Structure des psychoses
172 pages
Français

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Structure des psychoses , livre ebook

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Description

La question des psychoses constitue pour la psychanalyse un enjeu crucial. Pas seulement du fait du retour en force de l'organicisme, mais surtout parce que le processus psychotique représente l'envers de l'objet fondamental de la théorie psychanalytique. Il s'agit d'articuler les apports des deux grandes orientations théoriques qui divisent le champ psychanalytique : celle de l'orthodoxie freudienne et celle issue de la refondation lacanienne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 novembre 2014
Nombre de lectures 30
EAN13 9782336362069
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Paul Bercherie








Structure des psychoses
Une synthèse post-lacanienne
Copyright

Du même auteur
Avec Marieluise Neuhaus :
Lévinas, critique de l’Occident. Lévinas et la psychanalyse 2 , L’Harmattan, Paris, 2011.
Lévinas et la psychanalyse. Enquête sur une aversion , L’Harmattan, Paris, 2006.
Clinique psychiatrique, clinique psychanalytique. Études et recherches 1980-2004, L’Harmattan, Paris, 2005.
Examen des fondements de la psychanalyse, L’Harmattan, Paris, 2004.
Genèse des concepts freudiens. Les fondements de la clinique 2 (1983), L’Harmattan, Paris, 2004.
Les fondements de la clinique : Histoire et structure du savoir psychiatrique (1980), L’Harmattan, Paris, 2004.
Géographie du champ psychanalytique , Navarin, Paris, 1988 (épuisé).
Dans la série Les grandes fondations post-freudiennes (extraits d’ Examen des fondements de la psychanalyse )
chez L’Harmattan :
– JUNG
– REICH
– Mélanie KLEIN
– FERENCZI-WINNICOTT
– LACAN
© L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-71217-8
Dédicace


