Instinct de survie : Tromper le destin sur les plus hauts sommets du monde
159 pages
Français

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Description

«La plupart des auteurs de grands récits d’aventures racontent ce qu’ils ont fait. Très peu vous disent pourquoi ils ont fait tout ça et comment tout cela les a changés. L’histoire de Gabriel Filippi est une exploration fascinante qui appartient au second genre.»
Cathal Kelly, The Globe and Mail
La survie a un prix
Dans Instinct de survie, Gabriel Filippi, l’un des plus grands alpinistes du Canada, décrit le parcours stupéfiant qui l’a amené à affronter la beauté sublime de la nature et la cruelle indifférence du destin. Moments forts, exploits remarquables et pertes dévastatrices ponctuent un récit passionnant qui se déroule sur six continents.
Au cours d’une vingtaine d’années passées à escalader les plus hautes montagnes de la planète, l’alpiniste a notamment échappé au pire désastre de l’histoire de l’Everest et à une attaque des talibans qui, sur une montagne du nord du Pakistan, a emporté dix de ses compagnons alpinistes. Gabriel Filippi survit. Encore et toujours.
Inoubliable témoignage de persévérance et de réussite, Instinct de survie permet de comprendre pourquoi certaines personnes tentent inlassablement d’atteindre les sommets du monde. Et en quoi chacune de ces expériences transforme leur vie à jamais.
GABRIEL FILIPPI est le seul Québécois à avoir escaladé l’Everest par ses deux versants. Il a également réussi l’épreuve de l’Ironman, en plus d’être un grand-père, un conférencier chevronné et un ambassadeur de Lac-Mégantic, sa ville natale. Gabriel vit à Montréal.
BRETT POPPLEWELL est journaliste et écrivain. Gagnant d’un prix de la Fondation nationale des prix du magazine canadien, il a écrit pour les magazines SportsNet, Maclean’s et Walrus, ainsi que pour les quotidiens The Toronto Star et The Globe and Mail. Certains de ses articles sont parus dans The Best American Sports Writing. Brett vit à Toronto.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 octobre 2016
Nombre de lectures 53
EAN13 9782897582111
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INSTINCT DE SURVIE
Guy Saint-Jean Éditeur 3440, boul. Industriel Laval (Québec) Canada H7L 4R9 450 663-1777 • info@saint-jeanediteur.com • www.saint-jeanediteur.com
………………………………
Données de catalogage avant publication disponibles à Bibliothèque et Archives nationales du Québec et à Bibliothèque et Archives Canada .
………………………………
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme national de traduction pour l’édition du livre, une initiative de la Feuille de route pour les langues officielles du Canada 2013-2018: éducation, immigration, communautés , pour nos activités de traduction, du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC
Publié initialement en 2016 en langue anglaise sous le titre The Escapist: Cheating Death on the World’s Highest Mountains par HarperCollins Publishers Ltd © Gabriel Filippi, 2016 Publié en langue française avec l’autorisation de Cooke Agency International et de Rick Broadhead & Associates © Guy Saint-Jean Éditeur inc., 2016, pour l’édition en langue française
Traduction: Isabelle Allard et Élisa-Line Montigny Supervision de la traduction et révision linguistique: Danielle Charron Correction d’épreuves: Chloë Trihan Conception graphique: Diane Marcotte
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2016 ISBN: 978-2-89758-210-4 ISBN EPUB: 978-2-89758-211-1 ISBN PDF: 978-2-89758-212-8
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Toute reproduction ou exploitation d’un extrait du fichier EPUB ou PDF de ce livre autre qu’un téléchargement légal constitue une infraction au droit d’auteur et est passible de poursuites pénales ou civiles pouvant entraîner des pénalités ou le paiement de dommages et intérêts.
Imprimé au Canada 1re impression, octobre 2016

Guy Saint-Jean Éditeur est membre de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL).
