Pluralisme dans les mouvements féministes contemporains
294 pages
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Pluralisme dans les mouvements féministes contemporains , livre ebook

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Description

Les débats académiques sur la complexité des rapports de pouvoir, la diversité des féminismes et la pluralité des configurations institutionnelles de genre font partie de la réflexivité des acteurs des mouvements sociaux. Les recherches explorant cette réalité sont relativement peu nombreuses. Ces contributions reviennent notamment sur l'intersectionnalité politique et placent la question de l'imbrication des rapports de domination au coeur de leurs pratiques militantes.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2016
Nombre de lectures 48
EAN13 9782140010491
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

luttes politiques des femmes « dans et par le conflit »
et la pluralité des configurations institutionnelles de genre font par tie de la réflexivité des acteurs
198
L’homme et la société Revue internationale de recherches et de synthèses en sciences sociales
Pluralisme dans les mouvements féministes contemporains
féministes contemporains Coordonné par Ioana CÎ R S TOC E Aet Isabelle GI R AU D
L’homme et la société
Pluralisme dans les mouvements féministes contemporains
L’homme et la société Revue internationale de recherches et de synthèses en sciences sociales
Pluralisme dans les mouvements féministes contemporains
Coordonné par
Ioana CÎRSTOCEA et Isabelle GIRAUD
Revue soutenue par l’Institut des Sciences Humaines et Sociales du CNRS et le CNL
L’homme et la société Revue internationale de recherches et de synthèses en sciences sociales
Fondateurs Serge JONASet Jean PRONTEAU
M ichela BARBOTCNRS - ENS Cachan -IDHES Pierre BRASUniversity of California Paris Francesca BRAYUniversity of Edinburgh Patrick CINGOLANIUniversité Paris 7 - LCSP Ioana CIRSTOCEAUniversité de Strabourg SAGE Delphine Corteel CNRS - ENS Cachan -IDHES Laurence COSTESUniversité Évry-Val-d’Essonne - Centre Pierre Naville Christophe DAUMUniversité de Rouen Claude DIDRYCNRS - Ens Cachan -IDHES Camille DUPUYENS Cachan - IDHES Jean-Pierre DURANDUniversité d’Évry - Centre Pierre Naville
DirecteursClaude DIDRYet Michel KAIL
Comité de rédaction
Gaëtan FLOCCOUniversité d’Évry Val d’Essonne - Centre Pierre Naville Jean-Pierre GARNIERCNRS Dominique GLAYMANN
Université Paris Est - Lipha
Bernard HOURSUniversité Paris 7 -IRD -INALCO-CESSMA Aziz JELLABInspection générale de l’Éducation nationale Salvador Juan Université de Caen M ichel KAILPierre LANTZUniversité Paris VIII Florent LEBOTUniversité d’Évry Val d’Essonne - IDHES Corine MAITTEUniversité Paris-Est Marne-la-Vallée - ACP M argaret MANALECNRS Stéphane MICHONNEAUUniversité Lille 3 - IRHiS
Comité scientifique
Louis MOREAU DEBELLAINGUniversité de Caen Numa MURARDUniversité Paris 7 - LCSP Thierry POUCHUniversité de Reims Champagne-Ardenne REGARDS Pierre ROLLEUniversité Paris X Laurence ROULLEAU-BERGERENSLyon - Triangle M onique SELIMUniversité Paris 7 - IRD -INALCO-CESSMA
Richard SOBELUniversité de Lille 1 CLERSE
M ahamet TIMERAUniversité Paris 7 -URMIS Dominique VIDALUniversité Paris 7 -URMIS Sophie WAHNICHCNRS - EHESS - TRAM Claudie WEILLEHESS
M ichel ADAM, Pierre ANSART, Elsa ASSIDON, Solange BARBEROUSSE, Denis BERGER, Alain BIHR, Monique CHEMILLIER-GENDREAU, Catherine COLLIOT-THÉLÈNE, Catherine COQUERY-VIDROVITCH, Christine DELPHY, René GALLISSOT, M ichel GIRAUD, Gabriel GOSSELINadeleine G, M RAWITZ, Colette GUILLAUMIN, Serge LATOUCHE, Jürgen LINK, Richard MARIENSTRAS, Sami NAÏR, Gérard RAULET, Robert SAYRE, Benjamin STORA, Nicolas TERTULIAN. Rédaction L’Homme et la Société - MSH Paris-Saclay-ENS Cachan - Bât. Laplace61, avenue du président Wilson 94235 Cachan cedex E-mail :revue.homme.et.societe@gmail.com
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-343-09293-5 EAN : 9782343092935
