114, rue Saint-Louis
358 pages
Français

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114, rue Saint-Louis , livre ebook

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Description

Il fait soleil. La cigale chante. Maman Julianna et papa Paul relaxent sur leur galerie du 114, rue Saint-Louis. L’autre côté de la rue, ma tante Thérèse étendue dans sa chaise longue envoie la main. En face, chez mon oncle Edmond, la petite Morris jaune décapotable de ma tante Julienne entre dans la cour. À côté, mon oncle Armand se berce sur son perron en fumant sa pipe.
Souvenirs, anecdotes, histoires intimes des gens de Princeville, des Bois-Francs, du Québec, de TOUS les gens du pays finalement, à partir de la naissance de l’auteure Huguette Thiboutot en 1938 jusqu’à maintenant en 2018.
Les nombreuses photos étalent sous nos yeux des scènes familiales, paroissiales, musicales. Les Sœurs éduquent les filles, les Frères s’occupent des garçons. Les enterrements de vie de garçon, les mariages, les rigaudons. Swingue la baquaise dans l’fond d’la boète à bois! Et Domino, les hommes ont chaud!
Issue d’un milieu ouvrier, Huguette Thiboutot entre dans le milieu patronal petit-bourgeois québécois en se mariant en 1960. Commence alors une tout autre vie au 145, rue Gaudet. Ses années Thiboutot-Morin, mère de David et d’Isabelle, épouse d’un épicier en gros, bouclent le récit captivant de 114, rue Saint-Louis. Toute une vie !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 avril 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782897753436
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

114, rue Saint-Louis
 
 
 
 
Huguette Thiboutot
 
 
 
 
 
 
 
À Isabelle, David et Maxim
 
 
 
 
 
 
Il faut avoir une grande musique en soi si l’on veut faire danser la vie.
—  Nietzsche
 
AVANT-PROPOS
J’ai quinze ans (1953).
En pleine semaine, un mercredi matin, je descends dans la cuisine avec mes souliers du dimanche.
— Tu vas tous les mettre au même rang ! s’écrie maman. Tu vas te ramasser avec juste des souliers usés.
Aujourd’hui à soixante-quinze ans (2013), je vis une aventure new-yorkaise. C’est comme la permission que je me donne de porter mes souliers du dimanche un mercredi.
Je suis libre comme le vent. Je vis seule. Je n’ai de compte à rendre qu’à moi-même. Depuis que je suis guérie de mes peurs, je me donne la permission de réaliser mes rêves. Mais c’est stressant toutes ces nouvelles expériences.
J’ai besoin de ventiler pour passer le temps et m’aider à patienter jusqu’au grand événement. Je choisis d’écrire mes souvenirs à partir de ma naissance. Je vous invite donc à m’accompagner dans ce parcours qui fut le mien, en partageant mon histoire, mes joies et mes peines. Chaque petite histoire fait partie de la grande avec un grand H. Plusieurs d’entre vous sont des actrices et des acteurs de premier plan dans ce palpitant scénario.
 
Huguette Thiboutot
 
 
 
LE VIEUX TRACTEUR DE JACQUES BARIL ET LE CAMION DE GILLES BOISCLAIR
 
 
Un matin, je vois sur Facebook que mon cousin Jacques Baril met en vente son vieux tracteur. J’écris en faisant parler le vieux tracteur. Les sentiments exprimés résument en partie une certaine nostalgie du temps passé et donnent le ton à ce livre  114, rue Saint-Louis.
Le Vieux Tracteur se confie :
« Jamais à ma naissance je n’aurais cru que mon portrait passerait sur ce que l’on appelle l’Internet. Mon nom est : Tracteur 1970 Massey 165 Diesel.
J’ai presque quarante-cinq ans. Mais je parais bien pour mon âge. C’est parce que dans le milieu où j’ai vécu, les gens m’ont aimé. Je ne suis pas fini. Loin de là. J’ai encore beaucoup à offrir. La vie m’a rôdé. J’ai parcouru tous les champs d’activités qui s’offraient à moi. Les gros labours, les foins, même les commissions au village parfois, font partie de mon CV. Quel bonheur le matin au soleil levant : démarrer, ronronner allègrement, mordre au sol l’été, à la neige l’hiver. Entendre tous les rires d’enfants. Leur joie de m’escalader. Ouais ! j’ai un passé heureux. Mon instant présent est moins drôle. Je suis un peu inquiet du futur. Dans quelle sorte de cour vais-je me retrouver ? Oh ! Je ne fais aucun reproche à ma famille. C’est la vie. Le temps est venu de partir. J’ai encore bien des services à rendre. Quoi dire de plus sinon la satisfaction d’avoir vécu heureux jusqu’à maintenant ? Adieu ma famille. Mes rides s’inscrivent dans notre histoire. Je saurai vous faire honneur. Comme toujours d’ailleurs. »
Tracteur 1970 Massey 165 Diesel 
 
