Gens de Saorge
148 pages
Français
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Description

Nés à Saorge, petit village pittoresque des Alpes-Maritimes, Honoré et Victorine n'hésitèrent pas, dans les années 20, à quitter leur village, un simple baluchon pour tout bagage, dans l'espoir de changer de vie. André, le frère d'Honoré, qu'on appelait vieux garçon, partit lui aussi pour la ville. À Nice, il travailla pendant 50 ans à la SNCF. Comme son frère, une fois à la retraite, il revint dans la maison de ses aïeux.
Si vous montez vers le monastère de Saorge, vous suivrez les pas de la promenade préférée de Marie-Antoinette et Edmond, fidèles à leurs racines. Nous avons suivi avec nos aïeux les différents chemins à travers la campagne et découvert la vie de notre village.
Outre leur maison, ils nous ont légué leurs valeurs. À nous de les faire fructifier.

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Publié par
Date de parution 24 juillet 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782140127304
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Brigitte Gioanni-Chicaud
Gens de Saorge Ceux que j’ai aimés
/ Récits
Rue des Écoles
Gens de Saorge
Rue des Écoles La collection « Rue des Écoles » est dédiée à l’édition de travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc. Elle accueille également des œuvres de fiction (romans) et des textes autobiographiques. Déjà parus
Lamy (Laurya),Clara et le président, roman, 2019. Moisan (Dominique),Moi, migrant, Récit de l’odyssée de Mitterand Mardoché Momo Donaya, 2019. Firth (Alan),La femme en vert, roman, 2019 Igot (Jean-Pierre),Paris-Moscou, roman, 2019. Malka (Bruno),Voix off, roman, 2019. Beauvais (Paul),La résidence, roman, 2019. Suveraie (Philippe),Eva vit et meurt d’amour,roman, 2019. Schmoll (Alain),La tentation de la vague, roman, 2019. Condemi (Concetta),Sous le soleil de Calabre,nouvelles, 2019. Chailley (Ségolène),La donneuse sans visage, roman, 2019. Zimmermann (Bernard),Les amants de l’Ormée, roman, 2019. D’Attoma (Bernard),J’entends plus le violon,nouvelles, 2019. Ces douze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.editions-harmattan.fr
BrigitteGioanni-Chicaud Gens de Saorge Ceuxque j’aiaimés
© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-17676-5 EAN : 9782343176765
Saorge, 2019
A mes petits-enfants,
à mes enfants,
à mes amis,
à tous ceux qui ont partagé des moments de ma vie.
Avant-propos
L’envie d’écrire sur ma famille ne m’est pas tombée dessus un beau matin ! Je dirai plutôt qu’elle m’avait prise, il y a de nombreuses années, mais si les idées m’effleuraient parfois en pleine exaltation, elles s’échappaient aussi vite dans mes périodes grises. Ces périodes grises, celles où il me semblait que j’avais mille choses à dire mais durant lesquelles je ne parvenais pas à faire le tri et à déterminer ce qui était essentiel. Bref, mon travail d’enseignante, mes quatre enfants… le temps me manquait ! J’avais l’impression de lui courir après. Mais mes racines méridionales l’emportaient rapidement : le temps, je n’aime pas le compter, je préfère le vivre. Sans doute était-il plus sage de lui laisser faire son travail au cours des années ? Ce que je fis. Ce fort désir d’écrire resta enfoui en moi durant plusieurs années.
Puis, un jour, en 2003, à 56 ans, j’eus l’âge de prendre ma retraite d’enseignante. Avec beaucoup d’hésitation, je dois l’avouer, j’établis mon dossier qui signifiait mon arrêt au travail. A nouveau le temps me fit signe. J’allais enfin « avoir du temps » pour réaliser mon rêve, « Ecrire ». En fait, mon premier désir d’écrire un roman tomba à l’eau car une question me hantait : mon histoire mérite-t-elle d’être racontée ? Convaincue que non ; la vie de madame tout le monde à mes yeux ne présente aucun intérêt. Donc, pas de roman autobiographique, mais pourquoi pas la vie de ceux qui nous ont quittés ? Au fil des jours, un sentiment nouveau m’habita : celui de partager avec mes enfants et mes petits-enfants, et
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aussi mes amis, quelques souvenirs d’enfance que j’avais vécus avec ceux que j’ai aimés. C’est en réalisant à quel point ils me manquaient tous : Mémé Victorine et mon parrain Honoré, mon grand-père, tonton André, Edmond Gioanni et Marie-Antoinette, mes parents, que j’ai décidé aujourd’hui, de feuilleter ces souvenirs. « En me racontant ces petits bonheurs de rien, je ne savais pas à l’époque, qu’ils allaient imprimer en moi une marque indélébile. » a si bien dit Bernard Clavel.
« Il n’y a pas de moment idéal pour écrire. Il n’y a que l’instant présent. » Barbara Kingsolver.
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Honoré Révelli(1896-1962)
Ma mère, Marie-Antoinette, surnommée Nénette, vouait une admiration illimitée à son père, Honoré, sans doute parce qu‘il avait grimpé lui-même dans l’échelon social par son travail et sa volonté de faire mieux que ses parents qui étaient paysans, même s’il en parlait avec beaucoup de respect. Cette admiration, elle me l’avait transmise et mon grand-père faisait partie intégrante de ma vie, comme ma grand-mère, mémé Victorine, d’ailleurs, tous d’eux m’ayant apporté avec leurs personnalités si différentes ce dont un enfant a le plus besoin, l’affection bienveillante de ses grands-parents et la reconnaissance de ses aïeux, en un mot, mes racines. Mais Honoré, qui était-il, vraiment ?
« Assez bel homme au demeurant », comme il se plaisait à le dire avec humour et sans aucun orgueil, de taille moyenne, brun, je le trouvais de belle prestance malgré son pied bot qui ne manquait pas de m’intriguer lorsque j’étais enfant, mais sans pousser ma curiosité jusqu’à lui poser des questions indiscrètes. Je me contentais alors de le regarder chausser ses gros godillots de cuir marron faits sur mesure.
Toujours dans la même posture : les pieds appuyés sur les trois marches de la salle à manger qui conduisaient dans la chambre. Son visage jovial et son crâne chauve, comme tous les grands-pères du village, en faisaient un homme sympathique bien qu’un brin de moustache lui donnait un petit air sévère, aussitôt effacé dès qu’il souriait. En fait, Honoré avait l’air d’un homme heureux et sans histoire.
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