Lacaneries
298 pages
Français
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Description

L'auteur Stoïan Stoïanoff, médecin neuropsychiatre et praticien de la psychanalyse, traite dans cet essai du "corps dans tous ses états", d'un corps "habité par le langage" (Lacan). Dans cet ouvrage, les opinions de deux philosophes (François Baudry et François Jullien) sont mises à l'épreuve sur la base de leurs travaux respectifs sur l'Intime.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2014
Nombre de lectures 8
EAN13 9782336349152
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Stoïan Stoïanoff-Nenoff
La première partie de cet essai traite du « corps dans tous ses états ».
À l’idée averroïste d’un corps mû par une pensée venue du dehors,
Lacan substitue hardiment celle d’un corps habité par le langage.
Plus le corps se bonife plus il devient « monnaie d’échange ».
La psychanalyse est aujourd’hui une méthode d’exploration
du vivant envisagé dans toute la complexité de sa dynamique.
La nodalité est devenue l’affaire de quelques topologues et le fétiche
des psys « en cage ». La castration borroméenne assure au sujet
un parcours asymptomatique et une régulation appropriée aux
situations critiques qu’il est susceptible de traverser. Mes fesses,
je n’existe que lorsqu’on me les pince dans l’autobus. Vue par la Lacânerieslunette de l’algèbricité, la néoténie de Bölk, solidaire du stade du
miroir de Jacques Lacan, est à considérer : comme la « pierre de
Rosette » d’un inconscient « structuré comme un langage » (avec
une sémantique du nombre et une syntaxe du signe). C’est aussi un
effecteur de la « morphogenèse culturelle ». Le corps ne peut jouer
le rôle de symbole, il est la seule forme possible du penser.
La seconde partie de cet ouvrage forme un tout, réservé à
l’Intime, ici réduit à « l’impossible de dire »; ce qui ne l’empêche pas
de s’écrire ou d’être montré. Le nombre quatre, qu’incarnent les
protagonistes femmes de ce travail sur l’Intime (Virginia Woolf, Vita
Sackville-West, Violet Trefusis et Iris Murdoch), nous est l’occasion de
produire quelque nouage semblant borroméen. D’origine anglaise et
intimement liées par des sentiments amoureux, elles revendiquent
à la fois leur talent littéraire et leur bisexualité pour protester
contre la forme de ségrégation où leur statut de personnes du sexe
féminin les confnait à l’époque. Les opinions de deux philosophes
mâles (François Baudry et François Jullien) sont mises à l’épreuve
sur la base de leurs travaux respectifs sur l’Intime.
Stoïan Stoïanoff est médecin neuropsychiatre et praticien de la psychanalyse.
Les impliquésISBN : 978-2-343-02673-2
Éditeur31 €
Stoïan Stoïanoff-Nenoff
Lacâneries
Les impliqués
É di teu r




Lacâneries





















© Les impliqués Éditeur, 2014
21 bis, rue des écoles, 75005 Paris

www.lesimpliques.fr
contact@lesimpliques.fr

ISBN : 978-2-343-02673-2
EAN : 9782343026732 Stoïan STOÏANOFF-NENOFF




Lacâneries

*

















Les impliqués Éditeur Du même auteur :
1992, Transmission de la psychanalyse,
Forum de IFRAS/PUN.
1996, Qu’en dira-t-on ?
Une lecture du Livre XII du Séminaire de Jacques Lacan,
Forum de IFRAS/L’Harmattan.
1998, Pour une clinique du réel, Lacan et ses didacti (c) hiens,
L’Harmattan.À mes Maîtres connus ou inconnus
À André Rondepierre, Claude Conté,
Diane Chauvelot et Claude Dumézil
In Memoriam�
'