Quelques semaines plus tard, le Vieux Tracteur nous donne de ses nouvelles :
« Ah ! Mes amies(is), le bon Dieu m’aime. Je suis rendu chez un bon monsieur qui m’a acheté pour faire des petits travaux autour de sa maison et son boisé voisin. Il est employé de ferme, donc habitué au respect des choses de la terre. L’emploi qu’il fait de moi s’ajuste parfaitement à mon âge et mon usure. Petits travaux agréables. Je file des jours heureux et paisibles. »

 
Quelques mois plus tard, le Vieux Tracteur sort de sa retraite paisible. Il saute sur une occasion en or pour parler un peu de son passé, ce temps si cher à son cœur. Tout heureux, il nous raconte :
« Bonjour, les gens du coin. Figurez-vous donc que dans le boisé voisin, j’ai rencontré une vieille connaissance. Camion International 1986 SS-1954 ROUGE.
Le monde est p’tit, hein ? Autrefois, dans mes excursions au village de Princeville, je le voyais souvent dans sa cour à côté du magasin de meubles d’Agathe et de Gilles Boisclair. On jasait ensemble pendant que Jacques faisait ses emplettes tout en parlant politique avec les propriétaires du lieu. Pis, les années ont passé, la vie c’est la vie, le magasin de meubles a fermé ses portes.

Camion International 1986 SS-1954 ROUGE a donc dû être vendu à son tour. Il m’a raconté :
« Comme Jacques avec toi, Gilles a eu énormément de difficultés à se séparer de moi. On avait tellement travaillé ensemble nous autres aussi. La livraison des meubles était importante ben certain, mais chaque année, nous faisions aussi des dizaines de déménagements un peu partout dans la province de Québec pendant la période du 1 er juillet... pis... tellement d’autres occasions encore. On était pratiquement tout le temps à la besogne. On prenait congé une fois par année à la fête du Travail, c’est tout. Imagine la scène quand on s’est séparés. Gilles était tellement ému que mes nouveaux propriétaires ont éprouvé le besoin de lui dire :
— Ne vous inquiétez pas. On va en prendre bien soin.
Effectivement, mon ami Camion International 1986 SS-1954 ROUGE finit ses jours d’une manière franchement intéressante. Imaginez-vous donc qu’il a été recyclé en camp ambulant par un jeune couple qui se déplace sur différents chantiers forestiers pour le commerce de leur bois. Ingénieux comme idée, ne trouvez-vous pas ? Ça paraît que nous sommes issus d’une région où le recyclage a été inventé. Le développement durable, on connaît ça nous autres. »
* * *
 
Le développement durable
« Victoriaville peut s’enorgueillir d’être devenue le berceau du développement durable. Le recyclage et le compostage sont devenus des réalités bien ancrées dans notre collectivité grâce à la contribution de visionnaires comme Normand Maurice et les frères Lemaire. Les succès de Cascades inc. ont sensibilisé nos décideurs locaux à l’importance du recyclage. Mais, il fallait mettre en place des structures et un mouvement de sensibilisation pour inciter les citoyens à entreprendre ce virage vert. Normand Maurice a été le principal instigateur de l’Atelier de culture (1973) et de Récupération Bois-Francs (1977) pour offrir à des élèves en difficulté d’apprentissage un moyen de les maintenir dans le système scolaire par des projets concrets en ateliers en plus des cours de base. Plus tard, en 1990, il fonda le premier Centre de formation en entreprise et en récupération (CFER), une école-usine pour les jeunes en insertion sociale, avec ses acolytes Robert Arsenault, Jean-Marc Gosselin et Gérald Leclerc. Le succès de ces centres a été reconnu par l’implantation de dix-sept autres avant l’an 2000. Le compostage avec l’implication de Gaudreau Environnement et les peintures recyclées avec Peinture Laurentide se sont ajoutés en cours de route et, en 2011, Victoriaville jouit d’une réputation enviable à travers le Québec. » (Société d’histoire et de généalogie de Victoriaville 1 )
« Ah ! Moi, le Vieux Tracteur 1970 Massey 165 Diesel, j’peux pas m’empêcher de dire : Vive les Bois-Francs et tous ces gens débrouillards, ouverts à l’expérience, inventeurs, allumés, qui ont le respect des objets usagés comme Camion 1986 et moi, le Vieux Tracteur 1970. »
 
 
LES GÉNÉRATIONS Sept générations de descendants Thiboutot
Première génération
 
Onésime Thiboutot
(1840 – 1914)
 

 
Félanise Houle
(1842 – 1916)


Deuxième génération
 
Léopold Thiboutot
( 1877 – 1958)
 

 
Sara Lacourse
(1883 – 1964)
Mariage : 28 septembre 1903

Troisième génération
 
Paul Thiboutot
( 1906 – 1977)
 

 
Julianna Houle
(1911 – 1995)


Quatrième génération
Yvon Thiboutot (1932 – ) Madeleine Baillargeon (1933 – )
Huguette Thiboutot (1938 – ) * Pascal Morin (1938 – )

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