Les publications françaises sur les prostitutions
130 pages
Français

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Les publications françaises sur les prostitutions , livre ebook

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Description

Portant essentiellement sur la prostitution féminine et de rue, le champ éditorial sur les prostitutions prend en compte peu à peu les autres formes de prostitution, qu'il s'agisse de la prostitution masculine homosexuelle, hétérosexuelle ou transgenre. Ce répertoire comprend 810 références parues entre 1975 et 2008, aussi bien les articles et ouvrages à caractère scientifique, les mémoires et thèses, les travaux d'experts que les récits personnels, les enquêtes journalistiques et les articles de la presse régionale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 53
EAN13 9782296459786
Langue Français
Poids de l'ouvrage 15 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les publications françaises sur les prostitutions
(1975-2008)
Collection
Sexualité et société

Dirigée par Marie-Élisabeth Handman


Illustration de couverture : Photos anonymes. Coll. Gérard Laniez (7,5 cm x 8,5 cm).


Éditions Pepper – L’Harmattan – 2011

ISBN : 978-2-296-54518-2

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Lionel LE CORRE


Les publications françaises sur les prostitutions
(1975-2008)


Éditions Pepper – L’Harmattan
Du même auteur :
● « Existe-t-il des psychanalystes lesbiennes ? », Journal des anthropologues, 1 er semestre 2009, n°116-117.
● « Ne rien demander, ne rien dire : le bareback comme effet morbide du devoir de santé », Figures cliniques du pouvoir, (P.-L. Assoun, M. Zafiropoulos dir.), Anthropos, 2009.
● « Une anthropologie psychanalytique des couleurs est-elle possible ? l’exemple du triangle rose d’Act-Up », Coloris corpus, (J.-P. Albert, B. Andrieu, P. Blanchard, G. Boëtsch, D. Chevé dir.), Paris, CNRS Éditions, septembre 2008.
● « Sida, deuil et totémisation de Foucault », Psychanalyse et sciences sociales : universalité et historicité, (P.-L. Assoun et M. Zafiropoulos dir.), Paris, Anthropos, 2006.
● « Homosexualité masculine et sida : entre impasse identitaire et héroïsme de la perte », Synapse, juin 2005, n°216.
Préface
Voici un ouvrage nécessaire à qui s’intéresse à la prostitution, tout à la fois utile par l’ampleur de son répertoire bibliographique et stimulant par la densité épistémologique de son introduction. Le premier est un outil de travail d’autant plus innovant et précieux qu’il se conjugue avec une analyse croisant données quantitatives et qualitatives. Sans prétendre à l’exhaustivité, il est riche de 810 références imprimées publiées en langue française entre 1975 et septembre 2008 et englobe ouvrages et articles scientifiques, mémoires et thèses, rapports d’expertise, récits personnels, enquêtes journalistiques et articles de la presse nationale. Des parallèles pertinents sont établis entre le volume de la production bibliographique et les grandes phases du débat public, montrant une augmentation sensible des titres liée à l’apparition du sida dans le milieu des années 1990. Ce répertoire permet également de prendre la mesure de la pluralité des pratiques prostitutionnelles étudiées. On ne sera ainsi pas étonné-e de constater que près de trois quarts des références concernent la prostitution féminine hétérosexuelle deux titres seulement sur celle lesbienne , quand les autres se partagent entre les prostitutions masculine homosexuelle, transgenre, juvénile, sans oublier une douzaine de titres consacrés aux client-es. Enfin l’auteur pointe les spécificités des thèmes étudiés par discipline, qui voient par exemple les sociologues se tourner de façon privilégiée vers les individus, les migrations, le tourisme sexuel et les industries du sexe, tandis que les historien-nes, plus attaché-es à prendre en compte la prostitution dans ses aspects généraux et à en souligner les évolutions dans le temps, semblent déplacer leur attention hors de l’Europe, vers la colonisation et la Seconde Guerre mondiale.
S’il n’était que ce répertoire bibliographique, classé et évalué avec des partis pris soigneusement explicités, Lionel Le Corre mériterait déjà notre gratitude pour service rendu à la communauté scientifique. Mais l’ouvrage vaut aussi par son avant-propos et son introduction qui éclairent les objectifs et la démarche résolument analytique de l’auteur : il s’agit avant tout pour lui d’étudier la production discursive sur les prostituéEs plutôt que les publics concernés par la prostitution, en accordant une attention aiguë aux paroles des prostituéEs et aux usages sociaux qui en sont fait dans le débat public. Cette soixantaine de pages porte également la marque, et ce n’est pas son moindre intérêt, d’un regard à l’acuité singulière, dont on peut gager qu’il ne laissera pas indifférent-e. Si Lionel Le Corre publie ici un mémoire de Master 2 de sociologie, il échappe toutefois au profil courant des étudiants de ce diplôme en alliant la direction d’un service social spécialisé de l’association abolitionniste Altaïr à une solide expérience universitaire pluridisciplinaire et une activité de chercheur déjà bien engagée. S’inscrivant à plusieurs reprises dans le sillage intellectuel de Pierre Bourdieu et soucieux comme lui de comprendre « le champ avec lequel et contre lequel on s’est fait », il fournit son autoportrait-robot « d’homme blanc homosexuel issu de la classe moyenne » âgé de quarante ans, désireux de faire valoir un « point de vue gay sur le fait prostitutionnel ». Cette façon de faire, assez peu académique dans un travail universitaire, et cette façon de dire, en usant d’une catégorisation sélective et complexe, ont leur importance dans la mise en perspective de l’auteur avec son travail. Elles veulent éclairer « [so]n engagement et [s]on positionnement scientifique pour la prostitution » et, ce faisant, elles offrent, au lecteur ou la lectrice, un titre supplémentaire à la liste des discours sur les prostituéEs étudiés par l’auteur. D’un abolitionnisme que l’on peut qualifier de modéré, dans un débat public qui ne l’est pas du tout, Lionel Le Corre dirige ses critiques les plus nourries contre des textes émanant du courant abolitionniste radical comme du courant néoréglementariste, en insistant notamment sur l’importance des enjeux idéologiques qui sous-tendent la captation généralisée de la parole des prostituÉs. Attentif à la diversité des prostitutions, il déconstruit également le présupposé qui enferme la prostitution dans un factuel féminin et hétérosexuel et engage à mieux considérer le paramètre homosexuel. Sa dialectique saillante et originale invite à une réflexion posée sans décourager une lecture réactive : tant mieux.


