Études sur Kean – suivi d annexes
160 pages
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Études sur Kean – suivi d'annexes , livre ebook

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Description

Nouvelle édition 2019 sans DRM de Études sur Kean de Alexandre Dumas augmentée d'annexes (Dumas, sa vie, son temps, son œuvre par de Bury).

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Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9791027303083
Langue Français

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Extrait

ARVENSA ÉDITIONS La référence des éditions numériques des oeuvres classiques en langue française
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©Tous droits réservés Arvensa Éditions ISBN : 9791027303083
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LISTE DES TITRES
ÉTUDES SUR KEAN
ALEXANDRE DUMAS – SA VIE, SON TEMPS, SON ŒUVRE
Alexandre Dumas : Œuvres complètes Retour à la liste des œuvres
ÉTUDES SUR KEAN
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Le présent article est extrait de la revue Le Darta gnan n°7 du 18 février 1868. ***
Lrifié en jouant ses œuvres et en le faisant'Angleterre a eu depuis Shakespeare, qu'ils ont glo connaître en France et en Amérique, quatre grands artistes dramatiques que nous allons nommer selon leur ordre chronologique. Garrick, rejeton d' une famille française et protestante du nom de Garrigue; Charles Kemble, frère de la célèbre mistress Sidons; Edmond Kean, et enfin Macready. J'ai connu personnellement les trois derniers, mais , pour cette fois, on me permettra de ne m'occuper que de Kean. Comme Charles Kemble, c'était un enfant de la balle. Il était fils d'Aaron Kean, frère du fameux ventriloque Moïse Kean, et de la fille du poète Geo rges Carey. Dans ses moments d'orgueil, surtout quand il était ivre, il reniait père et mère et se prétendait fils naturel du duc de Norfolk. À cinq ans, il jouait la comédie, tout petit et contrefait qu'il fût, et dans cet embryon de figurant il y avait déjà le germe du comédien. À propos d'une injustice qu'on lui fit pour un rôle, à l'âge de neuf ou dix ans, il quitta le théâtre, s'enfuit de Londres et s'engagea comme mousse à bord d'un bâtiment qui faisait voile pour Madère. Bientôt il se lassa d'aller prendre des ris dans les grands huniers et de recevoir des coups de garcette; il commença de feindre alors, avec un talent mimique admirable, une surdité croissante qui allait jusqu'à l'imbécilité. Le rôle fut joué si ha bilement que les médecins qui furent chargés d'examiner le jeune Kean s'y laissèrent prendre et le déclarèrent inhabile au service. À peine libéré, il revint à Londres et fut engagé pour jouer le rôle d'un singe à la foire de la Saint-Barthélémy; il eut dans ce rôle un succès égal à celui que nous vîmes obtenir à Mazurier à la Porte-Saint-Martin dans celui de Jocko. Il quitta la peau du singe pour endosser le pourpoint de Rolla dans le Pizarro de Shéridan; puis, comme il commençait à se faire connaître, il reprit le nom de sa mère, c'est-à-dire de Carey, et fit partie d'une troupe qui exploitait le Yorkshire. Quoiqu'il n'eût que treize ans, il joua le rôle d'Hamlet. Ce fut probablement le premier enfant de treize ans qui aborda ce chef-d'œuvre de l'esprit humain, que d'autres œuvres peuvent égaler, mais qu'aucune ne surpasse. Toute la majesté du lugubre est dans Hamlet. Nulle autre image créée par un homme, depuis Eschyle, qui cependant a fait Prométhée, jusqu'à Gœthe, qui a fait Faust, ne jette dans une si profonde rêverie que cette mélancolique et terrible figure du prince de Danemark. Dans toute autre création, le poète peut nous faire voir la pâleur du visage ; dans la création d'Hamlet, Shakespeare nous a fait voir la pâleur de l'âme. Comment comprendre qu'un enfant ait seulement eu l'idée de lutter avec une pareille création, de vivre pendant toute une soirée, à l'âge où l'enfance réclame ses hochets, de toute