2008.
Frédéric Sandron (dir.), Population et développement dans les hautes terres de Madagascar , 2008.
Lise Beck, Contexte de paupérisation et mortalité des enfants ruraux au Rwanda, 1980-1994 , 2007.
Cédric Audebert, L’insertion socio-spatiale des Haïtiens à Miami , 2006.
Michèle Dion, Quand la Réunion s’appelait Bourbon , 2006.
Ralph Schor, Français et immigrés en temps de crise (1930-1980) , 2004.
Jean-François Léger, Les jeunes et l’armée , 2004.
Hervé Domenach et Michel Picouet (dir.), Environnement et population : La durabilité en question , 2004.
Aurélie Godard


Le travail des femmes
en Guinée maritime

De l’organisation sociale
à l’organisation économique


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’EcoIe polytechnique ; 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffiision.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12368-7
EAN : 9782296123687

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
REMERCIEMENTS
Ce travail est avant tout le fruit d’une rencontre avec des hommes et des femmes qui ont accepté de nous donner du temps pour répondre à nos multiples questions. Sans leur patience et leur gentillesse rien de tout cela n’aurait été possible. Je remercie donc en premier lieu les habitants des sous-préfectures de Mankountan et de Kanfarandé pour leur accueil. J’ai une pensée spéciale pour les Koukoubaka qui m’ont ouvert leurs portes, particulièrement Mamadou Bah, Mamadou Petite, Maimouna Kamepa, Maimouna Toumbeta, Abou, Ma Sania, Maire Souley. Mes remerciements vont aussi vers l’équipe de terrain grâce à laquelle les données traitées ici ont été collectées, ainsi qu’à l’ensemble du laboratoire Popinter (CEPED) grâce à qui ce travail a pu voir le jour.


Une étude de terrain est aussi un travail personnel intense et je remercie mes proches de leur soutien constant pendant ces années où mon esprit vagabondait souvent en Guinée.


INWALE
INTRODUCTION LES FEMMES COMME SUJET D’ETUDES SPECIFIQUES
Avec son ouvrage pionnier, Esther Boserup (1983,1ère édition en 1970) a ouvert la voie à une analyse de la place des femmes dans les pays en développement et plus précisément à une analyse de leur rôle économique dans le processus de développement. Depuis les années 1970, les études sur le genre ont insisté sur l’importance de l’accès à l’emploi ou plus simplement à l’activité indépendante ( versus aide familiale) comme facteur d’émancipation des femmes dans le monde rural (Boserup, 1983, Bazin-Tardieu, 1975), aspect qui fut aussi mis en avant dans la notion d’ empowerment des femmes, puisque selon sa définition même, l’ empowerment au sens général ne peut se réaliser qu’au travers de l’ empowerment économique (Locoh, 2001, Mason-Oppenheim, 1995). L’embellie économique des années 1960 et 1970 a permis aux Africaines de profiter de la croissance. Mais les chocs pétroliers des années 1970, le regain de protectionnisme des pays occidentaux qui a suivi et les ajustements structurels ont entraîné une crise économique et sociale dont elles ne sont pas sorties indemnes. Elles qui avaient profité du changement et pour qui les observateurs étaient pleins d’optimisme (Bazin-Tardieu, 1975), ont vu leurs situations économiques et sociales devenir de plus en plus difficiles (Blumberg, 1979).

La Guinée n’échappe pas à ces problèmes économiques et malgré ses richesses naturelles, c’est un pays pauvre. Même si comme le note Serge Latouche (1998), les indicateurs disponibles pour estimer la pauvreté d’un pays (PNB, balance commerciale, etc. ) sont souvent peu révélateurs de la pauvreté de sa population ; la situation macroéconomique a des implications pratiques négatives sur le niveau de vie des Guinéens. La balance commerciale faiblement excédentaire dans les années 1990 est devenue déficitaire au début des années 2000 du fait notamment de la nécessité d’importer des denrées alimentaires et plus particulièrement du riz en provenance d’Asie car les campagnes, difficilement suffisantes, ne nourrissent pas les villes. Les zones rurales, du fait de la production locale ont un peu plus de facilités à assurer leur subsistance, mais la période de soudure, plus ou moins longue selon les années, est de plus en plus difficile pour les villageois qui ont plus faiblement accès aux revenus monétaires. En raison de cette nouvelle donne économique, les revenus féminins s’avèrent indispensables aux ménages car ils sont plus souvent monétaires que ceux des hommes grâce en particulier au petit commerce. La crise économique a rendu l’économie des femmes africaines plus visible car, comme le note Thérèse Locoh (1996), dans le contexte de l’Afrique de l’Ouest, les activités économiques des femmes sont plus directement liées à la survie du ménage. De ce fait, elles subissent de plein fouet la crise économique car celle-ci diminue les possibilités d’apport des hommes au budget du ménage. Les femmes doivent alors prendre le relais, ce qu’elles font en multipliant des activités génératrices de revenus souvent peu importants. Ainsi, dans les programmes d’action des institutions internationales, l’activité des femmes n’apparaît plus seulement comme un facteur de réduction des inégalités de sexe, mais comme un moyen de diminuer la pauvreté des ménages comme le suggérait la conférence du Caire (1994). Cela sous-entend premièrement que l’activité économique des femmes est une réponse à une situation de pauvreté et deuxièmement que l’indépendance économique des femmes va de pair avec une indépendance sociale.

Mais qu’en est-il vraiment ? Les femmes rurales guinéennes considèrent-elles l’autonomie financière comme un facteur d’émancipation ou un mal nécessaire ? Ce que nous cherchons à comprendre par ce travail, c’est non seulement l’organisation économique des femmes rurales guinéennes, mais aussi leur place dans la société et dans l’économie des ménages. Si nous nous intéressons ici à l’économie des femmes ce n’est pas parce que nous considérons à l’instar de Danielle Bazin-Tardieu (1975 : 19) qu’un « des moyens les plus valables pour étudier la situation des femmes est […] l’examen de leur position économique », mais parce que cela ayant été posé comme tel, nous nous demandons en quoi la situation économique peut être le reflet de la situation sociale des femmes rurales guinéennes et comment cette situation économique est perçue par les principales intéressées. Mais avant de s’intéresser &

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