Je n étais qu une enfant
176 pages
Français

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Je n'étais qu'une enfant , livre ebook

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Description

Un récit de vie, de folie,de mort et d'amour sur fond d'enfance pervertie. Une immersion troublante dans l'univers de la psychanalyse qui dérange, révolte, peut même semer le doute dans les esprits rationnels mais, au grand jamais ne laissera indifférent. Déroutante, sans concessions comme tous les exorcismes. Un véritable parcours du combattant, mais ne suis-je pas Xéna, la guerrière? Mon récit de vie peut intéresser les spécialistes de la petite enfance, les psychologues mais également et surtout ceux qui souffrent en silence.

Informations

Publié par
Date de parution 04 décembre 2013
Nombre de lectures 2
EAN13 9782312026596
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Je n’étais qu’une enfant

Corinne Antorel
Je n’étais qu’une enfant
Préface de Nazir Hamad














LES ÉDITIONS DU NET 22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-02659-6
À mon père,
qui n’a pas su lorsque j’étais enfant,
au travers de gestes simples
et de petits mots affectueux,
me rassurer et me montrer
qu’il m’aimait.

Il y a quelques années, après avoir écrit un premier jet de mon histoire, alors que j’essayais de trouver un éditeur, Nazir Hamad avait eu l’immense générosité d’accepter de préfacer mon manuscrit.
À l’époque, son investissement désintéressé à m’épauler dans ma démarche, ainsi que sa confiance en mes écrits, m’ont donné la volonté et l’envie de persévérer, de retravailler mes écrits et de peaufiner mon histoire.
Aujourd’hui, des années plus tard, j’ai grandi, je ne suis plus une enfant, et bien que cette préface ne soit plus en totale adéquation avec celle que je suis devenue, je tiens à vous la faire partager car elle fait partie de mon héritage, ce legs lié à mon patronyme mais également du cheminement qui a été le mien, et elle a fortement contribué à m’aider à devenir celle que je suis désormais.
Merci à lui.

