La lecture à portée de main
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Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 29 mars 2019 |
Nombre de lectures | 1 |
EAN13 | 9782140117978 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Luc HAZEBROUCKDans cet ouvrage, où l’auteur se remémore ses moments
de vacances auprès de ses grands-parents maternels qui se
déroulent essentiellement dans le Béarn, l’enfance devient,
par la magie du verbe, un territoire à la fois mythique et
poétique.
À travers des épisodes souvent cocasses, drôles ou
émouvants, le lecteur est embarqué à l’intérieur d’une vie de Contre l’oubli
famille où le bonheur d’être au monde, parmi les siens, est le
plus souvent présent.
Récit
Luc HAZEBROUCK s’est toujours intéressé aux arts
visuels (cinéma, photographie, peinture).
Ceuxci sont restés jusqu’à aujourd’hui ses grandes
sources d’inspiration. Il a ensuite découvert le
théâtre et plusieurs de ses pièces ont été jouées
par des compagnies. Il est l’auteur des Lettres de Lucco, une
collection qui ne compte pas moins de 120 récits.
Illustration de couverture : L. Hazebrouck
Les impliquésISBN : 978-2-343-17306-1
Éditeur19 €
Contre l’oubli Luc HAZEBROUCK
Les impliqués
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Contre l’oubli
Les Impliqués Éditeur
Structure éditoriale récente fondée par L’Harmattan, Les
Impliqués Éditeur a pour ambition de proposer au public des
ouvrages de tous horizons, essentiellement dans les domaines
des sciences humaines et de la création littéraire.
Déjà parus
Sastre (Danièle), Entre nous – 1998-1999. La vie d’après, 2019.
Schaeffer (Fabien), Ethique et armement. Le commerce des armes, 2019.
Anton (Bernard), Lettre à poster, 2019.
Delécraz (Guy), Sentiers et routes de la poésie. Se divertir et réfléchir, 2019.
Danaho (Raoul), Manifeste pour un revenu de développement, Dispositifs
pour une vie meilleure, 2019.
Glandier (Gérard), J’ai vécu longtemps, 2019.
Lallement (Anne-Marie), Pourquoi La Nouvelle-Orléans ? et autres
nouvelles, 2019.
Dhelvallée (Adrienne), Les saisons intermédiaires, 2019.
Maombi Mushi (Fabien), L’économie de la République démocratique du
Congo, Croissance ou recul ?, 2019
Lallement (Anne-Marie), Au Café sans nom. Un cahier rose pour Patti
Smith, 2019.
Ces dix derniers titres de ce secteur sont classés par ordre
chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation
du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site :
www.lesimpliques.fr
Luc HAZEBROUCK
Contre l’oubli
Récit
Du même auteur
Confusion et autres nouvelles sur la Fin des Temps, Ed. Armiane, 2004
« Le peintre et le prince » (conte), in De temps en temps, éd. Mots
Migrateurs, 2007
« Racines » (essai), in Les Quatre éléments, éd. Mots Migrateurs, 2010
« Quand le soleil tombe » (nouvelle), in Nuits d’encre, éd. Mots
Migrateurs, 2014
« Abandonné » (nouvelle), in Quand le silence nous parle, éd. Mots
Migrateurs, 2016
« Je me suis perdu de vue » (prose poétique), in Prix de la nouvelle
Philippe Delerm, éd. Valhermeil 2009
L’oiseau (poème en prose), in éd. Missives 2010
Lettres de Lucco, collection « Première impression », éd. Mots
Migrateurs, 2007
Lettres de Lucco, ed. (augmentée) Mots Migrateurs, 2014
Villes de nuit, L’Harmattan, 2016
© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-17306-1
EAN : 9782343173061
A Emilie et Gaston, mes grands-parents
Chapitre I
Mon arrière-grand-père maternel se loge très, très, loin
dans mes souvenirs, se confondant presque avec une photo
qui fut, longtemps, accrochée dans une des chambres de mes
grands-parents. Il était assis dans un fauteuil en osier, dans
une allée bordée de vignes, en gravier du gave bleu-gris, qui
menait un peu plus loin vers une maison que nous appelions
tous, mes grands-parents et moi : « la maison du fond ».
C’était la maison originelle, bâtie à Jurançon, près de Pau,
contre l’arrière d’un mur très épais, celui d’un fronton, où l’on
jouait, dans des temps très reculés, à la pelote basque. C’était
celle de mes arrières grands-parents. Si je veux faire,
aujourd’hui, la part des choses entre ce que l’on put dire de
mon arrière-grand-père et les photos qui figèrent son image,
je dois avouer qu’il ne me reste que des impressions vagues et
difficiles à formuler.
Comme pour mon arrière-grand-mère, je lui avais donné
un surnom, surnom que l’on me rappela souvent : je l’appelais
« Pépé-gros-yeux ». En effet, il me faisait peur, mais d’une
tout autre façon que sa femme. Il ne manifestait pas d’hostilité
à mon égard, bien au contraire, il voulait me prendre sur ses
genoux, seulement cet homme âgé était aveugle et portait de
grosses lunettes noires... Aussi me touchait-il, me palpait-il
pour se rendre compte du petit enfant que j’étais : mon
impression d’alors était que l’on me livrait à un être
monstrueux, comme un ogre. Comment se faisait-il que ma
mère, me livrât, en toute sérénité, à cet être si effrayant ?...
Une fois sur ses genoux, à la merci de ses mains, je n’avais
qu’une hâte, qu’on m’en retirât.
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Bien plus tard, j’appris, par ma mère, que cet homme était
bon et que ma mère l’appréciait beaucoup. Hélas, je n’avais vu
que ses gros yeux !
Sa femme était une vieille petite bonne femme à la mine
peu engageante, marchant péniblement avec sa canne en bois
poli. J’avais d’ailleurs fini par ne plus voir que celle-ci. Aussi
avais-je pris l’habitude de l’affubler d’un surnom qui la
caractérisait bien : « Mémé canne ». Nos relations étaient
assez peu chaleureuses. De son œil inquisiteur, elle me
regardait d’une façon que je n’appréciais pas, depuis la
portefenêtre de sa maison, alors je lui lançais des pierres et elle, de
son côté, me lançait des coups de canne.
Je ne me souviens d’aucune histoire véritable, d’aucune
anecdote, sinon que j’avais peur de m’approcher de cette
maison hostile. Je pensais et probablement avec raison, que
j’allais recevoir une volée de coups de bâton. Sans doute
devais-je être assez terrifié pour lui lancer des pierres, avant
même qu’elle s’approchât de moi. Il y avait donc, dans le
jardin, un endroit, au fond de celui-ci, qu’il fallait éviter. Il
gâchait un peu le bonheur d’y courir librement.
A travers sa porte-fenêtre, je ne voyais qu’une bouche