Gabrielle Houbre
Historienne
Université Paris Diderot-Paris 7
Pour Jonathan Loor
hospes comesque
Avertissement
Ce texte est la version remaniée de mon mémoire de Master 2 de sociologie option « Genres, politique et sexualité » préparé à l’EHESS sous la direction d’Éric Fassin et soutenu en octobre 2008.
« Ce n’est pas parce que le témoin est maladroit que vous ne comprendrez pas. C’est parce que vous ne comprendrez pas qu’il s’exprime si pauvrement. »

Elie Wiesel


« Si vous venez pour m’aider, vous perdez votre temps. Mais si vous êtes venu parce que
votre libération est liée à la mienne, alors travaillons. »

Lila Watson
Avant-propos
Initialement, cette recherche devait prendre la forme d’une ethnographie des prostitutions masculines à Paris à partir de l’observation des publics accueillis par l’association Altaïr depuis 1984. Peu mobilisé par cette manière de penser, j’ai décidé de retourner la question en la centrant non pas sur les publics prostitués mais sur ceux qui font métier d’en parler en interrogeant l’intérêt porté aux paroles des prostituéEs ; autrement dit, en scrutant les usages sociaux de leurs paroles tels qu’ils apparaissent dans le débat public français sur la prostitution depuis 1975.
Si, comme le suggère Pierre Bourdieu, « comprendre, c’est comprendre d’abord le champ avec lequel et contre lequel on s’est fait » {1} , mon engagement et mon positionnement scientifique pour la prostitution s’éclairent de trois manières. Tout d’abord, on notera que la rédaction de ce mémoire vise la validation du Master 2 de sociologie « Genre, sexualités, politique ». « L’évidence du fait n’implique pas qu’on le néglige » en ce qu’il entraîne le respect des règles d’usage de la production académique qui concourent au caractère scientifique de cette recherche, s’agissant d’un ensemble de questions – les questions sexuelles – dont il faut bien admettre qu’elles peinent encore à trouver leur assise institutionnelle {2} et parmi lesquelles l’étude des prostitutions fait figure de parent pauvre {3} . Question subalterne d’un objet minoritaire pour laquelle on peut avoir le sentiment que tout a déjà été dit, ce travail en soi (c’est-à-dire entre soi) est au

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