1 : Préambule
Ce livre est le fruit d’un échec et de quelques singularités météorologiques.
Côté météorologie : l’hiver 2012-13 a été fort long en Lorraine et faute de
mieux j’ai lu et j’ai écrit. Et puis l’été a été très chaud et donc peu propice
aux activités autres que de plume. L’échec consiste en un refus : de la part
des Éditions de l’Harmattan, d’un livre que je leur avais proposé, et qui n’y
ont vu qu’un recueil hétérogène. Que j’avais intitulé « Lacan… aux pluches »,
avec pour sous-titre : « Mes Transferts ». Ça couvrait plus d’un demi-siècle
siècle de ré exion et il était évident qu’en vertu du précepte : « Tout ce qui
est écrit, voire imprimé depuis plus de 10 ans : est bon à jeter aux orties »,
mon ‘machin’ n’était pas publiable. Bref Lacan est « mort » aux pluches plutôt
qu’au champ d’honneur. On n’y peut rien.
En réalité le travail que voici procède d’un changement de perspective.
Repérable déjà tout au long des séminaires de Jacques Lacan où certains ont
puisé de quoi nourrir leur étonnement. Et parfois leur irritation, pensant, à
juste titre, que Lacan adoptait en n de parcours des positions qui euraient
le reniement. Il est vrai, par ailleurs, que le boute-en-train qui of ciait à
ses débuts à Sainte-Anne s’était métamorphose en n de parcours, à la Fac
de roit à Paris, en un rabat-joie de première grandeur. Il est donc dif cile
d’apprécier tout le chemin qu’il y a eu entre les leurres, les fables et les
anecdotes du conteur, du prince sans rire (on dirait aujourd’hui de l’humoriste)
et la froide prise en compte du réel et les dif cultés de tous ordres (notamment
mathématiques) requises pour l’abord de son enseignement en n de parcours.
Déclin de la subjectivité fanfaronne et – à la fois – : dévoilement de ses
ressorts idéologiques ; puis, promotion d’un point de vue qu’après-coup je
quali erai d’Anthropogénique ; terme que j’emprunte à Henri van Lier. C’est
lui qui s’est livré à une présentation du livre de Luc Eranvil intitulé Zelsa,
où il pointe l’émergence d’un point de vue nouveau sur les mutations en
7�


cours dans les sciences humaines. Changements qui affecteraient la primauté
accordée depuis quelques lustres au sujet sur l’objet. Qui irait jusqu’à inverser
« la perception gréco-romano-christiano-néoplatonicienne de l’Occident » .
À quoi Lacan a largement contribué.
« Le texte de Zelsa exprime un référentiel sémantique inverse. Initiative
y vient des organes, mieux : de leur anatomie et de leur physiologie. Il ne
s’agit plus là d’un regard qui utiliserait des yeux, mais d’yeux qui génèrent
un regard ».
L’argumentation développée ce faisant, nous oblige à en passer par une
révision du biologisme de Freud, et à y inclure les bémols que Lacan a tenté
d’y introduire. Ces préalables nous dictent la division en deux parties de ce
travail : l’une traitant du corps, l’autre de l’intime.
Au cours des travaux préparatoires à l’assemblage des textes ici présenté,
c’est avec quelque étonnement que j’ai découvert que j’avais déjà écrit un
texte à propos du corps, mais peut-être l’argumentaire de ce texte est quelque
chose qui a bavé, a tuilé, sur l’actualité de mes relations aux collègues psy, au
point que j’en suis venu à déplorer la fuite du temps, et l’impossibilité dans
laquelle se trouvent les plus jeunes d’accéder à ce qui avait été largement
débattu jadis et dont je me sens tenu de témoigner.
Ce que j’ai développé au titre de l’Intime me plonge dans une époque
e elargement révolue (la n du 19 et le début du 20 siècle) et permet de mesurer
les décalages sociétaux qui se sont instaurés entretemps.
La question du « Biologisme freudien » est traitée par Yvon Brès dans un
numéro de la Revue Philosophique (n°3, juillet-septembre 1965, pp.303-325),
où sa contribution est en quelque sorte encadrée par deux autres. L’une que
l’on doit à Raymond Ruyer et qui traite de « La Quasi-information », où il
se montre égal à lui-même et donc exigent, et dont je ne retiendrai que cette
incise (o.c., p.295)
« /…/ la morphogénèse que l’on voit, dans l’embryogénèse des
multicellulaires, refaire le trajet de la cellule à l’organisme adulte, n’exclut
pas, bien au contraire, le trajet morphogénétique plus dif cile à percevoir,
m

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