cette vie compliquée de réalités et de chimères, dont nous avons vu devant nous se dérouler les incessantes angoisses ? Cette création, où l'homme vivant marche côte à côt e avec le fantôme, ce somnambulisme étrange qui n'est ni la folie ni la raison, que tant de comédiens n'osèrent aborder, cet enfant, dans son ignorance du danger sans doute, l'aborda, lui, et sortit de l'épreuve victorieux. En 1801, pendant qu'il joue ce rôle, et qu'il vient d'atteindre quatorze ans, le docteur Drury le voit, s'étonne d'une pareille intelligence et le place au collège d'Eton. Par malheur ou par bonheur, Kean était un de ces enfants nés avec l'instinct de la vie nomade et indépendante. Il resta trois ans à ce collège, mais il s'en échappa, et courut la province comme comédien ambulant jusqu'en 1814, époque où il débuta sur la scène de Londres dans le rôle de Shylock avec un immense succès. Nous l'avons vu, dans le rôle de Shylock, son rôle le plus prodigieux. Je me rappelle, entre autres, le moment où il apprend que son débiteur ne pourra pas payer le billet, et qu'il aura en échange le droit de couper une livre de chair sur son corps ; je me rappelle avec quelle posture contournée et diabolique il repassait sur le cuir de son soulier le couteau qui devait servir à l'opération. Il y avait dans son œil noir, versant du fiel enflammé, la haine immense amassée dans la nation tout entière depuis dix-huit cents a ns. J'entends encore les cris de désespoir avec lesquels il accueillait la sentence du juge qui lui arrachait des mains, disons mieux, du cœur, la possibilité de la vengeance. Il n'eût pas crié davantage et plus douloureusement quand c'eût été à lui-même que cette livre de chair eût été enlevée. Et, maintenant ce visage qui, dans Hamlet, exprimait si bien la mélancolie et la terreur ; qui, dans Shylock, exprimait si bien la haine et la cupidité, ce visage dans Macbeth s'assombrissait sous l'orage de l'ambition. Son œil jetait des éclairs, son âme avait faim du trône. C'était toute une étude à faire que de le voir écouter sa femme le poussant au meur tre de Duncan, déjà tué dans sa pensée. Ce poignard, visible à lui seul, qu'il suivait et qui le conduisait à la chambre maudite où il allait
commettre ce crime terrible, d'un prince qui viole par un meurtre l'hospitalité qu'il donne à son roi, crime si épouvantable que les chevaux du vieux roi ne se contentent pas de pleurer, comme ceux d'Achille, mais redeviennent sauvages, brisent les liens qui les retiennent dans l'écurie, et s'enfuient à travers la campagne. Tantôt aussi, et selon son caprice, il jouait Othel lo, c'est-à-dire la nuit ; tantôt il jouait Yago, c'est-à-dire le crime. Il eût été difficile de dire dans lequel des deux rôles il excellait, soit qu'il bût avec cette âtre et douloureuse jouissance de la jalousie le poison versé par Yago, soit qu'il versât le poison lui-même. Je me rappelle encore le cri d'épouvante que jeta toute la salle des Italiens lorsque, commençant de soupçonner qu'Yago le trompe, il lui saute à la gorge pour l'étrangler. Et cependant, s'il faut en croire un excellent article publié par M. Roger l'Estrange dans le journal de M. de Pène, la Gazette des Étrangers, Edmond Kean n'apparut pas aux yeux des Parisiens avec tous ses avantages. Comme nous ne pourrions pas mieux raconter que lui, nous lui empruntons les lignes suivantes : C'est M. Roger l'Estrange qui parle. « Le célèbre Kean ne fut pas fêté et reçu à Paris comme il aurait dû l'être. Cela tint à plusieurs détails de coulisses et à certains phénomènes de littérature. Tout est bizarre dans la vie de Kean comme dans son génie. Il devait arriver un mardi du mois de février. Le directeur Laurent avait fait annoncer dans tous les journaux et sur toutes les affiches les débuts exacts de Kean dansRichard III, cette fameuse pièce de Shakespeare que Kean joua six ou sept-cents fois en Angleterre. Les familles anglaises, non seulement celles qui peuplaient