N° 198
L’homme et la société Revue internationale de recherches et de synthèses en sciences sociales
2015/4
Éditorial (I). Du paradoxe de la situation actuelle………………………. 7 e Éditorial (II). Le capital féministe au XXI siècle : primauté de l’égalité des sexes…………………………………………..13 * * * PLURALISME DANS LES MOUVEMENTSFEMINISTES CONTEMPORAINS
Ioana Cîrstocea et Isabelle Giraud Pluralisme dans les mouvements féministes contemporains…………. 29 Natacha Chetcuti-Osorovitz Féminismes contemporains et controverse du pacte laïque en France : d’un modèle d’émancipation unique à sa confrontation plurielle……. 51 Ioana Cîrstocea « Se faire une voix ». La production internationale du féminisme est-européen des années 1990-2000………………………………….. 73
Isabelle Giraud Intégrer la diversité des oppressions dans la Marche mondiale des femmes…………………………………………………………… 95
Malika Hamidi La pensée féministe islamique à l’ère de la mondialisation : entre stratégie herméneutique et mobilisation transnationale……….. 113
Delphine Lacombe et Élisabeth Marteu Une « dépolitisation » de l’action collective des femmes ? Réflexions croisées sur le Nicaragua et la Palestine………………… 127
Éléonore Lépinard Praxis de l’intersectionnalité : répertoires des pratiques féministes en France et au Canada……………………………………………… 149
Dominique Masson Enjeux et défis d’une politique féministe intersectionnelle -L’expérience d’Action des femmes handicapées (Montréal)……….. 171 * * *
HORS DOSSIERAlexina CONTE, Yannick GALLEPIEet Ludovic MORELAvorter enprime-time………………………………………………. 195 Silyane Larcher Troubles dans la «race». De quelques fractures et points aveugles de l’antiracisme français contemporain………………………………… 213 NOTES CRITIQUESF. Fakour Manavi, M. Sheibanian etJ. Azari AzghandiSartre et Beauvoir : De la dialectique de linfluence au dialogue des pensées interpénétrées……………………………………………….231 Maider Moreno Garcia L’avortement comme un droit des femmes. Une autre histoire est possible……………………………………… 245 COMPTES RENDUS……………………………………………………... 257 Résumés/Abstracts……………………………………………………. 279
* * *
Toute la correspondance — manuscrits (double interligne, 35 000 signes maximum pour les articles, 4 200 pour les comptes rendus), livres, périodiques — doit être adressée à : L’homme et la société - MSH Paris-Saclay-ENS Cachan - Bât. Laplace - 61, avenue du président Wilson 94235 Cachan cedex ABONNEMENTS ET VENTES AU NUMEROÉditions L’Harmattan 5-7 rue de l’École-Polytechnique 75005 PARISUn abonnement annuel couvre 3 numéros dont 1 double (joindre un chèque à la commande au nom de L’Harmattan) France : 60— Étranger par avion : 65
Éditorial (I)
Du paradoxe de la situation actuelle
Soit l’hypothèse : il y a politique si — et seulement si — le collectif n’est pas vu comme devant s’organiser en un ordre nécessaire, naturel, mais, au contraire, en un ordre contingent, problématique et occasion de débat. Jamais définitif. Salégitimitépeut toujours êtrelégitimementinter-rogée. Ce qui pourrait constituer la marque du principe démocratique. Cette hypothèse autorise tout aussitôt, me semble-t-il, le diagnostic suivant : à considérer la manière de gouverner les sociétés occidentales, il faut reconnaître que cette activité politique est réduite à peu, sinon à rien. Elle se complaît dans la manipulation des moyens renonçant à l’affirma-tion d’une fin quelconque. Elle s’est laissé enfermer dans la logique du volontarisme, qui prétend rabattre la liberté sur la volonté, alors que cette dernière ne peut se consacrer qu’à la gestion des moyens, incapable de poser une fin quelconque : « Mais il y a plus : loin que la volonté soit la manifestation unique ou du moins privilégiée de la liberté, elle suppose, au contraire, comme tout événement du pour-soi, le fondement d’une li-berté originelle pour pouvoir se constituer comme volonté. La volonté, en effet, se pose comme décision réfléchie par rapport à certaines fins. Mais ces fins, elle ne les crée pas. » (Jean-Paul