GABRIEL FILIPPI
AVEC BRETT POPPLEWELL
INSTINCT DE SURVIE
TROMPER LE DESTIN SUR LES PLUS HAUTS SOMMETS DU MONDE
À toutes les personnes que j’ai blessées sans le vouloir au début de chaque nouvelle ascension. Annie, Alexandra, Kelsey, Kim, Amy et Rosie – vous êtes toujours avec moi sur la montagne, me rappelant que la seule chose qui compte vraiment est de rentrer à la maison .
Prologue
Camp de base
Je me réveille au son du crissement des bottes dans la neige. Il doit être deux heures du matin; c’est le moment où les sherpas commencent à déplacer leurs clients en vue de l’ascension de la journée. J’entends leur toux et leur respiration sifflante quand ils passent près de ma tente, au pied du glacier Khumbu de l’Everest. Une centaine d’alpinistes jouent à suivez-le-guide dans cet espace glacial qui se dresse vers l’est. Ils parlent toutes les langues du monde: néerlandais, coréen, russe, anglais avec un accent texan.
J’essaie de me rendormir. Je me tourne dans mon sac de couchage, le dos au versant sud de l’Everest, et j’ajuste ma tuque sur ma tête. Je suis sur le point de sombrer dans le sommeil quand la lueur de la lampe frontale d’un retardataire passe à travers la toile couverte de neige. Pendant un moment, l’intérieur de ma tente est tout illuminé, et j’aperçois la vapeur de ma respiration dans la lumière. Bientôt, je n’entends plus que le halètement d’un chien dans la neige. Je dors comme une bûche jusqu’à ce que le soleil surgisse au-dessus des montagnes et réchauffe l’air dans ma tente. Les premiers bruits matinaux sont ceux des clochettes suspendues au cou des yaks qu’on fait entrer et sortir de ce camp en haute altitude.
Nous sommes le samedi 25 avril 2015. Je suis un vieil homme, relativement parlant. Un grand-père de 54 ans. Pourtant, je sors de mon sac de couchage avec l’impression d’en avoir 24. Comme la plupart des alpinistes, je suis dans un état de perpétuelle adolescence. Les gens disent que je suis irresponsable, que je joue avec la mort, que je suis un sale égoïste d’avoir abandonné ma conjointe, les filles et ma petite-fille pour venir ici. Ils se moquent de moi quand je leur dis, convaincu, que je sortirai indemne de là où d’autres meurent.
J’accueille le nouveau jour avec un bâillement et une toux. Je fais tomber la neige de ma tente en frappant la toile, puis j’allume mon réchaud de camping pour réchauffer de l’eau. Je suis peut-être jeune de cœur et d’esprit, mais mon corps a besoin de ces rituels de confort. Le camp de base de l’Everest s’étend devant moi quand j’ouvre le rabat de toile derrière mon oreiller. J’observe les rochers couverts de neige et les quelque 800 tentes étalées sur un kilomètre de roc et de glace sur le flanc népalais de la montagne. L’eau bout. Je savoure mon expresso en regardant mes confrères alpinistes sortir en rampant de leurs tentes.
La caféine agit rapidement. Je vérifie mon sang, j’inscris ma saturation en oxygène de la journée (91%, pas mal pour un homme qui vient de dormir à cinq kilomètres et demi au-dessus du niveau de la mer. N’importe qui sauf un Sherpa se satisferait d’un taux de 80). J’enfile mon jean et mes bottes, je prends ma veste et sors dans la neige. Le chien errant m’accueille à la porte de ma tente. Je l’appelle Khumbu.
Il renifle mes bottes et tourne autour de moi pendant que je me dirige vers la tente où se trouvent les toilettes: un seau en plastique surmonté d’un siège de toilette. Puis je vais à la tente-cuisine, où j’avale un autre café et un bol de gruau et où je retrouve mon amie Sylvie, une anesthésiologiste des Laurentides, qui me paie pour l’aider à gravir la montagne en sécurité.
Sylvie et moi nous asseyons pour revoir son plan de la journée. Nous sommes immobilisés au camp de base, le premier de cinq camps établis sur le versant sud de l’Everest. Je lui confie à quel point j’ai perdu confiance en cette ascension. Environ 150 alpinistes, peut-être davantage, font la queue depuis des heures à attendre leur tour pour franchir les échelles qui constituent le seul passage «sûr» à travers la cascade de glace, jalonnée de profondes crevasses et de parois instables.
