Borderlove
53 pages
Français

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Description

Élise livre ici un témoignage bouleversant sur son addiction à l’alcool et sa personnalité dite « Borderline ». Enfance, alcoolo-dépendance, psychothérapies, psychiatrie, Baclofène, Krav Maga, amours sinueuses...
Suivez-là de sa plus tendre enfance jusqu’à l’âge adulte.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 mars 2017
Nombre de lectures 3
EAN13 9782312051154
Langue Français

Extrait

Borderlove
Élise Morrow
Borderlove
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2017
ISBN : 978-2-312-05115-4
À ma femme
« La vie ne vaut d’être vécue sans vous, mon Amour »
À ma famille
« On n’choisit pas ses parents, on n’choisit pas sa famille »
À mes amis
« Mes amis, mes amours, mes emmerdes »
À tous les lecteurs
Qui seront je l’espère indulgents avec moi

Et à tous les gens atteints de cette maladie,
qui partagent mon mal d’aimer, de vivre et de mourir
Intro Lyrics
(M83)
23 h 12. Je suis Margaux, j’ai 25 ans, je mesure 1,75 m pour 58 kilos, je suis blonde et j’ai les yeux verts. OK vous ne me croyez pas ? Bah, vous avez raison. En réalité, je m’appelle Élise. Margaux c’est le nom que j’aimerais donner à ma petite fille si jamais un jour je deviens maman (que c’est beau de rêver car ce n’est pas prêt d’arriver, et vous saurez bientôt pourquoi si vous êtes suffisamment patients pour lire ces pages, si toutefois vous jugez que mon roman en vaut la peine. Ce dont je doute).