déjà les Champs-Élysées, et qui peuplent aujourd'hui le quartier Beaujon, mais tout es celles si nombreuses de Versailles, de Saint-Cloud, de Passy, s'apprêtèrent pour assister à la première apparition de leur illustre compatriote sur un théâtre parisien. Mais Kean n'arriva qu'à six heures du soir, très fatigué du voyage, et dans l'impossibilité de paraître dans un rôle qui demandait tous ses moyens. Le public fut donc désappointé. Le public revint voir le lendemain avec une espèce de rancune et de vengeance préméditée. Les ennemis de Kean, les mêmes ennemis qu'eut Frédérick Lemaître, les éternels ennemis de tout mérite et de tout génie, avaient répandu le bruit que Kean avait refusé de jouer pour s'enivrer à ses aises, et que M. l'acteur Kean se moquait des suites de son crime. Cette calomnie de circonstance parvint aux oreilles de Kean et le découragea. Le mauvais ensemble des acteurs acheva de lui enlever son entraînement, ainsi que la troupe d'Othello ou deHamletdésespérait notre pauvre ami Rouvière. Kean, comme Rouvière, ne jouait qu'en se faisant illusion, en s'identifiant avec la destinée qu'il représentait. Il ne put ni s'identifier, ni se faire illusion ; il fut constamment, non point faible, mais au-dessous de ce qu'aurait dû être Kean. Le public s'écria que Kean n'était plus. Les journaux répétèrent que Kean était vieilli, déchu, presque un acteur ordinaire. Pourtant il ramena la foule en dépit de tout. Il co mmençait à être compris et applaudi, quand son engagement pour douze soirées expira. Il partit quand il eût dû rester. » Il y a quarante ans, un des biographes de Kean, nommé M. Édouard Barré, a dit de lui : « Kean était d'une taille moyenne, d'une constituti on athlétique, d'une force prodigieuse. Sa physionomie semblait avoir été faite tout exprès po ur la tragédie. Ses longs cheveux bouclés d'un brun clair tombaient, de son front élevé, où t outes les impressions de son âme se réfléchissaient avec une violence et une rapidité incroyables. Les rides de la fureur, la raillerie, l'indécision s'y dessinaient avec une insaisissable rapidité. D'épais sourcils, noirs comme des cheveux, abritaient son regard perçant, vif, spirituel ; ses lèvres, un peu fortes, étaient d'un beau dessin ; ses joues creuses achevaient de le caracté riser. À de certaines scènes, étant saisi subitement d'étonnement, l'expression de sa physionomie enlevait les applaudissements comme un orage. Alors, en silence, l'œil fixé toujours su r le même objet, sa surprise devenait un sourire de dédain, et les bravos recommençaient. Pu is le passage de sa figure, du dédain à la fureur, était une troisième voix qui demandait des trépignements. C'étaient trois pensées, trois chapitres, trois événements écrits en une minute sur le visage du même homme. »
Edmond Kean mourut en 1833. La nouvelle de cette mo rt se répandit à Paris, et ramena sur lui l'attention qui s'en était un peu détournée. Le directeur des Variétés, qui avait engagé Frédérick, et qui avait fait un essai assez malheureux avec leComte de Brunoy, crut avoir trouvé tout à la fois un sujet et un rôle pour Frédérick dans un épisode de la vie du grand artiste anglais. La pièce jouée aux Variétés eut un succès d'étonnement plutôt qu'un su ccès véritable. On n'était pas encore habitué aux déplacements de genre et d'acteurs qui se sont faits depuis. Cependant la puissance du jeu de Frédérick triompha d'un moment d'hésitation, mais ce fut plus tard et aux reprises que tenta ce grand comédien, que le drame acquit et développa toute sa valeur. Aujourd'hui, un autre grand artiste, M. Berton, se hasarde dans le rôle où le créateur a laissé de si puissants souvenirs. Mais M. Berton, lui aussi, est un homme de grand mérite qui saura donner une physionomie toute nouvelle à ce personnage, dans la reproduction duquel l'imagination joue un plus grand rôle que la réalité. Alexandre Dumas.
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