Pour empirer les choses, on dirait que la mousson, qui ne survient généralement pas avant la fin du mois de mai, est déjà arrivée dans la vallée. Il y a trop de neige sur cette montagne. Il est un peu tard dans la saison pour attendre le bon moment de monter jusqu’au camp 1.
— Nous resterons ici au moins une autre nuit, dis-je à Sylvie. Ensuite, nous tenterons de nous rendre au camp 1. Avec un peu de chance, il y aura une petite période de beau temps sans trop de grimpeurs.
L’Everest n’est plus notre objectif cette saison. J’ai décidé que Sylvie et moi allons suivre les autres jusqu’au camp 4, puis aller vers l’est, à l’écart de la foule, pour nous attaquer à la quatrième plus haute montagne du monde, Lhotse.
De gros flocons tombent quand je sors de la tente. Khumbu m’attend. Je me penche pour lui caresser la tête. Il sait que j’ai un œuf dur et du chapati dans ma poche. Je dépose le pain sur la neige devant son nez et je le regarde manger. Quand il a terminé, nous traversons le camp, en nous arrêtant de temps à autre pour que je puisse reprendre mon souffle et admirer le paysage.
Une femme est assise dans la neige à côté de sa tente. Elle lave ses sous-vêtements dans un seau d’eau chaude pendant que de la fumée s’élève d’un autel de pierre derrière elle. Une équipe de sherpas et d’alpinistes ajoutent des branches de genévrier au feu et déposent des offrandes à la montagne. J’entends un ruissellement à travers le camp de base et sur le flanc de la montagne. C’est le glacier qui fond sous mes pieds. Khumbu se tourne pour me regarder, et pendant un instant, je ne sais plus où nous allons, tous les deux. Comme deux êtres errants, nous avons suivi les sentiers rocailleux et les ponts à partir de la vallée, en nous habituant aux périls de la vie à l’ombre de la montagne.
Le chien me suit depuis des jours. Il mange ce que je mange, va où je vais, voit ce que je vois. Je commence à me demander s’il essaiera de me suivre vers le sommet. Il y a toujours des chiens sur la montagne; ils enfoncent leurs griffes dans la glace et la neige, et gravissent la pente en haletant. Ils rebroussent chemin bien avant d’atteindre le sommet. Comme ils ne peuvent pas compter sur de l’oxygène supplémentaire ou des vêtements en Goretex, ils finissent par obéir à leur instinct de conservation. Je n’ai jamais vu un chien se tuer sur la montagne, mais je ne peux pas en dire autant des hommes et des femmes que j’ai croisés au cours de mes voyages.
Je flatte la tête de Khumbu, puis je poursuis mon chemin à travers le camp, passant devant des drapeaux de prières et des tentes remplies d’alpinistes qui toussent, pour rejoindre la tente de mon ami Elia, un véritable frère pour moi.
Elia Saikaly est un réalisateur canadien dont la passion pour l’altitude est égale à la mienne. Lui aussi est inquiet. Il était debout cette nuit pour regarder son chef d’expédition envoyer les sherpas avec l’équipement aux camps 1 et 2. En les voyant disparaître dans l’obscurité, il s’est dit: «Envoyer les sherpas dans la cascade de glace, c’est comme envoyer tes fils à la guerre. Tu ne sais jamais s’ils vont revenir.» Je me glisse dans la tente d’Elia avec un but précis: emprunter son Wi-Fi et envoyer un courriel à la maison.
«Après quatre semaines d’expédition, écris-je, toutes les équipes n’ont pas encore atteint les camps supérieurs. Le temps est instable. Les prévisions sont les mêmes pour les six prochains jours, ce qui nous mènera au mois de mai. À ce moment-là, il ne restera que quatre semaines pour commencer et terminer l’acclimatation avant de nous lancer à l

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