En réalité, il n’est plus vraiment non plus 23 h 12. Mais plutôt 23 h 37. 25 minutes pour écrire 5 lignes et demi, de faire des Control Z sur mon Mac Book Air, et de réécrire...
En réalité, je m’appelle Élise. J’ai 30 ans. Bientôt 31.
J’ai de la répartie. Je mesure 1,69 m (comme la position !) pour 58 kilos. Je suis brune et j’ai les yeux marrons. D’ailleurs mes yeux ont souvent été la cible de commentaires plus ou moins sympathiques (« ah tu as les yeux en amande, c’est magnifique ! » « Ah mais tu as les yeux bridés, comme une mongole ! » et j’en passe). Pourtant je n’ai pas d’origine asiatique. Pour mon côté mongol, on reviendra là-dessus plus tard. En tout cas, on dirait bien que personne n’est d’accord, et que tout comme moi, les gens sont indécis.
Je suis Commerciale dans un Cabinet de Conseil en Finance, dont je tairai le nom pour ne pas faire de la publicité (bonne ou mauvaise) à ma boîte. Ou tout simplement pour ne pas m’afficher là-bas… Personne ne sait qui je suis vraiment. Toute la journée, je porte un masque qui me sert à la fois de bouclier contre le monde extérieur mais aussi contre moi-même. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression que mon moi intérieur est tout aussi pourri que mon monde extérieur. Ah oui, il paraît que j’ai un problème avec « mon rapport au monde ».
Cette info incroyable ne provient pas de mes proches, mais d’une psychiatre que je vois maintenant depuis le 15 octobre, 2 jours après avoir failli mourir connement d’un comas éthylique. Cela fait maintenant 6 semaines (ouahou vous calculez vite, nous sommes donc fin novembre 2012) que je la vois 2 ou 3 fois par mois. Elle est cool, elle a mon âge et un drôle de nez. Elle me fait penser à un tapir ! Parfois quand je vais la voir, et qu’elle me pose tout plein de questions afin de me faire pleurer pour gentiment me tendre ensuite un kleenex pourri qui se perce dès que je me mouche dedans, je me mets à rire dans ma barbe (enfin plutôt… dans ma moustache que j’essaie de décolorer toutes les deux semaines…), on dirait un petit rongeur à l’affût du moindre bout de fromage à se mettre sous la dent.
Avec mon histoire, ce ne serait pas vraiment du fromage… Plutôt de la merde en barre.
C’est difficile de me livrer à cœur nu, après tout je ne vous connais pas ! J’ai déjà essayé d’écrire sur des forums d’alcooliques anonymes et ai arrêté au bout de 2 jours, tant que ne me reconnaissais pas dans leur bureau (ou plutôt « bistro ») virtuel des pleurs réels.
J’essaie donc de me livrer sur une page blanche. Et on verra bien. Et je me fous de vos jugements. En fait, je fais ça pour moi. Pour les gens qui souffrent en silence, qui déconnent, qui mettent leur vie en danger tout en ayant une peur incommensurable de la perte d’objet, de la peur d’abandon et d’angoisse de la mort, qui ne croient plus en rien mais aussi en tout.
Mais aussi et surtout pour ceux qui partagent la vie des gens souffrant d’une personnalité dite « borderline ».
Je vous disais donc un peu plus haut que j’étais Commerciale dans un Cabinet de Conseil. Business Manager. Je sais ce que vous allez penser… une commerciale ! Pouah ! Quelle bande de voleurs ! Ils seraient prêts à vendre père et mère pour gagner le moindre kopek sur notre dos, nous les pauvres gens, qui ne travaillons presque jamais, qui râlons contre ces hausses continues du taux de chômage mais sans jamais manifester pour cette noble cause (on préfère manifester contre le mariage gay), qui râlons contre la politique et tous ses guignols, qui ne voulons pas travailler plus pour gagner plus et qui ne souhaitons surtout pas revenir sur 35 h pour partir en WE prolongés alors que nous n’avons plus plus une thune, et qui sommes tout le temps fatigués !
Savez -vous exactement en quoi consiste mon job ? Non ? Eh bien c’est simple, je m’occupe à la fois du recrutement de pauvres consultants sur lesquels je vais faire gagner un max de blé à ma boîte (sans jamais en récolter le pain béni. Pardon . Le pain azyme.) en les plaçant pour des durées plus ou moins longues chez des clients ( Asset Managers ou Banques ).
Ahhhh rien que de penser à eux ! Ça m’énerve ! Quelle bande de cons ! Ils me soûlent tous, quelle bande d’hypocrites ! J’ai échappé de peu à leur soirée annuelle, je me suis comme qui dirait faufilée entre les bouteilles d’alcool casher pour rentrer à la maison.
Mission accomplie, je suis rentrée saine, sauve et sobre. Et croyez-moi c’est une victoire !
L’alcool est pour moi l’équivalent de la cocaïne chez un toxicomane.
Oui, je suis alcoolique, et ce, depuis l’âge de 18 ans.
Mais au lieu de me cataloguer parmi les « poivrotes » ou les « bonnes vivantes » (ah non, ça, c’est réservé aux hommes) comme vous êtes peut-être en train de le faire, il faut que vous compreniez que l’alcool n’est qu’un symptôme du mal qui m’habite (ahah cette formulation me fait rire… je suis lesbienne, goudou, gousse, homosexuelle quoi !).
Oui , ça n’est qu’un symptôme. Ma vraie maladie s’appelle « Personnalité Borderline ». Je le sais maintenant depuis le 15 octobre dernier. Durant des années, je me posais des questions, « mais qu’est-ce qui se passe dans ma tête ? Mais pourquoi j’ai des sautes d’humeur pareilles ? Mais pourquoi j’aime autant et je déteste autant la personne que j’aime plus que tout au monde ? Mais pourquoi un coup de vais bien, un coup je vais mal, un coup je rigole et fais des blagues, un coup je suis atteinte d’une mélancolie qui m’entraîne vers les bas-fonds sombres et morbides ? »
Pour moi, « Borderline » était un terme inconnu. Ah si, ce grand artiste qu’est Philippe Katerine a écrit une chanson « chui borderliiiiiiine » il y a quelques années. Ou parfois, quand je devais répondre à des appels d’offre au bureau, j’entendais souvent mes collègues me dire « mais tu n’y a pas encore répondu ? hannnnn mais là tu es borderline ! » (si seulement ils savaient !).
L’alcoolisme est donc un des nombreux symptômes possibles de cette maladie. Pour d’autres, ça sera plutôt la drogue, l’addiction aux jeux, des dépenses incontrôlées, une vie sexuelle chaotique. Ces formes d’addiction s’accompagnent également de pensées morbides.
En tout cas, me concernant, j’ai parfois comme des flashs qui arrivent dans ma tête. Par exemple, il y a trois ou quatre ans, j’ai perdu la cousine de ma mère, décédée à 41 ans d’un putain de cancer de merde (du sein). Eh bien, je ne sais pas si c’est commun, mais moi j’avais des images d’elle en train de se décomposer dans son cercueil qui me venaient. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres !
Vous le ressentirez sans doute en lisant ces lignes, ces pages, ces chapitres, et soyons fous, en lisant l’intégralité de ce roman, j’ai parfois des idées contradictoires, des idées noires, morbides, des envies de tout mais en même temps de rien.
Je commence des choses que je n’arrive jamais à terminer. Quoi que si vous lisez ces lignes, c’est que j’aurais terminé mon roman ! L’espoir fait vivre paraît-il…
Ah ça oui, il va falloir me supporter, je vous préviens ! Alors, vous êtes prêts ? C’est parti…
Born to die
(Lana Del Rey)
Tout commence le jeudi 4 mars 1982. J’ar

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