À Corinne Antorel.
En tor-elle.
Dans mon travail clinique avec les enfants, je leur dis d’emblée que nous sommes là pour parler. On peut tout dire et ce n’est jamais méchant. Les enfants, c’est bien connu, font des bêtises et se font souvent gronder. Les parents grondent. D’ailleurs, c’est tout ce qu’ils savent faire. Ils cherchent rarement à donner la parole à leurs enfants afin qu’ils apprennent à s’expliquer en toute confiance. Et quand cette confiance tombe, les parents ne sont plus en position d’allié et de soutien pour leurs enfants.
Chaque fois qu’un parent traite son enfant de menteur, et c’est une plainte connue des psychanalystes, nous savons que l’enfant n’a plus d’interlocuteur bienveillant.
Il ment parce qu’il ne sait plus faire une distinction nette entre le statut de coupable et le statut de victime, entre les faits graves et les faits banals. Il peut être agressé, abusé ou exposé aux dangers les plus graves tout en se vivant comme étant le méchant.
Il est en tort. C’est tout.
Quand tel est le cas, l’enfant est livré à l’angoisse, ou pour le dire autrement, il est livré corps et âme à ceux qui savent le recevoir et l’assurer. Si beaucoup d’intervenants, souvent mandatés par le corps social pour intervenir auprès de l’enfant et de sa famille, savent les prendre en charge et les rassurer, il arrive malheureusement, que le pervers vient occuper la place laissée vacante par l’entourage familial. Le pervers pêche dans ces eaux troubles. Et quand il gagne la confiance et l’amour de l’enfant, il en fait l’objet de sa jouissance. Il n’a plus à lui forcer la main, l’enfant par la suite peut se faire de lui-même, l’objet de jouissance pour le bourreau, son pervers. L’exemple de l’auteur est à ce propos tout à fait éloquent. L’auteur avait aimé son bourreau. Il représentait pour elle, le père, l’amant et l’initiateur. Cela se passait alors que ses parents, ses vrais parents, ne voyaient rien, ne pressentaient rien de son malheur. Les parents sont là pour gronder et le tort est celui de l’enfant.
Quand on lit ce livre et qu’on suit le parcours de cette jeune femme, on découvre que « Justine » est la vraie héroïne de ce récit. « Justine » la fille trop innocente, et dont l’innocence fait le bonheur des pervers n’est autre que l’auteur. « Justine » la vertueuse, et dont la vertu ne récolte que des déconvenues, est présente tout au long du récit. Seulement, l’auteur, contrairement à « Justine », sait qu’elle était quelque peu responsable dans ce qu’il lui est arrivé, et cela la rend humaine et profondément attachante à nos yeux. Elle ne revendique pas le statut de la victime absolue, au contraire, elle sait se reconnaitre responsable et complice, tout en dénonçant le monstre qui a fait effraction dans son corps et l’a initiée à un plaisir que ce même corps n’était pas en mesure d’assumer.
Nous savons que les enfants nous aiment, et sont parfois prêts à tout pour nous le témoigner. Cet amour est d’autant plus structurant pour l’enfant qu’il rencontre la chasteté de l’adulte. Cet amour s’intègre comme la pierre angulaire dans tout travail d’éducation. L’enfant, dans les conditions normales aime et fait confiance à tous ceux qui ont la charge de sa socialisation. Faut-il s’étonner alors, chaque fois qu’on entend un enfant appeler son maître ou sa maîtresse maman ? Faut-il s’inquiéter chaque fois qu’on découvre que son enfant apprécie mieux la compagnie et la cuisine des voisins ou les parents de ses copains ? On l’accepte parce qu’on sait que ces gens jouent, dans la plupart des cas, un rôle important dans la vie de notre enfant. De temps en temps, quelqu’un se révèle indigne de la confiance et de l’amour de l’enfant. Mais la personne indigne trouve d’autant plus sa place auprès de l’enfant quand les parents, pour une raison ou une autre, ne savent plus être à son écoute.
Quand l’auteur pense dans un premier temps, qu’elle a été abusée par son père, elle nous fait comprendre avec beaucoup de finesse, l’importance et la fragilité de cette fonction. A ses yeux d’enfant, son bourreau représentait le père auquel elle faisait appel alors que son père biologique brillait par inefficacité. Le bourreau n’a pas eu de mal à occuper cette place parce qu’elle était tout simplement vacante. Et voilà comment la boucle est bouclée.
En tor-elle est le signifiant de ce récit. Il y a un tort, mais dans sa tête de petite fille livrée à elle- même, ce tort est le sien. Et ce sentiment d’avoir tort l’a rendue muette.
Pire encore, dans sa détresse de petite fille et de jeune femme, elle voyait son salut dans la mort. Comme si porter le tort dans cette affaire à la place du vrai coupable n’était pas assez comme charge, il lui fallait par sa mort, consacrer la victoire et la jouissance de son bourreau pervers.
Heureusement pour l’auteur, il y a un homme dans sa vie. Cet homme l’aime, la soutient et sait être là pour prendre sur lui l’angoisse et la détresse de sa femme. Cet homme est son mari et le père de ses enfants. Si une vie de couple se justifie et à laquelle on tient, c’est sûrement à cause d’une pareille rencontre.
Autant ce récit nous invite à être vigilants en ce qui concerne la vie de nos enfants, autant il rappelle qu’il est de notre devoir d’être prudent face aux accusations de pédophilie qui sont nombreuses de nos jours. L’auteur nous démontre que se contenter de prendre toute accusation au pied de la lettre risque d’être grave de conséquences. Elle aurait pu elle-même faire condamner son père pour abus sexuels. L’enfant ne dit pas toujours la vérité, mais il ne ment pas pour autant. Les fantasmes infantiles peuvent prendre appui sur des évènements et des personnes pour surgir comme un vécu réel dans les récits des enfants. Freud a été le premier à s’en rendre compte. Il a fini par abandonner la voie du traumatisme précoce pour introduire dans sa théorisation le fantasme comme étant à l’origine de ce que ses patientes tendaient à présenter comme des faits réels. Pire encore, la parole de l’enfant peut être orientée par une écoute qui manque de distance ou de partialité. Les derniers faits divers sont là pour nous le confirmer. Cela nous semble d’autant plus important à souligner que l’accusé n’a souvent que sa parole pour s’innocenter et se défendre. Mais à confronter parole contre parole, la tendance générale de la presse et de la majorité d’entre nous consiste à sacrifier parfois l’innocence de l’adulte à l’autel de l’innocence supposée de l’enfant et de sa famille.
L’auteur mérite notre respect pour le témoignage qu’elle donne et surtout pour la qualité de réflexion qu’elle suscite chez le lecteur.
Nazir Hamad

Prologue
Avant toute chose, sachez que ce récit est l’aboutissement des sept années de lutte acharnée que j’ai dû mener pour arriver à vaincre la folie et redonner un sens à ma vie. Mon plus grand souhait serait que l’écriture de cet ouvrage soit interprétée davantage comme l’élément déterminant qui, associé à une thérapie, a favorisé ma guérison plutôt que comme une vulgaire histoire de voyeurisme.
Je tiens à dire que je revendique la totale responsabilité de tous les actes que j’ai dû entreprendre pour arriver à rester en vie.
En douter serait m’offenser.
Je souhaite également souligner que certaines répétitions dans mes écrits, ne sont pas le résultat de mon inexpérience en matière d’écriture mais une volo

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