Pour les deux Jean, mon frérot et le Zlytou
PRESENTATION Le nouvel organicisme
Depuis Michel Foucault, les sociologues de la modernité ne cessent de nous le répéter, le pouvoir a changé : il a quitté son manteau de froidure hiératique et de dureté ostentatoire pour se vêtir de douceur et de bienveillance – Tocqueville l’avait prophétisé – sans bien sûr renoncer pour autant à sa visée. L’organicisme représente l’idéologie naturelle d’un des piliers du pouvoir social moderne, l’institution psychiatrique : il a lui aussi pris le tournant de la post-modernité sans modifier en rien ses fondements doctrinaux. Exit donc la tare héréditaire, la sous-humanité de la dégénérescence et des dégénérés, les procédures eugéniques ; les défectuosités du génome supposées responsables des troubles psychologiques et des maladies mentales doivent être appréhendées comme le sont diabète et parkinson : comme des handicaps individuels susceptibles de thérapeutiques substitutives ou compensatoires, en attendant la future thérapie génique curative. Le malade psychiatrique n’est-il pas aussi un consommateur à traiter avec égards, et la psychiatrie un marché juteux et socialement solvable ? Bref la donne a changé : l’organicisme moderne, américain, n’est pas l’organicisme de jadis, celui de la vieille Europe ! Bardé de neurosciences et de psychologie expérimentale, plus présentable, plus intelligent, plus ouvert, plus médiatique, revendiquant sans complexe l’appellation « psy », prêt à accueillir positivement toute procédure dont l’efficacité serait évaluable, il a conquis le devant de la scène et c’est maintenant la psychanalyse qui fait figure de doctrine douteuse et ringarde.
Il faut donc dissiper ce mirage séducteur et revenir aux fondements d’une doctrine qui évacue le sujet pour lui substituer une machine biologique, ne pouvant concevoir la difficulté d’être homme qu’en termes de dérèglements cérébraux. Il faut pointer la régression vertigineuse de la clinique psychiatrique dans ce contexte lénifiant. Il faut argumenter enfin la vigueur explicative inentamée de la connaissance psychanalytique et sa remarquable progression depuis Freud dans le champ des psychoses. C’est à quoi vise ce recueil, qui aurait aussi bien pu s’intituler : défense et illustration de la théorie psychanalytique des psychoses. Mais attention, tout cela suppose pour la psychanalyse de sortir des facilités paresseuses qu’elle s’était accordée du temps de son éphémère triomphe : doctrines obscures, argument d’autorité pour des formulations douteuses et invérifiables, sectarisme, mépris du contradicteur. Le succès et le pouvoir ont vite fait de donner le tournis décidément, et l’humilité de la démarche analytique personnelle de virer à la prétention sans limites, dans une sorte de retournement narcissique terminal du transfert.
On trouvera donc dans les textes qui suivent, précédant le chapitre central consacré à l’étude théorique et clinique de la structure du champ psychotique, une critique en règle des faiblesses cliniques et théoriques du DSM suivie d’une analyse du cycle de la clinique psychanalytique avec ses bases doctrinales. J’ai placé en tête de ce recueil un texte déjà ancien mais à mes yeux fondamental élucidant les fondements conceptuels freudiens de la notion de psychose et en postface le compte-rendu à mi-course de l’expérience d’un analyste praticien dans le domaine des psychoses dites ambulatoires.
Prologue : Constitution du concept freudien de psychose
Je me propose 1 ici de situer les conditions dans lesquelles Freud a pu rencontrer le problème clinique des psychoses. Je tenterai donc de décrire à grands traits l’état de la question au moment où Freud entame ses investigations dans ce champ, les matériaux cliniques et les orientations conceptuelles qu’il a pu y emprunter ou qui ont pu guider son regard. Nous pourrons ainsi mesurer à la fois l’originalité spécifique de l’abord freudien, comme les filiations qui le rattachent à son enracinement historique. Je m’appuierai sur les deux tomes de mes Fondements de la clinique , qui constituent la toile de fond de cet article, et où l’on pourra trouver une étude plus complète et les références des documents sur lesquels il se fonde.
A – Position du problème avant Freud
1°) Il me semble que le Vocabulaire de la psychanalyse de J. Laplanche et J.-B. Pontalis exprime une opinion très largement répandue dans le milieu psychanalytique en considérant que, vers 1895-1900, Freud « trouve dans la culture psychiatrique de langue allemande une distinction bien assurée du point de vue clinique entre psychoses et névroses » (p 269) C’est là pourtant une affirmation totalement erronée : les deux termes existent certes depuis déjà longtemps dans le vocabulaire nosologique (plus d’un siècle pour le terme de névrose, un demi-siècle pour celui de psychose), ils sont d’un emploi très courant, mais ne constituent nullement un couple d’opposés, attendu qu’ils ressortissent de deux plans conceptuels différents, en quelque sorte perpendiculaires l’un à l’autre. Loin de s’exclure, ils peuvent au contraire très facilement se superposer, une même entité (par exemple la mélancolie ou la manie dans la littérature psychiatrique allemande de l’époque) pouvant être à la fois une psychose et une névrose.
En effet, le terme de psychose signifie alors tout simplement maladie mentale, affection psychiatrique : il s’est substitué comme concept technique au vieux terme de folie, dans la mesure où l’évolution des conceptions cliniques tendait à en faire non plus un genre, mais une classe, et donc à l’employer au pluriel. Aucune signification plus précise ne limite l’extension du terme de psychose, qui recouvre aussi bien les troubles mentaux d’origine organique (« psychose paralytique » pour la paralysie générale par exemple) que les affections fonctionnelles – les délires proprement dits, – ou que ces dérangements mentaux limites et contrôlés qu’on appellerait plutôt névroses de nos jours (cf. la « psychose obsessionnelle » des auteurs de l’époque).
Quant au terme de névrose , il désigne, lui, non pas une notion clinique comme celui de psychose, mais un concept étiologique et nosologique : ces affections fonctionnelles du système nerveux où les perturbations les plus étendues et les plus étagées de ses fonctions ne reposent sur aucune lésion organique décelable. On s’interroge alors sur le fait de savoir s’il s’agit d’un cadre provisoire, appelé à disparaître avec le progrès des techniques histologiques (la maladie de Parkinson, par exemple, restera encore longtemps une névrose), ou s’il pourrait bel et bien s’agir d’une classe d’affections ayant une réelle cohérence conceptuelle, et qui se caractériserait par la bénignité du point de vue pronostique et la fugacité de leurs symptômes, mais aussi par la permanence de la maladie, c’est-à-dire son aspect constitutionnel, manifestation d’un terrain dégénératif, d’une tare plus ou moins héréditaire. Les psychoses sans base organique objectivable, ne reposant ni sur une lésion c

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