Sartre,L’Être et le néant, Paris, Gallimard, « Tel », p. 497-498) C’est pourquoi les discours politiques et leurs critiques, qui déplorent l’absence de volonté politique pour expli-quer que la situation regrettable perdure, ne font que tendre — de bonne ou de mauvaise foi, peu importe —, le masque derrière lequel se retran-che l’impuissance. Cette référence au volontarisme est particulièrement prégnante en France, sans doute en héritage lointain du cartésianisme. À ce propos, François Azouvi s’est attaché à écrire l’« histoire d’une passion natio-nale », sous-titre de son ouvrage intituléDescartes et la France (Paris, Fayard, « L’esprit de la cité », 2002) : « Depuis bientôt deux cents ans, nul n’y peut, Descartes incarne la France. Selon une logique qui s’est constituée progressivement mais s’est imposée avec une rigueur de plus en plus souveraine, il sert aux Français à dire ce dont ils veulent pour leur pays ou ce qu’ils repoussent avec horreur. » (p. 7)
o L’homme et la société, n 198, octobre-décembre 2015
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Éditorial (I)
Or, que nous apprend une allusion rapide au statut que l’argumen-tation de Descartes réserve, au bout du compte, à la volonté humaine ? Que cette dernière, en dépit de son caractère infini — le signe le plus évident, précise Descartes, que l’être humain est la créature privilégiée de Dieu —, n’a d’autre fonction que d’adhérer à l’ordre transcendant des vérités et des valeurs, expression de la volonté divine. L’acte volontaire d’une faculté infinie est ainsi un acte de soumission ! C’est à l’encontre de cette leçon délivrée par Descartes que les Français se déclarent avec fierté « cartésiens ». En session de rattrapage, ils pourront toujours médi-ter le texte si clairvoyant que Sartre consacre à la liberté cartésienne, pu-1 blié dans le premier volume desSituations . Il semble donc que Descartes nous ait d’emblée confié la vérité sur l’impuissance du volontarisme que le mythe s’est empressé de recouvrir. Mythe dont la vivacité ne se dément guère. Le volontarisme, simple organisateur de moyens, doit chercher des fins justifiant leur mise en œuvre à l’extérieur de son domaine propre qu’il prétend être celui de la politique. N’étant pas la source de ces fins, le volontarisme ne peut se convaincre et convaincre de leur légitimité qu’en les parant de la qualité de la nécessité. De l’ordre du nécessaire, elles deviennent indiscutables, et la question de leur légitimité est résolue avant même que d’être posée. Dans le même mouvement, le volontarisme se justifie de se décharger de sa responsabilité politique puisque, comme le libre-arbitre cartésien, il adhère à un ordre transcendant, tel que l’est tout ordre naturalisé. Tel que l’est l’ordre économique structuré et soute-nu par la « nécessaire » croissance, la tout autant « nécessaire concur-rence », l’également « nécessaire » profit… Telle est cette représentation de l’économie qui a envahi les esprits et formaté les corps à la manière d’une idéologie dont la domination est d’une incroyable vigueur, contestée pour l’heure seulement de manière minoritaire, intellectuelle-ment et socialement. Ce déterminisme économique délimite les fins aux-quelles le volontarisme politique offre les moyens de leur réalisation. Aussi est-ce à tort qu’une certaine tradition philosophique a mis en scène ce couple du déterminisme et du volontarisme comme antinomique alors qu’il se présente comme parfaitement complémentaire. Sous l’effet de cette critique du volontarisme, il peut être envisagé d’apprécier comment la politique-réduite-à-la-portion-congrue-de-la-ges-tion (mieux, absorbée-par-la-gestion) réagit aux deux sollicitations les
1. Un bon complément de lecture leur est proposé par Nestore Pirillo dansJean-Paul Sartre, La liberté cartésienne, Dialogo sul libero arbitrio, Progetto, introduzione e cura di Nestore Pirillo, Milano, Christian Marinotti Edizioni, 2007.
Du paradoxe de la situation actuelle
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plus fortes qui, pour l’heure, la provoquent, dans le cas de la France (mais c’est certainement transposable dans d’autres pays européens), à savoir le terrorisme islamiste (représenté plus particulièrement en cette période par Daech) et la forte progression électorale du Front National. Je ne prétends pas confondre ces deux phénomènes, et pas davantage engager leur ana-lyseapprofondie.Cequi m’intéresse ici c’est seulement de décrire, et peut-être de comprendre, quel type de comportements Daech et le FN suscitent chez les représentants de la politique gestionnaire. Pour ce faire, il faut nuancer l’affirmation précédente et reconnaître au moins un point commun entre Daech et le FN : l’un et l’autre de ces mouvements s’expriment depuis le degré zéro de la politique ou du politique, peu importe — la distinction entre la politique et le politique m’a toujours pa-ru à la fois prétentieuse et non fondée —, dans la mesure où ils prétendent l’unetl’autre contenir, retenir la problématique politique dans une origine ou une essence (pointer une origine revient toujours à essentialiser). Pour Daech, le problème politique est définitivement et théocratiquement clos par la référence à un discours prétendument divin, tandis que pour le FN, il serait toujours déjà résolu par l’activité enfin désencombrée de tous les obstacles,telceluide l’immigration, d’un peuple ethniquement déterminé. Des dénis aussi flagrants de la politique auraient pu provoquer un regain politique de la part du gouvernement français. Absolument pas, tant le mal est profond : la réponse à la fois sécuritaire et militaire aux sinistres attentats commandités par Daech (qui ne sont pas réservés au sol fran-çais) n’est une fois encore qu’une débauche de moyens sans que la dé-monstration de leur efficacité soit démontrée, pire, sans que celle-ci soit même prise en compte comme l’illustre la honteuse et ridicule mesure de déchéance de la nationalité pour les binationaux ayant commis un crime grave comme un attentat, dont tout le monde, y compris ses promoteurs, reconnaît qu’elle sera sans effet. Seul compte le déploiement de moyens pour le déploiement de moyens ; il n’est d’autre fin que cet emballement de moyens, non pour leurrer cyniquement la population, mais parce que l’horizon des gouvernants ne peut être repoussé au-delà. Il conviendrait de redoubler le fameux thème du pouvoir corrupteur : le pouvoir ne cor-rompt pas seulement moralement, il corrompt la vision. À l’appui de ce que j’avance, il est possible de se référer au deuxième rapport d’étape sur l’application de l’état d’urgence, présenté le 13 janvier 2016 par Jean-JacquesUrvoas,lerapporteurde la commission parlementaire de contrôle, qui évoque alors « l’approche extensive » des assignations à résidence au-delà des motifs qui ont officiellement conduit à les décider (il faut signa-ler, circonstance aggravante, que le Conseil d’État a entériné cette inter-
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